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mercredi 2 décembre 2009

Vendredi : la Corne de l'Afrique

Les Enjeux internationaux sur France Culture traiteront de la Corne de l'Afrique : Une région doublement fracturée.
Écoutez et visualisez la bibliographie de l'émission ICI

dimanche 29 novembre 2009

Retour vers le pays des Milles collines....


Alors que la France et le Rwanda ont décidé de "rétablir leurs relations diplomatiques" (communiqué de la présidence française ce jour) coupées depuis novembre 2006, revenons sur les enjeux géopolitiques de ce pays :
Couvrant 26 349 km² et peuplé de 9 millions d’habitants, le Rwanda possède la densité la plus élevée de toute l’Afrique Centrale avec 220hab./km².


Il comporte deux grandes ethnies, les Tutsi et les Hutu. Ils ont parlé pendant des siècles la même langue, partagé les mêmes croyances et les mêmes traditions. Mais les Tutsi dominaient les Hutu. Ancienne colonie allemande puis belge, il est indépendant depuis 1962. L’indépendance donne le pouvoir aux Hutu plus nombreux (85 % de la population) : d’où des massacres de Tutsi dès 1959, puis en 1963, 1966 et 1973. Beaucoup de Tutsi se réfugient alors en Ouganda et fondent le Front Patriotique Rwandais (FPR). L'attentat, le 6 avril 1994, contre l’avion du président Juvénal Habyarimana déclenche un génocide au cours duquel plus cinq cent mille personnes trouvent la mort, Tutsi mais aussi Hutu modérés. Ce génocide provoque une offensive du FPR de Paul Kagamé qui prend le pouvoir le 17 juillet 1994. Depuis 2002, le Rwanda s’est engagé, au travers du processus "gacaca", dans le jugement des criminels et la réconciliation nationale qui pourrait concerner jusqu’à 600 000 Rwandais. Depuis, les relations avec la France, accusée d’avoir soutenu les Hutu, sont très tendues. Kigali avait rompu ses relations diplomatiques avec Paris fin 2006, après l'émission de mandats d'arrêt par le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, qui visaient des proches du président Paul Kagamé.

Le Monde note : « en même temps qu'il normalise ses relations avec Paris, Kigali confirme sa volonté d'un ancrage renforcé au sein du monde anglophone, en obtenant son accession au Commonwealth, qui réunit les États issus de l'ancien empire colonial britannique (mon billet ICI). »
Cette crise est à relier aux troubles de 1997 en R.D.C. Toute la géopolitique régionale en fut bouleversée.
Le pays pourrait atteindre 20 millions d’habitants en 2050 et le déversement d’une partie de la population dans l’Est de la RDC pourrait relancer le chaos dans la région.

dimanche 15 novembre 2009

Ma vision de l'Ethiopie sur Diploweb aujourd'hui


Retrouvez mes photos et les commentaires de mon récent voyage en Éthiopie et à Nairobi sur Diploweb : ICI
Les photos retracent le voyage effectué en mai 2009 entre Addis Abeba, Lalibella, Gondar, Parc du Simiens, Bahar Dar, les Gorges du Nil et un passage de quelques jours à Nairobi en juin. J'ai agrémenté ces photos de commentaires géopolitiques, qui je l'espère vous feront mieux connaitre ce magnifique pays.

mercredi 11 novembre 2009

Les enjeux internationaux. Vendredi : la Chine-Afrique


En écho à mon billet de lundi écoutez vendredi l’émission Les enjeux internationaux de Thierry Garcin qui portera sur la Chine-Afrique : « Depuis une vingtaine d’années, de nouveaux et grands acteurs apparaissent sur la scène économique africaine : le Japon, les États-Unis, la Chine et l’Inde plus récemment. La Chine, elle, déploie des moyens soutenus et considérables : économie de troc, reposant sur des échanges entre matières premières et aide économique ou assistance technique (infrastructures, rénovation de villes, construction d’usines…). Pékin s’appuie sur des structures et des instruments solides : forums de coopération, visites de hauts dirigeants, investissements… Elle joue aussi le rôle de bailleur de fonds. Enfin, elle s’affranchit de toutes conditions politiques, étant d’ailleurs la moins bien placée pour donner des leçons de morale politique ou de démocratie, ce qui lui permet d’ouvrir au maximum l’éventail des coopérations. Cela dit, des effets contre-productifs commencent à apparaître en Afrique. Comme la Chine est-elle (souvent mal) perçue, d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre ? »
Photo : Le Président nigérian Olusegun Obasanjo aux côtés du Président chinois Hu Jintao lors de l’ouverture du sommet Chine-Afrique à Beijing (2006).

mardi 27 octobre 2009

A vos agendas !

30/11/2009 : « Définir une civilisation : un enjeu géopolitique ». Les cafés géopolitiques au "Snax Kfé" ; 182 rue St Martin, 75003 Paris ; M° Châtelet-les Halles / Rambuteau.
05/11/2009 16:00-19:00, Ifri – « Quelles évolutions pour le système gabonais ? ». Séminaire autour de Guy Rossatanga-Rignault, professeur, université de Libreville, Roland Pourtier, professeur, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Douglas Yates, professeur, université américaine de Paris. Présidence : François Gaulme
23/11/2009 à 18h30 , Les Lundis de l'IHedn avec Madame Catherine WIHTOL DE WENDEN (Directrice de recherche au CNRS) : « La globalisation humaine : migrations ou mobilités ? »

lundi 5 octobre 2009

Casamance (Sénégal) : autopsie d'une rébellion


Les faits : Vendredi une attaque contre un véhicule militaire a fait 6 morts et trois blessés en Casamance. Il s'agit des plus lourdes pertes subies par l’armée sénégalaise depuis trois ans. Les autorités mettent en cause les indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Une recrudescence des violences est observable depuis le mois d’août.

Explication géopolitique : Au sud au Sénégal, isolée du reste du pays par l’enclave de la Gambie et par ses religions (animiste ou chrétienne), la Casamance (800 000 habitants s’étendant sur 29 000 km²) est la région la plus riche du pays.
Une rébellion y éclate en 1982 à la suite de la répression sanglante d’une manifestation. Les phases les plus sanglantes du combat ont eu lieu au début des années 1990, faisant plusieurs centaines de morts. Les indépendantistes dénoncent la marginalisation de leur région écartée des bénéfices de l’agriculture et du tourisme au profit des musulmans du Nord. Mais pour l’Etat sénégalais, l’indépendance n’est pas négociable.
Aujourd’hui, l'opinion sénégalaise se lasse de cette rébellion qui s'est criminalisée au fil des années. L'environnement sous-régional du conflit s'est modifié au profit du Sénégal : le changement de gouvernement en Guinée–Bissau a privé la rébellion de son principal soutien. De plus, la forte présence de troupes de l’ONU dans les pays voisins rend plus difficile la circulation des armes et des combattants.

vendredi 25 septembre 2009

Le bassin du Nil : prochain conflit en Afrique ?


Un évènement intéressant s’est déroulé fin juillet, malheureusement en pleine période estivale nous n’y avons pas prêté une grande attention, je vais même apprendre l’information pour ceux qui ont préféré la plage aux journaux !
Le 28 juillet les 9 ministres de l'Eau des pays du bassin du Nil (l'Érythrée assistait en tant qu'observateur) ont reporté de six mois la signature d'un accord de partage des eaux du fleuve, en raison de l'opposition de l'Egypte et du Soudan. Ces derniers affirment que l'Accord cadre de coopération (CFA), élaboré en juin en République démocratique du Congo, ignore leurs revendications historiques. En effet, en 1929 un accord entre l'Egypte et la Grande-Bretagne accordait au Caire un droit de veto sur les projets construits en amont.
Les problèmes liés au partage des eaux du Nil ont bien souvent failli tourner aux conflits.
Rappelons quelques éléments géopolitiques.
Avec ses 6671 km, le Nil est le plus long fleuve du monde. Il prend sa source dans la région des Grands Lacs. Son bassin couvre une superficie équivalente à six fois la France (3 030 700 km ²) et ses affluents s’étendent sur dix pays.
L’irrigation et la production hydro-électrique constituent les principaux enjeux de ce fleuve et la question du partage des eaux du Nil est majeure en Afrique de l’Est depuis des décennies. L’Egypte est dans la position inconfortable du pays qui est en aval sur le cours du fleuve et pour qui celui-ci constitue quasiment la seule ressource en eau. Son sort est donc lié aux décisions prises par les pays en amont.
L’Egypte considère comme une menace stratégique toute diminution de son quota tel que prévu par le traité de 1959, signé avec le Soudan et excluant les autres pays du Nil notamment l’Ethiopie qui lésée n’a jamais accepté cet accord. Or 85% du Nil provient du territoire éthiopien. Addis-Abeba souhaiterait imposer sa vision de l’aménagement du Nil en empêchant Le Caire de réaliser ses grands projets hydriques et en le forçant à s’asseoir à la table des négociations. A plusieurs reprises, les tensions entre l’Egypte et l’Ethiopie ont failli dégénérer. Mais plutôt que de se combattre directement, ces deux pays s’affrontent par ennemis interposés.
L’augmentation de la population et le désir de développement économique amènent aussi les pays plus en amont à envisager d’exploiter à une grande échelle leurs ressources en eau. L’Egypte est donc confrontée à un stress hydrique, démographique et social. Le pays doit se tourner vers le Nil et réaliser des projets très couteux, qui ne seront pas sans incidence sur les autres nations en amont. Ainsi, le barrage d’Assouan (1971), entre l’Egypte et le Soudan suscite quelques tensions.
Le risque de conflit autour des eaux du Nil est important. Il faut éviter que le Nil ne devienne « la cause de la prochaine guerre dans la région » comme le craignait Boutros Boutros-Ghali en 1985.

mercredi 23 septembre 2009

Les dessous de Khartoum


Salah Gosh, à la tête des services secrets soudanais depuis la fin des années 90, a été nommé conseiller spécial pour la sécurité auprès de la présidence en août. "Le président de la république... Omar el-Béchir, a émis un décret dans lequel il nomme Salah Abdallah conseiller présidentiel. Le président a émis un autre décret dans lequel il nomme le général Mohammed Atta al-Moula directeur général de la sécurité nationale et du renseignement", écrit l'agence de presse officielle dans un communiqué sans préciser les raisons de ce changement.
Pourquoi lui consacrer ce post ? Parce que ce départ pose une question : Gosh est il toujours en odeur de sainteté auprès du président Al-Bachir ?
En effet, l’ancien chef du National Security and Intelligence Service (NSIS), présent auprès du président depuis la prise de pouvoir en 1989, est l’un des leaders les plus influents au Soudan. Lorsque la CPI a émis un mandat d’arrêt contre le président l’hiver dernier beaucoup voyait Salah Gosh à sa succession. Ses détracteurs lui reprochent d’avoir été un interlocuteur privilégié de la CIA dans la lutte contre Al Qaïda en Irak et en Somalie et d’avoir échoué à mobiliser les rebelles tchadiens dans le but de renverser le président Deby. L’armée lui en voulait aussi de ne pas avoir alerté le pouvoir de la planification de l’attaque des rebelles darfourien du JEM (Mouvement pour la justice et l'égalité) sur Khartoum en mai 2008, bien que pour sa défense il affirmait que l’armée avait été infiltrée par les rebelles.
Cette nomination pourrait bien viser à affaiblir l’influence de cet homme clé à la veille des élections législatives et présidentielles de 2010.

mardi 22 septembre 2009

Conférences, colloques...

A vos agendas :
L'IRIS propose, en partenariat avec la Maison de l'Europe,un colloque "CRISES ET CONFLITS : LES CAUSES ET LES SCENARIOS" le mardi 13 octobre 2009 à Paris (Maison de l'Europe) autour de Pascal Boniface, Directeur de l'IRIS et Hubert Védrine, Associé gérant d'Hubert Védrine Conseil et ancien ministre des Affaires étrangères.
De son côté, l'IFRI propose un "séminaires-sandwichs" sur la lutte contre la piraterie le 24 septembre (12:30 / 14:00) autour du Capitaine de Vaisseau Christophe Pipolo, Conseiller pour les Affaires militaires et de Sécurité, Direction de la Prospective, Ministère des affaires étrangères.
Dans le même institut : "Le processus électoral ivoirien", le25/09/2009 (14:30-17:00)
Les lundis de l'IHEDN : "La puissance et l'influence de la France de demain. Quelle stratégie extérieure ?" le 12 octobre avec Monsieur Nicolas TENZER Haut fonctionnaire, directeur de la revue Le Banquet, auteur de nombreux rapports officiels Président d'Initiative pour le développement de l'expertise française à l'international et en Europe (IDEFIE) Auteur de Quand la France disparaît du monde (Grasset, 2008)

Introduction : Et l'Afrique alors ?

Nombreux sont les blogs géopolitiques mais peu traitent du continent africain. Egea avait annoncé en mai 2009 l’ouverture d'Ifriqiya par Stéphane Mantoux mais celui-ci a annoncé l’interruption de son blog fin août. Je propose donc ici d’apporter modestement ma pierre à l’édifice en tentant de palier à cette carence. Pardonnez-moi d’avance de mon tropisme pour la Corne de l’Afrique que je connais plus particulièrement mais j’essaierai régulièrement d’apporter un éclairage sur les événements politiques qui bousculent ce continent à la fois proche géographiquement et historiquement mais si méconnu.