« China’s government is offering more
university scholarships to African students than the leading western governments
combined, in a sign of Beijing’s use of “soft power” alongside economic
investment." A lire ICI
On pensait que les Etats-Unis diminuaient leur presence
militaire en Afrique. Selon Nick Turse c’est faux. ICI
Corne de l’Afrique
Le Prix Stephen Ellis 2020 a été
attribué à Fred Nyongesa Ikanda pour son article « Somali Refugees in
Kenya and Social Resilience: Resettlement Imaginings and the Longing for
Minnesota ». Il est en accès libre ici.
L'Ethiopie traverse une crise constitutionnelle depuis la décision de reporter les élections du fait de la crise sanitaire. Le pays s'oppose toujours à l'Egypte sur la construction de son barrage mais cette escalade n'est elle que fumée ? On apprend qu'au rythme
actuel le réservoir se remplira aux conditions égyptiennes (officiellement 10
mais réellement 12 ans en tenant compte de l`évaporation).
Une infographie très utile pour
suivre l’évolution de la pandémie en Ethiopie : https://ethiocovid19.info/
Un nouveau rapport sur les
rivalités en mer Rouge : ICI et un article sur le Bab El Mandeb ICI
A lire : cet article de Mohammed
Ibrahim Shire “How Do Leadership Decapitation and Targeting Error Affect
Suicide Bombings? The Case of Al-Shabaab” ICI
Un thread à lire. Il présente le livre de Kathleen Klaus “Political Violence in Kenya:
Land, Elections, and Claim-Making »
Sahel
Adib Bencherif publie avec Aurélie Campana et
Daniel Stockemer "Lethal Violence in Civil War: Trends and Micro-Dynamics
of Violence in the Northern Mali Conflict (2012-2015)" dans la revue Studies
in Conflict & Terrorism. ICI
A lire également sur les fragilités de l'Etat malien : "State Fragility in Mali. TheSoumaïla Cissé kidnapping in perspective"
COVID-19
PoSoc19, le
nouveau réseau de chercheurs francophones en sciences sociales et politiques
qui ambitionne, via une analyse comparative à travers le monde, de comprendre
les effets de la crise COVID19 sur chaque système politique & chaque
système juridique
Une initiative à suivre pour mesurer l’impact socio-économique
de la COVID19 sur les pays à faible revenus ou intermédiaires : ICI
Appels à communications /Conférences
CALL FOR PAPERS: Islamist Rebel Governance Workshop
(online): linking empirical research on
Islamist rebel groups with debates in the rebel governance literature.
Création d’une nouvelle revue
biannuelle en accès ouvert : Sources. Matériaux & Terrains en études africaines,
portée par les UMIFRE d’ Afrique sub-saharienne et le Laboratoire LAM. Son 1er dossier est un Varia. AAC
permanent ouvert
Du fait de la crise sanitaire, la
Masterclass que je co-organise avec Ioannis Panoussis et Valentina Volpe est décalée
de septembre à janvier 2021. Elle portera sur les approches extraoccidentales
de la paix. A voir ICI
Relations
internationales
Le SIPRI propose une nouvelle
carte avec toutes les opérations multilatérales en cours en mai 2020.
Le Journal
of Peace research publie un article à partir des données du célèbre Uppsala
Conflict Data Program sur l’évolution de la violence organisée dans le monde de
1989 à 2019 : « The defeat of
Islamic State (IS) in Syria and Iraq has pushed the number of fatalities,
almost 75,600, to its lowest level since the outbreak of the Syrian civil war
in 2011. However, this de-escalation in Syria is countered by increased
violence in Africa, as IS and other transnational jihadist groups have
relocated their efforts there. Furthermore, violence has continued to increase
in Afghanistan; UCDP recorded more than 31,200 fatalities in Afghanistan in
2019, which accounts for 40% of all fatalities from organized violence across
the globe. The general decline in fatalities from organized violence does not
correspond with the trend in the number of active conflicts, which remained on
a historically high level. UCDP recorded 54 state-based conflicts in 2019, including
seven wars. Twenty-eight state-based conflicts involved IS (Islamic State), al-Qaida
or their affiliates. In the past decade, conflicts involving these
transnational jihadist groups have driven many of the trends in organized
violence”.
Un thread à suivre sur les sanctions internationales et leur
efficacité : ICI
Pour recevoir cette lettre directement par mail rendez-vous sur la colonne de droite : "Suivez l'actualité du blog par mail".
« Des projets, encore des projets, toujours des projets. Telle est la nouvelle fièvre qui a saisi le pays. (…) Oui, ici même, dans ce coin d'Afrique aux allures de far-west miniature», scande l’écrivain djiboutien Abdourahman A. Waberi dans son livre « Passage des larmes ». À l’ombre des conflits qui touchent une partie du continent et accaparent l’attention des médias et de nos gouvernements, un autre visage émerge, encouragé par de nouveaux acteurs. L’un d’entre eux s’impose parmi tous : la Chine.
Déjà très présente chez le voisin éthiopien, celle-ci multiplie en effet depuis quelques années les projets d’infrastructures à Djibouti. La dernière décision en date de disposer d’installations militaires sur place a été largement relayée dans les médias et a mis en lumière cette attention portée par la Chine à la petite République djiboutienne.
Nul ne doute de la nécessité pour ce petit État de diversifier ses partenariats pour sortir du tête à tête qu’il a longtemps entretenu avec son ancienne puissance coloniale, la France, qui dispose sur place de sa principale base militaire sur le continent. Le pays y voit un moyen d’assurer sa souveraineté et son existence sur la scène internationale. Il est, toutefois, légitime de questionner la prééminence du partenaire chinois, le rapprochement avec l’Éthiopie et les réelles retombées pour Djibouti. Plus que les partenaires, le pays doit surtout diversifier son économie afin d’assurer son indépendance.
Première visite d'un chef de la diplomatie américaine
Dans sa quête de diversification, on constate d'abord que le bal des visites diplomatiques s’enchaîne à un rythme soutenu dans les allées du nouveau palais présidentiel construit par les Chinois à Djibouti. En 2015, John Kerry a été le premier secrétaire d'État américain à se rendre sur place. Il a succédé de quelques jours la première visite d’un président turc. Pas une semaine ne passe sans que le quotidien national La Nation n’énonce la visite d’un officiel et la conclusion d’un nouveau partenariat.
Le petit État capitalise sur sa position géographique privilégiée à l’entrée du détroit de Bab el Mandeb entre la mer Rouge et l’océan Indien. La mise en compétition des acteurs extérieurs est une véritable fenêtre d’opportunité stratégique. Djibouti s’internationalise et ce qui s’y passe est particulièrement révélateur des évolutions du système international.
Floraison d'infrastructures
Djibouti souhaite dépasser sa fonction de ville « garnison » sur la mer Rouge, et cherche à jouer un rôle de plateforme régionale majeure. Cordon ombilical du géant éthiopien enclavé, elle représente une pièce maîtresse dans le projet d’intégration économique régionale, soutenu par Pékin. À partir de Djibouti, la puissance chinoise se verrait bien atteindre l’Afrique centrale et pourquoi pas l’Atlantique…
Depuis quelques années, les projets d’infrastructures fleurissent comme jamais. La construction de deux nouveaux est ainsi prévue. La Chine soutient aussi la mise en chantier de deux lignes de chemin de fer, l’une entre Addis Abeba (la capitale éthiopienne) et Djibouti, l’autre afin d’exporter la potasse de Mékélé dans le nord de l’Éthiopie via le nouveau port de Tadjourah (sur la pointe nord de Djibouti).
Dans la capitale, plusieurs centres commerciaux sont en cours de construction ou planifiés. Le port de Doraleh et une zone franche de 3500 hectares seront bientôt opérationnels. Un pipeline est pratiquement achevé pour l’adduction de l’eau potable en provenance d’Éthiopie et un autre projet devrait relier le port de Djibouti et le dépôt de carburants d’Awash en Éthiopie. Un port minéralier dédié à l’exploitation industrielle des ressources naturelles du lac Assal devrait aussi voir le jour au Ghoubet.
Hub maritime et logistique régional
Près d’une dizaine de ces projets sont réalisés par des sociétés chinoises. Si les Éthiopiens ont une longue expérience des rapports avec la Chine, ce rapprochement est nouveau pour Djibouti. La Chine permet à la cité-Etat de réaliser son ambition de devenir un hub maritime et logistique régional alors que les « partenaires traditionnels » - France, Etats-Unis - privilégient le pays pour son positionnement géostratégique dans la lutte contre le terrorisme et la piraterie.
Pourtant, la fonction de plateforme n’est pas nouvelle. Historiquement, le colonisateur français avait fait de Djibouti un port de transit pour les marchandises exportées ou importées par l’empire abyssin. La « réémergence » de l’Éthiopie au XXIème siècle accroît le dynamisme de Djibouti et pour certains acteurs de la vie économique locale les rôles sont clairs : « l’Éthiopie a accepté que Djibouti devienne un hub » …
Néanmoins, Djibouti pourrait se trouver dépasser par cette stratégie économique. Car ces investissements n’élargissent pas les champs des répertoires possibles pour le pays, au contraire ils le contraignent à une destinée commune avec l’Éthiopie. Avant l'indépendance de Djibouti en 1977, celle-ci ne cachait pas ses velléités de rattacher un territoire constituant à ses yeux son prolongement naturel. Cette vision semble encore bien ancrée puisqu’en février 2015, le Premier ministre éthiopien, Haile Mariam Dessalegn, proposait d’aller au-delà de l’intégration économique et invitait les représentants djiboutiens de l’Assemblée nationale à une intégration politique (closer political integration). Des critiques ont émergé dénonçant un agenda caché ou un « mariage forcé », qui font échos aux menaces d’annexion du territoire djiboutien au moment de l’indépendance, devenue mythe fondateur de la souveraineté djiboutienne.
Le risque de vassalité
Ces relations avec la puissance régionale éthiopienne sont à la fois une part du dynamisme de Djibouti et un facteur de risque à l’avenir. Le dilemme qui se pose à Djibouti reflète une contradiction intrinsèque à sa stratégie. En souhaitant, à juste titre, diversifier ces partenaires et ce faisant en dynamisant son économie, Djibouti s’est rapproché de la Chine, elle-même favorable à l’intégration économique régionale. Cette intégration crée une interdépendance encore plus forte avec l’Éthiopie qui pourrait avoir des visées plus ambitieuses. Djibouti risque de se retrouver dans une posture inconfortable de vassalité et de perte de souveraineté.
Plus encore, la question de la soutenabilité économique de la stratégie djiboutienne se pose. Le petit pays de la Corne de l’Afrique adopte une stratégie de développement éloignée du consensus de Washington et parie sur la bienveillance du partenaire chinois. Or le rapprochement avec la Chine ne résout en rien les handicaps structurels de son économie, dont la persistance de la pauvreté - 80% de la population en « extrême pauvreté » - et des taux de chômage élevés restent des symptômes prégnants. Or le développement doit être pensé en termes d’emplois pour ne pas engendrer des troubles sociaux. Cette « croissance sans développement » a de quoi inquiéter.
Si le « miracle éthiopien » fait rêver son petit voisin, il repose sur un socle minimum d’industrialisation qui n’est pas présent à Djibouti. Dernièrement, le Fonds monétaire international (FMI) s’est inquiété d’une croissance certes élevée dans le petit État - 6% en 2014 et 7% prévu entre 2015 et 2019 - mais financée par les fortes dépenses publiques. L’endettement externe atteint des records : 50% du PIB en 2014, 60 % en 2015 et 80% en 2017.
Ainsi, Djibouti se trouvera à court terme face au défi de la soutenabilité de cette dette alors même que le pays n’a pas débuté le remboursement du capital des principales dettes contractées auprès de l’Exim Bank China, et ce à des taux que d’autres pays africains n’acceptent plus…
Alors que la campagne en vue de l'élection présidentielle d'avril 2016 va bientôt démarrer, Djibouti fait face à un enjeu existentiel majeur qui nécessite une vision à long terme. La réélection annoncée à un quatrième mandat du président Guelleh n'est pas forcément à même de garantir la sérénité nécessaire pour la définition d’une telle stratégie.
Le nouvel site "u235", auquel ce blog est associé,
publie chaque semaine ses Enrichissements Hebdos. Nous reportons ici la partie
"africaine" :
1) Dans Africa in Transition, John Campbell observe que,
contrairement à d’autres groupes comme l’État islamique en Irak et au Levant
(EIIL), Boko Haram n’est pas encore parvenu à se territorialiser mais cela
pourrait changer depuis qu’ils ont pris la ville de Damboa.
2/ Louisa Waugh s’est rendue à plusieurs mois d'intervalle
dans le quartier de “cinq kilo” à Bangui. Elle rapporte l’apaisement de la situation
centrafricaine notamment dans les quartiers musulmans. La présence permanente
des troupes françaises, africaines et européennes, ainsi que les actions de
cohésion menées par les ONG locales et internationales permettrait aux
centrafricains de réapprendre à vivre ensemble : “These local initiatives are
another reason Cinq Kilo is now opening for business, and why security has
improved in many parts of Bangui. This small capital is still
plagued by tensions and crime, especially at night outside the city centre; but
dialogue between communities has started”. Et Louisa Waugh de conclure plus
loin : “ "The appalling violence of these last twelve months has never
been about Christians versus Muslims; it stemmed from fear between neighbours
and communities familiar with living together, but easily manipulated by
Seleka, anti-Balaka, and other armed rebels who appropriated their vicious
brands of identity based politics for their own ends. The Central African civil
society challenge is about communities holding the government to account. A
local human rights advocate said these words to me just last week; ‘Some people
here are not ready to give their pardon, because they still hear nothing about
justice.’» Dès lors la
question au coeur de la reconstruction de l’Etat et du pacte social se pose,comment une société traumatisée par les violences exercées par des groupes quicohabitaient ensemble par le passé peut-elle leur réapprendre à vivre ensemble?
3/ The Duck of Minerva s’entretient avec Séverine Autesserre
sur les échecs des interventions de consolidation de la paix à la suite de la
publication de son dernier ouvrage Peaceland. Par une méthode ethnographique,
sa thèse met en lumière le rôle quotidien des “peacebuilders” : “international
interveners’ everyday practices, habits, and narratives undermine their own
peacebuilding efforts. One of the many ways these everyday
elements preclude successful peacebuilding is by separating expatriates from
the populations they are trying to help (...) everyday practices create firm
boundaries between international peacebuilders and the populations whose
cooperation they need to implement their projects. Social habits – with whom
you have after-work drinks, parties, and dinners – can either reinforce these
boundaries or break them.”.
4/ Sur Al Jazeera America, Daniel Salomon analyse la vague
d’attaques terroristes qui touchent actuellement le sud de la Corne de
l’Afrique jusqu’en Tanzanie. Marque-t-elle la résurgence du groupe somalien Al
Shabaab ou serait-elle liée à la corruption et à l’absence de réponse des Etats
de la région aux difficultés sociaux-économiques locales ? : “It is difficult
to untangle the chain of political discontent that precedes recent violence
across the region. Local grievances, such as land tenure disputes,
often accompany the decay of political and economic institutions. For example,
Kenya’s Lamu County, one of the sites of recent attacks, has been the locus of
large protests against alleged land grabbing by Kenyan port developers. These
issues alone may not prompt new violence by local groups. But if mass abuses
continue unmitigated, East African governments could soon find unexpected
pockets of their society a fertile recruiting ground for Al-Shabab’s terror
network. As violence spirals out of control across the region, governments will
likely adopt an increasingly heavy-handed strategy against Al-Shabab and its
alleged affiliates. However, selective targeting of minority civilians, as
witnessed in Kenya, will not root out the threat. In fact, it will likely make
matters worse. Regional leaders must acknowledge the role of local grievances
in engendering violent response, and seek more robust opportunities for
redress. Land ownership issues, in particular, have proved a powerful trigger
for violence, particularly in Kenya and Ethiopia. As the multinational campaign
against Al-Shabab falters, the resolution of these local grievances may prove
to be a more fruitful path to peace”.
5/ Dans
Reinventing Peace, Alex de Waal revient sur le travail du Carnegie Working
Group on Corruption and Security publié le mois dernier Corruption: TheUnrecognized Threat to International Security. Ce document démontre que la corruption serait liée à
la fragilité des Etats et que les contestations et les insurrections trouvent
leurs origines dans l’opposition à la kleptomanie des régimes. Le
groupe de Carnegie révèle aussi les différentes étapes de son projet :” an
early stage of a project that is beginning to reveal just how deeply the
problem of corruption is embedded within international insecurity—and in turn
how the remedies must be sought in global systems, not just at the national
level”. Pour Alex de
Waal s’est un nouvel agenda de recherche qui doit s’ouvrir. Dans son billet il
propose d’élargir les cas de conflits liées à la corruption déterminées par le
groupe d’études de Carnegie à de nouvelles catégories et sous-catégories qu’il
décrit.
6/ Dans son
article East Africa rising, Robert D. Kaplan dresse un tableau très optimiste
de l’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique et conclue : “One thing is
clear: Economic change is so ever-present and vibrant throughout East Africa
that the region's geographical orientation itself may be changing. Rather than
be part of a once-lost and anarchic continent, the area from Mozambique north
to Ethiopia may be in the process of becoming a critical nodal point of the
dynamic Indian Ocean world”.
Nous avons eu la chance d'être invité ce matin par Thierry Garcin dans Les Enjeux Internationaux de France Culture pour discuter de l'économie éthiopienne.
Résumé de
l'émission : " La Corne de l’Afrique est une partie du continent,
importante et complexe à tout point de vue, qui est largement délaissée voire
ignorée par la grande presse française. En son centre, mais c’est un pays qui
n’en a jamais constitué le môle, l’Éthiopie. Grande comme deux fois la France,
90 millions d’habitants (elle n’en avait qu’une quarantaine il y a quelques
décennies), l’Éthiopie est n’entourée que de voisins à histoire, ou presque. L’État
effondré de Somalie ; l’État de Djibouti, minuscule et comme à l’intérieur d’un
casse-noix ; l’Érythrée, État trublion s’il en fut ; le Soudan ; le nouveau
Soudan du Sud ; le Kenya, instable. Nous nous attachons aujourd’hui à la
réussite économique récente de l’Éthiopie. Pourquoi, et comment ?"
La Banque Mondiale vient de publier ses rapports "Doing Business". Elle y classe 189 Etats en fonction del'environnement des affaires,la création d'entreprise, les permis deconstruction, l'électricité, la propriété, le crédit,la protection des investisseurs,les impôts,le commerce transfrontalier, la solvabilitéet l'emploi.
Le classement moyen des Etats africains est de142/189.
Pour la Corne de l'Afrique :
L'Ouganda arrive à la 132ème place (126 en 2013). Rapport ICI
Le Kenya à la 129ème place au lieu de 122ème en 2013. Rapport ICI
Nous entamons ici une série de petits billets rétrospectifs de l'année 2012 dans la Corne de l'Afrique. Commençons par Djibouti, ce qui nous permet de vous signaler, dans le même temps, la sortie de Djibouti contemporain dont nous ferons une recension dans quelques semaines.
Djibouti et ses 23 000 km² est toujours pour les États-Unis, et ses
alliés, le centre de gravité de la lutte antiterroriste dans la Corne de
l’Afrique et dans la péninsule arabique ainsi que de la lutte contre la
piraterie. Ce dernier phénomène est d’ailleurs un élément remarquable de
l’année. La baisse des prises pirates s’est accompagnée d’une baisse des
attaques déclarées : 130 attaques en 2009 et 19 en 2012. Djibouti s’est
aussi directement engagé dans la résolutiondu conflit somalien. Si le bataillon djiboutien de l'AMISOM avait pris
du retard, il est désormais opérationnel et déployé. Sur le plan économique, le
pays a lancé, le 12
décembre 2012, les travaux du port en eaux profondes à Tadjourah, deuxième
ville du pays. Ce gigantesque projet est financé par le Fonds arabe pour le
développement économique et social (61 millions de dollars) et par le Fonds
saoudien de développement (25 millions). La construction de cinq nouveaux
terminaux dédiés au pétrole, au gaz, au sel, au bétail et à la potasse a donc
été lancée.
Ainsi, le pays ne manque pas d’ambition même s’il pourrait se faire
concurrencer par le Somaliland voisin qui compte réhabiliter le corridor de
Berbera pour offrir un nouveau débouché maritime à l’Ethiopie. Politiquement, le parti du président
essaie de se relever de ses défaites lors des élections municipales et
régionales de janvier et préparer les législatives de 2013.
Un ami, B.P., nous propose ce billet sur un fond souverain que vient de créer l'Angola.
Deuxième producteur
d'or noir du continent africain, l'Angola a crée officiellement son fond
souverain. Avec 5 milliards de dollars de dotation initiale, les ambitions du
fond angolais sont un cran supérieures à celles du Gabon ou du Nigéria.
Cette
création reflète tout d'abord une stratégie de diversification entamée par un
Etat fortement dépendant de ses recettes pétrolières. C'est d'ailleurs la rente
pétrolière qui permettra au fond d'investir sur le territoire angolais. Au
niveau nationale, le fond investira en premier lieu dans les infrastructures,
le développement des PME et dans les secteurs de l'agriculture, de
l'hôtellerie, de la formation ou encore de l'accès à l'eau et l'électricité. Ce
nouveau fond affiche également les ambitions géopolitiques de l'Angola dont les
autorités ont déjà fait savoir que le " Fundo Soberano de Angola"
aura pour mission d'investir dans les économies émergentes avec pour zones de
prédilection, l'Afrique et l'Asie."Transparence, rentabilité des investissements et amélioration des
conditions de vie des angolais" seront les principes qui guideront
l'action du fond d'après José Filomeno dos Santos, président du Conseil
d'Administration. Les autorités angolaises ontd'ores et déjà faitsavoir que le
fond se conformera aux principes de Santiago qui définissent les bonnes
pratiques relatives à la gestion des fonds souverains.
Sonia Le Gouriellec, maîtresse de conférences à la Faculté de droit (FLD) de l'Université Catholique de Lille (labo : C3RD), vous propose de décrypter ensemble les enjeux politiques et stratégiques des évènements qui secouent le continent africain et plus particulièrement la Corne de l'Afrique.