lundi 18 avril 2011
Coopération : priorités africaines
La semaine dernière, Henri de Raincourt, Ministre chargé de la Coopération auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, a présenté le document cadre "Coopération au développement : une vision française". Rien de nouveau.
4 enjeux : "une croissance durable et partagée, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, la préservation des biens publics mondiaux, la stabilité et l’État de droit". La priorité reste aux zones méditerranéennes et africaines.
Pour 2011-2013 la répartition budgétaire (principalement en bilatéral) est la suivante :
1) Afrique subsaharienne ("en veillant à la soutenabilité de l'aide") :
• plus de 60 % de l’effort financier de l’État sur l’ensemble de la zone,
• plus de 50 % des subventions sur les 14 pays pauvres prioritaires,
2) Méditerranée ("un enjeu essentiel"): 20 % de l’effort financier de l’État ;
3)Pays en crise :
10 % des subventions (gestion des crises et postcrise, hors interventions relevant de la prévention)
4) Pays émergents : au maximum 10 % de l’effort financier de l’État.
Alors que l'Indonésie, la Turquie, la Chine, le Brésil et l'Irak étaient les 10 premiers bénéficiaires de l'aide bilatérale française entre 2007 et 2009, dans les prochaines années cette aide sera distribuée via le canal multilatéral.
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samedi 16 avril 2011
La sortie du week end
Profitez du week end pour aller découvrir l'exposition Dogon au musée du Quai Branly (Paris). L'exposition dresse un panorama chronologique de l’art dogon du VIIIe siècle à aujourd'hui
L'exposition : "L’art des Dogon du Mali est l’un des plus connus parmi les oeuvres issues des cultures d’Afrique.
Outre les chefs-d’oeuvre qui ont fait la renommée de l’art dogon, l’exposition présente des pièces cultuelles, ou même d’usage quotidien, qui évoquent les préoccupations métaphysiques et esthétiques des populations les ayant produites. Les typologies de ces objets, aux techniques virtuoses et variées, ont été rarement dévoilées en regard des grandes pièces de la statuaire.
Plus de dix siècles d’histoire des peuplements, des influences artistiques et culturelles sont ainsi parcourus à travers un rassemblement unique de chefs-d’oeuvre incontournables et de pièces du quotidien inédites qui témoignent du peuplement progressif du pays dogon et de la richesse de sa diversité stylistique.
L’exposition créée au musée du quai Branly entend restituer toute la force de l’art de la sculpture telle que l’ont conçue les Dogon, qu’il s’agisse du bois ou du métal, de pièces imposantes ou de puissants objets de petite dimension. Hélène Leloup"
Plus d'informations : ICI
L'exposition : "L’art des Dogon du Mali est l’un des plus connus parmi les oeuvres issues des cultures d’Afrique.
Outre les chefs-d’oeuvre qui ont fait la renommée de l’art dogon, l’exposition présente des pièces cultuelles, ou même d’usage quotidien, qui évoquent les préoccupations métaphysiques et esthétiques des populations les ayant produites. Les typologies de ces objets, aux techniques virtuoses et variées, ont été rarement dévoilées en regard des grandes pièces de la statuaire.
Plus de dix siècles d’histoire des peuplements, des influences artistiques et culturelles sont ainsi parcourus à travers un rassemblement unique de chefs-d’oeuvre incontournables et de pièces du quotidien inédites qui témoignent du peuplement progressif du pays dogon et de la richesse de sa diversité stylistique.
L’exposition créée au musée du quai Branly entend restituer toute la force de l’art de la sculpture telle que l’ont conçue les Dogon, qu’il s’agisse du bois ou du métal, de pièces imposantes ou de puissants objets de petite dimension. Hélène Leloup"
Plus d'informations : ICI
vendredi 15 avril 2011
L’inquiétant silence d’AQMI
Les relations internationales sont parfois complexes. Alors que l’organisation Al Qaida au Maghreb Islamique retient 5 ressortissants Français en otage, la France se retrouve engagée dans le même camp qu’AQMI en Libye…
Jean-Dominique Merchet l’a précisé sur son blog Secret Défense : pour l’instant il n’y aurait pas de personnels d’AQMI parmi les insurgés mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’ex-jihadiste. L’un des insurgés libyen a même insisté : « les membres d’Al Qaïda sont de bons musulmans et luttent contre l’envahisseur » et d’appeler ensuite au soutien de ceux ayant combattu en Irak et en Afghanistan… (contre les forces de la coalition). Bien sûr Kadhafi a largement joué de la menace islamiste pour combattre les insurgés. Les Occidentaux se battaient même depuis 2007 avec lui contre le terrorisme islamique.
L’inquiétude n’est pas tant de voir AQMI sur le théâtre libyen que de voir cette organisation profiter du marché des armes ouvert par les chutes des régimes arabes comme se fut le cas en Europe de l’Est au début des années 1990. Ces armes permettraient au mouvement de se refaire une santé au moment où les peuples arabes ont fait en quelques semaines ce qu’ils n’ont pas réussi à faire en 20 ans…
Jean-Dominique Merchet l’a précisé sur son blog Secret Défense : pour l’instant il n’y aurait pas de personnels d’AQMI parmi les insurgés mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’ex-jihadiste. L’un des insurgés libyen a même insisté : « les membres d’Al Qaïda sont de bons musulmans et luttent contre l’envahisseur » et d’appeler ensuite au soutien de ceux ayant combattu en Irak et en Afghanistan… (contre les forces de la coalition). Bien sûr Kadhafi a largement joué de la menace islamiste pour combattre les insurgés. Les Occidentaux se battaient même depuis 2007 avec lui contre le terrorisme islamique.
L’inquiétude n’est pas tant de voir AQMI sur le théâtre libyen que de voir cette organisation profiter du marché des armes ouvert par les chutes des régimes arabes comme se fut le cas en Europe de l’Est au début des années 1990. Ces armes permettraient au mouvement de se refaire une santé au moment où les peuples arabes ont fait en quelques semaines ce qu’ils n’ont pas réussi à faire en 20 ans…
jeudi 14 avril 2011
La Corne de l'Afrique : une région fracturée
La semaine dernière "les enjeux internationaux" consacrait une émission aux fractures de la Corne de l'Afrique en invitant Marc Fontrier. Vous pouvez réécouter l'émission ICI.
Résumé :"La situation de guerre civile qui prévaut dans le sud de la Somalie est aujourd'hui figée.
L'ancien leader islamiste devenu président légal, mais dont le pouvoir ne contrôle que quelques quartiers de la capitale, est toujours sous la menace des factions islamistes qui le combattent.
Cette situation a encore été aggravée par l'intervention militaire éthiopienne soutenue par les Etats-Unis.
En réalité, la Somalie reste également un théâtre d'affrontements par acteurs interposés pour les deux adversaires ancestraux que sont l'Erythrée et l'Ethiopie..."
Résumé :"La situation de guerre civile qui prévaut dans le sud de la Somalie est aujourd'hui figée.
L'ancien leader islamiste devenu président légal, mais dont le pouvoir ne contrôle que quelques quartiers de la capitale, est toujours sous la menace des factions islamistes qui le combattent.
Cette situation a encore été aggravée par l'intervention militaire éthiopienne soutenue par les Etats-Unis.
En réalité, la Somalie reste également un théâtre d'affrontements par acteurs interposés pour les deux adversaires ancestraux que sont l'Erythrée et l'Ethiopie..."
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mardi 12 avril 2011
Côte d’Ivoire : et maintenant ?
Alors que Laurent Gbagbo est tombé, que Human Rights Watch vient de publier un rapport révélant les exactions des troupes d’Alassane Ouatara (ICI), après les hostilités généralisées et les massacres à grande échelle, une page semble se tourner en Côte d’Ivoire.
Néanmoins le chemin sera encore long.
Le pays doit se reconstruire, économiquement bien sûr, mais surtout les Ivoiriens doivent trouver l’envie de vivre ensemble, de créer un cohésion nationale. Des dispositions devront être prises concernant le désarmement et la démobilisation, la réinsertion des militaires, la restructuration des forces de défense et de sécurité, la restauration de l’administration et des services publics… Il faudra aussi poursuivre les responsables et les auteurs de crimes graves. Bien sûr il devrait y avoir une solution pénale pour les politiques impliqués dans la crise mais surement aussi une solution réconciliatrice au niveau nationale pour résoudre les divisions au sein de la population.
Le Rwanda ou l’Afrique du Sud (South African Truth and Reconciliation Commission), l’Argentine, le Chili ont vécu ces périodes délicates de justice post conflictuelles.
Pour Stéphane Leman-Langlois : « Les commissions de vérité promettent de contourner les principaux écueils qui se dressent sur le chemin des pays nouvellement démocratiques : les demandes de justice des victimes, les appréhensions des responsables (dont certains sont toujours au pouvoir), les demandes de la communauté internationale et le fragile équilibre social qui s’est installé entre les différentes factions. » et de préciser les éléments communs à toutes ces commissions : « le premier est bien sûr que l’histoire récente du pays a été marquée par des actes auxquels on juge devoir donner une suite officielle. Le second est la fragilité perçue de l’administration de l’État. Généralement le fait d’une transition politique très récente et souvent inachevée, le gouvernement adoptant une telle institution en décide dans ce qu’on pourrait qualifier d’état de crise – même si la situation paraît tout de même relativement stable pour la population locale, qui peut, par exemple, sortir tout juste d’une guerre civile. »
Néanmoins le chemin sera encore long.
Le pays doit se reconstruire, économiquement bien sûr, mais surtout les Ivoiriens doivent trouver l’envie de vivre ensemble, de créer un cohésion nationale. Des dispositions devront être prises concernant le désarmement et la démobilisation, la réinsertion des militaires, la restructuration des forces de défense et de sécurité, la restauration de l’administration et des services publics… Il faudra aussi poursuivre les responsables et les auteurs de crimes graves. Bien sûr il devrait y avoir une solution pénale pour les politiques impliqués dans la crise mais surement aussi une solution réconciliatrice au niveau nationale pour résoudre les divisions au sein de la population.
Le Rwanda ou l’Afrique du Sud (South African Truth and Reconciliation Commission), l’Argentine, le Chili ont vécu ces périodes délicates de justice post conflictuelles.
Pour Stéphane Leman-Langlois : « Les commissions de vérité promettent de contourner les principaux écueils qui se dressent sur le chemin des pays nouvellement démocratiques : les demandes de justice des victimes, les appréhensions des responsables (dont certains sont toujours au pouvoir), les demandes de la communauté internationale et le fragile équilibre social qui s’est installé entre les différentes factions. » et de préciser les éléments communs à toutes ces commissions : « le premier est bien sûr que l’histoire récente du pays a été marquée par des actes auxquels on juge devoir donner une suite officielle. Le second est la fragilité perçue de l’administration de l’État. Généralement le fait d’une transition politique très récente et souvent inachevée, le gouvernement adoptant une telle institution en décide dans ce qu’on pourrait qualifier d’état de crise – même si la situation paraît tout de même relativement stable pour la population locale, qui peut, par exemple, sortir tout juste d’une guerre civile. »
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lundi 11 avril 2011
Côtes somaliennes: une déchetterie radioactive ?
Les habitants d’Hobyo, l’un des principaux ports pirates au nord-est de Mogadiscio (660 km), ont repéré trois grands conteneurs échoués sur les plages (ICI). Les habitants craignent qu’ils puissent contenir des déchets industriels dangereux ou chimiques.
Il est vrai les pêcheurs ont longtemps reproché aux navires étrangers de déverser des déchets au large du pays profitant ainsi du chaos politique de l'absence de gouvernement central effectif qui garantit l’impunité de ces violations des conventions internationales. Les habitants de la côte Somalie et de la région autonomiste du Puntland accusent (principalement les Italiens) d’avoir enfoui des déchets industriels dans les fonds marins somaliens. D’autant que des fûts contenant de produits toxiques et de déchets radioactifs auraient été découverts sur le littoral à la suite du tsunami de 2004.
Selon le PNUE (ICI), les containers se vidaient sur les plages contenaient en effet des déchets industriels ou hospitaliers comprenant de l’uranium, du cadmium, du mercure et toutes sortes de produits pharmaceutiques et de substances chimiques destinées entre autres au traitement des peaux en maroquinerie.
Il est vrai les pêcheurs ont longtemps reproché aux navires étrangers de déverser des déchets au large du pays profitant ainsi du chaos politique de l'absence de gouvernement central effectif qui garantit l’impunité de ces violations des conventions internationales. Les habitants de la côte Somalie et de la région autonomiste du Puntland accusent (principalement les Italiens) d’avoir enfoui des déchets industriels dans les fonds marins somaliens. D’autant que des fûts contenant de produits toxiques et de déchets radioactifs auraient été découverts sur le littoral à la suite du tsunami de 2004.
Selon le PNUE (ICI), les containers se vidaient sur les plages contenaient en effet des déchets industriels ou hospitaliers comprenant de l’uranium, du cadmium, du mercure et toutes sortes de produits pharmaceutiques et de substances chimiques destinées entre autres au traitement des peaux en maroquinerie.
dimanche 10 avril 2011
Le partage des eaux du Nil ou comment profiter de la crise égyptienne
La semaine dernière l'Éthiopie appelait ses citoyens à financer, par l'achat de bons de trésor ou l'octroi de dons, le Grand barrage du Millénaire qui sera construit sur la rivière Abay dans l'Etat régional de Benishangul-Gumuz (Nord-ouest) et permettra de retenir une quantité de 62 milliards de mètres cubes d'eau. Le Premier minstre éthiopien s'est voulu rassurant : "L'Egypte doit reconnaitre que la construction de ce barrage ne portera pas atteinte à son quota des eaux du Nil, mais lui sera par contre bénéfique. Aucun préjudice aux intérêts de l'Egypte ne se produira de la construction de ce barrage".
Les pays en amont du Nil n'ont pas tardé à tirer parti de la crise politique que traverse l'Égypte, florilèges :
- le 15 février l'Éthiopie octroie un contrat pour la construction de 3 barrages sur le Nil Bleu à l'Italien Salini Construttori;
- le 28 février le Burundi rejoint l'accord cadre de coopération sur le Nil. L'accord devrait ainsi pouvoir être ratifié et entré en vigueur;
-l'Ouganda devrait lancer des appels d'offres pour la construction du barrage Karuma sur le Nil Blanc;
vendredi 1 avril 2011
Les défis politiques et stratégiques du conflit en Somalie
La semaine prochaine l'IRSEM en partenariat avec l'ACSS organise un colloque sur la Somalie.
Horaires & Lieu :
mardi 5 avril 2011
8h30-17h30 - Salle de l’UEO - 43 Avenue du Président Wilson- - 75016 Paris
mercredi 6 avril 2011
9h30-12h30 – Salle de l’UEO - 43 Avenue du Président Wilson- - 75016 Paris
Programme du mardi 5 avril 2011
8h30 : Accueil des participants
9h00 : Introduction
Frédéric Charillon,directeur de l’IRSEM Ambassadeur William Bellamy, directeur de l’ACSS
9h30-12h30 : Les clans contre l’Etat ?
Discutant : Nuruddin Farah, écrivain somalien (sous réserve)
- Le lien entre les clans et l’Etat Dr Alexandra Magnolia Dias, chercheur au centre d’étude africain ISCTE
- Leçons à tirer de la construction de la paix et de l’Etat au Puntland et au Somaliland Markus Hoehne, chercheur au Max Planck Institute for Social Anthropology
- Quel Etat construire en Somalie ? Cyril Robinet, chargée de mission à la Délégation aux affaires stratégiques
12h45-14h15 : Déjeuner libre
14h30-17h30 : Regard sur les acteurs de la stabilisation locale
Discutant : Dr André Lesage, chercheur à la National Defense University
- Eléments de discussion sur le potentiel d’engagement de la diaspora en Somalie Géraldine Pinauldt, doctorante à l’Institut Français de Géopolitique de l’Université de Paris 8
- L’intégration des islamistes à la stabilisation Rashid Abdi, International Crisis Group (sous réserve)
- La force en attente de l’Afrique de l"Est : un emploi en Somalie ? Colonel Metayer, adjoint au chef du bureau Afrique-EMA (Etat-major des armées)
Programme du mercredi 6 avril 2011
9h00 : Accueil des participants
9h30-12h30 : Quels défis stratégiques régionaux pour la gestion du conflit somalien ?
Discutant : Colonel Hughes de Bazouges, Centre de doctrine d’emploi des forces
- Les défis sécuritaires régionaux : Djibouti, Kenya, Ethiopie Sonia le Gouriellec, doctorante en Scineces-politique (Université Paris Descartes) et membre des jeunes chercheurs de l’Irsem
- Le terrorisme : l’action contre les milices Al-Shebab Dr Benjamin P. Nickels, Professeur Assistant, Africa Center for Strategic Studies
- Le rapport des somalis à la mer : une approche géographique et culturelle de la piraterie somalie François Guiziou, doctorant à l’Université de Nantes
Pour vous inscrire : ICI ou inscription.irsem@defense.gouv.fr
Horaires & Lieu :
mardi 5 avril 2011
8h30-17h30 - Salle de l’UEO - 43 Avenue du Président Wilson- - 75016 Paris
mercredi 6 avril 2011
9h30-12h30 – Salle de l’UEO - 43 Avenue du Président Wilson- - 75016 Paris
Programme du mardi 5 avril 2011
8h30 : Accueil des participants
9h00 : Introduction
Frédéric Charillon,directeur de l’IRSEM Ambassadeur William Bellamy, directeur de l’ACSS
9h30-12h30 : Les clans contre l’Etat ?
Discutant : Nuruddin Farah, écrivain somalien (sous réserve)
- Le lien entre les clans et l’Etat Dr Alexandra Magnolia Dias, chercheur au centre d’étude africain ISCTE
- Leçons à tirer de la construction de la paix et de l’Etat au Puntland et au Somaliland Markus Hoehne, chercheur au Max Planck Institute for Social Anthropology
- Quel Etat construire en Somalie ? Cyril Robinet, chargée de mission à la Délégation aux affaires stratégiques
12h45-14h15 : Déjeuner libre
14h30-17h30 : Regard sur les acteurs de la stabilisation locale
Discutant : Dr André Lesage, chercheur à la National Defense University
- Eléments de discussion sur le potentiel d’engagement de la diaspora en Somalie Géraldine Pinauldt, doctorante à l’Institut Français de Géopolitique de l’Université de Paris 8
- L’intégration des islamistes à la stabilisation Rashid Abdi, International Crisis Group (sous réserve)
- La force en attente de l’Afrique de l"Est : un emploi en Somalie ? Colonel Metayer, adjoint au chef du bureau Afrique-EMA (Etat-major des armées)
Programme du mercredi 6 avril 2011
9h00 : Accueil des participants
9h30-12h30 : Quels défis stratégiques régionaux pour la gestion du conflit somalien ?
Discutant : Colonel Hughes de Bazouges, Centre de doctrine d’emploi des forces
- Les défis sécuritaires régionaux : Djibouti, Kenya, Ethiopie Sonia le Gouriellec, doctorante en Scineces-politique (Université Paris Descartes) et membre des jeunes chercheurs de l’Irsem
- Le terrorisme : l’action contre les milices Al-Shebab Dr Benjamin P. Nickels, Professeur Assistant, Africa Center for Strategic Studies
- Le rapport des somalis à la mer : une approche géographique et culturelle de la piraterie somalie François Guiziou, doctorant à l’Université de Nantes
Pour vous inscrire : ICI ou inscription.irsem@defense.gouv.fr
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lundi 21 mars 2011
La Libye au Darfour
« C’est un épisode peu connu : pendant plusieurs années, la Libye a occupé le Darfour avec la bénédiction du Premier ministre soudanais de l’époque, Sadiq al-Mahdi. Ce dernier avait touché des millions de dollars de Tripoli dont il s’était servi pour remporter les élections de 1986. En échange, les Libyens se sont installés au Darfour dont ils voulaient faire une base arrière pour reconquérir le Tchad et renverser le régime d’Hissène Habré. Kadhafi avait créé une
« légion islamique » composée de Soudanais, de Libyens, de Tchadiens et même de Libanais envoyés par le leader druze Walid Joumblatt, parce qu’il voulait, à l’époque, arabiser le Darfour. C’est tombé en plein milieu d’une famine qui a fait 90 000 morts et décimé les trois quarts du cheptel. Il y avait déjà des conflits pour l’exploitation des pâturages et des points d’eau entre pasteurs arabes et paysans africains. La propagande libyenne a agi comme du vinaigre sur une blessure ouverte. Il y a eu une première guerre civile qui a fait 3 000 morts et qui s’est terminée en 1989. »
Cité par Luis Martinez dans "Nouvelle Libye ?"
mercredi 16 mars 2011
Le Sud Soudan est-il tombé dans le piège de son nouveau voisin ?
Samedi dernier les représentants du Sud Soudan ont annoncé la rupture de leur relations diplomatiques et, donc des négociations, avec le Nord.
Pourtant les 2 pays (le Sud Soudan sera reconnu par la communauté internationale en juillet) sont dépendants l'un de l'autre :
- les réserves pétrolières sont au Sud mais les infrastructures de transport, raffinage et d’exportation au Nord et 98 % des revenus du Sud issus des recettes pétrolières. De plus majorité des travailleurs soudanais du secteur sont du Nord - Par ailleurs 6 millions de nomades du Nord font paitre leurs troupeaux au Sud 8 mois de l’année(d'où les conflits réguliers à la frontière notamment dans la région d'Abeyi). Et 50% du personnel enseignant au Sud sont des nordistes.
Les accords de paix de 2005 prévoyaient le referendum d'autodétermination mais aussi la délimitation de la frontière entre les Nord et le Sud. Les acteurs extérieurs qui ont largement soutenu les accords de paix (Etats-Unis, GB, Norvège...) ont fait preuve de légèreté en ne soutenant pas le processus de transition vers le referendum. Ainsi ce qui aurait du être fait en 6 ans devrait l'être en 5 mois...(précédent billet sur la question ICI)
Outre la question de la délimitation de la frontière, du partage des ressources pétrolières et du rattachement de la région d'Abeyi d'autres négociations restent en suspens avec cette rupture du dialogue :le Partage de la dette et des actifs, le partage eaux du Nil (ICI), la nationalité ( 1.5 M de sudistes vivent au Nord et de nombreux sudistes vont s’y faire soigner, étudier, travailler).Un responsable du HCR, Bilqees Esmail, a déclaré qu’« il n’y a pas encore un d’accord finalisé entre les deux gouvernements, mais il y a eu des déclarations faites par les deux parties assurant qu’ils cherchent tous deux à éviter les cas d’apatridie » et qu'il n'y a eu qu’un nombre limité de « communications officielles vers les communautés locales, de sorte que les gens continuent de prendre la décision de rester au Nord ou de partir sans avoir tous les faits »
Une actualité qui fait échos au propos de deux chercheurs (Marc Lavergne et Gerard Prunier) lors d'un café géopolitique début décembre sur la question (ICI) : "Les tribus du Nord vont traditionnellement avec leur bétail au Sud en saison sèche, et vice-versa. La fixation d’une frontière politique ne pourra pas bloquer ces mouvements et la région d’Abyei est un modèle réduit de cette zone frontalière. (...) Les négociations en cours sont difficiles, car l'indépendance du Sud va retentir sur le Nord. Les deux pays vont continuer à vivre côte à côte et devront donc trouver des moyens de coexister. L'angoisse de pogroms plane contre les nombreux sudistes ou descendants de sudistes qui vivent dans le Nord après proclamation de l'indépendance.(...)Les populations arabes ne pourront pas garder la main sur le Sud, car les élites du Sud n’entendent pas partager leurs ressources avec les arabes du Nord."
Source : mission économique, Nicolas B., Opérations de paix
Pourtant les 2 pays (le Sud Soudan sera reconnu par la communauté internationale en juillet) sont dépendants l'un de l'autre :
- les réserves pétrolières sont au Sud mais les infrastructures de transport, raffinage et d’exportation au Nord et 98 % des revenus du Sud issus des recettes pétrolières. De plus majorité des travailleurs soudanais du secteur sont du Nord - Par ailleurs 6 millions de nomades du Nord font paitre leurs troupeaux au Sud 8 mois de l’année(d'où les conflits réguliers à la frontière notamment dans la région d'Abeyi). Et 50% du personnel enseignant au Sud sont des nordistes.
Les accords de paix de 2005 prévoyaient le referendum d'autodétermination mais aussi la délimitation de la frontière entre les Nord et le Sud. Les acteurs extérieurs qui ont largement soutenu les accords de paix (Etats-Unis, GB, Norvège...) ont fait preuve de légèreté en ne soutenant pas le processus de transition vers le referendum. Ainsi ce qui aurait du être fait en 6 ans devrait l'être en 5 mois...(précédent billet sur la question ICI)
Outre la question de la délimitation de la frontière, du partage des ressources pétrolières et du rattachement de la région d'Abeyi d'autres négociations restent en suspens avec cette rupture du dialogue :le Partage de la dette et des actifs, le partage eaux du Nil (ICI), la nationalité ( 1.5 M de sudistes vivent au Nord et de nombreux sudistes vont s’y faire soigner, étudier, travailler).Un responsable du HCR, Bilqees Esmail, a déclaré qu’« il n’y a pas encore un d’accord finalisé entre les deux gouvernements, mais il y a eu des déclarations faites par les deux parties assurant qu’ils cherchent tous deux à éviter les cas d’apatridie » et qu'il n'y a eu qu’un nombre limité de « communications officielles vers les communautés locales, de sorte que les gens continuent de prendre la décision de rester au Nord ou de partir sans avoir tous les faits »
Une actualité qui fait échos au propos de deux chercheurs (Marc Lavergne et Gerard Prunier) lors d'un café géopolitique début décembre sur la question (ICI) : "Les tribus du Nord vont traditionnellement avec leur bétail au Sud en saison sèche, et vice-versa. La fixation d’une frontière politique ne pourra pas bloquer ces mouvements et la région d’Abyei est un modèle réduit de cette zone frontalière. (...) Les négociations en cours sont difficiles, car l'indépendance du Sud va retentir sur le Nord. Les deux pays vont continuer à vivre côte à côte et devront donc trouver des moyens de coexister. L'angoisse de pogroms plane contre les nombreux sudistes ou descendants de sudistes qui vivent dans le Nord après proclamation de l'indépendance.(...)Les populations arabes ne pourront pas garder la main sur le Sud, car les élites du Sud n’entendent pas partager leurs ressources avec les arabes du Nord."
Source : mission économique, Nicolas B., Opérations de paix
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