mardi 31 août 2010
Comprendre les Somali (Issa) : le Xeer
Pour comprendre les Somaliens il faut comprendre le mode de fonctionnement de l'ethnie somali. Et les conflits se résolvent par le recours au Xeer, le code des règles orales qui régissent la vie des individus et ses rapports aux autres. L'appartenance clanique est donc une « protection » dans le cadre d’un conflit. Le quotidien La Nation proposait hier un article sur ce thème : Le « Xeer » et la loi sur les biens . Je me permets d'en reproduire quelques extraits ici.
"Le « Xeer » issa s’applique aussi en cas de litige sur les biens, individuels ou tribaux, qu’ils soient d’ordre foncier ou matériel. Le « Xeer » et le partage des terres. Compte tenu de son mode de vie, le peuple issa a une notion assez sommaire de la propriété foncière.
La propriété privée n’existe pas chez les issas, l’usage des pâturages et des points d’eau étant réservé au premier venu sur les lieux. Cependant, les Issas divisent leur terre en deux sortes de milieu :
- le « Bad », la mer, milieu marin qui ne les attire pas du tout et leur inspire une crainte certaine. La mer a toujours constitué une frontière infranchissable ;
- le « Bari », milieu terrestre, lui-même divisé en « Buur », montagnes, et en « Banaan », plaines.
A nouveau dans ce milieu des plaines, les Issas distinguent deux catégories, le « Ceel », puits et points d’eau et le « Caws », les pâturages. Les pâturages sont communs à tous et répondent donc à la loi du premier venu chez les Issas. Par contre, en ce qui concerne l’eau, le « Xeer » a délimité des droits.
Tous les puits sommaires et les points d’eau naturels sont la propriété de tous. En revanche, les puits construits, qui ont nécessité un travail humain important, sont réservés en priorité aux maîtres de l’ouvrage. (...)
Ainsi, en matière de propriété foncière, le « Xeer » insiste sur la distinctionentre ce qui est l’œuvre de la nature et ce qui est l’œuvre de l’homme. (...)
Chez les Issas, celui qui n’a pas de troupeau n’est pas crédible. Celui qui n’a pas cette richesse ne peut résister à la corruption et peut donc vendre son honneur et sa parole à n’importe qui. En conséquence, il ne peut témoigner dans les procès.
(...)
Là aussi, toute atteinte au capital vivant se rembourse en têtes de bétail. Il convient de noter au passage, la référence constante au bien le plus précieux du nomade, le chameau, à tel point qu’il représente même l’unité de base de la valeur des choses, à l’image d’un précepte du « Xeer » qui précise : « Un chameau est un chameau, et tout ce qui a la même valeur équivaut aussi à un chameau ».
Ainsi est signifié que tout peut-être convertible en tête de chameau.
lundi 30 août 2010
Chaliand : l'occident ne gagnera plus de guerre sur le long terme
Quelques extraits de l'interview donnée par Gérard Chaliand pour le Hors Série Bilan Géostratégie 2010:
"L'évolution majeure depuis quelques décennies, en marge des technologies, est celle du rapport à la mort sur un champ de bataille, dans les sociétés occidentales, ce qui modifie la dimension sociale de la stratégie. (...)
pour la première fois dans la longue histoire des batailles, on ne mentionne pas le nombre important de soldats ennemis tués au combat pour ne pas émouvoir nos opinions publiques. (...) Depuis 2001, l'OTAN, 800 millions d'habitants, a perdu moins de 1700 hommes en Afghanistan. C'est très modeste mais cela parait trop. (...)
Autrefois, les insurgés étaient divisés, n'avaient pas de sanctuaire ni d'aide extérieure, peu de discipline. Le temps jouait en faveur des Européens...aujourd'hui c'est l'inverse. Les insurgés ont une conscience nationale ou une idéologie unificatrice. Et nos opinions publiques n'admettent plus la brutalité de certaines méthodes. (...)
"Le bilan d'Al Qaida est avant tout médiatique, c'est un modèle idéologique qui fait des émules; c'est un phénomène qui a généré un coût économique et une nuisance considérable. Pourtant leur bilan n'est que de deux attentats réussis dans les pays occidentaux depuis septembre 2001. C'est maigre pour une organisation qui menaçait l'Occident d'apocalypse. Les anarchistes, entre 1890 et 1914, ont fait autant de bruit qu'Al-Qaida aujourd'hui.(...)
Le phénomène djihadiste va durer. Une seule chose est certaine : ils ne peuvent en aucun cas l'emporter. Pour le moment, à leurs yeux, ils vivent une aventure épique, face à une société occidentale qu'ils méprisent. Mais c'est la seule mouvance armée au monde avec laquelle il n'y a rien à négocier. C'est la victoire ou la mort. A plus ou moins long terme, ils sont condamnés."
vendredi 27 août 2010
Saison 2010-2011 : pourquoi la Corne va vous passionner ?
Mercredi le président Sarkozy a fait son traditionnel Discours aux ambassadeurs (ICI). Olivier Kempf d'EGEA nous propose son analyse ICI. Il note à propos de l'évocation de la Somalie : "Cela me paraît nouveau, et je crois qu'il y a là une inquiétude, et qu'on n'a pas fini, cette année, d'évoquer la Corne de l'Afrique". Merci Olivier de mettre la lumière sur cette région dont on ne s'intéressait que depuis la piraterie alors que les germes des problématiques actuelles existent depuis des décennies.
Revenons au discours. Que dit le Président ?
"De l'autre côté du Golfe d'Aden, en Somalie, l'enjeu est clair : les attentats meurtriers de Kampala, en juillet, ont montré que les milices islamistes des Shebab ont désormais la capacité d'étendre leurs combats bien au-delà des frontières. Leur victoire à Mogadiscio transformerait la Somalie en base de départ d'Al Qaïda. Elle achèverait de déstabiliser toute une région déjà fragilisée par les déchirements du Soudan."
1ère remarque : Les Shebabs contrôlent déjà presque entièrement Mogadiscio. Depuis la fin des années 90 on s'inquiète de voir la Somalie devenir une base arrière pour Al Qaida ou ses mouvances.
Par ailleurs le mouvement des Shebab compterait dans ses rangs entre 3000 et 4000 combattants maximum (dont 800 étrangers). Bien sûr ces chiffres ne sont pas vérifiables. Disons que c'est la fourchette qui nous intéresse. Mais les forces de l''AMISOM en face sont 6000. Nous aurons beau augmenter leur nombre (8000 à terme), c est la mission qui doit être modifiée (voir ICI).
Les Shebabs sont appuyés par Hizbul Islam même si de nombreuses tensions existent entre les deux. Le gros problème c'est qu'ils ont réussi à se faire passer auprès de la population pour un mouvement de résistance opposé à la coalition Ethiopie/GFT. Les Shebab seraient financés par les milieux d’affaire somaliens au Kenya, aux Emirats Arabes Unis et en Somalie soient de façon volontaire, soit à titre de protection. Les avis divergent sur le lien entre pirates et islamistes. Certains avancent que les Shebab ponctionnent un pourcentage de rançons collectés par les pirates. Voir billet ICI
2ème remarque : C'est après le référendum d'indépendance du Sud Soudan en 2011 que la région risque d'être déstabilisée.
D'ailleurs l’Envoyé spécial russe pour le Soudan, Mikhail Margelov, a exprimé jeudi dernier ses craintes qu’« en tant que membre de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de l’ONU, nous ne voulons pas une situation semblable à la Somalie au Sud-Soudan ». Peut être la solution du référendum imposée par l'extérieure (Etats-Unis) lors des accords de paix n'était pas la meilleure solution.... L'indépendance du Sud Soudan va créer un précédent sur un continent et surtout dans une région déjà fragilisée par les rebellions autonomistes (Afars, Ogaden, Oromo...). Le quasi Etat du Somaliland attend toujours sa reconnaissance par la communauté internationale.
"La France contribue par sa présence militaire à Djibouti, au Tchad et en RCA, à la stabilité régionale. Elle va accentuer son effort en Somalie, en réponse aux demandes de l'Union africaine et avec ses partenaires européens. Après les 500 formés à Djibouti, ce sont 2.000 soldats somaliens qui sont actuellement entraînés en Ouganda, tandis que la force africaine AMISOM dont nous avons déjà formé 5.600 hommes, va être renforcée. Bien sûr, il n'y aura pas de solution purement militaire. L'Union européenne, premier donateur d'aide, doit maintenir son effort et, avec tous les autres soutiens extérieurs, aider le gouvernement à élargir son assise politique, préalable nécessaire à la reconstruction de structures étatiques. C'est ce chemin aussi qui permettra de régler dans la durée le problème de la piraterie"
3ème remarque : Dès le début du mandat de l'AMISOM les pays africains (à part l'Ouganda et le Burundi qui avaient besoin d'occuper leurs troupes) ont refusé d'envoyer des troupes dans ce bourbier. De même la mission était au début envisagée comme une opération transitoire jusqu’au déploiement d’une force onusienne or aucune des étapes prévues par le mandat de la mission n’a été réalisée. La pression americano-européenne aidera t-elle à faire évoluer les choses ?
4ème remarque : L'Européanisation de la politique africaine n'est pas forcément pour plaire aux dirigeants de la région. C'est l'une des pierres d'achoppement de la renégociation des accords de défense entre la France et Djibouti.
5ème remarque : Pourquoi vouloir à tout prix reconstruire (construire ?) des structures étatiques dans une société segmentée qui n'a jamais accepté l'existence d'un pouvoir central ? Le nationalisme a tellement marqué l’histoire postcoloniale du pays que la question de l’Etat et son articulation avec la segmentation clanique de la société a été occultée. L'échec de notre politique est là ! Pourquoi vouloir greffer un système qui n'a pas de sens dans cette société ? Le pouvoir politique est présent à chaque niveau de la société, le monopole de la violence légitime par l’Etat n’a donc aucun sens pour les Somaliens et encore moins après l'expérience de S.Barré. Et pourquoi vouloir mettre en place un pouvoir basé la représentation proportionnelle des clans alors que les alliances claniques sont conjoncturelles ?
Qu'en pensez vous ?
Revenons au discours. Que dit le Président ?
"De l'autre côté du Golfe d'Aden, en Somalie, l'enjeu est clair : les attentats meurtriers de Kampala, en juillet, ont montré que les milices islamistes des Shebab ont désormais la capacité d'étendre leurs combats bien au-delà des frontières. Leur victoire à Mogadiscio transformerait la Somalie en base de départ d'Al Qaïda. Elle achèverait de déstabiliser toute une région déjà fragilisée par les déchirements du Soudan."
1ère remarque : Les Shebabs contrôlent déjà presque entièrement Mogadiscio. Depuis la fin des années 90 on s'inquiète de voir la Somalie devenir une base arrière pour Al Qaida ou ses mouvances.
Par ailleurs le mouvement des Shebab compterait dans ses rangs entre 3000 et 4000 combattants maximum (dont 800 étrangers). Bien sûr ces chiffres ne sont pas vérifiables. Disons que c'est la fourchette qui nous intéresse. Mais les forces de l''AMISOM en face sont 6000. Nous aurons beau augmenter leur nombre (8000 à terme), c est la mission qui doit être modifiée (voir ICI).
Les Shebabs sont appuyés par Hizbul Islam même si de nombreuses tensions existent entre les deux. Le gros problème c'est qu'ils ont réussi à se faire passer auprès de la population pour un mouvement de résistance opposé à la coalition Ethiopie/GFT. Les Shebab seraient financés par les milieux d’affaire somaliens au Kenya, aux Emirats Arabes Unis et en Somalie soient de façon volontaire, soit à titre de protection. Les avis divergent sur le lien entre pirates et islamistes. Certains avancent que les Shebab ponctionnent un pourcentage de rançons collectés par les pirates. Voir billet ICI
2ème remarque : C'est après le référendum d'indépendance du Sud Soudan en 2011 que la région risque d'être déstabilisée.
D'ailleurs l’Envoyé spécial russe pour le Soudan, Mikhail Margelov, a exprimé jeudi dernier ses craintes qu’« en tant que membre de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de l’ONU, nous ne voulons pas une situation semblable à la Somalie au Sud-Soudan ». Peut être la solution du référendum imposée par l'extérieure (Etats-Unis) lors des accords de paix n'était pas la meilleure solution.... L'indépendance du Sud Soudan va créer un précédent sur un continent et surtout dans une région déjà fragilisée par les rebellions autonomistes (Afars, Ogaden, Oromo...). Le quasi Etat du Somaliland attend toujours sa reconnaissance par la communauté internationale.
"La France contribue par sa présence militaire à Djibouti, au Tchad et en RCA, à la stabilité régionale. Elle va accentuer son effort en Somalie, en réponse aux demandes de l'Union africaine et avec ses partenaires européens. Après les 500 formés à Djibouti, ce sont 2.000 soldats somaliens qui sont actuellement entraînés en Ouganda, tandis que la force africaine AMISOM dont nous avons déjà formé 5.600 hommes, va être renforcée. Bien sûr, il n'y aura pas de solution purement militaire. L'Union européenne, premier donateur d'aide, doit maintenir son effort et, avec tous les autres soutiens extérieurs, aider le gouvernement à élargir son assise politique, préalable nécessaire à la reconstruction de structures étatiques. C'est ce chemin aussi qui permettra de régler dans la durée le problème de la piraterie"
3ème remarque : Dès le début du mandat de l'AMISOM les pays africains (à part l'Ouganda et le Burundi qui avaient besoin d'occuper leurs troupes) ont refusé d'envoyer des troupes dans ce bourbier. De même la mission était au début envisagée comme une opération transitoire jusqu’au déploiement d’une force onusienne or aucune des étapes prévues par le mandat de la mission n’a été réalisée. La pression americano-européenne aidera t-elle à faire évoluer les choses ?
4ème remarque : L'Européanisation de la politique africaine n'est pas forcément pour plaire aux dirigeants de la région. C'est l'une des pierres d'achoppement de la renégociation des accords de défense entre la France et Djibouti.
5ème remarque : Pourquoi vouloir à tout prix reconstruire (construire ?) des structures étatiques dans une société segmentée qui n'a jamais accepté l'existence d'un pouvoir central ? Le nationalisme a tellement marqué l’histoire postcoloniale du pays que la question de l’Etat et son articulation avec la segmentation clanique de la société a été occultée. L'échec de notre politique est là ! Pourquoi vouloir greffer un système qui n'a pas de sens dans cette société ? Le pouvoir politique est présent à chaque niveau de la société, le monopole de la violence légitime par l’Etat n’a donc aucun sens pour les Somaliens et encore moins après l'expérience de S.Barré. Et pourquoi vouloir mettre en place un pouvoir basé la représentation proportionnelle des clans alors que les alliances claniques sont conjoncturelles ?
Qu'en pensez vous ?
Les Grands lacs face à un nouveau génocide ?
A peine réélu et dans un contexte plutôt tendu (voir nos précédents billets ICI) Kagamé doit faire face à une nouvelle affaire.
Hier Le Monde révélait un rapport de l'ONU établissant que des faits de génocide ont pu être commis contre des HUtus en RDC entre 1996 et 1998 par des militaires rwandais soutenus par le Rwanda : « les attaques systématiques et généralisées contre les Hutus réfugiés en RDC révèlent plusieurs éléments accablants qui, s’ils sont prouvés devant un tribunal compétent, pourraient être qualifiés de crimes de génocide ».
Le rapport décrit "la nature systématique, méthodologique et préméditée des attaques contre les Hutu [qui] se sont déroulées dans chaque localité où des réfugiés ont été dépistés par l'AFDL/APR sur une très vaste étendue du territoire". "La poursuite a duré des mois et, à l'occasion, l'aide humanitaire qui leur était destinée a été sciemment bloquée, notamment en province orientale, les privant ainsi d'éléments indispensables à leur survie"."L'ampleur des crimes et le nombre important de victimes, probablement plusieurs dizaines de milliers, sont démontrés par les nombreux incidents répertoriés dans le rapport. L'usage extensif d'armes blanches (principalement des marteaux) et les massacres systématiques de survivants après la prise des camps démontrent que les nombreux décès ne sont pas imputables aux aléas de la guerre. Parmi les victimes, il y avait une majorité d'enfants, de femmes, de personnes âgées et de malades", dénoncent les auteurs.
D'après Le Monde « le président rwandais, Paul Kagamé, a tenté d’empêcher la publication par l’ONU de ce rapport et que Kigali a menacé de retirer ses troupes de opérations de l’ONU en cas de fuites dans la presse ». Au total 3652 Rwandais participent aux missions de maintien de la paix de l'ONU (3326 au Darfour, 298 au Sud Soudan, 21 en Haiti, 4 au LIban, 3 en Centrafrique)
Selon le HCDH, « nous avons dit au Monde que la version finale, officielle serait publiée très rapidement. Nous sommes extrêmement déçus qu’ils aient continué à publier cette version alors qu’ils savaient que ce n’était pas le rapport définitif ».
Le soutien, jusque-là inconditionnel, de la communauté internationale, tend à s’atténuer de plus en plus...
Rappel chronologique :
- novembre 1996 : attaques, par l’armée rwandaise, des camps de réfugiés hutus en RDC. Sans doute plus de 300 000 morts.
- fin 1996 : création de l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo) par Laurent-Désiré Kabila.
- mai 1997 : entrée de l’AFDL et des troupes rwandaises à Kinshasa.
- juillet 1998 : Laurent Désiré Kabila expulse les Rwandais.
- 2 août 1998 : opération aéroportée rwandaise sur la base militaire de Kitona (Bas Congo) pour prendre Kinshasa. L’Angola intervient pour sauver LD Kabila.
- 1998 : création, par le Rwanda, du RCD/Goma. Début de la deuxième guerre du Congo.
- 30 juillet 2002 : accords de Prétoria entre le Rwanda et la RDC
- 13 septembre 2002 : annonce du retrait de l'armée rwandaise par le président Kagame mais malgré le retrait annoncé, le Rwanda poursuit une politique d’ingérence dans l’Est de la RDC.
Selon l'ONG International Rescue Committee (IRC), 3,8 millions de personnes auraient péri, entre août 1998 et avril 2004, sur le sol de la RDC, victimes directes ou indirectes des guerres.
Hier Le Monde révélait un rapport de l'ONU établissant que des faits de génocide ont pu être commis contre des HUtus en RDC entre 1996 et 1998 par des militaires rwandais soutenus par le Rwanda : « les attaques systématiques et généralisées contre les Hutus réfugiés en RDC révèlent plusieurs éléments accablants qui, s’ils sont prouvés devant un tribunal compétent, pourraient être qualifiés de crimes de génocide ».
Le rapport décrit "la nature systématique, méthodologique et préméditée des attaques contre les Hutu [qui] se sont déroulées dans chaque localité où des réfugiés ont été dépistés par l'AFDL/APR sur une très vaste étendue du territoire". "La poursuite a duré des mois et, à l'occasion, l'aide humanitaire qui leur était destinée a été sciemment bloquée, notamment en province orientale, les privant ainsi d'éléments indispensables à leur survie"."L'ampleur des crimes et le nombre important de victimes, probablement plusieurs dizaines de milliers, sont démontrés par les nombreux incidents répertoriés dans le rapport. L'usage extensif d'armes blanches (principalement des marteaux) et les massacres systématiques de survivants après la prise des camps démontrent que les nombreux décès ne sont pas imputables aux aléas de la guerre. Parmi les victimes, il y avait une majorité d'enfants, de femmes, de personnes âgées et de malades", dénoncent les auteurs.
D'après Le Monde « le président rwandais, Paul Kagamé, a tenté d’empêcher la publication par l’ONU de ce rapport et que Kigali a menacé de retirer ses troupes de opérations de l’ONU en cas de fuites dans la presse ». Au total 3652 Rwandais participent aux missions de maintien de la paix de l'ONU (3326 au Darfour, 298 au Sud Soudan, 21 en Haiti, 4 au LIban, 3 en Centrafrique)
Selon le HCDH, « nous avons dit au Monde que la version finale, officielle serait publiée très rapidement. Nous sommes extrêmement déçus qu’ils aient continué à publier cette version alors qu’ils savaient que ce n’était pas le rapport définitif ».
Le soutien, jusque-là inconditionnel, de la communauté internationale, tend à s’atténuer de plus en plus...
Rappel chronologique :
- novembre 1996 : attaques, par l’armée rwandaise, des camps de réfugiés hutus en RDC. Sans doute plus de 300 000 morts.
- fin 1996 : création de l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo) par Laurent-Désiré Kabila.
- mai 1997 : entrée de l’AFDL et des troupes rwandaises à Kinshasa.
- juillet 1998 : Laurent Désiré Kabila expulse les Rwandais.
- 2 août 1998 : opération aéroportée rwandaise sur la base militaire de Kitona (Bas Congo) pour prendre Kinshasa. L’Angola intervient pour sauver LD Kabila.
- 1998 : création, par le Rwanda, du RCD/Goma. Début de la deuxième guerre du Congo.
- 30 juillet 2002 : accords de Prétoria entre le Rwanda et la RDC
- 13 septembre 2002 : annonce du retrait de l'armée rwandaise par le président Kagame mais malgré le retrait annoncé, le Rwanda poursuit une politique d’ingérence dans l’Est de la RDC.
Selon l'ONG International Rescue Committee (IRC), 3,8 millions de personnes auraient péri, entre août 1998 et avril 2004, sur le sol de la RDC, victimes directes ou indirectes des guerres.
jeudi 26 août 2010
Afrique de l'Ouest : Elections périlleuses
La semaine dernière l'hebdomadaire Jeune Afrique revenait sur les élections à haut risque qui se tiendront sur le continent en 2010-2011. Voir aussi mon précédent billet "2010 : des élections à gogo" ICI
Revenons sur les élections qui auront (peut-être) lieu en cette fin d'année.
Guinée-Conakry : le 19 septembre 2010 se tiendra le deuxième tour de la présidentielle. Ces élections laissent craindre des affrontements ethniques, chaque camp se voyant l'emporter. De plus la Force spéciale de sécurisation du processus électoral (Fossepel) ne dispose pas de suffisamment de moyens.
Côte d'Ivoire : le 31 octobre 2010, après 5 reports depuis 2005, les élections présidentielles devraient avoir lieu. 3 prétendants à la législature suprême : Laurent Gbagbo qui vient de bénéficier d'un "mandat cadeau", et les héritiers du "Vieux" (Houphouët Boigny décédé en 93) : Henri Konan-Bédié et Alassane Ouattara. Mais le processus de DDR doit s'achever avant les élections, les cartes d'électeurs et d'identité doivent être distribuées (processus d'identification) or c'est ce dernier problème qui est à l'origine de la crise qui divise le pays depuis 2002. "Dès lors, depuis que le processus de paix est engagé, les Forces Nouvelles (ex-Rébellion) ont toujours exigé l'identification avant tout désarmement pour ainsi ouvrir la voie à des élections justes et ouvertes à tous les Ivoiriens alors que le président GBAGBO et ses partisans ont au contraire toujours soutenu que le désarmement et la réunification du pays devaient précéder l'identification" rappelle Webthemic. Dans son billet il modélise le processus électoral ainsi :
1. 2003-2004 : Montée en puissance de la visibilité médiatique de la thématique du "désarmement/réunification".
2. 2005-2006 : La visibilité médiatique de la thématique du "désarmement/réunification" atteint un sommet.
3. 2007-2009 : La thématique de l' "identification" est cette fois-ci nettement plus visible que la thématique du "désarmement/réunification", médiatiquement parlant.
Revenons sur les élections qui auront (peut-être) lieu en cette fin d'année.
Guinée-Conakry : le 19 septembre 2010 se tiendra le deuxième tour de la présidentielle. Ces élections laissent craindre des affrontements ethniques, chaque camp se voyant l'emporter. De plus la Force spéciale de sécurisation du processus électoral (Fossepel) ne dispose pas de suffisamment de moyens.
Côte d'Ivoire : le 31 octobre 2010, après 5 reports depuis 2005, les élections présidentielles devraient avoir lieu. 3 prétendants à la législature suprême : Laurent Gbagbo qui vient de bénéficier d'un "mandat cadeau", et les héritiers du "Vieux" (Houphouët Boigny décédé en 93) : Henri Konan-Bédié et Alassane Ouattara. Mais le processus de DDR doit s'achever avant les élections, les cartes d'électeurs et d'identité doivent être distribuées (processus d'identification) or c'est ce dernier problème qui est à l'origine de la crise qui divise le pays depuis 2002. "Dès lors, depuis que le processus de paix est engagé, les Forces Nouvelles (ex-Rébellion) ont toujours exigé l'identification avant tout désarmement pour ainsi ouvrir la voie à des élections justes et ouvertes à tous les Ivoiriens alors que le président GBAGBO et ses partisans ont au contraire toujours soutenu que le désarmement et la réunification du pays devaient précéder l'identification" rappelle Webthemic. Dans son billet il modélise le processus électoral ainsi :
1. 2003-2004 : Montée en puissance de la visibilité médiatique de la thématique du "désarmement/réunification".
2. 2005-2006 : La visibilité médiatique de la thématique du "désarmement/réunification" atteint un sommet.
3. 2007-2009 : La thématique de l' "identification" est cette fois-ci nettement plus visible que la thématique du "désarmement/réunification", médiatiquement parlant.
mercredi 25 août 2010
Burkina Faso : Compaore réréréréélu ?
Au pouvoir depuis 1987 à la mort de Thomas Sankara, Blaise Compaoré va se présenter à la présidentielle pour la quatrième fois le 21 novembre prochain. Il a été élu pour la première fois en 1991 et réélu pour un septennat en 1998, puis pour un quinquennat en 2005.
« J’accepte de relever le défi que vous m’avez chargé de relever, c’est pourquoi j’accepte de solliciter les suffrages du peuple burkinabè », a-t-il déclaré au COngrès de son parti réunis au Palais omnisport de Ouagadougou samedi dernier.
La Constitution devra être révisée (arti.37)afin de supprimer la limitation des mandats présidentiels.
Libellés :
Burkina Faso,
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élections
mardi 24 août 2010
Pour la présidence à vie des grands présidents
Je viens de retrouver un discours de Khadafi datant de 2008. Je souhaitais le partager avec vous, même s'il est vrai que nous pourrions chaque semaine (chaque jour ?) trouver une nouvelle divagation du colonel.
En 2008,le guide libyen s'exprimait lors de la clôture du festival afro-arabe à Kampala (Ouganda) :
selon lui les dirigeants visionnaires comme Robert Mugabe(Zimbabwe) et Yoweri Museveni (Ouganda) doivent rester au pouvoir à perpétuité car les élections périodiques déstabilisent les programmes des dirigeants révolutionnaires. Il a fait remarquer que les élections organisées sur le continent, chamboulent l'action des dirigeants visionnaires, et qu'elles n'ont rien d'africain....
lundi 23 août 2010
Les pires pays du monde sont en Afrique...
Le magazine Newsweek nous propose un classement des meilleurs pays du monde qui vise à promouvoir la bonne gouvernance.La méthodologie tient compte de facteurs aussi divers que l’éducation, la santé, la qualité de vie, le dynamisme économique et l’environnement politique. Newsweek explique qu’il a fallu plusieurs mois pour réaliser cette carte interactive, avec entre autre l’aide d’universitaires parmi lesquels un prix Nobel.
Les trois gagnants sont:
1. La Finlande
2. La Suisse
3. La Suède
11. Etats-Unis
16. France
Ce classement aurait donc son pendant...les pires pays du monde.
Les grands perdants sont en Afrique :
La Tunisie 65ème mais premier pays du continent.
Le Maroc 67ème, l’Egypte 17ème, le Bostwana 80ème, l’Afrique du Sud 82ème, l’Algérie 85ème, le Ghana 86ème, le Kenya 87ème,
Et les 10 derniers pays du classement sont africains :
Madagascar 90ème, le Senégal 91ème, la Tanzanie 93ème, l’Ethiopie 94ème, le Mozambique 95ème, l’Ouganda 96 ème, la Zambie 97ème, le Cameroun 98ème, le Nigeria 99ème et la lanterne rouge revient au Burkina Faso 100ème de la liste.
Le mauvais classement des pays africains s'expliquerait par les difficultés de ces pays dans les domaines éducatifs, sanitaires, un environnement économique et sociopolitique instable, la corruption (d'où la place du Nigeria et du Cameroun)...
Vidéo de France 24 discutant de la méthodologie utilisée pour réaliser ce classement ICI
Libellés :
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mardi 17 août 2010
vendredi 13 août 2010
jeudi 12 août 2010
Le Sud Soudan en photos
Sources :
http://picturesofsouthsudan.blog.kataweb.it/
http://www.boston.com/bigpicture/2008/06/faces_of_sudan.html
http://sudanproject.ryanspencerreed.com/gallery/
mercredi 11 août 2010
Photo Zimbabwe : sale temps pour les voleurs à l'étalage
Après mon précédent billet "Utiliser uniquement du papier toilette. Pas de dollars zimbabwéens" le blog Zimbabwe Absurdity nous propose cette photo. On peut y lire un avertissement aux voleurs à l'étalage dans un magasin Zimbabwéen qui seront arrêtés et poursuivit....alors que les étalages sont vides...
mardi 10 août 2010
Ambitieux (trop ?) plan de développement économique en Ethiopie
Le ministre éthiopien des finances et du développement économique (MoFED) a présenté la semaine dernière le plan stratégique quinquennal du pays. Cette projection envisage une croissance économique d'au moins 11% et un doublement en 2015 pour atteindre 21,4%.
En 2009 cette croissance se situait entre 9,2 et 10,2%, contre des prévisions de 11% environ. Du fait des pénuries d'électricité dans le pays mi-2009 qui ont eu un effet négatif sur l'économie. En conséquence, le pays aurait perdu 1% de croissance économique à cause de cette pénurie qui a forcé de nombreuses industries dans le pays à arrêter leur production pendant quatre mois.
Ce plan veut assurer la sécurité alimentaire familial.Dans ce but, la production alimentaire de 18,08 millions de tonnes devra doubler et atteindre les 38,5 millions de tonnes.
Le plan prévoit également un taux d’achèvement des études primaires de 100%...
lundi 9 août 2010
Photos : la destruction de Mogadiscio
Vendrdi 30 juillet le blog Bruxelles 2 publiait cette photo prise par les marins suédois du HMS Carlskrona qui assuraient une escorte d'un des navires de ravitaillement de l'AMISOM, le Petra. On y voit la fumée des combats les marins pouvaient semble t-il entendre les détonations des armes et sentir l'odeur de la poudre.
Que restera t-il de Mogadiscio ?
En 1994
Années 50-60
dimanche 8 août 2010
Les fondements de la politique transatlantique de la Rép. dém. du Congo
Le 10 août Canal Savoir TV (Institut d’études internationales de Montréal), propose une émission-conférence (60min) sur les fondements de la politique transatlantique de la Rép. dém. du Congo.
Vital Kamerhe (député, ancien ministre et ancien président de l'Assemblée Nationale de la République démocratique du Congo) propose une réflexion autour de la création d’un cadre institutionnel appelé la « Conférence Tricontinentale Atlantique » permettant de repenser les échanges transatlantiques.
Vous pourrez visionner la vidéo ICI
Merci à Bénédicte Tratnjek de Géographie de la ville en guerre pour l'information...
Vital Kamerhe (député, ancien ministre et ancien président de l'Assemblée Nationale de la République démocratique du Congo) propose une réflexion autour de la création d’un cadre institutionnel appelé la « Conférence Tricontinentale Atlantique » permettant de repenser les échanges transatlantiques.
Vous pourrez visionner la vidéo ICI
Merci à Bénédicte Tratnjek de Géographie de la ville en guerre pour l'information...
vendredi 6 août 2010
Bilan du Sommet de l'UA : esclandre de kadhafi, CPI, Somalie...
Quel bilan tiré du 15ème Sommet de l’Union Africaine qui s'est tenu du 25 au 27 juillet 2010 à Kampala consacré au sommet de Kampala aux thématiques de la santé maternelle et infantile et du développement en Afrique ?
- Pour la première fois les chefs d’états ont participé à un débat public, sur le thème central, diffusé en direct sur BBC World.
- En Afrique, toutes les minutes une femme sur seize meurt en accouchant. L’Union Africaine a donc interpellé dans le communiqué final les pays membres à mettre en œuvre la Campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique, CARMMA. Le CARMMA, devrait être lancé d’ici la fin de l’année dans au moins vingt pays de l’Union.
- Une nouvelle fois le guide Libyen a fait parler de lui. Souhaitant faire adopter par l’Union, son grand projet de Gouvernement avec la mise en place d’une autorité de l’Union Africaine il a quitté la séance qui a du être suspendu. Si l’Afrique australe et orientale restent réticentes aux propositions de Khadaffi, certains pays d’Afrique de l’Ouest notamment le Tchad, le Sénégal, la Gambie... le soutiennent et n'ont pas vraiment le choix s'ils veulent continuer à percevoir les pétrodollars libyen. Le communiqué final ne dit pas ce qu’est advenu de ce débat...
- Jean Ping (le président de la Commission) a indiqué qu’il réaffirmerait son soutien au président soudanais, car la Cour Pénale Internationale fait preuve «d'acharnement» contre l'Afrique en n'ayant à ce jour lancé des poursuites que contre des suspects africains.
-L’autre grand sujet qui est revenu lors de ce sommet c’est la paix et la sécurité en Afrique, surtout après les attentats de Kampala et l'assassinat de Michel Germaneau. Le renforcement de l'AMISOM a été annocé (mon billet ICI). Selon Ramtane Lamamrane, la Commission de l’Union est en contact avec une dizaine de pays pour la fournir d’éventuelles troupes et avec une dizaine d’autres pour la fourniture de matériels militaires.
- Ont aussi été évoqués les situations : du Soudan, des Comores, de Madagascar, du Niger, et le processus de paix en Cote d’Ivoire
-L’IGAD a tenu une réunion essentiellement consacrée au cas la Somalie en marge du sommet. Cette séance de travail a regroupé les chefs d’Etat et de gouvernements des pays membres de l’IGAD, des représentants des Etats-Unis, de la France et de la Grande Bretagne. Selon des sources diplomatiques, l’Italie serait prêt à octroyer une aide de 2 millions d’euros pour appuyer le projet de l’IGAD. La Norvège accorderait aussi une enveloppe de 50 millions d’euros en vue de la mobilisation d’une force des Nations Unies.
jeudi 5 août 2010
Terroristes et pirates : frères d'armes ?
On le craignait depuis longtemps mais les liens entre pirates et terroristes seraient presque avérés selon le député Christian Ménard (ICI).
Les experts des services de renseignement s'intéressent particulièrement à cette évolution, convaincus que l'élargissement du recrutement des pirates à des franges plus politisées, ainsi que l'accroissement de leurs moyens, a pu faire évoluer les motivations. Ainsi, pour Christian Ménard, « actuellement, la DGSE et d'autres services de renseignement pensent que les choses ont changé. Au tout début, les Chebabs ont lutté contre la piraterie. On se rend compte qu'il existe aujourd'hui des clans et des sous-clans qui très vraisemblablement s'entendent avec les pirates. Une partie des rançons serait affectée à ces ententes. On n'a pas encore de preuves, mais si cela était avéré, ce pourrait être très grave... ».
Il poursuit, « Au Puntland, au nord-est de la Somalie, une partie de l'argent provenant de la piraterie est recyclée sur place, l'autre au Kenya. Et on sait que des éléments d'al-Qaida ou des bandes affiliées à al-Qaida s'y trouvent... Ce dont on est sûr, c'est que la pauvreté n'est pas la cause première de la piraterie. Un exemple: les revendications du MEND, mouvement soi-disant politique du golfe de Guinée, visent à ce que la manne pétrolière soit plus équitablement répartie. Mais ce ne sont que des gangsters qui n'agissent qu'au nom de leurs propres intérêts. La piraterie est synonyme d'argent facile et on se retrouve face à de véritables mafias. »
Dans son premier rapport (ICI), le député Christian Ménard recommandait la mise en œuvre d’une approche globale.
Sur le plan militaire il préconisait des mesures visant à rendre ces attaques plus risquées et plus coûteuses pour les pirates :
- En s’appuyant sur la résolution 1851 des Nations-Unies la communauté internationale pourrait mener ponctuellement des interventions à terre de type policier en ciblant par exemple les navires suspects et en avertissant que tous ceux qui seront retrouvés en mer seront détruits. Nous nous interrogeons sur la possibilité pour ces policiers d'aller sur le terrain... Rappelons que la société somali est structurée par son organisation clanique. L’autorité et les solidarités sont issues du lignage agnatique. L’étranger n’a pas de réalité sociale. Ces notions doivent être prises en compte avant de faire intervenir des étrangers sur ce territoire. .
- En renforçant la présence navale et aérienne afin de mieux couvrir les zones à risque.
- En utilisant des drones – comme le font les américains de la Task force 151 –pour renforcer les moyens de surveillance.
Dans le domaine civil :
- accroissement de l’aide au développement de la Somalie en combinant le soutien à la restauration de l’État de droit et les aides directes et conditionnelles à la population.
- consolidation des capacités judiciaires des États côtiers comme le Kenya pour juger les pirates.
- aide afin que la Somalie puisse recouvrer sa souveraineté maritime et à exploiter ses ressources, longtemps pillées, dans le domaine de la pêche.
En soi des recommandations pleines de bon sens .... (de bons sentiments ?) qui nous semblent être des solutions toutes faites peu adaptées au contexte particulier de la région.
Le nouveau rapport du député est attendu à la rentrée et se veut complémentaire au premier "plus centré sur un aspect juridique afin afin d'empêcher que les pirates détenus ne soient plus automatiquement relâchés" note le député.
Il rappelle que les pirates ont des modes opératoires différents selon qu'ils sont dans le Golfe de Guinée, Malacca ou Aden: « Là où les pirates somaliens n'hésitent plus à s'éloigner très loin de leurs côtes - grâce à un bateau-mère auquel ils accrochent deux bateaux rapides, ils parviennent à descendre à près de 1.000kilomètres au sud - leurs homologues du golfe de Guinée mènent leurs attaques à proximité des plates-formes de forage pétrolier, dans la limite des 12 milles des eaux nationales. Mais ils opèrent de la même façon avec des lance-roquettes et toute l'artillerie qui va avec... ».
Sources : Défense et environnement / Le Télégramme
Les experts des services de renseignement s'intéressent particulièrement à cette évolution, convaincus que l'élargissement du recrutement des pirates à des franges plus politisées, ainsi que l'accroissement de leurs moyens, a pu faire évoluer les motivations. Ainsi, pour Christian Ménard, « actuellement, la DGSE et d'autres services de renseignement pensent que les choses ont changé. Au tout début, les Chebabs ont lutté contre la piraterie. On se rend compte qu'il existe aujourd'hui des clans et des sous-clans qui très vraisemblablement s'entendent avec les pirates. Une partie des rançons serait affectée à ces ententes. On n'a pas encore de preuves, mais si cela était avéré, ce pourrait être très grave... ».
Il poursuit, « Au Puntland, au nord-est de la Somalie, une partie de l'argent provenant de la piraterie est recyclée sur place, l'autre au Kenya. Et on sait que des éléments d'al-Qaida ou des bandes affiliées à al-Qaida s'y trouvent... Ce dont on est sûr, c'est que la pauvreté n'est pas la cause première de la piraterie. Un exemple: les revendications du MEND, mouvement soi-disant politique du golfe de Guinée, visent à ce que la manne pétrolière soit plus équitablement répartie. Mais ce ne sont que des gangsters qui n'agissent qu'au nom de leurs propres intérêts. La piraterie est synonyme d'argent facile et on se retrouve face à de véritables mafias. »
Dans son premier rapport (ICI), le député Christian Ménard recommandait la mise en œuvre d’une approche globale.
Sur le plan militaire il préconisait des mesures visant à rendre ces attaques plus risquées et plus coûteuses pour les pirates :
- En s’appuyant sur la résolution 1851 des Nations-Unies la communauté internationale pourrait mener ponctuellement des interventions à terre de type policier en ciblant par exemple les navires suspects et en avertissant que tous ceux qui seront retrouvés en mer seront détruits. Nous nous interrogeons sur la possibilité pour ces policiers d'aller sur le terrain... Rappelons que la société somali est structurée par son organisation clanique. L’autorité et les solidarités sont issues du lignage agnatique. L’étranger n’a pas de réalité sociale. Ces notions doivent être prises en compte avant de faire intervenir des étrangers sur ce territoire. .
- En renforçant la présence navale et aérienne afin de mieux couvrir les zones à risque.
- En utilisant des drones – comme le font les américains de la Task force 151 –pour renforcer les moyens de surveillance.
Dans le domaine civil :
- accroissement de l’aide au développement de la Somalie en combinant le soutien à la restauration de l’État de droit et les aides directes et conditionnelles à la population.
- consolidation des capacités judiciaires des États côtiers comme le Kenya pour juger les pirates.
- aide afin que la Somalie puisse recouvrer sa souveraineté maritime et à exploiter ses ressources, longtemps pillées, dans le domaine de la pêche.
En soi des recommandations pleines de bon sens .... (de bons sentiments ?) qui nous semblent être des solutions toutes faites peu adaptées au contexte particulier de la région.
Le nouveau rapport du député est attendu à la rentrée et se veut complémentaire au premier "plus centré sur un aspect juridique afin afin d'empêcher que les pirates détenus ne soient plus automatiquement relâchés" note le député.
Il rappelle que les pirates ont des modes opératoires différents selon qu'ils sont dans le Golfe de Guinée, Malacca ou Aden: « Là où les pirates somaliens n'hésitent plus à s'éloigner très loin de leurs côtes - grâce à un bateau-mère auquel ils accrochent deux bateaux rapides, ils parviennent à descendre à près de 1.000kilomètres au sud - leurs homologues du golfe de Guinée mènent leurs attaques à proximité des plates-formes de forage pétrolier, dans la limite des 12 milles des eaux nationales. Mais ils opèrent de la même façon avec des lance-roquettes et toute l'artillerie qui va avec... ».
Pour une définition de l'approche globale voir le compte rendu de l’IHEDN qui organisait le 6 mai 2010, une table ronde sur le sujet : ICI
Sources : Défense et environnement / Le Télégramme
mercredi 4 août 2010
Pourquoi vous devriez vous intéresser au referendum Kenyan
Aujourd’hui une nouvelle Constitution est soumise au referendum. La réforme constitutionnelle est prévue par l’accord de partage du pouvoir signé en 2008 après les violences post-électorales qui avaient fait environ 1.500 morts.
Rappel des faits :
Le Kenya a longtemps été réputé pour sa stabilité politique :
- 1992 : instauration du multipartisme
- 2002 : le président Moi au pouvoir depuis 1978 accepte la victoire de l’opposition représenté par Mwai Kibaki qui profitera de son mandat de 5 ans pour solidifier le bilan macro-économique de croissance et la liberté d’expression.
Pourquoi une telle violence en 2007 lorsque Kibaki se représente aux élections ?
Malgré des réformes réelles Kibaki ne serait pas allé assez loin :
-la lutte contre la corruption a été trop timide
-insuffisance des programmes sociaux, de fait les fruits de la croissance n’ont pas été perçu par la population (58% de la population vit avec moins d’un dollar par jour)
- rancœurs face à l’influence prépondérante de l’ethnie kikuyu sur la politique et l’économie
- problèmes fonciers, dans l’Ouest du pays et sur la Côte
- les bavures policières dans la lutte contre la secte fondamentaliste et mafieuse Mungiki, très populaire auprès des populations pauvres (la police aurait procédé à des « assassinats extrajudiciaires » sans doute 500 en 6 mois.
27 décembre 2007 : les élections ont donné à tord la victoire de Mwai Kibaki. Les violences qui ont suivi auraient provoquées la mort de 1 500 Kenyans et 500 000 déplacés.
Au Kenya, le spectre de la guerre civile
envoyé par lemondefr. - L'actualité du moment en vidéo.
Le 28 février 2008, la médiation de Kofi Annan aboutit à un partage du pouvoir et à la mise en place d’un gouvernement de grande coalition (parité des membres de la majorité présidentielle (PNU) et de l’opposition (ODM)). Un poste de Premier Ministre est créé pour Raila Odinga et deux postes de vice-premiers ministres sont confiés respectivement à l’ODM et au PNU.
La médiation Annan, prévoit la mise en place d’une série de commissions d’enquête et le traitement des causes profondes de la crise. Cette médiation publie, une liste détaillée des thèmes de fond qui ont été à l’origine de la crise kenyane et nécessitent une réforme notamment une nouvelle constitution et de nouvelles institutions. Si toutes les réformes avancent rapidement seule la question foncière et la décentralisation semblent encore bloquées.
Or le texte soumit aujourd’hui au referendum amorce une forme de décentralisation et tente de régler les difficultés foncières en limitant la surface des grandes propriétés pour réparer les injustices du passé (les terres étaient distribuer selon les alliances politiques). Autres enjeux la nouvelle Constitution limite les pouvoirs du président, crée un sénat, donne plus de pouvoir au Parlement et des dispositions pour garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Des expropriations bientôt au Kenya ?
De fait les oppositions à cette nouvelle constitution viennent de la région de la Vallée du Rift (en rouge sur le carte) et plus particulièrement l’ancien président Daniel arap Moi, et le ministre de l’éducation supérieur William Ruto. Les Chrétiens s’y opposent aussi car elle comporte aussi des lois controversées sur l'avortement thérapeutique et le maintien des tribunaux islamiques familiaux.
Un système électronique qui transmettra les résultats par SMS et par ordinateur, parallèlement aux procès verbaux a été mis en place afin d’éviter les fraudes observées en 2007.
Pour beaucoup d’électeurs voter « oui » est un moyen d’éviter les violences de 2008 car si les réformes ne sont pas mises en place, elles pourraient renaitre lors des prochaines élections en 2012.
Sources : MAE/RFI
Rappel des faits :
Le Kenya a longtemps été réputé pour sa stabilité politique :
- 1992 : instauration du multipartisme
- 2002 : le président Moi au pouvoir depuis 1978 accepte la victoire de l’opposition représenté par Mwai Kibaki qui profitera de son mandat de 5 ans pour solidifier le bilan macro-économique de croissance et la liberté d’expression.
Pourquoi une telle violence en 2007 lorsque Kibaki se représente aux élections ?
Malgré des réformes réelles Kibaki ne serait pas allé assez loin :
-la lutte contre la corruption a été trop timide
-insuffisance des programmes sociaux, de fait les fruits de la croissance n’ont pas été perçu par la population (58% de la population vit avec moins d’un dollar par jour)
- rancœurs face à l’influence prépondérante de l’ethnie kikuyu sur la politique et l’économie
- problèmes fonciers, dans l’Ouest du pays et sur la Côte
- les bavures policières dans la lutte contre la secte fondamentaliste et mafieuse Mungiki, très populaire auprès des populations pauvres (la police aurait procédé à des « assassinats extrajudiciaires » sans doute 500 en 6 mois.
27 décembre 2007 : les élections ont donné à tord la victoire de Mwai Kibaki. Les violences qui ont suivi auraient provoquées la mort de 1 500 Kenyans et 500 000 déplacés.
Au Kenya, le spectre de la guerre civile
envoyé par lemondefr. - L'actualité du moment en vidéo.
Le 28 février 2008, la médiation de Kofi Annan aboutit à un partage du pouvoir et à la mise en place d’un gouvernement de grande coalition (parité des membres de la majorité présidentielle (PNU) et de l’opposition (ODM)). Un poste de Premier Ministre est créé pour Raila Odinga et deux postes de vice-premiers ministres sont confiés respectivement à l’ODM et au PNU.
La médiation Annan, prévoit la mise en place d’une série de commissions d’enquête et le traitement des causes profondes de la crise. Cette médiation publie, une liste détaillée des thèmes de fond qui ont été à l’origine de la crise kenyane et nécessitent une réforme notamment une nouvelle constitution et de nouvelles institutions. Si toutes les réformes avancent rapidement seule la question foncière et la décentralisation semblent encore bloquées.
Or le texte soumit aujourd’hui au referendum amorce une forme de décentralisation et tente de régler les difficultés foncières en limitant la surface des grandes propriétés pour réparer les injustices du passé (les terres étaient distribuer selon les alliances politiques). Autres enjeux la nouvelle Constitution limite les pouvoirs du président, crée un sénat, donne plus de pouvoir au Parlement et des dispositions pour garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Des expropriations bientôt au Kenya ?
De fait les oppositions à cette nouvelle constitution viennent de la région de la Vallée du Rift (en rouge sur le carte) et plus particulièrement l’ancien président Daniel arap Moi, et le ministre de l’éducation supérieur William Ruto. Les Chrétiens s’y opposent aussi car elle comporte aussi des lois controversées sur l'avortement thérapeutique et le maintien des tribunaux islamiques familiaux.
Un système électronique qui transmettra les résultats par SMS et par ordinateur, parallèlement aux procès verbaux a été mis en place afin d’éviter les fraudes observées en 2007.
Pour beaucoup d’électeurs voter « oui » est un moyen d’éviter les violences de 2008 car si les réformes ne sont pas mises en place, elles pourraient renaitre lors des prochaines élections en 2012.
Sources : MAE/RFI
mardi 3 août 2010
Vie du blog
Vous pouvez dorénavant retrouverez une nouvelle rubrique dans la colonne de droite : le classement mensuel des blogs Internationaux de Wikio.
Pour le mois d'août Good Morning Afrika se classe à la 19ème place et retrouve ses alliés d'EGEA (15) et Mon Blog Defense (16)dans le Top 20. L'alliance Géostratégique se classe 7ème.
Par ailleurs quelques nouveaux blogs dans ma liste :
-Africa comments
- Africa is a country
- Africa News Blog (le blog de Reuters)
- China in Africa
- Realpolitik TV (Chauprade)
- Modern Day Pirate Tales du journaliste canadien Daniel Sekulich auteur de "Terror on the Seas: True Tales of Modern Day Pirates"
Pour le mois d'août Good Morning Afrika se classe à la 19ème place et retrouve ses alliés d'EGEA (15) et Mon Blog Defense (16)dans le Top 20. L'alliance Géostratégique se classe 7ème.
Par ailleurs quelques nouveaux blogs dans ma liste :
-Africa comments
- Africa is a country
- Africa News Blog (le blog de Reuters)
- China in Africa
- Realpolitik TV (Chauprade)
- Modern Day Pirate Tales du journaliste canadien Daniel Sekulich auteur de "Terror on the Seas: True Tales of Modern Day Pirates"
lundi 2 août 2010
Quand la « menace fantôme » devient réalité : invention et concrétisation du terrorisme islamiste en Somalie
Stéphane Mantoux (Historicoblog) qui participe régulièrement à l'Alliance Géostratégique nous propose un article particulièrement complet sur l'islamisme en Somalie.
La Somalie, depuis la chute du dictateur Siad Barre en 1991, a souvent fait les gros titres des média internationaux pour leurs thèmes de prédilection : guerre civile, luttes entre clans, crise humanitaire, Etat failli, et maintenant repaire de terroristes islamistes. De fait pourtant, l'islamisme à la sauce Al-Qaïda, n'a commencé à s'implanter durablement qu'en 2006. Cette année-là, l'Union des Tribunaux Islamiques écrase une coalition fantoche de seigneurs de guerre armés par la CIA et étend son contrôle sur le centre et le sud de la Somalie, avant d'être mise à bas en décembre de la même année par une intervention de l'armée éthiopienne, toujours soutenue par les Etats-Unis. Depuis lors, des groupes radicaux comme Al-Shabaab et Hizbul-Islam combattent le gouvernement fédéral de transition somalien dirigé depuis janvier 2009 par Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, l'ancien chef des Tribunaux Islamiques chassés du pouvoir en 2006, et représentant un courant plus « modéré » et surtout plus traditionnel de l'islam somalien. Alors qu'après les attentats du 11 septembre, les affrontements en Somalie relevaient encore des logiques propres à la guerre civile déclenchée en 1991, certains acteurs locaux et régionaux (Ethiopie et seigneurs de guerre en particulier) se sont emparés de la rhétorique terroriste pour obtenir ressources et soutiens variés 1 afin de soutenir leurs propres ambitions
La Somalie, depuis la chute du dictateur Siad Barre en 1991, a souvent fait les gros titres des média internationaux pour leurs thèmes de prédilection : guerre civile, luttes entre clans, crise humanitaire, Etat failli, et maintenant repaire de terroristes islamistes. De fait pourtant, l'islamisme à la sauce Al-Qaïda, n'a commencé à s'implanter durablement qu'en 2006. Cette année-là, l'Union des Tribunaux Islamiques écrase une coalition fantoche de seigneurs de guerre armés par la CIA et étend son contrôle sur le centre et le sud de la Somalie, avant d'être mise à bas en décembre de la même année par une intervention de l'armée éthiopienne, toujours soutenue par les Etats-Unis. Depuis lors, des groupes radicaux comme Al-Shabaab et Hizbul-Islam combattent le gouvernement fédéral de transition somalien dirigé depuis janvier 2009 par Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, l'ancien chef des Tribunaux Islamiques chassés du pouvoir en 2006, et représentant un courant plus « modéré » et surtout plus traditionnel de l'islam somalien. Alors qu'après les attentats du 11 septembre, les affrontements en Somalie relevaient encore des logiques propres à la guerre civile déclenchée en 1991, certains acteurs locaux et régionaux (Ethiopie et seigneurs de guerre en particulier) se sont emparés de la rhétorique terroriste pour obtenir ressources et soutiens variés 1 afin de soutenir leurs propres ambitions
dimanche 1 août 2010
Que visiter pendant les vacances ?
Pour ceux qui n'ont pas la chance de quitter Paris pendant les vacances allez faire un petit tour dans le 13ème arrondissement où jusqu'au 30 septembre 2010 (du mardi au samedi de 10h à 20h et le dimanche de 13h à 19h), la BnF vous propose de découvrir sur les postes audiovisuels du Haut de jardin, 50 films répartis en trois sélections :
1 ."Mémoires du continent noir" dresse un état contrasté de la situation politique et sociale complexe des pays francophones d'Afrique depuis cinquante ans. En 1960, l'ensemble des possessions coloniales françaises au sud du Sahara, à l'exception de Djibouti, accèdent à leur indépendance. En quelques mois, le Tchad, l'Oubangui'Chari (devenu la République centrafricaine), le Congo et le Gabon regroupés dans l'Afrique équatoriale française deviennent des états souverains. Les pays de de l'Afrique occidentale française : le Cameroun, le Niger, la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, la Haute'Volta (devenu le Burkina Faso), la Côte d'Ivoire, le Dahomey (devenu le Bénin), le Togo deviennent également indépendants. Le même mouvement de décolonisation gagne le Congo belge voisin et Madagascar.
2. "Africains d'aujourd'hui" dresse un portrait sensible de ces pays à travers leurs habitants. Qu'ils soient tisserands ou cinéastes, riches ou modestes, célèbres ou anonymes, tous témoignent, malgré l'adversité, de l'extraordinaire dynamisme des sociétés africaines contemporaines. En 1960, l'ensemble des colonies françaises au sud du Sahara, accèdent à leur indépendance.
3. "Le cinéma des africains" rassemble des films de fiction réalisés par des Africains. Depuis leurs tout premiers pas au lendemain des indépendances, les cinéastes se sont emparés avec force du thème de la mémoire du "temps colonial", de l'identité et de la tradition malmenée par les mutations de leurs sociétés.
Lieu : Bibliothèque nationale de France - site François Mitterrand, salle B, C, D, J ou G , quai François Mauriac, Paris 13è - - entrée libre à partir de 17h
Programmes ICI
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