Le libéralisme économique entraine t-il la démocratisation ? Vaste débat qui anime les sphères scientifiques depuis des décennies.
Au regard des indicateurs économiques, force est de constater que les régimes africains particulièrement «fermés » enregistrent de bons résultats économiques : Gambie, Rwanda et jusqu’à récemment la Tunisie ou encore l’Egypte bien que l’Afrique du Sud et le Ghana s’imposent comme des contre-exemples.
Malgré la crise économique les pays africains n’apparaissent pas en déclin significatif sur les plans économiques et du développement ce qui n’est pas le cas concernant la démocratie et les droits de l’homme notamment en Gambie, au Malawi, le Niger, le Rwanda, le Sénégal, l’Afrique du Sud et le Swaziland
L’indice Ibrahim Mo évalue la bonne gouvernance en Afrique et se donne pour objectif d’évaluer « la prestation des biens et services publics délivrés aux citoyens par les pouvoirs publics et acteurs non-étatiques. Utilise plusieurs indicateurs, regroupés sous quatre catégories principales : Sécurité et Souveraineté du Droit ; Participation et Droits de l’Homme ; Développement Economique Durable ; Développement humain, visant à évaluer à la fois la qualité des processus et les résultats obtenus ».
Classement de l'indice :
10 premiers : Maurice, Seychelles, Botswana, Cap Vert, Afrique du Sud, Namibie, Ghana, Tunisie, Egypte, Lesotho
10 derniers : Côte d'Ivoire, Guinée, Guinée Équatoriale, Soudan, RCA, Zimbabwe, Erythrée, RDC, Tchad, Somalie
A lire également : le Rapport de la Banque Mondiale sur le développement dans le monde 2011 intitulé « Conflits, sécurité et développement ». On y apprend qu'1,5 milliard de personnes vivent dans des pays touchés par la violence politique et criminelle
Méthodologie et classement de l'indice Ibrahim: ICI
dimanche 8 mai 2011
lundi 2 mai 2011
Les frontières fermées en Afrique
Jeudi, l'Alliance géostratégique organisera son 8ème café stratégique autour de la question des murs et frontières. On lira la présentation de Bénédicte Tratnjek sur le site d'AGS.
Il y aurait 39 692 km de frontières « fermées » dans le monde soit 16% du linéaire mondiale de frontières (Calcul : Ballif et Rosière, 2009).
Définitions :
Le site Hypergéo explique « deux définitions de la frontière semblent [...] coexister : l’une a une dimension culturelle et sociale et est exprimée par l’anglais frontier et l’autre a une dimension plus politique (frontière d’État) et est traduite par border ou boundary »
Stéphane Rosière définit par la teichopolitique ainsi : "toute politique de cloisonnement de l’espace, en général liée à un souci plus ou moins fondé de protection d’un territoire – et donc pour en renforcer le contrôle. (...)Les teichopolitiques impliquent la création de systèmes de protection au sens large,incluant tous les artefacts qui permettent de contrôler l’espace. Il peut s’agir de murs au sens strict (en béton ou en brique), mais aussi de clôtures, c’est-à-dire de grillages(éventuellement électrifiés) renforcés par d’autres dispositifs comme la sirga, enchevêtrement de barres d’acier entre les clôtures, qui rend dangereuse la chute et impossible le déplacement dans ces interstices autour des enclaves de Ceuta et Melilla"
Il existe différents types de frontières fermées :
. Les « Marches » (frontières dénuées de points de franchissement en raison d’un obstacle naturel, mais surtout d’une volonté politique)
Ex : Maroc/Algérie; Birmanie/ Thaïlande; Papouasie/Indonésie; Ouzbékistan/Tadjikistan; Ouzbékistan/Kirghizistan….
. Les Clôtures ou murs (métalliques, en béton, palissades, systèmes thermiques….et généralement dotés de check points pour filtrer les entrées) ;
Ex: Mexique/Etats-Unis; Russie/Finlande; Maroc/Mauritanie (Sahara Occidental); Israël / Territoires Palestiniens….
. Les lignes de front, généralement infranchissables.
Ex : Corée du Nord/Corée du Sud ; Line of Control (Cachemire); Arménie/Azerbaïdjan; Russie/Géorgie….
Les frontières fermées en Afrique :
Espagne - Maroc (Ceuta, Melilla)
Maroc-Algérie : différent sur le Sahara Occidental, la frontière terrestre est fermée depuis 1994
Maroc-Mauritanie
Afrique du Sud - Zimbabwe : risque migratoire (ICI et ICI)
Bostwana - Zimbabwe : risque migratoire. Clôture de sécurité de 2,4 m sur 500km.
Afrique du Sud - Mozambique : érection d'un mur de 120 km en 1975 pour lutter contre l'immigration
Ethiopie-Erythrée : depuis le conflit frontalier ayant mené à une guerre en 1998
Djibouti-Erythrée (précédent billet ICI) depuis le conflit frontalier de 2008 (résolu par une médiation du Quatar en juillet 2010)
Yves Charles Zarka : « la distinction fondamentale entre frontière et mur réside dans le fait que la frontière symbolise la reconnaissance mutuelle de la différence alors que le mur s’inscrit dans une logique de séparation nette et d’empêchement; il est unilatéral »
A lire :
Sur l'ouvrage de Michel Foucher : "La mondialisation n’abolit pas les frontières, elle les fabrique"
Il y aurait 39 692 km de frontières « fermées » dans le monde soit 16% du linéaire mondiale de frontières (Calcul : Ballif et Rosière, 2009).
Définitions :
Le site Hypergéo explique « deux définitions de la frontière semblent [...] coexister : l’une a une dimension culturelle et sociale et est exprimée par l’anglais frontier et l’autre a une dimension plus politique (frontière d’État) et est traduite par border ou boundary »
Stéphane Rosière définit par la teichopolitique ainsi : "toute politique de cloisonnement de l’espace, en général liée à un souci plus ou moins fondé de protection d’un territoire – et donc pour en renforcer le contrôle. (...)Les teichopolitiques impliquent la création de systèmes de protection au sens large,incluant tous les artefacts qui permettent de contrôler l’espace. Il peut s’agir de murs au sens strict (en béton ou en brique), mais aussi de clôtures, c’est-à-dire de grillages(éventuellement électrifiés) renforcés par d’autres dispositifs comme la sirga, enchevêtrement de barres d’acier entre les clôtures, qui rend dangereuse la chute et impossible le déplacement dans ces interstices autour des enclaves de Ceuta et Melilla"
Il existe différents types de frontières fermées :
. Les « Marches » (frontières dénuées de points de franchissement en raison d’un obstacle naturel, mais surtout d’une volonté politique)
Ex : Maroc/Algérie; Birmanie/ Thaïlande; Papouasie/Indonésie; Ouzbékistan/Tadjikistan; Ouzbékistan/Kirghizistan….
. Les Clôtures ou murs (métalliques, en béton, palissades, systèmes thermiques….et généralement dotés de check points pour filtrer les entrées) ;
Ex: Mexique/Etats-Unis; Russie/Finlande; Maroc/Mauritanie (Sahara Occidental); Israël / Territoires Palestiniens….
. Les lignes de front, généralement infranchissables.
Ex : Corée du Nord/Corée du Sud ; Line of Control (Cachemire); Arménie/Azerbaïdjan; Russie/Géorgie….
Les frontières fermées en Afrique :
Espagne - Maroc (Ceuta, Melilla)
Maroc-Algérie : différent sur le Sahara Occidental, la frontière terrestre est fermée depuis 1994
Maroc-Mauritanie
Afrique du Sud - Zimbabwe : risque migratoire (ICI et ICI)
Bostwana - Zimbabwe : risque migratoire. Clôture de sécurité de 2,4 m sur 500km.
Afrique du Sud - Mozambique : érection d'un mur de 120 km en 1975 pour lutter contre l'immigration
Ethiopie-Erythrée : depuis le conflit frontalier ayant mené à une guerre en 1998
Djibouti-Erythrée (précédent billet ICI) depuis le conflit frontalier de 2008 (résolu par une médiation du Quatar en juillet 2010)
Yves Charles Zarka : « la distinction fondamentale entre frontière et mur réside dans le fait que la frontière symbolise la reconnaissance mutuelle de la différence alors que le mur s’inscrit dans une logique de séparation nette et d’empêchement; il est unilatéral »
A lire :
Sur l'ouvrage de Michel Foucher : "La mondialisation n’abolit pas les frontières, elle les fabrique"
Libellés :
AGS,
Café stratégiques,
Frontières,
Rosière
dimanche 1 mai 2011
Pour une nouvelle approche de l'Etat en Afrique : le cas de la Somalie
Ci-dessous l'introduction de l'article parut dans la dernière édition de la revue Défense nationale.
« Etat failli », « balkanisation », « chaos », « désintégration », « territoire non gouverné »…les qualificatifs ne manquent pas pour tenter de décrire la situation somalienne. Et il est vrai, depuis 1991 et la chute de Siyaad Barre, l’Etat somalien n’existe plus. Bien sûr le Gouvernement Fédéral de Transition (GFT) assure la représentation du pouvoir central mais il ne contrôle qu’une faible partie de l’espace somalien et même de la capitale Mogadiscio. Sa légitimité auprès de la population est presque nulle. De fait, toute tentative de mise en place d’un pouvoir central depuis vingt ans a échoué. Les choses sont claires il n’y a pas d’Etat sans souveraineté interne, pas d’Etat s’il n’est plus capable d’imposer ses décisions. Néanmoins peut-on qualifier l’Etat en fonction de ses « performances » ? La Somalie fonctionne même si le GFT n’est pas « performant ». Le risque est de vouloir reconstruire un Etat parce qu’on le décrit comme « failli » ce que Gérard Prunier explique :
« Les idées des « réunificateurs » étaient simples, pour ne pas dire simplistes : il y a eu un Etat somalien, il a disparu, il faut le reconstituer. La question des raisons qui avaient présidé sa disparition n’était pas posée [et c’est] la cause principale de l’échec de l’ONU entre décembre 1992 et mars 1995 ». Si l’Etat n’existe pas au sens wébérien du terme, tel qu’on le connait en Europe, la Somalie n’est pas si chaotique qu’on nous la présente. ....
Retrouver la suite de l'article dans la revue Défense Nationale : ICI
« Etat failli », « balkanisation », « chaos », « désintégration », « territoire non gouverné »…les qualificatifs ne manquent pas pour tenter de décrire la situation somalienne. Et il est vrai, depuis 1991 et la chute de Siyaad Barre, l’Etat somalien n’existe plus. Bien sûr le Gouvernement Fédéral de Transition (GFT) assure la représentation du pouvoir central mais il ne contrôle qu’une faible partie de l’espace somalien et même de la capitale Mogadiscio. Sa légitimité auprès de la population est presque nulle. De fait, toute tentative de mise en place d’un pouvoir central depuis vingt ans a échoué. Les choses sont claires il n’y a pas d’Etat sans souveraineté interne, pas d’Etat s’il n’est plus capable d’imposer ses décisions. Néanmoins peut-on qualifier l’Etat en fonction de ses « performances » ? La Somalie fonctionne même si le GFT n’est pas « performant ». Le risque est de vouloir reconstruire un Etat parce qu’on le décrit comme « failli » ce que Gérard Prunier explique :
« Les idées des « réunificateurs » étaient simples, pour ne pas dire simplistes : il y a eu un Etat somalien, il a disparu, il faut le reconstituer. La question des raisons qui avaient présidé sa disparition n’était pas posée [et c’est] la cause principale de l’échec de l’ONU entre décembre 1992 et mars 1995 ». Si l’Etat n’existe pas au sens wébérien du terme, tel qu’on le connait en Europe, la Somalie n’est pas si chaotique qu’on nous la présente. ....
Retrouver la suite de l'article dans la revue Défense Nationale : ICI
mercredi 20 avril 2011
La France déserte les Grands Lacs ?
Cette semaine Jeune Afrique titre l'un de ses billets "France-Rwanda. SOS Coopération" où l'on apprend qu'"en dehors de Technip (gaz méthane du lac Kivu) et de quelques PME, aucun investisseur français ne semble intéressé par cette destination". De même la France n'aurait accordé en 2010-2011 que 10 bourses sur 7000 demandes aux étudiants rwandais. Les visites bilatérales se font rares et cela malgré la levée des mandats d'arrêt émis par le juge Bruguière.
De son côté les Etats-Unis font un retour en force. Cette région constitue pourtant une zone mouvante pour les intérêts américains. Privilégiée sous l’Administration Clinton, les Grands Lacs furent quelque peu négligés par l’Administration Bush.
Deux raisons principales :
- l’équipe Bush était réticente à s’investir dans cette région instable ;
- l’accent mis sur la lutte antiterroriste, cette région s’est vue supplantée par d’autres régions (Afrique du Nord et Sahel, Corne de l’Afrique) dont l’intérêt était plus grand de ce point de vue.
Le cas du Rwanda est à cet égard révélateur. Pour autant la région détient un potentiel minier qui intéresse les États-Unis (RDC et Ouganda).
Lire aussi : "Avec Juppé au Quai d'Orsay, le cactus rwandais retrouve des épines"
et
"France - Rwanda : Juppé fait un geste envers Kigali"
De son côté les Etats-Unis font un retour en force. Cette région constitue pourtant une zone mouvante pour les intérêts américains. Privilégiée sous l’Administration Clinton, les Grands Lacs furent quelque peu négligés par l’Administration Bush.
Deux raisons principales :
- l’équipe Bush était réticente à s’investir dans cette région instable ;
- l’accent mis sur la lutte antiterroriste, cette région s’est vue supplantée par d’autres régions (Afrique du Nord et Sahel, Corne de l’Afrique) dont l’intérêt était plus grand de ce point de vue.
Le cas du Rwanda est à cet égard révélateur. Pour autant la région détient un potentiel minier qui intéresse les États-Unis (RDC et Ouganda).
Lire aussi : "Avec Juppé au Quai d'Orsay, le cactus rwandais retrouve des épines"
et
"France - Rwanda : Juppé fait un geste envers Kigali"
lundi 18 avril 2011
Coopération : priorités africaines
La semaine dernière, Henri de Raincourt, Ministre chargé de la Coopération auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, a présenté le document cadre "Coopération au développement : une vision française". Rien de nouveau.
4 enjeux : "une croissance durable et partagée, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, la préservation des biens publics mondiaux, la stabilité et l’État de droit". La priorité reste aux zones méditerranéennes et africaines.
Pour 2011-2013 la répartition budgétaire (principalement en bilatéral) est la suivante :
1) Afrique subsaharienne ("en veillant à la soutenabilité de l'aide") :
• plus de 60 % de l’effort financier de l’État sur l’ensemble de la zone,
• plus de 50 % des subventions sur les 14 pays pauvres prioritaires,
2) Méditerranée ("un enjeu essentiel"): 20 % de l’effort financier de l’État ;
3)Pays en crise :
10 % des subventions (gestion des crises et postcrise, hors interventions relevant de la prévention)
4) Pays émergents : au maximum 10 % de l’effort financier de l’État.
Alors que l'Indonésie, la Turquie, la Chine, le Brésil et l'Irak étaient les 10 premiers bénéficiaires de l'aide bilatérale française entre 2007 et 2009, dans les prochaines années cette aide sera distribuée via le canal multilatéral.
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samedi 16 avril 2011
La sortie du week end
Profitez du week end pour aller découvrir l'exposition Dogon au musée du Quai Branly (Paris). L'exposition dresse un panorama chronologique de l’art dogon du VIIIe siècle à aujourd'hui
L'exposition : "L’art des Dogon du Mali est l’un des plus connus parmi les oeuvres issues des cultures d’Afrique.
Outre les chefs-d’oeuvre qui ont fait la renommée de l’art dogon, l’exposition présente des pièces cultuelles, ou même d’usage quotidien, qui évoquent les préoccupations métaphysiques et esthétiques des populations les ayant produites. Les typologies de ces objets, aux techniques virtuoses et variées, ont été rarement dévoilées en regard des grandes pièces de la statuaire.
Plus de dix siècles d’histoire des peuplements, des influences artistiques et culturelles sont ainsi parcourus à travers un rassemblement unique de chefs-d’oeuvre incontournables et de pièces du quotidien inédites qui témoignent du peuplement progressif du pays dogon et de la richesse de sa diversité stylistique.
L’exposition créée au musée du quai Branly entend restituer toute la force de l’art de la sculpture telle que l’ont conçue les Dogon, qu’il s’agisse du bois ou du métal, de pièces imposantes ou de puissants objets de petite dimension. Hélène Leloup"
Plus d'informations : ICI
L'exposition : "L’art des Dogon du Mali est l’un des plus connus parmi les oeuvres issues des cultures d’Afrique.
Outre les chefs-d’oeuvre qui ont fait la renommée de l’art dogon, l’exposition présente des pièces cultuelles, ou même d’usage quotidien, qui évoquent les préoccupations métaphysiques et esthétiques des populations les ayant produites. Les typologies de ces objets, aux techniques virtuoses et variées, ont été rarement dévoilées en regard des grandes pièces de la statuaire.
Plus de dix siècles d’histoire des peuplements, des influences artistiques et culturelles sont ainsi parcourus à travers un rassemblement unique de chefs-d’oeuvre incontournables et de pièces du quotidien inédites qui témoignent du peuplement progressif du pays dogon et de la richesse de sa diversité stylistique.
L’exposition créée au musée du quai Branly entend restituer toute la force de l’art de la sculpture telle que l’ont conçue les Dogon, qu’il s’agisse du bois ou du métal, de pièces imposantes ou de puissants objets de petite dimension. Hélène Leloup"
Plus d'informations : ICI
vendredi 15 avril 2011
L’inquiétant silence d’AQMI
Les relations internationales sont parfois complexes. Alors que l’organisation Al Qaida au Maghreb Islamique retient 5 ressortissants Français en otage, la France se retrouve engagée dans le même camp qu’AQMI en Libye…
Jean-Dominique Merchet l’a précisé sur son blog Secret Défense : pour l’instant il n’y aurait pas de personnels d’AQMI parmi les insurgés mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’ex-jihadiste. L’un des insurgés libyen a même insisté : « les membres d’Al Qaïda sont de bons musulmans et luttent contre l’envahisseur » et d’appeler ensuite au soutien de ceux ayant combattu en Irak et en Afghanistan… (contre les forces de la coalition). Bien sûr Kadhafi a largement joué de la menace islamiste pour combattre les insurgés. Les Occidentaux se battaient même depuis 2007 avec lui contre le terrorisme islamique.
L’inquiétude n’est pas tant de voir AQMI sur le théâtre libyen que de voir cette organisation profiter du marché des armes ouvert par les chutes des régimes arabes comme se fut le cas en Europe de l’Est au début des années 1990. Ces armes permettraient au mouvement de se refaire une santé au moment où les peuples arabes ont fait en quelques semaines ce qu’ils n’ont pas réussi à faire en 20 ans…
Jean-Dominique Merchet l’a précisé sur son blog Secret Défense : pour l’instant il n’y aurait pas de personnels d’AQMI parmi les insurgés mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’ex-jihadiste. L’un des insurgés libyen a même insisté : « les membres d’Al Qaïda sont de bons musulmans et luttent contre l’envahisseur » et d’appeler ensuite au soutien de ceux ayant combattu en Irak et en Afghanistan… (contre les forces de la coalition). Bien sûr Kadhafi a largement joué de la menace islamiste pour combattre les insurgés. Les Occidentaux se battaient même depuis 2007 avec lui contre le terrorisme islamique.
L’inquiétude n’est pas tant de voir AQMI sur le théâtre libyen que de voir cette organisation profiter du marché des armes ouvert par les chutes des régimes arabes comme se fut le cas en Europe de l’Est au début des années 1990. Ces armes permettraient au mouvement de se refaire une santé au moment où les peuples arabes ont fait en quelques semaines ce qu’ils n’ont pas réussi à faire en 20 ans…
jeudi 14 avril 2011
La Corne de l'Afrique : une région fracturée
La semaine dernière "les enjeux internationaux" consacrait une émission aux fractures de la Corne de l'Afrique en invitant Marc Fontrier. Vous pouvez réécouter l'émission ICI.
Résumé :"La situation de guerre civile qui prévaut dans le sud de la Somalie est aujourd'hui figée.
L'ancien leader islamiste devenu président légal, mais dont le pouvoir ne contrôle que quelques quartiers de la capitale, est toujours sous la menace des factions islamistes qui le combattent.
Cette situation a encore été aggravée par l'intervention militaire éthiopienne soutenue par les Etats-Unis.
En réalité, la Somalie reste également un théâtre d'affrontements par acteurs interposés pour les deux adversaires ancestraux que sont l'Erythrée et l'Ethiopie..."
Résumé :"La situation de guerre civile qui prévaut dans le sud de la Somalie est aujourd'hui figée.
L'ancien leader islamiste devenu président légal, mais dont le pouvoir ne contrôle que quelques quartiers de la capitale, est toujours sous la menace des factions islamistes qui le combattent.
Cette situation a encore été aggravée par l'intervention militaire éthiopienne soutenue par les Etats-Unis.
En réalité, la Somalie reste également un théâtre d'affrontements par acteurs interposés pour les deux adversaires ancestraux que sont l'Erythrée et l'Ethiopie..."
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mardi 12 avril 2011
Côte d’Ivoire : et maintenant ?
Alors que Laurent Gbagbo est tombé, que Human Rights Watch vient de publier un rapport révélant les exactions des troupes d’Alassane Ouatara (ICI), après les hostilités généralisées et les massacres à grande échelle, une page semble se tourner en Côte d’Ivoire.
Néanmoins le chemin sera encore long.
Le pays doit se reconstruire, économiquement bien sûr, mais surtout les Ivoiriens doivent trouver l’envie de vivre ensemble, de créer un cohésion nationale. Des dispositions devront être prises concernant le désarmement et la démobilisation, la réinsertion des militaires, la restructuration des forces de défense et de sécurité, la restauration de l’administration et des services publics… Il faudra aussi poursuivre les responsables et les auteurs de crimes graves. Bien sûr il devrait y avoir une solution pénale pour les politiques impliqués dans la crise mais surement aussi une solution réconciliatrice au niveau nationale pour résoudre les divisions au sein de la population.
Le Rwanda ou l’Afrique du Sud (South African Truth and Reconciliation Commission), l’Argentine, le Chili ont vécu ces périodes délicates de justice post conflictuelles.
Pour Stéphane Leman-Langlois : « Les commissions de vérité promettent de contourner les principaux écueils qui se dressent sur le chemin des pays nouvellement démocratiques : les demandes de justice des victimes, les appréhensions des responsables (dont certains sont toujours au pouvoir), les demandes de la communauté internationale et le fragile équilibre social qui s’est installé entre les différentes factions. » et de préciser les éléments communs à toutes ces commissions : « le premier est bien sûr que l’histoire récente du pays a été marquée par des actes auxquels on juge devoir donner une suite officielle. Le second est la fragilité perçue de l’administration de l’État. Généralement le fait d’une transition politique très récente et souvent inachevée, le gouvernement adoptant une telle institution en décide dans ce qu’on pourrait qualifier d’état de crise – même si la situation paraît tout de même relativement stable pour la population locale, qui peut, par exemple, sortir tout juste d’une guerre civile. »
Néanmoins le chemin sera encore long.
Le pays doit se reconstruire, économiquement bien sûr, mais surtout les Ivoiriens doivent trouver l’envie de vivre ensemble, de créer un cohésion nationale. Des dispositions devront être prises concernant le désarmement et la démobilisation, la réinsertion des militaires, la restructuration des forces de défense et de sécurité, la restauration de l’administration et des services publics… Il faudra aussi poursuivre les responsables et les auteurs de crimes graves. Bien sûr il devrait y avoir une solution pénale pour les politiques impliqués dans la crise mais surement aussi une solution réconciliatrice au niveau nationale pour résoudre les divisions au sein de la population.
Le Rwanda ou l’Afrique du Sud (South African Truth and Reconciliation Commission), l’Argentine, le Chili ont vécu ces périodes délicates de justice post conflictuelles.
Pour Stéphane Leman-Langlois : « Les commissions de vérité promettent de contourner les principaux écueils qui se dressent sur le chemin des pays nouvellement démocratiques : les demandes de justice des victimes, les appréhensions des responsables (dont certains sont toujours au pouvoir), les demandes de la communauté internationale et le fragile équilibre social qui s’est installé entre les différentes factions. » et de préciser les éléments communs à toutes ces commissions : « le premier est bien sûr que l’histoire récente du pays a été marquée par des actes auxquels on juge devoir donner une suite officielle. Le second est la fragilité perçue de l’administration de l’État. Généralement le fait d’une transition politique très récente et souvent inachevée, le gouvernement adoptant une telle institution en décide dans ce qu’on pourrait qualifier d’état de crise – même si la situation paraît tout de même relativement stable pour la population locale, qui peut, par exemple, sortir tout juste d’une guerre civile. »
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lundi 11 avril 2011
Côtes somaliennes: une déchetterie radioactive ?
Les habitants d’Hobyo, l’un des principaux ports pirates au nord-est de Mogadiscio (660 km), ont repéré trois grands conteneurs échoués sur les plages (ICI). Les habitants craignent qu’ils puissent contenir des déchets industriels dangereux ou chimiques.
Il est vrai les pêcheurs ont longtemps reproché aux navires étrangers de déverser des déchets au large du pays profitant ainsi du chaos politique de l'absence de gouvernement central effectif qui garantit l’impunité de ces violations des conventions internationales. Les habitants de la côte Somalie et de la région autonomiste du Puntland accusent (principalement les Italiens) d’avoir enfoui des déchets industriels dans les fonds marins somaliens. D’autant que des fûts contenant de produits toxiques et de déchets radioactifs auraient été découverts sur le littoral à la suite du tsunami de 2004.
Selon le PNUE (ICI), les containers se vidaient sur les plages contenaient en effet des déchets industriels ou hospitaliers comprenant de l’uranium, du cadmium, du mercure et toutes sortes de produits pharmaceutiques et de substances chimiques destinées entre autres au traitement des peaux en maroquinerie.
Il est vrai les pêcheurs ont longtemps reproché aux navires étrangers de déverser des déchets au large du pays profitant ainsi du chaos politique de l'absence de gouvernement central effectif qui garantit l’impunité de ces violations des conventions internationales. Les habitants de la côte Somalie et de la région autonomiste du Puntland accusent (principalement les Italiens) d’avoir enfoui des déchets industriels dans les fonds marins somaliens. D’autant que des fûts contenant de produits toxiques et de déchets radioactifs auraient été découverts sur le littoral à la suite du tsunami de 2004.
Selon le PNUE (ICI), les containers se vidaient sur les plages contenaient en effet des déchets industriels ou hospitaliers comprenant de l’uranium, du cadmium, du mercure et toutes sortes de produits pharmaceutiques et de substances chimiques destinées entre autres au traitement des peaux en maroquinerie.
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