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mercredi 21 novembre 2012

Conférence : Développement économique de l'Afrique : la solution par les classes moyennes ?


L'IFRI organise le 27 novembre (9h-12h), une conférence sur les classes moyennes en Afrique, sujet d'actualité d'autant que, selon la BAD, un tiers de la population africaine appartiendrait à cette classe moyenne (lire cet article ICI). 



Ci-dessous la présentation de la conférence ainsi que la liste des intervenants. 

"En Afrique, près de 300 millions de personnes sont sorties de la survie et appartiennent maintenant aux "classes moyennes". Elles sont souvent mises en valeur pour montrer le dynamisme économique de l'Afrique, mais que sait-on réellement d'elles ?
La conférence reviendra sur les difficultés de définition des "classes moyennes" puis proposera une analyse critique en se penchant sur leur rapport avec la démocratie, leur esprit d'entreprise et la pérennité de leur développement. Les interventions seront suivies d'un débat avec le public."

Intervenants
Les classes moyennes en Afrique: l’illusion d’une implication politique prodémocratie
Dominique Darbon, professeur de science politique, LAM-IEP de Bordeaux
L’émergence d’un tissu de PME locales, enjeu de la croissance des classes moyennes ?
Jean-Sébastien Bergasse, chargé d'affaires, Proparco
Une culture "de classes moyennes" en Afrique ?
Jean-Christophe Servant
, journaliste, GéoLe Monde diplomatique
Présidence
Hélène Quénot-Suarez, chercheur,
Programme Afrique subsaharienne, Ifri

Les intervenants s'exprimeront en français.
Inscription ICI

Sur les classes moyennes en Afrique, on lira également ce site du photographe Joan Bardeletti : ICI


lundi 12 novembre 2012

Obama et l'Afrique : "Yes, we hope...again"

Si en 2008, les gouvernants et une majorité de la population subsaharienne exprimaient leur joie, de voir un Afro-Américain devenir président de la première puissance mondiale, l’émotion a laissé place à plus de rationalité lors de la réélection du président Obama. Le symbole est, certes, toujours aussi grand mais les espoirs suscités par la première élection ont été balayés. Le discours au Ghana avait suscité beaucoup d’attentes mais ce discours n’était-il que pure rhétorique non suivi de faits ?


La politique américaine à l’égard du continent a subi peu de changements contrairement à ce qui était attendu. La priorité du président a été la réponse à la crise économique et financière qui touchait son pays. La politique étrangère américaine s’est orientée prioritairement vers le Proche et le Moyen-Orient, en témoigne le peu de visites présidentielles sur le continent africain ces quatre dernières années. Sa seule visite, au Ghana en 2009, n’a été suivie que par celle de sa femme, Michelle, en 2011 (Afrique du Sud, Nigeria, Gabon et Botswana)[1]. Une tournée africaine est donc plus qu’attendue pour ce second mandat.

L’administration américaine a tenté de dynamiser sa politique en publiant en juin 2012 une “New Strategy on Africa ». Cette stratégie se base sur quatre « objectifs » : (1) renforcer les institutions démocratiques; (2) encourager la croissance économique, le marché et les investissements; (3) donner la priorité à la paix et la sécurité; and (4) promouvoir le développement. Bien reçu sur le continent, cette stratégie laisse pourtant un gout d’inachevé aux analystes qui n’ont pu distinguer ce qui relevait de l’ancien et du nouveau. Cette nouvelle stratégie ne fait que recycler et renommer l’existant, rien de novateur en somme.

Le premier mandat fut marqué par les questions sécuritaires en Côte-d'Ivoire, Somalie, Soudan et Soudan du Sud. En ce début de second mandat, le président réélu devra également se consacrer à ces questions. Les défis à relever sont grands. Le Sahel, de la Mauritanie à la Somalie, est secoué par les conséquences de la crise libyenne et l’émergence de l’intégrisme religieux armé. Les Etats-Unis auraient d’ailleurs développé un réseau secret d'une douzaine de bases aériennes sur le continent dans le cadre de la lutte antiterroriste. La coopération sécuritaire devrait se poursuivre par un soutien logistique et les formations de troupes continentales et régionales, à l’image de l’exemple somalien ces dernières années. L’attention de l’administration américaine devrait également se porter sur les transitions politiques notamment au Zimbabwe et au Kenya. Il s’agira d’éviter de répéter les violences qui marquèrent les dernières élections.

Du fait de la crise et de la tradition des démocrates (plus protectionniste et multilatérale), on peut s’attendre à une relative continuité de la politique des Etats-Unis. Les trois orientations majeures resteront donc : 1) La lutte contre le terrorisme ; 2) la sécurité énergétique ; 3) le développement du marché et 4) la démocratie. La guerre contre le terrorisme restera donc une préoccupation majeure mais ce dernier mandat est aussi l’occasion pour Obama de s’attarder sur les questions économiques qu’il avait soulevé lors de son discours au Ghana. Une opportunité pour le président de travailler avec le continent. 40% du commerce mondial transitant par les eaux africaines, il s’agira également de renforcer la coopération en matière de sécurité maritime.


Les Etats-Unis continueront de s’appuyer sur des Etats-pivots ou des puissances régionales (Afrique du sud, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Sénégal) en maintenant leur présence militaire (base de Djibouti, programmes antiterroristes, etc). Sauf si un drame humanitaire était largement relayé par les médias, l’administration d’Obama ne devrait pas s’engager plus qu’elle ne le fait actuellement dans les dossiers du Nord Kivu, Soudan, du Sud, Darfour, ou Somalie. Par ailleurs, selon l’ambassadeur William M. Bellamy : « Une diplomatie plus vigoureuse et mieux dotée en ressources sera essentielle pour assurer une ri­poste efficace des États-Unis aux défis sécuritaires de l’Afrique.(..) Sans une amélioration de la planification et de l’exécution inter-organisations, sans un leader­ship plus ferme du département d’État et sans une supervision plus énergique et plus efficace de la Mai­son-Blanche, l’impact d’un engagement renforcé des États-Unis dans le domaine de la sécurité africaine restera vraisemblablement limité»[2].

L’Afrique est donc restée, lors de ce premier mandat, une question marginale eu égard aux autres défis que la puissance américaine devait relever. Le président Obama a paru ignorer un continent dont il est pourtant originaire, et qu’il a fait rêver avec son « Yes, we can ». Pourquoi une telle prudence dans sa politique africaine ? Une priorité donnée aux questions internes ? Une hiérarchisation des priorités étrangères au désavantage du continent ? Une crainte de prêter le flanc aux critiques de ceux qui ne le considèrent pas comme Américain ? La réponse se situe surement à la croisée de toutes ces hypothèses. Pourtant, le continent africain concentre l’ensemble des défis que doit relever notre monde contemporain, de la croissance durable et équitable à la garantie d’une sécurité globale. Et cela, le président américain en semble bien conscient lui qui, en juin 2012, annonçait : « au moment où nous regardons vers l'avenir, il apparaît clairement que l'Afrique est plus importante que jamais pour la sécurité et la prospérité de la communauté internationale et pour les Etats-Unis en particulier ». Sur le continent, les attentes restent élevées bien que plus pragmatiques. L’espoir est de voir le président Obama créer, dans les quatre prochaines années, un héritage qui marquera la mémoire des générations à venir.


[1] Hillary Clinton a effectué une tournée dans sept pays d'Afrique subsaharienne en août 2012.

[2] William M. BELLAMY. L’engagement des États-Unis en matière de sécurité en Afrique. Bulletin de la sécurité africaine. Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique. N°1. Juin 2009

jeudi 31 mai 2012

Conflictualités et politiques de sécurité et de défense en Afrique

Les actes du colloque du 22 juin 2011(ICI) viennent de paraitre sous la direction de Pierre Pascallon et Pascal Chaigneau.

Le lancement officiel de l'ouvrage aura lieu le 4 juin 2012 à 18 heures à l'Espace l'Harmattan (21 bus rue des Ecoles à Paris). L'entrée est gratuite, inscription souhaitée avant le 30 mai 2012 àpierre.pascallon0054@orange.fr
 
Résumé
"Il était tout à fait indispensable de s’attacher à dresser un constat global actuel et précis
de la conflictualité en Afrique. Et, corrélativement à cet effort, il était non moins essentiel de
scruter au plus près l’évolution des politiques de sécurité et de défense sur ce continent depuis
les indépendances.
C’est  ce  à  quoi  s’attache  le  colloque  organisé  le  20  juin  2011  à  la  Faculté  de  Droit  de
l’Université Pierre Descartes avec le concours des meilleures spécialistes de ces questions.
Cet ouvrage – qui reprend les actes de cette journée – sera par suite une pierre de référence
obligée pour toutes celles et tous ceux qui s’intéressent à ce continent Africain trop souvent
meurtri, si proche et si cher à nos cœurs."


Ont contribué à cet ouvrage :
Dominique  BANGOURA,  Pascal  CHAIGNEAU,  Romain  ESMENJAUD,  Dr  Amandine
GNANGUÊNON, Dr Damien HELLY, Jean-Jacques KONADJE, Dr Wutibaal KUMABA
MBUTA,  Sonia  LE  GOURIELLEC,  Philippe  LEYMARIE,  Fouad  NOHRA,  Pierre
PASCALLON,  Jean-Jacques  PATRY,  Pascal  LE  PAUTREMAT,  Michel  RAIMBAUD,
Raphaël ROSSIGNOL, le Général (2S) Dominique TRINQUAND

TABLE DES MATIERES

AVANT-PROPOS 
Par Pierre PASCALLON

INTRODUCTION GENERALE 
Par Pascal CHAIGNEAU

Ire PARTIE : L’ÉVOLUTION DES CONFLICTUALITÉS EN AFRIQUE DEPUIS  LES INDÉPENDANCES

Présentation générale des conflits en Afrique : 

Entre guerres et politique, (re)penser le désordre en Afrique,
Par Amandine GNANGUÊNON

Des modes d’accès au pouvoir conflictuel 
Par Dominique BANGOURA

L’arc de crise ouest-Africain, la Côte d’Ivoire et l’Union Du fleuve MANO
Par Jean-Jacques KONADJE

La sécurité et la stabilité du Sahara au défi des mouvements extrémistes : le cas de l’AQMI
Par Fouad NOHRA

La Corne de l’Afrique, une déstabilisation généralisée ? 
Par Sonia LE GOURIELLEC

La conflictualité dans les pays des grands lacs : le cas  de la République démocratique du Congo
Par le Dr Wutibaal KUMABA MBUTA

IIème PARTIE : L’ÉVOLUTION DES POLITIQUES DE SÉCURITÉ ET DE  DÉFENSE EN AFRIQUE DEPUIS LES  INDÉPENDANCES

L’évolution des politiques africaines de paix et  de  sécurité
Par Michel RAIMBAUD

Les opérations de maintien de la paix : ............ quelle évolution ?
Par Le Général (2S) Dominique TRINQUAND

L’africanisation des opérations de paix :  dynamiques  politiques et fondements conceptuels
Par Romain ESMENJAUD

Le repositionnement stratégique de la France  en Afrique
Par Jean-Jacques PATRY

L’évolution de RECAMP 
Par Pascal LE PAUTREMAT

L’union européenne, régulateur de la sécurité  en Afrique
Par le Docteur Damien HELLY

Les Etats-Unis, nouveau gendarme du continent  africain ?
Par Philippe LEYMARIE

La politique chinoise de sécurité en Afrique : une perspective générale
Par Raphaël ROSSIGNOL

GLOSSAIRE 
Quelques définitions du droit international
Par Pascal LE PAUTREMAT

BIBLIOGRAPHIE 

lundi 21 mai 2012

L'Afrique en blogs

Nouvelle sélection de blogs sur le continent :



- Géopolitique de la Corne de l'Afrique ICI de Said Ismael

- Afrique défense : ICI  par un historien Jean François Auran


 - Cahiers nomades : ICI 



- Les Echos du Bénin : ICI

- Abidjan sur le pouce : ICI

- Concerne about Africa : ICI

- Amadou Amath Blog sur le Sénégal ICI

Communiquez nous le nom de votre blog !

dimanche 22 avril 2012

Afrique : Dépenses militaires stables


Le SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) vient de sortir son rapport annuel sur les dépenses militaires.



Si celles ci ont beaucoup augmenté en Afrique (8,6%) cette augmentation est surtout due aux dépenses algériennes (+44%) qui gonflent les chiffres. L’Algérie a craint un débordement du conflit en Libye sur son territoire (ICI). Les dépenses nigérianes ont aussi augmenté ces dernières années. Les deux pays profitent des revenus du pétrole pour acquérir les capacités nécessaires pour combattre des organisations combattantes présentes sur le sol notamment dans le Delta du Niger et dans le Nord du pays (Boko Haram) pour le Nigeria (ICI). Le rapport note qu'il est difficile d'obtenir une vision globale réaliste en l'absence de données soudanaises, érythréennes et Libyennes, des pays où les budgets de défense sont pourtant très importants.

On lira avec attention la figure suivante sur les forces armées libyennes en 2011 (cliquez sur l'image pour agrandir) :



Le rapport du SIPRI est accessible ici :

jeudi 29 mars 2012

Nouveaux blogs

Nous vous proposons une nouvelles fois une liste de nouveaux blogs :

- L'Afrique en face de Vincent Hugueux, l'auteur de "Les Sorciers Blancs, Enquête sur les faux amis français de l'Afrique", et "L'Afrique en face: dix clichés à l'épreuve des faits".



- Le blog d’Israël Yoroba Guebo, un ivoirien, dont le dernier billet décrivant un touriste est criant de vérité !

-Sénégal Médias qui indique être le premier blog des TIC au Sénégal

- Puisque qu'on parle beaucoup de Kony en ce moment, suivez Rosebell's Blog écrit par une journaliste ougandaise

 - Et un site, de recherches en relations internationales : Noria

Nous remercions Philippe Chapleau qui, sur son incontournable blog Lignes de défense, diffuse l'annonce pour la conférence organisée le 5 avril par l'ANAJ-IHEDN et l'Institut Choiseul sur la Corne de l'Afrique. Vous pouvez encore vous inscrire ICI

mardi 13 mars 2012

Cartes des conflits en Afrique

Les conflits en Afrique (en 2011) selon l'HIIK (du conflit non violent, en passant par la crise, la crise grave et la guerre) :



Les pays confrontés à des mouvements indépendantistes (source Jeune Afrique 2011) :




Les conflits en Afrique en 2006 :




Les conflits en Afrique dans les années 1990 :

mardi 28 février 2012

Nouveaux blogs

Signalons l'existence de quatre blogs dans la sphère africaine :

- le blog de l’Observatoire Politique et Stratégique de l’Afrique (OPSA)dirigé par le Professeur Dominique Bangoura ICI


- The African Peacebuilding Agenda de l'International Crisis Group (ICG) ICI




- Le blog de Xavier Auregan, un doctorant travaillant sur la Chine en Côte d'Ivoire mais très bon connaisseur de l'Afrique de l'Ouest.
"La Chine en Afrique de l'Ouest - Chinafrique 中国非洲" : ICI 

- Sur la piraterie enSomalie : "The pirates of Puntland" de Jay Bahadur ICI



Bonne lecture !

vendredi 9 décembre 2011

L'Afrique dans le "Top 10" de Politique étrangère

La revue Politique étrangère (IFRI) vient de sortir son "top 10" des articles les plus téléchargés sur le portail CAIRN. On lira notamment avec attention :



1) “Afrique: l’intégration régionale face à la mondialisation” par Abdou Diouf

2) “La stratégie africaine de la Chine” par Valérie Niquet

3) “Les enjeux de l’aide publique au développement” par Pierre Jacquet

dimanche 27 novembre 2011

Lettre n°1 du comité Afrique de l'ANAJ

Le Comité "Afrique" de l'ANAJ-IHEDN est heureux de vous annoncer la sortie du premier numéro de sa lettre d'information.


L’Afrique, longtemps considérée comme un continent en marge, est aujourd’hui animée par des dynamiques qui en font un espace plus que jamais intégré aux grandes questions stratégiques internationales.
Avec une croissance exceptionnelle depuis plusieurs années, certains parlent d’une « embellie historique », d’autres affirment que « les perspectives sont plus favorables que jamais ». Conscients des multiples enjeux liés au développement et à la stabilité de ce continent aux portes de l’Europe nous vous proposons d’engager une réflexion sur l’ensemble de ces questions.

« Jambo » ou « Bonjour » en Swahili, la lettre du Comité Afrique de l’ANAJ-IHEDN, se donne pour objectif de partager et promouvoir l’expertise des auditeurs jeunes, de donner la parole à ceux qui font l’Afrique, de revenir sur les moments forts de la vie du comité.

Rédigée par des étudiants, chercheurs ou jeunes professionnels membres du Comité Afrique de l’ANAJ-IHEDN, la lettre souhaite montrer à ses lecteurs que le continent africain est un acteur à part entière des enjeux géopolitiques mondiaux. Nos rédacteurs ont une expérience du continent, y ont vécu ou travaillé.

Il s’agit pour eux de faire partager leur intérêt commun pour un continent trop souvent marginalisé dans les médias et la pensée européenne.
Téléchargez la lettre ICI

mardi 22 novembre 2011

Les engagements stratégiques français : nouveaux regards

L'Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire (IRSEM) organise le 24 novembre une journée d’étude sur l'actualisation du Livre blanc. Les doctorants du séminaire "Jeunes chercheurs" de l'Institut seront invités à proposer des "Éléments de réflexion pour l’actualisation du livre blanc sur la défense et de la sécurité nationale"

Synopsis : "Depuis 2008, la multiplication des tensions régionales et des crises économiques ont amené de nombreux changements dans le contexte géostratégique. L’arc de crise défini par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008, qui va de l’Atlantique à l’océan Indien a été confirmé, notamment avec le maintien des zones de crises et surtout avec les révoltes dans le monde arabe. Ces derniers évènements ont néanmoins laissé entrevoir de nouveaux enjeux, de nouveaux défis à traiter, pour notre stratégie, pour nos forces armées.

mercredi 16 novembre 2011

Quelles perspectives pour les opérations de maintien de la paix de l'ONU ?

Le Comité "Afrique" de l'ANAJ-IHEDN a le plaisir de vous inviter à sa conférence sur le thème :
QUELLES PERSPECTIVES POUR LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L'ONU ?

Autour d’Alain LE ROY,
Ancien Secrétaire général adjoint de l'ONU
chargé des opérations de maintien de la paix

Mardi 29 novembre 2011
19h15 à 21h00

École militaire
Amphithéâtre Desvallières


L’Organisation des Nations Unies reste toujours très présente sur le continent africain et partage aujourd’hui ses missions de paix et de sécurité avec de nouveaux acteurs (Union Africaine, Union Européenne…). Engagée dans des missions souvent longues, cet interventionnisme règle-t-il les problèmes ? Ne sont-elles pas des missions sans fin ?

Alain Leroy reviendra sur son expérience à l’ONU et nous apportera ses éclairages sur les missions qui l’ont mobilisées ces trois dernières années (côte d’Ivoire, Soudan).

INSCRIPTION OBLIGATOIRE AVANT LE 26 novembre

Inscription obligatoire avant le 26 novembre à l'adresse : http://tinyurl.com/anaj-

Informations : afrique@anaj-ihedn.org

dimanche 11 septembre 2011

Un comité Afrique à l'ANAJ-IHEDN

L'ANAJ-IHEDN vient de créer un comité Afrique !

La réunion de lancement de ce nouveau comité aura lieu le 29 septembre à 18H30 (salle de comité 1 à l'Ecole militaire) pour échanger sur les initiatives à porter au sein de ce comité. Si vous souhaitez rejoindre cette nouvelle aventure ou si vous connaissez des personnes intéressées mais non membre de l'association, un système de parrainage est possible pour rejoindre l'ANAJ, donc n'attendez plus !

POURQUOI LE COMITE AFRIQUE ?

L’Afrique, longtemps considérée comme un continent en marge, est aujourd’hui animée par des dynamiques qui en font un espace plus que jamais intégré aux grandes questions stratégiques internationales.

Avec une croissance exceptionnelle depuis plusieurs années, certains parlent d’une « embellie historique », d’autres affirment que « les perspectives sont plus favorables que jamais ». Attirés par les perspectives économiques les puissances mondiales convoitent son potentiel encore largement inexploité, ses terres, ses richesses naturelles… L’Afrique est aussi devenue un terrain d’affrontement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.


REJOIGNEZ CE COMITE DES LA RENTREE

Conscients des multiples enjeux liés au développement et à la stabilité de ce continent aux portes de l’Europe le comité vous propose d’engager une réflexion sur l’ensemble de ces questions au sein du comité Afrique.

Le 29 septembre le comité discutera d’un projet de conférences à la rentrée sur le terrorisme en Afrique et de l’organisation des conférences/débats avec des personnalités qui font l’Afrique d’aujourd’hui et de demain. Pour participer à cette réunion, inscription obligatoire (jusqu'au 26 septembre pour l'accès au site de l'Ecole militaire) à : afrique@anaj-ihedn.org

samedi 27 août 2011

La politique africaine de la Libye (2/2)

II.Des actions d’une grande diversité sans réelle cohérence


Marginalisé dans le monde arabe, M. Kadhafi s’est tourné vers l’Afrique, se déclarant africain avant tout. C'est sa façon de jouer un rôle à l’échelle du continent et de tenter d'exister sur la scène internationale. Cette stratégie s’est déployée de manière chaotique, mais la pénétration de l’Islam en Afrique est aujourd’hui incontestable.


a) L’échec de l’action militaire directe

L’intégration par la conquête militaire a été sans aucun doute le premier objectif de Kadhafi. En témoigne la conquête et l’occupation temporaire du Tchad au début des années 1980 qui a tourné au fiasco militaire pour les forces armées libyennes. Cette incursion a obéi à une analyse stratégique, Kadhafi voulait se protéger d’éventuelles incursions soudanaises en agrandissant son territoire au Sud dans la bande d’Aozou (ICI). Cet échec n’a pas fait renoncer le Président libyen à sa volonté de domination militaire, pas plus que le raid punitif américain qui a tué son fils et détruit sa résidence, mais il l’a fait plus prudemment : il est arrivé accompagné de plus de 3 000 soldats en 1997 au Tchad où il n’est pas resté plus d’une semaine, il a installé en 1997 et 1998, des bases militaires en Centrafrique et à Gbadolite au Nord de la République Démocratique du Congo pour soutenir la rébellion, positions qu’il a abandonnées après une nouvelle défaite militaire cuisante près de Gbadolite. La Libye n’avait pas vraiment les moyens de ses ambitions et à perdu, avec la chute de l’URSS, le principal soutien de ses actions en Afrique.
Elle a tenté de repositionner sa politique étrangère en utilisant la médiation plutôt que l’intervention militaire pour poursuivre sa politique d’influence sur le continent. Ainsi on peut penser que la Libye est passé d’une stratégie de puissance , à une stratégie d’influence assimilée au Soft Power.

b) Un leadership politique qui peine à s’imposer

La politique internationale du Guide résulte d’une ambition personnelle et d’une volonté de domination sur l’Afrique. Le régime cherche, notamment dans le cadre de l’Union Africaine, à fédérer les États africains. D’ailleurs c’est en partie sous l’impulsion de la Libye que l’Organisation de l’Unité Africaine (1963), en perte de vitesse, a été remplacée en 2002 par l’Union Africaine. Aujourd’hui son projet d’Etats-Unis d’Afrique est soutenu par certains obligés de la Libye , mais refusé par de nombreux pays, menés par l’Afrique du Sud et le Nigeria.
Après avoir refusé en 2004 la présidence de l’Union Africaine « parce qu’il pensait qu’il devait aider l’Afrique à réaliser son unité continentale indépendamment de toute position officielle », le « Frère Guide de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, Roi des rois africains » (tel qu’il a demandé à être appelé après son élection à Benghazi par les chefs traditionnels du continent les 28 et 29 août 2008) a accepté la présidence en 2009 et s’est réinvesti dans la gestion des conflits. Il a notamment défendu une position différente de celle du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, en prônant la non-application de sanctions contre la junte putschiste du général Mohamed Ould Abdel Aziz.
Malgré tout, les deux vecteurs de l’interventionnisme sont plutôt d’ordre économique et idéologique.

c) Les pétrodollars : soutien au prosélytisme religieux

Le discours sur le panarabisme étant moins porteur Kadhafi a réactivé la composante religieuse de sa rhétorique. Il paraît vouloir étendre son influence sur les États les plus fragiles pour ensuite les dominer de manière plus progressive et lente. Ainsi l’influence libyenne se développe vers trois ensembles géographiques : d’abord vers les pays du Sud. 
Naturellement le Tchad, pays proche, puis la République Démocratique du Congo, via la Centrafrique et même des ramifications en Afrique du Sud. La Libye aimerait un plus grand rapprochement avec le Niger et le Tchad car elle y a une volonté de regroupement hégémonique, qu’elle a tenté d’accomplir par des moyens militaires, mais qui désormais passe par les moyens économiques. Elle finance aussi des projets au Cameroun, au Gabon et au Nigeria. Ensuite vers l’Afrique de l’Ouest : la Sierra Leone et le Liberia , via le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Afin de favoriser l’expansion musulmane elle essaie de créer une emprise islamique dans cet axe. La Mauritanie et le Sénégal restent assez méfiants face aux velléités d’expansion libyennes. Enfin, vers l’Afrique de l'Est (notamment en Somalie) malgré une concurrence avec l’Égypte et des réticences de certains pays comme le Soudan.
Il convient de rappeler que la situation économique libyenne est liée naturellement aux ressources, mais aussi aux choix politique du régime. Le pétrole est à la fois la richesse et l’arme de la Libye. La production se situe entre 1,3 à 1,7 million de barils/jour (11ème rang mondial) qu'elle ambitionne de porter à 3 millions b/j à l'horizon 2010. Les réserves estimées à environ 43 milliards de barils. Ce pétrole représente 95% des exportations et un tiers du PNB. Outre l’achat d’armes, la manne pétrolière autorise de grands travaux lancés au nom de la diversification de l’économie. Le pays possède des réserves de gaz de 1.500 milliards de m3 pour une production de 2.600 millions de pieds cubes par jour.
Le pays n’a que des échanges économiques limités en termes de volume et de finances avec l’Afrique. Ce mobile ne joue donc qu’un rôle secondaire, voir mineur, dans la politique d’influence libyenne. En outre, le développement économique du pays est freiné par l’étroitesse économique et le manque de main d’œuvre. L’appel à l’immigration est donc indispensable. On compterait près de 50% de main d’œuvre étrangère venant d’Afrique, du Maghreb et d’Asie. Cet afflux de main d’œuvre est un moyen de pression considérable sur les pays d’origine économiquement dépendants des devises de leurs immigrés et menaces de déstabilisation politique en cas de retour massif de ces populations. La Libye oscille entre répression et tolérance à l’égard de cette population. En effet, un rapport de l’ONG Human Rights Watch du 12 septembre 2006 intitulé « Endiguer la marée : exactions à l’encontre des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés » dénonce les traitements infligés aux ressortissants subsahariens par les autorités libyennes. Pour justifier la répression les Libyens reprochent aux étrangers d’être responsables de la progression de la criminalité et de la propagation de certaines maladies (notamment le Sida).
Kadhafi utilise donc ses moyens financiers pour aider à l’islamisation du continent notamment par le canal d’une organisation la Daawa Islamiyya (la Pastorale islamique) qui fait du prosélytisme religieux en distribuant des denrées alimentaires, des médicaments….dans les pays pauvres du Sahel mais aussi en construisant dans chaque capitale des mosquées et des instituts de formation d’imams locaux. Les méthodes sont d’une grande diversité : des dons ou prêts financiers aux régimes amis qui deviennent des obligés du Guide aux ONG soutenues par la Libye qui disposent de fonds très substantiels pour attribuer des aides réservées aux musulmans africains.


Kadhafi n’avait pas de politique panafricaine car il n’avait pas de stratégie pour le continent. Ses objectifs étaientassez flous et difficiles à cerner. Il n’avait pas renoncé à jouer un rôle primordial en Afrique, mais a dû abandonner son soutien officiel au terrorisme. Seul constante : son désir de vouloir nuire aux intérêts occidentaux.

mardi 23 août 2011

La politique africaine de la Libye (1/2)

Alors que le « roi des rois traditionnels d’Afrique » vacille et que certains analystes y voient un échec de l'Union africaine, nous nous proposons de republier un billet datant de mai 2010 sur la politique africaine du président Libyen. Espérant qu'il permettra de mieux comprendre l'impact de la chute du Guide sur le continent africain. Ce premier billet revient sur l'idéologie qui anime la politique étrangère de Kadhafi.


La Libye est le quatrième plus grand Etat d’Afrique en superficie (1 757 000 km²) mais 14 fois moins peuplée que l’Egypte, riche d’un pétrole (40% des réserves africaines, 2ème exportateur du continent) qui lui permet toujours de peser politiquement. Elle bénéficie d’une situation privilégiée sur la façade méditerranéenne mais ne néglige pas le poids de sa partie continentale. En effet, le désert s’étend sur la quasi-totalité du territoire et la circulation de nomades dans cet espace n’est pas sans répercussion sur les intentions géopolitiques du pays. Carrefour entre le Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, auxquels on ajoute parfois la Mauritanie et le Soudan) et le Moyen Orient, la Libye est faite d’une profonde dualité culturelle : arabité et africanité. Dans un ouvrage publié en 1986 M. Kadhafi déclarait : « Les pays africains et les pays arabes connaissent une situation analogue, sinon identique, d’autant que plus de la moitié des peuples arabes vit en Afrique ?» Ainsi l’idéal de l’unité africaine se trouvait dès l’origine en filigrane de la politique africaine de la Libye. 



Ce billet propose de répondre à une interrogation principale : le colonel Kadhafi a-t-il une politique panafricaine ? Il convient pour y répondre de comprendre comment se manifeste la politique d’influence de la Libye en Afrique, vers quels pays est-elle dirigée, quels sont les vecteurs de cette influence ? Nous nous proposons d’analyser la portée idéologique de cette politique puis les vecteurs de l’influence libyenne sur le continent noir.


I.Une politique éminemment idéologique

a)Une vision unioniste et tribale


La politique d’influence libyenne est conçue et dirigée par le Colonel Kadhafi. La République arabe libyenne a pour principes fondamentaux : la liberté, l’union, la justice sociale et fait référence à l’Islam et à l’arabisme. L’idéologie kadhafiste se fonde aussi sur une volonté unioniste contre ce qu’il considère comme l’ennemi sioniste et contre l’Occident accusé d’avoir divisé le monde arabe. En 1974 il déclare : « la lutte contre Israël est éternelle » et en 1978 : « Nous sommes des unionistes depuis 1959, date de la constitution du mouvement des officiers unionistes libres. L’unité arabe est un destin, un objectif et en même temps une nécessité impérieuse. Nous avons peiné pour l’unité arabe et nous avons payé le prix depuis que nous étions étudiants en 1961, lorsque nous vivions sous les menaces de la persécution. L’unité est notre manière d’entrer en politique et elle en est la justification ». Dans les années 1969-1975 la Libye soutient de nombreux mouvements de libération dans le monde et tout particulièrement dans son voisinage africain : le Frolinat au Tchad, les Erythréens, les colonies portugaises, l’ANC en Afrique du Sud. Cet activisme pousse plusieurs pays d’Afrique à rompre leurs liens avec Israël. L’unionisme est une composante fondamentale de la politique de Kadhafi et un axe essentiel de son action politique.
En 1977, M. Kadhafi annonce la Jamahiriya (assemblée triviale) et publie le Livre Vert qui se veut une « troisième théorie universelle », différente du capitalisme et du marxisme, se fondant sur la société tribale bédouine, l’arabisme selon sa version nassérienne et la religion musulmane. H. Bleuchot considère que la tribu a joué un rôle fondamentale dans l’élaboration du Livre Vert : « la conception de Kadhafi (..) est celle-ci : le lien sociale véritable et naturel est celui du sang. L’individu est lié aux autres d’abord et avant tout à sa famille. La tribu est à son tour une famille élargie et la nation un groupe de tribus. Voilà la société naturelle. On a reconnu la société bédouine traditionnelle » .
Kadhafi s’est voulu l’héritier de Nasser et a voulu porter l’arabisme après la disparition de celui-ci en 1970. En effet, dans les années 1960 et 1970 on observe un grand rayonnement de la pensée nassérienne. Pourtant le moteur de la vision unioniste de Kadhafi diffère de celui de Nasser pour qui le projet d’unité était beaucoup moins utopique et correspondait davantage à des motifs stratégiques d’incarnation du leadership arabe . Djaziri paraphrase Sivan en considérant que le projet unitaire kadhafien comme un mythe politique arabe comme l’est l’islamisme . Les tentatives d’union qu’il proposera avec la Tunisie, le Maroc, l’Egypte et d’autres pays ne sont pourtant pas des succès (Soudan-Egypte en 69 , Egypte-Syrie en 71, Egypte en 72, Tunisie en 1974, Syrie en 1980, Tchad en 1981, Maroc en 1984, Soudan en 90). Citons également une tentative d’union régionale : la MENA (Middle East and North Africa). Elle obéit sur le plan régional à une logique d’emboitement de centres (capables d’exercer une influence politique, économique, démographique ou religieuse au niveau régional comme l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Iran, la Turquie et Israël) et de périphéries (inégalement intégrées au système mondial dont fait partie la Libye). En effet, les économies de la MENA restent dans l’ensemble marginalisées, périphériques et peu compétitives. Ainsi, le PIB de la Ligue arabe avec 870 milliards de dollars en 2005 est inférieur à celui de l’Espagne . Aucune puissance régionale ne parvient à fédérer la région. Plusieurs logiques partagent ces pays : l’unité arabe avec la création en 1945 de la Ligue arabe encore fragile ; l’OPAEP (Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole) qui s’est effondrée dans les années 1980 ; l’Union du Maghreb arabe créée en 1989 mais paralysée par les tensions régionales (Sahara Occidentale) ; le Gafta ou Great Arab Free Trade Area qui réunit 17 membres de la Ligue arabe sur 22 et entré en vigueur en 2005 mais qui pâtit de la faiblesse des échanges dans la zone ; l’Organisation de la Conférence islamique elle aussi ralentit par les rivalités interétatiques.

Actuellement le mouvement panarabe est fortement battu en brèche par la montée récente de l’islamisme. L’arabisme, l’idéologie officielle des pouvoirs en place, a perdu de son potentiel révolutionnaire.

Vidéo : Mouammar Kadhafi à propos de l'influence de Nasser et du conflit au Proche-Orient



b)La promotion d’un islam réformiste


Kadhafi est partisan d’un islam réformiste et surveille la menace représentée par les mouvements islamistes notamment celui des Frères musulmans. La Libye fait néanmoins partie de l’Organisation de la conférence islamique. Ses thèses socialistes trouvent, selon lui, leurs fondements dans le Coran. Cet islam socialiste est théorisé dans le livre vert. Ces oppositions tendent à isoler la Libye des Etats défenseurs d’un islam orthodoxe notamment l’Arabie Saoudite, qui est allée jusqu'à financer les projets américains de déstabilisation du régime. Le guide joue des affrontements entre chiites et sunnites en critiquant le régime saoudien qui « vise les chiites et complote contre le Hezbollah, la fierté de l’islam, des Arabes et de la résistance contre Israël ». Le 31 mars 2007 le Guide a même appelé dans un discours prononcé au Niger en présence des chefs de tribus Touareg, à l’établissement d’un second Etat fatimide chiite en Afrique du Nord, sur le modèle de l’Empire fatimide (10ème- 13ème siècle) qui regroupait l’Afrique du Nord, l’Egypte et une partie du Croissant fertile. Cependant les Saoudiens se sont réconcilier au Sommet de Doha (1er avril 2009) avec les Libyens mais une lutte d’influence se ressent toujours entre la Libye, l’Arabie Saoudite et même l’Iran.

c)Une constante : l’hostilité à l’égard de l’Occident


Le « Guide » libyen n'hésite pas à user et abuser d'une rhétorique populiste anti-blanc ou anti-occidentale et se faire passer ainsi pour le champion de la lutte contre le néocolonialisme. En cela, il trouve des opportunités lorsqu'un pays africain a des différents avec son ancienne métropole (Côte d'Ivoire ou Zimbabwe par exemple).
Son interventionnisme sur les différentes scènes internationales a toujours traduit une volonté de réduire l’influence occidentale et de faire progresser ses objectifs unitaires. Les positions propalestinnienne du leader libyen l’ont très vite opposé aux Etats-Unis et à Israël. A la suite d’un processus de reconnaissance et de recherche d’acceptabilité internationale, l’ONU et l’Union européenne ont levé leurs sanctions en septembre 2003, et le 15 mai 2006 les Etats-Unis ont retiré la Libye de leur liste des états terroristes. Mais il faut attendre juillet 2007 et la résolution de l’affaire des infirmières bulgares et fin 2008 l’indemnisation des victimes des attentats aériens pour que le Guide trouve un semblant de respectabilité.

A lire :
- Kadhafi l'Africain par Moussa Diop pour RFI
- "Les amis africains de Kadhafi" par Jeffrey Gettleman (Courrier International)
- "L’Afrique et Kadhafi : enjeux économiques et financiers" Les Afriques

jeudi 16 juin 2011

Colloque « L’évolution des conflictualités et des politiques de sécurité et de défense en Afrique »

Le Club participation et progrès et le Centre Maurice Hauriou de l'Université Paris Descartes, organisent un colloque sur le thème : "L'évolution des conflictualités et des politiques de sécurité et de défense en Afrique". Il se déroulera le lundi 20 juin 2011, dans la salle des Actes de la Faculté de Droit de l’Université Paris-Descartes (10, avenue Pierre Larousse, 92240 Malakoff).
Vous voudrez bien trouver ci-joint le programme du colloque qui détaille les créneaux des différentes interventions.
Pour toute information complémentaire, vous pouvez nous contacter à l’adresse mail suivante : participation.progres@gmail.com ou consulter Facebook
Pour s'inscrire : http://www.doodle.com/2z5hgfdxznwe567x. Il reste encore quelques places...
Pourquoi venir ?
  • La sécurité et la défense seront à l'honneur, ce qui devrait vous intéresser à l’heure où près de 2500 militaires français (hors Libye) sont déployés sur un théâtre d’opération africain,
  • Des régions moins connues en France seront présentées... comme la Corne de l'Afrique
  • Des idées reçues seront attaquées, notamment sur la Chine en Afrique
  • Un Ivoirien, et non un Français, nous parlera de la Côte d'Ivoire
  • Le discours des islamistes dans le Sahel sera décrypté
  • ....
  • Du café sera à votre disposition dans la journée, avant un cocktail de clôture
Sonia Le Gouriellec (Good morning Afrika) et S.D. (Lignes stratégiques)

Par ailleurs, hier Pierre Pascallon, Président du Club Participation et Progrès, était l'invité de Thierry Garcin sur France Culture. Vous pouvez écouter l'émission ICI
Réumé : "L’évolution des conflits armés, à l’occasion d’un colloque du Club Participation et progrès

La variété, la violence et la durée des conflits en Afrique ne laissent d’étonner. Qu’on songe à la partition de fait de la Somalie, au génocide du Rwanda, aux longues guerres civiles du Liberia, de Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire, aux meurtriers affrontements cycliques qui ont endeuillé la République démocratique du Congo (qui n’est même pas maître de l’entièreté de son territoire), aux troubles civils multiples souvent aggravés par des répressions d’une rare cruauté (ne citons que le Darfour soudanais, le Zimbabwe, le Kenya…).

De plus, de grands acteurs extérieurs exercent une tutelle ou mainmise sur les ressources naturelles et autres du continent (Japon, Chine, Inde, États-Unis…).

Dans ce contexte durable, que peut la France, et que peuvent les États africains eux-mêmes ?"

vendredi 10 juin 2011

Economie : des opportunités historiques ?

La dernière édition des Perspectives économiques en Afrique, éditée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), vient de paraitre (ICI) et porte sur les liens du continent avec ses partenaires émergents.
Principaux enseignements :
- la croissance de l'Afrique subsaharienne devrait être plus rapide que celle de ses voisins d'Afrique du Nord en 2011 (effet des événements politiques en Afrique du Nord et des prix élevés des produits alimentaires et pétroliers),
- les économies ont amorcé une reprise en 2010, et une reprise de 5,8% est prévue en 2012,
-mais ils doivent diversifier leurs partenaires commerciaux
- les partenaires traditionnels assurent encore la plus grande part des échanges commerciaux (62 %), de l’investissement (80 %) et de l’aide publique au développement (90 %),
- les échanges avec les pays émergents a augmenté de 23 à 39 % au cours des dix dernières années et en 2009, la Chine est devenue le principal partenaire commercial du continent,
-cependant la spécialisation excessive en matières premières non transformées, le poids de la dette et les problèmes de gouvernance restent les défis à relever d'autant que d'après le rapport "Les transformations de l'économie mondiale offrent des opportunités historiques"

mercredi 18 mai 2011

Publication : la politique africaine de la France sous la présidence de Nicolas Sarkozy

L'accouchement aura été très long mais voici enfin le dernier numéro de Dynamiques internationales consacré à la politique africaine de la France sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Vous pouvez consulter toutes les contributions de cette revue en ligne ICI

Le sommaire du quatrième numéro de Dynamiques Internationales :

- Introduction, par Amandine Gnanguênon

- La politique africaine de Nicolas Sarkozy au prisme des relations franco-tchadiennes, par Jean-Marie Chasles

- Djibouti et Abu Dhabi : rupture ou continuité de la stratégie nationale de sécurité, par Patrick Ferras

- La politique africaine de la France au Conseil de Sécurité de 2007 à 2010 : un virage multilatéral confirmé ?, par Hélène Gandois

- Le Président Sarkozy et les relations franco-camerounaises, par Larissa Kojoué-Kamga

- Un regard sur la politique africaine de Nicolas Sarkozy dans le pré carré francophone par Sonia Le Gouriellec


- France-Afrique, des Anciens aux Modernes, entretien avec Yves Gounin

- Compte-rendu de lecture critique de l'ouvrage de Jean-Pierre Chrétien "L'Afrique de Sarkozy : un déni d'histoire", par Francis Fogué-Kuaté.

Ce numéro sera par ailleurs publié en version anglaise dans les prochaines semaines, toujours sur le site de Dynamiques Internationales.

mercredi 11 mai 2011

Les conséquences possibles des bouleversements dans le monde arabe sur l’Afrique subsaharienne.

Ce matin Thierry Garcin recevait, Edmond Jouve professeur émérite à Paris-Descartes, dans les Enjeux Internationaux sur France Culture.

Résumé : "On a pu légitimement se demander si les soulèvements actuels du monde arabe allaient faire école dans d’autres régions du monde, à commencer par l’Afrique sub-saharienne.
Des similitudes : longévité de véritables dinosaures de la vie politique ; partis uniques ou dominants ; structures clientélistes ; passation de pouvoir entre le père et le fils ; corruption souvent institutionnelle ou familiale, etc.

Pourtant, des différences sautent aux yeux : en Afrique, poids du facteur ethnique, complexe et diversifié ; moindre influence des « réseaux sociaux » ; plus faible contestation écrite ou imprimée dans ces sociétés orales où l’audiovisuel prime ; contre-pouvoirs formels ou informels moins élaborés (médias, syndicats, associations, rôle des intellectuels…)."

Lire également :
"Révolution arabe : en attendant l'Afrique…"
"Afrique noire et monde arabe : continuités et ruptures"
"How African is the Arab revolution?"

lundi 18 avril 2011

Coopération : priorités africaines


La semaine dernière, Henri de Raincourt, Ministre chargé de la Coopération auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, a présenté le document cadre "Coopération au développement : une vision française". Rien de nouveau.
4 enjeux : "une croissance durable et partagée, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, la préservation des biens publics mondiaux, la stabilité et l’État de droit". La priorité reste aux zones méditerranéennes et africaines.
Pour 2011-2013 la répartition budgétaire (principalement en bilatéral) est la suivante :
1) Afrique subsaharienne ("en veillant à la soutenabilité de l'aide") :
• plus de 60 % de l’effort financier de l’État sur l’ensemble de la zone,
• plus de 50 % des subventions sur les 14 pays pauvres prioritaires,
2) Méditerranée ("un enjeu essentiel"): 20 % de l’effort financier de l’État ;
3)Pays en crise :
10 % des subventions (gestion des crises et postcrise, hors interventions relevant de la prévention)
4) Pays émergents : au maximum 10 % de l’effort financier de l’État.
Alors que l'Indonésie, la Turquie, la Chine, le Brésil et l'Irak étaient les 10 premiers bénéficiaires de l'aide bilatérale française entre 2007 et 2009, dans les prochaines années cette aide sera distribuée via le canal multilatéral.