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jeudi 5 janvier 2012

Otages au Mali : la parole aux victimes

Philippe Verdon et Serge Lazarevic ont été enlevés dans la nuit du 23 au 24 novembre 2011 à Hombari, entre Mopti et Gao, au Mali, nous avons rencontré les amis de Philippe Verdon, notamment Pascal Lupart qui se mobilise pour sa libération et a accepté de répondre à nos questions.

SLG : Avez-vous eu des nouvelles de Philippe Verdon et Serge Lazarevic depuis leur enlèvement ? Sont-ils localisés ? En bonne santé ? AQMI a revendiqué cet enlèvement mais sait-on aux mains de quelles katibas ils sont ? Quelles sont les exigences émises pour leur libération ? Où en est l’enquête ?
Réponse du comité de soutien :
Quarante jours après le rapt à Hombori (Mali) de Philippe Verdon et Serge Lazarevic, aucune information objective ne nous a été communiquée. Le seul élément que nous possédons est la revendication avec photo faite par Aqmi le 9 décembre, sans que l'on puisse savoir dans quelle mouvance exacte se situent les ravisseurs. C'est aussi ce groupe, qui dans le même communiqué a revendiqué l'enlèvement du 25 novembre à Tombouctou (trois touristes occidentaux -non Français- saisis et un quatrième exécuté sur place).
Les ravisseurs ont annoncé qu'ils feraient connaître prochainement leurs exigences, mais rien n'a filtré depuis lors.
Sur tous les sujets qui nous préoccupent, localisation, santé, contacts éventuels avec les preneurs d'otages, le quai d'Orsay est pour l'instant muet.
Une enquête ayant été diligentée au Mali par la B. C. R. I. La famille de Philippe Verdon a porté plainte avec constitution de partie civile pour avoir accès au dossier. A ce jour rien n'est encore sorti de cette source.

SLG : Quelles sont vos liens avec les otages ?
Réponse du comité de soutien :
Les liens sont :
-Pour la famille de Philippe Verdon, son père [écoutez son message pour Noël ICI], ses deux enfants et leur mère, sa sœur.
-Pour la famille de Serge Lazarevic, sa mère, sa fille et la mère de celle-ci, sa sœur.
-Pour le comité de soutien, les familles, les amis, et des personnalités qui se fédèrent autour de Pascal Lupart ami personnel de Philippe Verdon qui assure la présidence du comité.

SLG : Pour quelles raisons étaient-ils dans cette région ? N’était-il pas imprudent de se rendre dans cette région en ce moment ?

Réponse du comité de soutien :
On savait que la zone du Sahel était sensible, mais le nord du Mali était toujours accessible aux touristes (à preuve, la présence sur place d'occidentaux en vacances) à fortiori pour un déplacement d'affaires. En effet Philippe Verdon et Serge Lazarevic s'étaient rendu sur les lieux pour finaliser un projet d'implantation à Hombori d'une cimenterie, en liaison avec une entreprise locale (Mandé construction). Ils bénéficiaient pendant leurs travaux d'une escorte armée, mais l'enlèvement à eu lieu en pleine nuit à leur hôtel [photo].


SLG : Juste après leur enlèvement les deux Français ont été soupçonné d’être "contractuels" du renseignement français (DGSE), voire des mercenaires ou encore des hommes d’affaires et les médias ont rappelé leur passé aventureux. En effet, auparavant votre ami avait été retenu plusieurs mois au début des années 1990 au Sud Soudan par des rebelles, on parle de relations avec Bob Denard, vous avez été arrêté avec lui aux Comores... [Lire : "Mali. Philippe Verdon, faux barbouze, vrai aventurier"] Qu’avez-vous pensé de ce traitement médiatique de leur prise d’otage ?

Réponse du comité de soutien :
Nous avons été stupéfaits des propos inconséquents qui ont été véhiculés par certains médias, qui faisant fi de la condition de victimes de Philippe Verdon et Serge Lazarevic, spéculaient à leur détriment sur des rumeurs incontrôlées sans se soucier de l'impact que ces publications captables sur internet, pouvaient avoir sur le sort futur des otages.
Ceci nous a contraints à organiser une conférence de presse à Paris chez l'avocat des familles pour restituer la vérité qui se résume comme suit.
Pour ce qui concerne le présent :
Philippe Verdon et Serge Lazarevic étaient au Mali pour y jeter les bases d'un projet industriel, pour cela et cela seulement.
Pour ce qui concerne le passé :
- L'évocation de l'épisode du Soudan est absurde, il ne s'agit que d'un « accident » dont on a fait un roman. Philippe Verdon convoyait, avec deux passagers à bord, un avion de l'Europe à Madagascar. Une panne de moteur au dessus du Soudan l'a obligé à poser son appareil sur un petit aéroport de brousse. Le hasard a voulu que cet atterrissage ait lieu sur le territoire de la rébellion Sud Soudanaise du colonel Garang. Les trois français devenaient aussitôt pour la faction locale une monnaie d'échange, et les négociations par le biais des services français et des ONG, pour leur extraction, ont duré trois mois.
-Philippe Verdon a en effet connu Bob Denard, aquitain comme lui. Ces relations qui se sont bornées à du conseil privé (parution du livre de Bob Denard et affaire judiciaire) n'ont jamais à aucun moment été en lien avec une activité de mercenaire.
-Quant à l'affaire des Comores, les faits sont connus et simples : Philippe Verdon était communiquant et Conseil politique d'un candidat de l'opposition comorienne à la future présidence. A ce titre, il a participé à une manifestation pacifique (autorisée) de l'opposition. Cette manifestation prenant des proportions imprévues, le pouvoir en place prend peur et incarcère arbitrairement l'opposant et son conseil.
Son ami Pascal Lupart venu en appui, connaît à son tour le même sort. Aussitôt on parle dans la presse de complot. En fait l’affaire se dégonfle, il n’y a ni procès ni jugement et tout le monde est libéré. Mais les mots prison et complot ont été lâchés dans les médias, ils colleront définitivement à la peau des protagonistes.
On se hâtera de les faire resurgir lors de l’enlèvement au Mali pour nourrir les hypothèses les plus malveillantes.

SLG : Toutes ces rumeurs ont-elles un effet sur vos démarches auprès des administrations (maliennes, françaises), des médias, de l’opinion publique, etc ?

Réponse du comité de soutien :
Comme indiqué plus haut, notre réponse s’est traduite par la conférence de presse à Paris. Elle a été prise en considération par la plupart des médias qui ont fait mention de nos rectifications.
Notre comité espère de la sorte avoir sensibilisé et mieux documenté tant l’administration, dont on avait dès le départ senti le préjugé, que l’opinion.
Ce travail continue car le comité, tant en France qu’au Mali saisit toutes les occasions possibles pour restituer la vérité.

SLG : Au-delà de ces débats, vous souhaitez rappeler que ces deux Français sont avant tout des victimes. Quelles démarches avez-vous entrepris pour leur libération ?

Réponse du comité de soutien :
Deux démarches sont menées de front :
-L’activité du comité, qui mettra tout en œuvre pour peser sur les pouvoirs publics (une demande d’audience auprès du président de la république a été faite), informer les médias et sensibiliser l’opinion. [NDRL : le 5 janvier suite à une sollicitation d'audience, la présidence de la république a répondu favorablement. Les familles devraient être reçues dans les jours à venir à l’Élysée]
-La procédure que mène l’avocat, qui sera rendue publique pour informer l’opinion.

SLG : Bon courage dans vos démarches et souhaitons que vos amis soient rapidement libérés.

mercredi 21 décembre 2011

États fragiles dans le Sahel

"Le dessous des cartes"  sur ARTE a consacré une émission aux "Etats fragiles dans le Sahel".
Diffusée les 17 décembre 2011 à 17h45 et 21 décembre 2011 à 22h45, vous pouvez la revoir ICI


Résumé : "Dix ans après les attentats du 11-Septembre, le terrorisme semble se déplacer en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. Théâtre d’attentats et d’enlèvements à l’encontre des gouvernements locaux et des intérêts occidentaux, le Sahel est-il devenu une nouvelle frontière d’Al Qaida ? Le Dessous des Cartes propose une analyse des facteurs d’instabilité de la région."

dimanche 11 décembre 2011

Sahara de tous les enjeux. Géopolitique, sécurité et développement

Dans le cadre du programme scientifique « Nouveaux enjeux dans l'espace saharo-sahélien» animé par André BOURGEOT (Directeur de recherche émérite CNRS UMR 7130-FMSH Laboratoire d'Anthropologie Sociale), deux journées d'études sont organisées les  13 et 14 décembre 2011


Lieu : 190 avenue de France (métro « Quai de la Gare »)

Résumé: "L'ensemble saharo-sahélien concerné (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Libye
et Algérie),  écologiquement homogène et culturellement semblable est traversé par de nombreux enjeux, rivalités et conflits internationaux, nationaux et régionaux. Il connait depuis une décennie des transformations sociales, politiques, culturelles et économiques, de grande ampleur qui s'inscrivent dans des contextes politiques inédits qui sont :

1. L'apparition cyclique des rébellions armées touarègues (Niger et Mali) qui doivent composer ou se combiner avec des pouvoirs issus de chefferies locales formées sur des bases ethniques, déstabilisent les pouvoirs étatiques.

2. L'émergence de nouveaux acteurs et organisations politiques exogènes aux visées politico-théologiques incarnés par l'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb Islamique),  aux activités très souvent criminelles (prises d'otages-marchandises, attentats suicides, versements de rançons, trafics en tous genres .

3. L'existence de réseaux d'acheminement de migrants clandestins et de produits illicites(cannabis, cocaïne)  génère un découpage-maillage de cet espace en « territoires » soumis aux contrôles de groupes ethniques.

4. La présence de richesses minières importantes (pétrole, uranium, or, fer, etc.) génère des compétitions entre les multinationales occidentales et les grandes sociétés nationales.

5. L'effondrement de la Jamahiriya libyenne  a des conséquences sur  la sous région concernée notamment à propos des revenants surarmés et du retour des subsahariens fuyant la guerre civile."

Les thèmes proposés sont :

le mardi 13 décembre 2011, de 9h à 12h - Modérateur, Alain ANTIL (Ifri)

9h - 9h15  Discours d'ouverture prononcé par Maurice Godelier, Directeur d'études (EHESS)

Panel 1  L'état des États et pouvoirs émergents
Assiste-t-on à des recompositions de zones d'influence ?
Espaces en déshérence étatique ?
Les puissances en jeux ?
Quels impacts sur les développements locaux et nationaux ?


9h15 - 9h45  - Georg Klüte, Université de Bayreuth (Allemagne) « Le Nord du Mali : un espace d'anomie » ; débats
9h 45 - 10h15 - Marine De Haas, Université de Hambourg (Allemagne) « L'émergence de la Chine en terre nigérienne : perceptions et enjeux » ; débats

10h15 à 10h30 - Pause-café

10h30 - 11h  - Marielle Debos, Sciences-Po (Paris)
  « La fin d'un épisode guerrier ? Les retours difficiles des rebelles tchadiens » ; débats

11h - 11h30  - Salim Chena, EHESS - CESPRA (France)
« Quelle hégémonie algérienne après le « printemps arabe » » ; débats

11h30 - 12h  - André Bourgeot, CNRS - LAS - FMSH (France)
« Politiques et États dans les septentrions malien et nigérien » ; débats

12h à 14h - Déjeuner

l'après-midi, de 14h à 18h - Modérateur, Georg Klüte
Panel 2  Ressources extractives, compétitions et trafics illicites

14h -14h30 - Benjamin Augé, Ifri  (France)
  « La question pétrolière dans la région saharienne : cas de
  la Mauritanie, Mali, Niger et Tchad
» ; débats

14h30 - 15h  - Hamadou Daouda Youssoufou, Université de Tahoua (Niger)
  « La rente uranifère et pétrolière au Niger et le piège du syndrome
hollandais
» ; débats

15h - 15h30  - Laurent Gagnol-Abdou Afane : Université de Grenoble (France)
  « Les nomades face à la pression sur les ressources extractives.
  L'exemple du nord Niger
» ; débats

15h30 - 16h  - Alain Antil, Ifri (France)
  « L'arrivée de la cocaïne au Sahel » ; débats

16h00 à 16h30 - Pause-café

16h30 à 18h    - Modérateurs, Georg Klüte et André Bourgeot

Synthèse générale et discussions libres avec l'auditoire


le mercredi 14 décembre 2011, de 9h à 12h - Modérateur, Patrick Haimzadeh
(France)

Panel 3 Migrations et terrorisme
Assiste-t-on à de nouvelles formes de territorialisation ?
Sanctuarisation ?
Ethno-territorialisation ?
Quels en sont les groupes qui les contrôlent et selon quelles modalités ?


9h - 9h30  - Julien Brachet (Ird), Armelle Choplin (Univ. Paris-Est),
Olivier Pliez (Univ. Toulouse)
  « Le Sahara entre espace de circulation et frontières de l'Europe » ;
débats
9h30 -10h - Attaher ag Iknane, Présidence de la République (Mali)
  « Activités illicites au Nord mali : pouvoirs émergents et territoires » ;
débats
10h -10h30  - Antonin Tisseron, Institut Thomas More (France)
  « Quelle stratégie contre l'insécurité dans le Nord du Niger et du Mali »
; débats

10h30 à 10h45 - Pause café

10h45 -11h15 - Naffet Kéïta, Université de Bamako (Mali)
  « Découpage-maillage de l'Etat malien dans les régions saharo-sahéliennes»
; débats

11h15 -11h45 - Mehdi Taje (Tunisie)
  « La réalité de la menace d'Aqmi à l'aune des révolutions démocratiques au
Maghreb
» ; débats

12h à 14h - Déjeuner

l'après-midi, de 14h à 18h15 - Modérateur, Mehdi Taje

Panel 4  La guerre civile en Libye et les conséquences régionales de
l'effondrement du régime
  Quels sont les rôles assurés par la communauté internationale et les pays
riverains ?
  Quelles conséquences sur l'ensemble de la sous-région ?
  Remodelage des frontières ?
  Humanitaire et militaire! S'agit-il d'un tournant dans le monde ?


14h -14h30  - Amadou Rabani, Université de Tahoua (Niger)
  « Le Niger, une victime collatérale du conflit libyen » ; débats

14h30 -15h  - Nadia Belalimat, CNRS - CIRED
  « Les berbères libyens, du Fezzan au Djebel Nefoussa et l'émergence
  d'un nouveau pôle politique en Libye
»

15h - 15h30  - Patrick Haimzadeh, Chercheur indépendant
  « La région de Sbha-Al Gatroun : pièce maîtresse du régime Kadhafi » ;
débats

15h30 - 16h  - Saïd Haddad , Ecole de Saint Cyr (Coëtquidan, France)
  « La zone saharo-sahélienne dans la politique extérieure libyenne. Bilan
et  perpectives
» ; débats

16h - 16h30  - Tilman Musch, INALCO - CRREA
  « Encore une guerre française contre les Africains. Regards sur
l'intervention militaire en Libye
».

16h30 à 16h45 - Pause-café
16h45 - 18h15 - Modérateur : André Bourgeot
  Synthèse et débats généraux
Le devenir de ces deux journées d'étude ?
Publication des actes ?
Constitution d'un réseau? D'une équipe internationale ?
Poursuite de la banque de données ?
Élargissement de la problématique au Nigéria (Boko Haram) et à la Corne de l'Afrique (les Chebab) : le djihadisme dans l'arc africain ?
Recommandations ?


18h15  Discours de clôture prononcé par Jean Pierre Dozon, directeur scientifique à la FMSH


Contacts : abourgeot@msh-paris.fr ; bourgeot@ehess.fr

mardi 15 novembre 2011

Les instabilités renouvelées dans la bande saharo-sahélienne

Le 11 novembre, Thierry Garcin recevait dans les Enjeux Internationaux, André Bourgeot, directeur de recherches émérite au CNRS. Ecoutez l'émission ICI



"La décomposition du régime politique à Tripoli et la guerre civile dans le pays ont ajouté aux instabilités dans cette bande saharo-sahélienne, dont les crises et les conflits sont de nature différente, ceux-ci devenant néanmoins de plus en plus interactifs.

C’est d’ailleurs le même constat, mutatis mutandis, qu’on peut dresser aussi bien pour le Proche- et le Moyen-Orient que pour la Corne de l’Afrique (voir l’émission d’hier mardi).

Quelles en sont les éléments clés ? Entre autres : Al Qaida au Maghreb islamique, contrebande et trafics (notamment, de drogue), migrations, prolifération des armes, bandes armées, lutte antiterroriste activée voire instrumentalisée par Washington, question touarègue, etc. Et comment les États, seuls ou en coopération, peuvent-ils relever ces défis ?"

lundi 3 octobre 2011

Quel avenir pour AQMI après la mort de Ben Laden?

Dernier né de l'ANAJ-IHEDN, le Comité "Afrique" a le plaisir de vous inviter à sa première conférence le Mardi 18 octobre 2011, 19h30 à 21h00, École militaire, Amphithéâtre Desvallières.



Dans un message diffusé à l'occasion du 10ème anniversaire des attentats du 11 Septembre, Ayman al-Zawahiri a annoncé soutenir le Printemps arabe, allant jusqu’à le qualifier de « le Printemps de la dignité et de la libération ». Comment expliquer une telle évolution alors que, dans un premier temps, Al-Qaïda semblait prendre ses distances par rapport aux révolutions arabes qui ont entrainé la chute des régimes qu’elle combattait depuis des décennies ?

Le professeur Jean-Pierre FILIU nous expliquera l'évolution d'Al-Qaïda depuis la mort de son leader Oussama Ben Laden, ainsi que le rôle ou non d'AQMI dans les pays arabes du Maghreb.

Télécharger le flyer ICI

Inscription obligatoire à l'adresse : http://tinyurl.com/anaj-afrique

Informations : afrique@anaj-ihedn.org

jeudi 16 juin 2011

Colloque « L’évolution des conflictualités et des politiques de sécurité et de défense en Afrique »

Le Club participation et progrès et le Centre Maurice Hauriou de l'Université Paris Descartes, organisent un colloque sur le thème : "L'évolution des conflictualités et des politiques de sécurité et de défense en Afrique". Il se déroulera le lundi 20 juin 2011, dans la salle des Actes de la Faculté de Droit de l’Université Paris-Descartes (10, avenue Pierre Larousse, 92240 Malakoff).
Vous voudrez bien trouver ci-joint le programme du colloque qui détaille les créneaux des différentes interventions.
Pour toute information complémentaire, vous pouvez nous contacter à l’adresse mail suivante : participation.progres@gmail.com ou consulter Facebook
Pour s'inscrire : http://www.doodle.com/2z5hgfdxznwe567x. Il reste encore quelques places...
Pourquoi venir ?
  • La sécurité et la défense seront à l'honneur, ce qui devrait vous intéresser à l’heure où près de 2500 militaires français (hors Libye) sont déployés sur un théâtre d’opération africain,
  • Des régions moins connues en France seront présentées... comme la Corne de l'Afrique
  • Des idées reçues seront attaquées, notamment sur la Chine en Afrique
  • Un Ivoirien, et non un Français, nous parlera de la Côte d'Ivoire
  • Le discours des islamistes dans le Sahel sera décrypté
  • ....
  • Du café sera à votre disposition dans la journée, avant un cocktail de clôture
Sonia Le Gouriellec (Good morning Afrika) et S.D. (Lignes stratégiques)

Par ailleurs, hier Pierre Pascallon, Président du Club Participation et Progrès, était l'invité de Thierry Garcin sur France Culture. Vous pouvez écouter l'émission ICI
Réumé : "L’évolution des conflits armés, à l’occasion d’un colloque du Club Participation et progrès

La variété, la violence et la durée des conflits en Afrique ne laissent d’étonner. Qu’on songe à la partition de fait de la Somalie, au génocide du Rwanda, aux longues guerres civiles du Liberia, de Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire, aux meurtriers affrontements cycliques qui ont endeuillé la République démocratique du Congo (qui n’est même pas maître de l’entièreté de son territoire), aux troubles civils multiples souvent aggravés par des répressions d’une rare cruauté (ne citons que le Darfour soudanais, le Zimbabwe, le Kenya…).

De plus, de grands acteurs extérieurs exercent une tutelle ou mainmise sur les ressources naturelles et autres du continent (Japon, Chine, Inde, États-Unis…).

Dans ce contexte durable, que peut la France, et que peuvent les États africains eux-mêmes ?"

samedi 4 juin 2011

Colloque : les organisations combattantes irrégulières

Lundi et mardi, le Centre de Recherche des Ecoles de St-Cyr Coëtquidan organise un colloque à l’Ecole Militaire sur« Les organisations combattantes irrégulières ».


Le programme ici

J'aurai l'honneur de proposer, lundi après midi, une contribution sur les organisations combattantes du Maghreb et plus particulièrement de l’organisation qui avait pour objectif de fédérer les organisations combattantes du Maghreb : Al Qaïda au Maghreb Islamique.



De fait beaucoup de questions se posent sur l’extension de cette organisation dans une région devenu le « quatrième front d’Al Qaïda » pour reprendre la qualification de Jean-Pierre Filiu. Un espace où elle peut recruter, entrainer et préparer des attaques vers les pays du Maghreb, du Sahel et peut être d’Europe.
Si on a pu s’interroger sur la signification de l’expansion géographique de l’organisation, sur l’efficacité de la lutte menée par l’Algérie , sur ses difficultés d’expansion vers les autres pays du Maghreb ou sur ses liens avec d’autres organisations combattantes, je proposerai de porter notre attention sur la partie saharo-sahélienne du continent et de nous interroger sur l’africanisation de l’organisation. Si l’organisation semble de plus en plus sahélienne comment évaluer son implantation locale ? L’idéologie véhiculée peut elle trouver une résonance dans la région ?

Déjà nous devons faire face à plusieurs contraintes méthodologiques : d’une part beaucoup de recherches ont portées sur l’histoire de l’islam mais beaucoup moins sur l’islam pratiqué actuellement en Afrique, sur la formation des identités musulmanes, leur engagement politique... D’autre part, il s’agira de dépasser une représentation souvent erronée de la zone saharo-sahélienne véhiculée par une historiographie défaillante et qui s’explique par la rupture communément accepté entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne.

Sur la même table ronde Barah Mikhaïl (IRIS) présentera les organisations combattantes irrégulières du Yemen et Anne Claire Bonneville (CREC Saint-Cyr) les organisations combattantes irrégulières de Somalie.

A lundi donc !

vendredi 15 avril 2011

L’inquiétant silence d’AQMI

Les relations internationales sont parfois complexes. Alors que l’organisation Al Qaida au Maghreb Islamique retient 5 ressortissants Français en otage, la France se retrouve engagée dans le même camp qu’AQMI en Libye…


Jean-Dominique Merchet l’a précisé sur son blog Secret Défense : pour l’instant il n’y aurait pas de personnels d’AQMI parmi les insurgés mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’ex-jihadiste. L’un des insurgés libyen a même insisté : « les membres d’Al Qaïda sont de bons musulmans et luttent contre l’envahisseur » et d’appeler ensuite au soutien de ceux ayant combattu en Irak et en Afghanistan… (contre les forces de la coalition). Bien sûr Kadhafi a largement joué de la menace islamiste pour combattre les insurgés. Les Occidentaux se battaient même depuis 2007 avec lui contre le terrorisme islamique.
L’inquiétude n’est pas tant de voir AQMI sur le théâtre libyen que de voir cette organisation profiter du marché des armes ouvert par les chutes des régimes arabes comme se fut le cas en Europe de l’Est au début des années 1990. Ces armes permettraient au mouvement de se refaire une santé au moment où les peuples arabes ont fait en quelques semaines ce qu’ils n’ont pas réussi à faire en 20 ans…

vendredi 11 février 2011

mardi 23 novembre 2010

AQMI dans le Sahel, une stratégie de survie (2/3)

Revenons à notre trilogie débutée ICI et essayons de comprendre pourquoi AQMI est descendu plus au Sud de son terrain d’action traditionnel ?
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Trois types d’acteurs principaux organisent la zone saharo-sahélienne:
- ceux voulant contrôler les ressources minières
- ceux l’utilisant comme siège pour des trafics en tout genre (cocaïne, humains, armes…)
- AQMI l’utilisant comme refuge

La combinaison de ces 3 éléments provoque la crise actuelle.
1) La présence de minerais stratégique oblige certains Etats à déployer des troupes (la France au Niger, des troupes prépositionnées en Mauritanie et au Burkina Faso). Les Etats-Unis lançaient dès 2002 l’initiative Pan Sahel et organisent aujourd’hui les exercices militaires Flintlock. La Chine a fait une entrée remarquée dans la région il y a quelques années, l’Iran s’intéresse aux minerais stratégiques (ICI)…etc L’intensification de la présence de ces acteurs extérieurs tant au niveau économique que militaire, dans une zone déjà fragilisée, peu déstabiliser des régimes et des Etats déjà faibles.

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2) La faction saharienne du GSPC qui opérait dans cet espace a toujours été considérée plus comme une organisation criminelle qu’un groupe terroriste conventionnel du fait de son engagement dans le trafic d’armes, de drogue et de cigarettes (nous y reviendrons dans un prochain billet). La criminalité transnationale en Afrique de l’Ouest est fortement développée : trafic de drogue et d’êtres humains, trafic d’armes….Le Sahel est devenu récemment une véritable plaque tournante du trafic de drogue en provenance d’Amérique latine vers l’Europe (voir ICI et explications de Christophe Champin)
Pour Medhi Taj le risque est de voir les narcotrafiquants créer « de nouveaux marchés nationaux et régionaux pour acheminer leurs produits. Ayant besoin de sécuriser le transit de leur marchandise, ces narcotrafiquants recourent à la protection que peuvent apporter, par leur parfaite connaissance du terrain, les groupes terroristes et les différentes dissidences, concourant ainsi à leur financement ».

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3) Cibles et tactiques d’AQMI :
Droukdel, le chef d’AQMI, a fait allégeance à AQ en septembre 2006 et le groupe a adopté les méthodes d’Al Qaïda
Dans le passé les attaques du GSPC ressemblaient beaucoup aux opérations de guérillas rurales menées par les rebelles algériens pendant la guerre d’indépendance (54-62): des embuscades sur des routes contre des convois ou véhicules militaires. AQMI continue de porter ses attaques principalement sur des cibles militaires ou sécuritaires. Cependant depuis que notamment en attaquant plus souvent des cibles urbaines (attentat contre le siège du HCR à Alger en 2007). Dorénavant les attaques sont filmées et les attentats suicides se multiplient : « We have decided to adopt the sytle of martyrdom operations in the confrontations with our enemies from now on » (Droukdel, Al Jazeera le 8 mai 2007). Ces méthodes contestées ont créées des tensions au sein du mouvement.

Les cibles sont de plus en plus souvent des civils occidentaux, chronologie sommaire:
11 décembre 2007 : 2 attentats à la voitures piégés à Alger 72 morts et 100 blessés
Février 2008 : 2 Autrichiens kidnappés en Tunisie
14 décembre 2008 : kidnapping de Robert Fowler, envoyé spécial de l'ONU et ancien ambassadeur du Canada au Niger et son adjoint Louis Guay, ancien ambassadeur du Canada au Gabon, dans la région de Tillaberi, dans l'ouest du Niger.
23 janvier 2009 : 4 touristes européens (2 Suisses, 1 Allemande, 1 Britannique : Edwen Dyer assassiné le 31 mai 2009) enlevés à la frontière entre le Mali et le Niger, alors qu'ils revenaient d'assister au festival de culture nomade «Tamadachit N'Azawagh » d'Andéramboukane (Mali). Robert Fowler est libéré le 22 avril avec l’Allemande et la Suisse.
Juin 2009 : embuscade sur un convoi de sécurité en Algérie 18 policiers tués et 1 civil
23 juin : assassinat d’un américains à Nouakchott en Mauritanie
29 Juillet : 20 soldats Algériens tués dans la province de Tipaza (IED et embuscade)
8 août : 2 gardes de sécurité sont blessés dans l’attaque suicide devant l’ambassade de France en Mauritanie
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25 novembre 2009 : enlèvement de Pierre Camatte au Mali
29 novembre 2009 : enlèvement de 3 Espagnols travailleurs humanitaires en Mauritanie
8 décembre 2009 : AQMI reconnait être responsable des enlèvements
31 décembre 2009 : il demande une rançon de 7 millions de $ pour la libération des 4 otages + la libération de 4 militants d’AQMI détenus au Mali
18 décembre 2009 : enlèvement de 2 Italiens en Mauritanie et leur chauffeur ivoirien
24 juillet 2010 : assassinat de Michel Germaneau
Aout 2010 : 3 militaires tués et en Algérie par l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi près de Baghlia, à l'Est d'Alger
15 septembre 2010 : Enlèvement au Niger de 5 Français et leurs 2 accompagnateurs

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Recrutement d’AQMI: Bien que beaucoup de cadres du groupe ont exprimé leur réticences quant à s’aligner sur Al Qaïda et adopter ses stratégies, il y a pourtant des signes que le rapprochement avec Al Quaïda a aidé le groupe à recruter des jeunes hommes qui voulaient combattre en Iraq et qu’ils ont ensuite utilisés pour des opérations locales. Par ailleurs comme les forces de la coalition quittent l’Irak il y a de fortes chances pour que des vétérans Algériens du conflit retournent au pays et complètent les forces d’AQMI.
AQMI opère dans le sud du désert. Les rapports soulignent que de nombreux endroits du Mali seraient des sanctuaires pour AQMI notamment Tombouctou et Kidal. Ces régions montagneuses offrent protection pour des camps d’entrainement Ces endroit sont aussi des lieux de vie pour les Touaregs (attention au amalgames trop rapides de nombreuses tensions existent aussi entre les Touaregs et AQMI).

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Deux hypothèses permettent d’expliquer la descente d’AQMI dans l’espace saharo-sahélien : se rapprocher des réseaux de banditisme et donc obtenir de nouveaux financements et se mettre à l’abri de la répression de l’Etat algérien. Pour survivre le groupe a développé son action plus au Sud.

lundi 22 novembre 2010

Mister Marlboro : du bandit au terroriste

La frontière entre le banditisme et le terrorisme est ténue en Afrique de l’Ouest, portrait d’un trafiquant « reconverti » dans le terrorisme.

Abdelkader Mokhtar Belmokhtar, alias Belawar, "le Borgne », leader de la katiba "El moulathamoun" est actif dans le nord du Mali et en Mauritanie depuis une quinzaine d’année. Surnommé « Mister Marlboro » il supervise les trafics de cigarettes, de drogues, d’armes, de migrants…Sa longévité dans ce bannditisme est facilité par son intégration dans la population locale où il bénéficie de nombreux soutiens (il est même marié à une notable touarègue du Mali).

"Mokhtar Belmokhtar est plus un contrebandier qu’un terroriste, précise le journaliste Anis Rahmani. Il a utilisé le GSPC, et maintenant Aqmi, pour faire du trafic au nom de l’islam. En réalité, il recherche simplement de l’argent." Pour Alain Rodier, du CF2R "la direction d'Aqmi ne peut se passer de ses services. C’est lui qui fournit en grande partie le mouvement en véhicules et en armement grâce à son activité de contrebandier, qu’il exerce dans la région depuis 1995."
C’est son groupe qui a enlevé, en novembre 2009, en Mauritanie, deux humanitaires espagnols.
Source : France 24

vendredi 12 novembre 2010

Le Sahel un terreau propice au développement de la criminalité (1/3)

Voici le premier billet d’une trilogie consacrée à l’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement à l’espace saharo-sahélien, publié en parallèle sur AGS
. Nous essaierons de comprendre en quoi cet espace est un terreau favorable à l’expansion des groupes criminels et terroristes (la frontière entre les deux est souvent floue) puis qui sont ces acteurs ? Pourquoi AQMI est descendu de l’Algérie au Sahel ? Comment s’organise la lutte contre cet avatar d’Al Qaïda ?


Un ensemble de facteurs s’imbriquent et expliquent la situation actuelle :
Un espace instable et incontrôlé : Tout d’abord la porosité des frontières est un facteur géopolitique majeur dans la région. L’instabilité dans un pays se propage comme une tache d’huile chez les voisins. Et la région est soumise à de nombreux soubresauts politiques: coups d’Etat en Mauritanie (août 2008) et au Niger (février 2010) ou hyperstabilité (Campaoré au pouvoir depuis octobre 1987, Déby depuis février 1991). D’ailleurs l'entrée des États de la zone dans une période d'élections n'est pas rassurante. En effet la redistribution de pouvoir est au combien déstabilisatrice et génératrice de frustrations. On y observe la naissance ou la renaissance de guerres civiles. Petit aperçu des élections à venir dans la zone : Burkina Faso : Elections présidentielles le 21 novembre 2010. Par une révision de la Constitution Compaore devrait se représenter pour la 4ème fois, Niger : référendum constitutionnel le 31 octobre 2010, les élections locales le 08 janvier 2011, les législatives couplées au 1er tour des présidentielles le 31 janvier 2011, le 2ème tour des présidentielles le 12 mars 2011 et le président élu prêtera serment le 6 avril 2011, Nigéria: janvier 2011, Tchad : les élections générales de 2011 seraient reportées, Mali et Sénégal : 2012

Une situation économique alarmante :
Les pays de la zone sont particulièrement pauvres : le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée Bissau, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad et le Soudan font parti des PMA (Pays les Moins Avancés) une catégorie créé par l’ONU en 1971 et regroupant les pays les moins développés socio-économiquement. Et pour cause se sont principalement des économies orientées vers l’exportation de produits de base bruts (agricoles et miniers).

La hausse du prix des matières premières n’a pas permis la réduction de la pauvreté car la croissance économique est phagocytée par une forte croissance démographique forte. La population du Sahel devrait doubler et devrait compter 150 millions d’habitant d’ici 2040.
Et même les pays ayant connu une croissance supérieure à 5% ont réduit de façon substantielle le taux de pauvreté. Pourquoi ? Entre autres parce que la région connait une forte corruption qui ne permet pas la redistribution des richesses : l'ONG internationale Transparency International a publié, 26 octobre, son rapport 2010 de la perception de la corruption dans 178 pays. Certains pays, comme le Niger, marquent un déclin, la Mauritanie (143ème), le Tchad (171ème) le Soudan (172ème) sont les plus mauvais élèves. Le Burkina Faso, le Sénégal, le Bénin et le Mali occupent respectivement les 98ème, 105ème, 110ème et 116ème rang.
Et quid de l’emploie des jeunes dans une région où le taux de chômage environne les 18% : 60 % des Africains de l’Ouest ont moins de 25 ans et 70 % moins de trente ans. Cette population est frustrée par la situation politique, économique et sociale est un vivier de recrutement idéal pour des groupes criminels et/ou terroristes en manque de main d’œuvre.

Un espace vide :

La densité du Sahel est plus de 3 fois inférieure à la densité moyenne de l’Afrique subsaharienne et les populations habitent principalement dans les capitales (Nouakchott, Bamako, Niamey, N’Djamena). De fait de vastes espaces restent vides (Nord Mali, Nord Niger, Nord et Ouest Mauritanie…). Ces Etats sont faibles et n’ont pas les moyens de contrôler tout leur territoire en le peuplant ou en ni disposant des forces représentants le pouvoir central. La souveraineté interne des Etats est défaillante. Comme le dit l’adage : « la nature a horreur du vide », certains groupes criminels et terroristes se sont chargés de le remplir.

Des populations vulnérables et marginalisées : 
Le Sahel est un espace vulnérable aux famines or les famines sont circonscrites dans le temps et l’espace et l’on sait aujourd’hui que ce phénomène n’est pas seulement le résultat de calamités naturelles mais qu’il est instrumentalisé, les famines sont cachés pour affaiblir certaines populations, ou créée pour attirer des aides. Mais la malnutrition chronique et quotidienne est aussi une donnée géopolitique, elle affaiblit les populations et cette vulnérabilité devrait croitre avec l’explosion démographique : la production vivrière augmente moins vite que la population.
Ajoutez à cette marginalisation géographique et politique le facteur historique. Certaines populations sont historiquement marginalisées : en Mauritanie on observe des rivalités entre Maures, les arabo-berbères et les Négro-africains. Les Harratines, descendants d’esclaves qui vivent au service de leurs maîtres, et les Beïdanes, Maures blancs pour la plupart. Le jeune qui avait fait un attentat kamikaze contre l’ambassade de France en Mauritanie était un Harratine il semble qu’il ait trouvé dans les revendications égalitaire d’AQMI une manière de lutter contre un Islam qui légitime les hiérarchies traditionnelles. Au Niger le pouvoir militaire appartient principalement aux Djerma-Shongaï le pouvoir économique aux Haoussas, et les Touaregs, peuplent le Nord du pays revendiquent une part du gâteau d’autant que les richesses minières sont dans leur espace de peuplement. Ils réclament : la mise en œuvre effective de la décentralisation, le développement économique, le respect de la diversité culturelle, la plus grande représentation des populations du Nord dans les instances étatiques, l’administration et l’armée ... demande explicitement un versement de 50 % des revenus des sociétés d’exploitation au profit des collectivités locales... Dès lors la question ethnique est un autre facteur géopolitique puisque de nombreuses ethnies vivent entre plusieurs pays qui deviennent des lieux de replis lors de conflits civils (ex : Soudan/Tchad, l’Algérie sahélienne pour les Touaregs en conflit avec le pouvoir central du Niger ou du Mali).
Par ailleurs les traites islamo arabe puis européennes avec la complicité parfois de certaines populations noires ont laissées des traces dans les mémoires collectives. Pour Medhi Taj : « cette fracture raciale Nord-Sud, ancrée dans l’histoire, est à la base d’une profonde conscience ethnico-tribale structurant les sociétés du sahel africain et brouillant la pertinence du concept occidental d’Etat Nation. »

Une série de facteurs qui laissait entrevoir la situation actuelle …

lundi 8 novembre 2010

La lutte contre AQMI s'organise

Deux membres d'AQMI auraient été capturé le 12 octobre et emprisonné à N'Djamena (Tchad). L'arrestation a été effectué par des membres de l'ex-rebellion touboue du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDTJ créé en 1998). Il s'agirait de 2 Algériens qui rendaient au Soudan pour «une mission» dont ils auraient été chargés par Abou Zeid, leur chef (ABou Zeid est accusé d'être le commanditaire de l'assassinat de Michel Germaneau, il a détenu Pierre Camatte et détiendrait les 5 Français d'Areva et VInci). Preuve d'une certaine coopération entre cet ex-rebellion et le pouvoir central depuis la signature de l'accord de paix du 2 avril 2010 sous la médiation de Kadhafi.
En 2004, le groupe avait déjà arrêté des membres du GSPC pour les remettre aux autorités algeriennes via la libye.

Les Etats de la région organisent la lutte contre AQMI
Pendant ce temps de nombreuses unités de l’armée mauritanienne, dont des GSI (groupements spéciaux de lutte antiterroristes) se seraient déployées dans le désert du nord malien. En outre, l’armée de l’air mauritanienne a repositionné, à Tombouctou, l’un de ces appareils.
La Mauritanie et le Mali font partie d’un commandement mixte antiterroriste, qui regroupe aussi l’Algérie et le Niger.

Du GIA, au FIS, au GSPC....à AQMI :
Dans C dans l'air les intervenants rappellent le lien originel entre AQMI et l'Algérie.

samedi 18 septembre 2010

Terrorisme : quel avenir pour Al Qaïda ?

Le 10 septembre Thierry Garcin recevait dans son émission le Pr Jean-Pierre Filiu. Écoutez l'émission ici


Résumé :"Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la guerre d’Afghanistan permise par l’ONU a permis d’abattre le régime des talibans mais n’a pas éradiqué le groupe terroriste Al Qaida. Certains de ses membres les plus importants vivent encore, clandestinement. Le terrorisme, et en Afghanistan et dans l’environnement immédiat, n’a cessé de tourmenter les populations et de bousculer la vie politique.

Pourtant, les effets positifs de la lutte internationale anti-terroriste se font sentir, même si des branches ou « succursales » d’Al Qaida ont pu perpétrer de terribles attentats dans plusieurs régions du monde (Asie du Sud-Est, Maghreb…).
Que reste-t-il donc de ce mouvement, que sait-on de son influence et de ses ramifications, comment se fait-il ou non aider par des États, quel est son avenir possible, compte tenu des actuelles et futures poussées islamistes violentes ?"