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mardi 30 novembre 2010

Analyse : visite de N. Sarkozy en Ethiopie

Le président Nicolas Sarkozy devrait effectuer un voyage en Ethiopie en janvier 2011. Évènement peu courant puisque cette visite sera la première d'un président français depuis 40 ans.


Dans une interview à un journal éthiopien l'ambassadeur Belliard a souligné les efforts de Meles Zenawi, le premier ministre éthiopien, de porter la voix de l'Afrique dans les instances internationales notamment lors des sommets du G8 et du G20.

Cette visite peut elle assombrir les relations entre la France et l'Erythrée (photo de gauche Isaias Aferworki et Nicolas Sarkozy) ? Jusqu’à présent la France bénéficie d’une image de puissance stabilisatrice du fait de ses relations amicales avec les pays voisins, de sa politique relativement équilibrée entre l’Erythrée et l’Ethiopie et de sa présence à Djibouti qui limiteraient les ambitions régionales éthiopiennes. La France tente de conserver le dialogue et depuis 2007 l’ambassadeur français à Asmara était itinérant.

Par ailleurs, depuis quelques mois le président érythréen semble engagé son pays sur une voie relativement positive comme en atteste :
- la fin du conflit avec Djibouti en 2010 (médiation du Qatar).
- dans la foulée Asmara a confirmé l’un de ses représentants au poste d’ambassadeur au siège de l’Union Africaine.
- de même le gouvernement érythréen a participé à la Conférence d'Istanbul sur la Somalie en mai 2010.

Cette visite marque le désir d’ouverture hors du champ traditionnel de la présidence française, marquée par la prépondérance des intérêts économiques. D’où l’ouverture vers les pays anglophones. Au dernier sommet Afrique-France à Nice, en mai, le Sud-Africain Jacob Zuma et le Nigérian Goodluck Jonathan étaient particulièrement choyés.
Les visites de N. Sarkozy du premier ministre F. Fillion sont partagées entre les pays du pré carré francophone (Niger, Tchad, Sénégal, Gabon, Congo, Cameroun) et les leaders régionaux (Nigéria, Afrique du Sud, Angola) .


Note : Les chefs d’Etat mauritanien, béninois, nigérian, camerounais ont effectué des visites officielles en France depuis 2007. Le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner s’est rendu plusieurs fois au Rwanda, en R.D.C., au Tchad, au Burkina Faso et au Mali, il a pu également se rendre en Éthiopie, à Djibouti, au Soudan, au Congo, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie et au Sénégal

lundi 15 novembre 2010

Nouveau gouvernement et anciennes pratiques (MAJ)

Le gouvernement Fillon III vient d’être nommé et Michele Alliot Marie hérite des Affaires étrangères. Quelles conséquences pour les relations de la France avec le continent africain ? 

Pas grand-chose en fait, décryptages : 

1) Un geste qui devrait être bien perçu sur le continent : la disparition du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, l’un des engagements forts de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy et qui a suscité un véritable tollé tant sur le continent qu’en France. Chargé de mettre en œuvre la politique d’«immigration choisie» promue par la loi du 24 juillet 2006, ce ministère avait pour mission, entre autres, de définir des plafonds annuels d’entrées, et des quotas d'immigration par régions, de durcir les conditions du regroupement familial et de mettre en place des tests ADN… Ces mesures combinées au durcissement des conditions de séjour et d’obtention de visa ainsi qu’à la montée de l’extrême droite en France depuis 2002 et le rôle qu’a pu jouer Nicolas Sarkozy dans les émeutes de banlieues en 2005 ont changé la perception qu’avaient les Africains de la patrie des droits de l’homme.

2) Claude Géant reste secrétaire général de l'Élysée et devrait continuer à régner en maître sur les questions sensibles du continent.

3) Jean-Marie Bockel qui clamait en août 2007 vouloir la mort de françafrique : « Le pré-carré n’existe plus ! », « je veux signer l’acte de décès de la Françafrique », avait perdu le ministère de la coopération, il est aujourd’hui parmi les sortants du nouveau gouvernement.

4) Rama Yade, née au Sénégal, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Droits de l’homme jusqu’en juin 2009 avant d’être secrétaire d'État chargée des Sports est également parmi les sortants.

5) Les précédentes fonctions de Michel Alliot Marie au ministère de l’Intérieur l’ont amené (notamment lors d’un déplacement fin octobre en Algérie) à traiter des problématiques sécuritaires dans le Sahel. Première femme à la tête de ce ministère, elle est docteur en droit et en sciences politiques elle est également titulaire d’un Certificat de droit et d'économie des pays d'Afrique et d'une maîtrise d'ethnologie.

6) Henri de Raincourt est nommé ministre auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Coopération (il n'y avait plus de ministre de la coopération depuis la démission d'Alain Joyandet, qui lui était secrétaire d'Etat à la Coopération, cet été...). Cet ancien sénateur plutôt connaisseur du monde agricole n'a aucune expérience de la diplomatie et encore moins du continent africain, de fait les questions clés resteront à l'Elysée.

Conclusions : La conduite de N. Sarkozy dans quelques crises (gestion de la crise tchadienne en février 2008 ou son silence lors de la répression des émeutes au Cameroun la même année) s’est caractérisée par les « mauvaises manières » du passé : omnipotence de l’Elysée, clientélisme, et logiques affectives et le nouveau gouvernement ne préfigure pas de grands changements. Un ensemble bien trop éloigné du nécessaire pragmatisme que demandait la politique d’influence d’envergure qui préfigurait dans les discours avant son élection et au début de son mandat...

mardi 9 novembre 2010

Gbagbo et le PS : chabadabada...


En 2000 la France est en période de cohabitation et la Côte d'Ivoire organise un scrutin présidentiel. Ce scrutin est boycotté mais Gbagbo est élu avec 12% des voix. Légal mais non légitime c'est la France qui légitimera ensuite cette élection. La suite on la connait Gbagbo radicalisera le concept d'ivoirité (développé par Bédié après la mort d'Houphouet BOigny (1993) afin d'écarter des élections Ouattara et de fait les populations du Nord).
Ajourd'hui l'histoire se répèterait presque. Le 17 octobre Jack Lang a assisté à un meeting électoral du président/candidat ivoirien : "Merci, merci Laurent pour ton courage, pour ton action, pour ta fidélité à la gauche, pour ton engagement pour la démocratie (...)Merci cher Laurent pour le combat exemplaire que tu mènes, nous sommes fiers de toi (..)". La veille 2 émissaires de Dominique Strauss-Kahn suivaient Gbagbo à Daloa.
Rappelons que "le démocrate Gbagbo" a bénéficié d'un "mandat cadeau" de 5 ans à la tête de la Côte d'Ivoire après 5 reports de l'élection" ICI
L’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, arrivé troisième lors du premier tour de l’élection présidentielle du 31 octobre, a appelé avant hier ses partisans à appuyer l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara durant le second tour du scrutin, prévu le 21 novembre.

Source : La lettre du continent

jeudi 30 septembre 2010

Djibouti déçu par la France ?

Dans sa dernière parution la Lettre de l'Océan Indien titre l'un de ses articles "Djibouti préfère Washington à Paris".
Ce titre m'a un peu surprise au premier abord. L'article replace les relations frano-djiboutienne dans le contexte actuel de la négociation des accords de défense, le désaccord porterait sur la formation de l'armée djiboutienne par la France. Et d'ajouter " le désamour n'est jamais très loin dans les relations entre les deux pays". L'argument serait l'existence d'un rapport djiboutien sur le conflit frontalier avec l'Erythrée, rédigé en décembre 2009 par le ministère djiboutien des affaires étrangères :"La souveraineté de Djibouti sur le Ras Doumeira et l'île de Doumeira" où le gouvernement djiboutien souligne le "rôle positif et constructif joué par les Etats-Unis durant les différentes phases de cette crise douloureuse". Il souligne d'ailleurs en premier le soutiien "de la communauté Africaine, Arabe et internationale".
Alors qu'"avec force conviction (...)la France a, dès le début de cette crise, joué un rôle extrêmement négatif portant préjudice aux intérêts vitaux de Djibouti sur la Ras Doumeira et l'île de Doumeira. Cette attitude incompréhensible de la France, allié historique et soutien supposé indéfectible de la République de Djibouti dans ce type de circonstance, a profondément déçu le gouvernement et le peuple Djiboutien et risque d'affecter durablement les intérêts partagés entre les deux pays"
D'accord le gouvernement Djiboutien a pu être déçu de ne pas être plus soutenu par la France lors de cet conflit (la France a apporté un soutien logistique) mais de là à en conclure un étiolement des relations...

lundi 27 septembre 2010

Témoignage opération française au Tchad


Je tiens à vous signaler le témoignage d'Yves Cadiou sur l'opération Tacaud (février 1978-mai 1980)au Tchad. En 1978 la France décide de soutenir le gouvernement tchadien contre les forces rebelles du FROLINAT. 18 militaires Français y perdront la vie.
Yves Cadiou était alors capitaine et commandait la 1re compagnie du 3e RIMa, il nous livre ici le témoignage de cette opération, le contexte historique, les problèmes de logistique, l’assaut du village de Djeddaa pour y déloger les rebelles, les liens avec les locaux... Très beau texte remarquablement écrit.

Le texte est mis en ligne ICI et présenté ICI

Bonne lecture !

vendredi 24 septembre 2010

Aide : des paroles, des paroles, des paroles....

Le président N. Sarkozy a annoncé lors de la session d'ouverture du 10ème anniversaire des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) que la France octroierait dans les 3 prochaines années 180 millions d'euros supplémentaires au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose.
Cette annonce m'a rappelé un précédent billet (ICI). En effet, lors du dernier sommet Afrique -France, la France promettait 300 millions aux pays africains pour renforcer leurs capacités sécuritaires. Or cette somme n'était pas débloquée et ajoutée à la politique d'appropriation et d'européanisation que mène déjà la France, c'était la somme déjà consacrée pour ce type d'opération.
Même effet d'annonce semble-t-il cette fois dénoncé par l'ONG Oxfam : "La France nous a appris à nous méfier des annonces généreuses (...ce que le président Sarkozy ne précise pas, c'est que la moitié de cette somme promise au Fonds mondial peut être comptabilisée dans l'initiative du G8 en faveur de la santé maternelle et infantile annoncée en juin. En augmentant sa contribution au Fonds mondial, la France, avec les mêmes fonds, règle une partie de sa note du G8 et recycle sans le dire ses annonces".....ça c'est dit !
La vidéo du discours ICI

lundi 20 septembre 2010

Retour sur la naissance de la rébellion touareg

A la suite de la prise d'otage au Niger la sécurité du site d'Arlit fait polémique.
En effet la sécurité du site était assurée par une entreprise privée, formée par d'anciens rebelles touaregs locaux, et désarmée. Areva a déjà été accusée par le passé d'avoir acheté la paix en aidant des rebelles touaregs. Aujourd'hui, AQMI engloberait des groupes rebelles touaregs mais le rôle des touaregs dans l'enlèvement des employés d'Areva n'est pas défini la prise d'otage n'ayant pas été revendiquée.
Je me permets donc de reprendre un billet que j'avais rédigé sur ce blog le 8 octobre 2009 .
IL y a un an donc la faction historique de la rébellion touarègue au Niger, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), avait annoncé sa décision de déposer les armes. Depuis le pays a encore connu l'instabilité : le 18 février 2010, le président Tandja a été renversé par un coup d’Etat militaire (ICI). Mahamadou DANDA dirige un gouvernement de transition. Les membres du CSRD et du gouvernement se sont officiellement engagés à ne pas se présenter aux futures élections présidentielles. Les élections présidentielles sont prévues pour le 31 janvier 2011.

L’attaque, en février 2007, de la garnison d’Iferouane a marqué l’apparition du MNJ dans le Nord du Niger. La rébellion se constitue de déserteurs, d’anciens rebelles et de jeunes Agadeziens, tous frustrés par leur situation sociale, matérielle et politique. La décentralisation est le thème principal des revendications du MNJ. Elle était apparue lors des accords de paix de 1995 mais la lenteur de la réforme a remis en cause les conditions de la paix. Le traitement de la crise alimentaire de 2005 a mis en évidence les lacunes des infrastructures étatiques vis-à-vis des populations du Nord qui ne bénéficièrent pas des messages d’alerte précoces. Par ailleurs, les conditions de vie des populations pastorales (plus de 410 000 personnes) se sont aggravées du fait de diminution des zones pastorales sous la pression foncière des agriculteurs du Sud. La paupérisation de ces populations pousse les Touaregs a transformer leur mode de vie et à s’installer en périphérie des villes. Donc la mise en œuvre effective de la décentralisation, le développement économique, le respect de la diversité culturelle, la plus grande représentation des populations du Nord dans les instances étatiques, l’administration et l’armée sont au cœur des revendications touaregs. Cependant afin d’éviter une trop grande coloration ethnique de ses demandes le mouvement reprend des thématiques comme celles de la rente uranifère, et des subventions accrues pour les régions du Nord dans lesquelles l’ensemble des populations de ces régions se retrouve.
C’est par l’intermédiaire de la question environnementale que le MNJ a intégré la question uranifère à ses revendications. Il a repris le rapport de l’association Sherpa2 et du CRIIRAD3 sur les pollutions radioactives et les conditions sanitaires des travailleurs à Arlit. Le MNJ demande explicitement un versement de 50 % des revenus des sociétés d’exploitation au profit des collectivités locales. Le MNJ s’appuie sur un contexte international favorable, avec l’adoption le 14 septembre 2007 par l’Assemblée Générale de l’ONU de la déclaration des peuples autochtones qui stipule que ces peuples ne peuvent pas être expulsés de leur territoire sans leur consentement libre et informé.



Notes géopolitiques : Le Niger se trouve happé dans les rivalités géopolitiques qui opposent les capitales arabes (Libye et Algérie) pour le contrôle du Sahel. Ces pays, prennent une importance grandissante eu égard à la lutte antiterroriste, et sont en train de devenir un pôle majeur. La Libye aimerait faire du Niger (et du Tchad) des zones d’intérêt stratégique, mais ses moyens ne le lui permettent plus. Elle a, dans cette région, une volonté de regroupement hégémonique, qu’elle a tenté d’accomplir par des moyens militaires, mais qui désormais passe par les moyens économiques. Dans cette zone, la Libye tente de sauvegarder ou d’accroître. En outre, certains rebelles seraient revenus d’exil en Algérie et en Libye et le MNJ bénéficierait de soutiens financiers et matériels des Touaregs algériens et libyens. Il semble que les rebelles n’ont pas de problème pour se procurer des armes dans cette région poreuse (il est difficile de surveiller la frontière nigéro-algérienne longue de 900km). Un marché parallèle existerait avec des armes venant de Côte d’Ivoire. Sur le terrain, l’État nigérien a privilégié une logique de répression contre les soutiens supposés du MNJ avec l’envoi de renforts militaires.

mardi 7 septembre 2010

La PESD: instrument de légitimation de la France ?

Les experts ne s'accordent pas sur ce point :
La politique africaine de l'Europe est elle un instrument de pouvoir pour la France (l'opération Eufor Tchad/RCA ne sert-elle pas le régime tchadien ?) ou permet-elle au contraire à la France de normaliser ses relations avec le continent et à l'Union Européenne de développer sa PESD sur le terrain ?

jeudi 2 septembre 2010

Vidéo la politique de coopération militaire de la France en Afrique

A la suite de mon billet d'hier sur la politique africaine de la France, l'allié de Mars Attaque nous signale cette vidéo du Journal de la Défense d'août 2010 (26 minutes) composée de 5 reportages sur la politique de coopération militaire de la France en Afrique.


Le Journal de la Défense n°46 d'août 2010
envoyé par ministeredeladefense. - L'info video en direct.

mercredi 1 septembre 2010

Réflexions sur l'évolution de la politique africaine de la France

Quelques réflexions sur les évolutions depuis le début des années 1990 :
- d’abord une politique volontariste et attentive de courte durée explicitée dans le discours de la Baule en 1990 ;
- puis une politique plus transparente mais qui prend la forme d'un désengagement ou d'une rupture, à partir de 1997 et illustrée par la formule « ni ingérence, ni indifférence » (L. Jospin) ;
- une politique qui se cherche et qui hésite entre l'influence et l'attentisme, dès 2002, soutenue par la doctrine « accompagner sans dicter » (D. de Villepin)
- et depuis 2007 une politique de rupture et d’ouverture hors du champ traditionnel marquée par la prépondérance des intérêts économiques et le désir de multilatéraliser les opérations.

Malgré les soupçons qui ont pesé sur les gouvernements successifs et sur l'actuel en particulier, la France souhaite rester en Afrique, d’ailleurs les enjeux n’ont guère varié depuis la décolonisation :
- l’Afrique est un levier d’influence à l’ONU et dans les grandes institutions internationales en général, elle lui permet de consolider la position française;
- elle lui permet l’accès à des matières premières;
- l’Afrique est le principal vecteur de la francophonie, et elle peut favoriser la diffusion de la culture française ;
- la France possède en Afrique des ressortissants français en grand nombre ;
- les intérêts économiques français y sont importants.

vendredi 27 août 2010

Saison 2010-2011 : pourquoi la Corne va vous passionner ?

Mercredi le président Sarkozy a fait son traditionnel Discours aux ambassadeurs (ICI). Olivier Kempf d'EGEA nous propose son analyse ICI. Il note à propos de l'évocation de la Somalie : "Cela me paraît nouveau, et je crois qu'il y a là une inquiétude, et qu'on n'a pas fini, cette année, d'évoquer la Corne de l'Afrique". Merci Olivier de mettre la lumière sur cette région dont on ne s'intéressait que depuis la piraterie alors que les germes des problématiques actuelles existent depuis des décennies.

Revenons au discours. Que dit le Président ?
"De l'autre côté du Golfe d'Aden, en Somalie, l'enjeu est clair : les attentats meurtriers de Kampala, en juillet, ont montré que les milices islamistes des Shebab ont désormais la capacité d'étendre leurs combats bien au-delà des frontières. Leur victoire à Mogadiscio transformerait la Somalie en base de départ d'Al Qaïda. Elle achèverait de déstabiliser toute une région déjà fragilisée par les déchirements du Soudan."

1ère remarque : Les Shebabs contrôlent déjà presque entièrement Mogadiscio. Depuis la fin des années 90 on s'inquiète de voir la Somalie devenir une base arrière pour Al Qaida ou ses mouvances.
Par ailleurs le mouvement des Shebab compterait dans ses rangs entre 3000 et 4000 combattants maximum (dont 800 étrangers). Bien sûr ces chiffres ne sont pas vérifiables. Disons que c'est la fourchette qui nous intéresse. Mais les forces de l''AMISOM en face sont 6000. Nous aurons beau augmenter leur nombre (8000 à terme), c est la mission qui doit être modifiée (voir ICI).
Les Shebabs sont appuyés par Hizbul Islam même si de nombreuses tensions existent entre les deux. Le gros problème c'est qu'ils ont réussi à se faire passer auprès de la population pour un mouvement de résistance opposé à la coalition Ethiopie/GFT. Les Shebab seraient financés par les milieux d’affaire somaliens au Kenya, aux Emirats Arabes Unis et en Somalie soient de façon volontaire, soit à titre de protection. Les avis divergent sur le lien entre pirates et islamistes. Certains avancent que les Shebab ponctionnent un pourcentage de rançons collectés par les pirates. Voir billet ICI


2ème remarque : C'est après le référendum d'indépendance du Sud Soudan en 2011 que la région risque d'être déstabilisée.
D'ailleurs l’Envoyé spécial russe pour le Soudan, Mikhail Margelov, a exprimé jeudi dernier ses craintes qu’« en tant que membre de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de l’ONU, nous ne voulons pas une situation semblable à la Somalie au Sud-Soudan ». Peut être la solution du référendum imposée par l'extérieure (Etats-Unis) lors des accords de paix n'était pas la meilleure solution.... L'indépendance du Sud Soudan va créer un précédent sur un continent et surtout dans une région déjà fragilisée par les rebellions autonomistes (Afars, Ogaden, Oromo...). Le quasi Etat du Somaliland attend toujours sa reconnaissance par la communauté internationale.

"La France contribue par sa présence militaire à Djibouti, au Tchad et en RCA, à la stabilité régionale. Elle va accentuer son effort en Somalie, en réponse aux demandes de l'Union africaine et avec ses partenaires européens. Après les 500 formés à Djibouti, ce sont 2.000 soldats somaliens qui sont actuellement entraînés en Ouganda, tandis que la force africaine AMISOM dont nous avons déjà formé 5.600 hommes, va être renforcée. Bien sûr, il n'y aura pas de solution purement militaire. L'Union européenne, premier donateur d'aide, doit maintenir son effort et, avec tous les autres soutiens extérieurs, aider le gouvernement à élargir son assise politique, préalable nécessaire à la reconstruction de structures étatiques. C'est ce chemin aussi qui permettra de régler dans la durée le problème de la piraterie"



3ème remarque : Dès le début du mandat de l'AMISOM les pays africains (à part l'Ouganda et le Burundi qui avaient besoin d'occuper leurs troupes) ont refusé d'envoyer des troupes dans ce bourbier. De même la mission était au début envisagée comme une opération transitoire jusqu’au déploiement d’une force onusienne or aucune des étapes prévues par le mandat de la mission n’a été réalisée. La pression americano-européenne aidera t-elle à faire évoluer les choses ?

4ème remarque : L'Européanisation de la politique africaine n'est pas forcément pour plaire aux dirigeants de la région. C'est l'une des pierres d'achoppement de la renégociation des accords de défense entre la France et Djibouti.

5ème remarque : Pourquoi vouloir à tout prix reconstruire (construire ?) des structures étatiques dans une société segmentée qui n'a jamais accepté l'existence d'un pouvoir central ? Le nationalisme a tellement marqué l’histoire postcoloniale du pays que la question de l’Etat et son articulation avec la segmentation clanique de la société a été occultée. L'échec de notre politique est là ! Pourquoi vouloir greffer un système qui n'a pas de sens dans cette société ? Le pouvoir politique est présent à chaque niveau de la société, le monopole de la violence légitime par l’Etat n’a donc aucun sens pour les Somaliens et encore moins après l'expérience de S.Barré. Et pourquoi vouloir mettre en place un pouvoir basé la représentation proportionnelle des clans alors que les alliances claniques sont conjoncturelles ?

Qu'en pensez vous ?

jeudi 22 juillet 2010

N.Sarkozy/V.Bolloré : amis sur le tard

Je viens de relire un article du Monde datant de 2007. Il nous rappelle que contrairement à ce qui est coutume de penser les liens entre le président N. Sarkozy et V. Bolloré ne sont pas si ténus ….du moins avant 2007.
Dans cet article on apprend que Vincent Bolloré « n'a jamais fait partie du cercle de patrons amis du président élu. Avant le scrutin présidentiel [de 2007], on le disait plutôt sensible au programme de François Bayrou. » Martin Bouygues et Arnaud Lagardère sont considérés plus proches. En effet, en 1997, Vincent Bolloré « lance un raid boursier inamical sur le groupe Bouygues voulant contraindre son jeune patron jugé inexpérimenté à céder ses activités dans la téléphonie mobile. Vincent Bolloré échoue […] Les relations entre les deux patrons sont devenues sur-le-champ exécrables. L'un des conseils et avocats de Martin Bouygues dans cette affaire était Nicolas Sarkozy. Un an auparavant, Martin Bouygues était témoin du mariage de Nicolas Sarkozy avec Cécilia et est devenu ensuite le parrain de son plus jeune fils Louis.»
C’est Gérard Longuet, sénateur (UMP) de la Meuse, conseiller politique de Nicolas Sarkozy et ancien beau-frère de Vincent Bolloré qui a travaillé à leur rapprochement.

Quelques mois plus tard à l’occasion de la sortie d'un livre écrit par le journaliste Jean Bothorel, Vincent Bolloré, une histoire de famille l'homme d'affaires revient sur cette relation et dit avoir proposé "à plusieurs reprises" son bateau à M. Sarkozy "au hasard de [leurs] conversations". "Le soir de sa victoire, il m'a très gentiment invité avec une soixantaine de personnes. C'est là qu'il a décidé d'aller se reposer sur le bateau et j'ai été, comme je l'ai déclaré, très honoré"

Le groupe Bolloré est présent en Afrique depuis 1927. En 2008 le groupe a créé Bolloré Africa Logistics qui doit fédérer les filiales et implantations du groupe dans le transport et la logistique (200 sites dans 47 pays : carte).

jeudi 1 juillet 2010

Sommet Afrique France : Des paroles, des paroles, des paroles ....


300 millions d'euros c'est la somme promise par la France aux pays africains pour renforcer leurs capacités sécuritaires : "Nous avons décidé, nous la France, que sur 2010-2012, nous allons consacrer 300 millions d'euros pour former 12.000 soldats africains pour les forces de maintien de la paix en Afrique. Ça nous semble beaucoup plus intelligent, car la quasi-totalité des crises régionales et sous-régionales seront mieux résolues si les Africains prennent en charge eux-mêmes ces questions plutôt que d'autres", a expliqué le président Sarkozy. Attention mirage en vue ! Cette somme n'est pas débloquée et ajoutée à la politique d'appropriation et d'européanisation que mène déjà la France, c'est la somme déjà consacrée pour ce type d'opération.
Bon courage sur le terrain pour expliquer cette nuance à vos interlocuteurs africains !

dimanche 30 mai 2010

Ouverture du 25ème Sommet Afrique-France à Nice

Le 25ème Sommet Afrique-France doit se tenir du 31 mai au 1er juin à Nice dans un climat particulier puisque nous fêtons cette années le 60ème anniversaire des indépendances. Par ailleurs c’est aussi le tout premier après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence française en mai 2007. Une importante évolution est prévue: le Sommet s’ouvrira aux forces vives françaises et africaines. Ainsi, 80 entrepreneurs français et 150 entrepreneurs africains, venant de toutes les régions du continent, seront conviés à participer aux travaux, de même que des organisations syndicales.


Les participants : 52 États africains, les représentants de l’Union européenne, de l’Organisation Internationale de la Francophonie, de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, de la Commission de l’Union africaine et de la Banque Mondiale.
Les absents :le Soudanais Omar el-Béchir, poursuivi par la CPI, et le Zimbabwéen Robert Mugabe, sous le coup de sanctions de l’Union européenne et le Malgache Andry Rajoelina, faute de consensus dans son pays.

Programme :
Le Président de la République française tiendra 3 réunions à huis clos avec l’ensemble des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur les enjeux politiques majeurs du 21ème siècle : la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale (lundi 31 mai après-midi) ; renforcer ensemble la paix et la sécurité (lundi 31 mai après-midi) ; le climat et le développement (mardi 1er juin matin).

Les ministres à compétence économique français et africains, ainsi que les représentants des entreprises et des syndicats travailleront, le lundi après-midi, sur 5 sujets économiques : l’environnement des affaires ; le financement des entreprises en Afrique ; la formation professionnelle ; la responsabilité sociale et environnementale des entreprises ; les sources d’énergie de demain.
Un atelier de travail portant sur le rôle des migrants dans le développement des investissements privés en Afrique se tiendra également le mardi 1er juin dans la matinée.

Rappel historique : Initialement se sont les présidents nigérien Diori et sénégalais Senghor qui ont voulu créer une sorte de Commonwealth à la française (ce que devait être plus tard la Francophonie), ayant donc pour vocation à admettre des participants américains et asiatiques.
Mais de francophone, la conférence est ainsi devenue franco-africaine. Depuis 1981, ces réunions sont officiellement dénommées « conférence des chefs d’Etat de France et d’Afrique » ou « conférence des chefs d’Etat d’Afrique et de France ».
C’est au sommet de Ouagadougou en 1996 que pour la première fois la totalité des pays africains avait été invitée, à l’exception de la Libye, du Soudan et de la Somalie. A l’occasion du XXIIIème sommet (Bamako, 3 et 4 décembre 2005), une invitation a été lancée pour la première fois aux 53 pays africains. Le président de la Commission de l’Union Africaine, M. Alpha Oumar Konaré était aussi présent.
La participation a quintuplé 10 participants en 1973, 20 en 1978, 31 en 1981, 46 en 1996, 49 en 1998 à Paris, où 34 chefs d’Etat africains étaient présents, 52 en 2003 à Paris, avec 42 chefs d’Etat ou de gouvernement. 51 pays sur 54 à Bamako en décembre 2005, dont 24 par leur Chef d’Etat.

Source : MAE

mardi 25 mai 2010

Colloque CID-HEC-ENA : quelle compétitivité stratégique pour la France au XXIème siècle

Le 26 mai se tiendra à l'Ecole militaire un colloque sur la compétitivité stratégique de la France au XXIème siècle, organisé par le Collège Interarmées de Défense, HEC et l'ENA.

Pour la première fois trois grandes écoles – le Collège interarmées de défense (CID), l’Ecole nationale d’administration (ENA) et l’Ecole des Hautes études commerciales (HEC) – organisent conjointement un colloque de stratégie, le 26 mai 2010 à l’Ecole militaire. Le thème retenu porte sur « Quelle compétitivité stratégique pour la France au XXIe siècle ? ». L’objectif visé : celui de réunir les futurs décideurs des domaines de la Défense, de la haute administration et de l’entreprise, à croiser leurs regards sur l’avenir de notre pays.

Le colloque est articulé autour de quatre table rondes sur les thèmes « Les fondements de la puissance », « Nouvelles conflictualités et sécurité globale », « Universalité ou spécialisation ? » et « Quelle place pour la société française ? »

A l’issue des débats, le colloque sera clôturé par le général de Villiers, major général des armées.
Infos ICI
Télécharger l'article paru dans la revue Défense Nationale N° 730 du mois de mai 2010 : quelle compétitivité stratégique pour la France au XXIéme siécle
Télécharger l'article paru dans la revue Défense Nationale N° 728 du mois de mars 2010 sur la compétitivité stratégique ICI

jeudi 7 janvier 2010

Niger : le poids de l’environnement régional



Demain dans les Enjeux Internationaux sur France Culture : le Niger. Eric Laurent recevra Antoine Glaser, le rédacteur en chef de la Lettre du Continent.
"La situation géopolitique du Niger a évolué depuis 2005. Jusqu'alors chasse gardée du groupe Areva pour ses approvisionnements en uranium, le pays a bénéficié de la véritable guerre des matières premières qui se livre à travers le monde.

Désormais la Chine est solidement implantée dans le pays, et ce nouveau jeu d'alliance a fragilisé la position française. Sur le plan sécuritaire, le régime du président Tanja ne contrôle qu'une part infime du territoire où sont implantés des groupes dissidents touaregs et des groupuscules appartenant à la mouvance d'Al Qaida au maghreb islamique. Une réalité préoccupante que les américains prennent au sérieux en fournissant une assistance militaire, non seulement au Niger mais également aux autres pays de cette région sub-sahelienne."

Vous pouvez écouter ou réécouter l'émission ICI
Photo : mine d'uranium

Les tournées africaines du début d'année


Parce que le jeu des influences passe par des visites bilatérales de coopération ou de courtoisie. Petit coup de projecteurs sur les tournées françaises et chinoises de début d’année.
Bernard Kouchner a entamé aujourd'hui sa tournée africaine de quatre jours qui le mènera dans 5 pays :
-Au Rwanda avec qui la France vient de renouer des relations diplomatiques (voir précédent billet). Jacques Kabale, actuel responsable juridique du département des ressources humaines de la BAD, a été nommé le mois dernier ambassadeur à Paris et Laurent Contini l'actuel ambassadeur de France au Zimbabwe et ancien membre du cabinet de Bernard Kouchner, devrait être nommé à Kigali ;
-En République démocratique du Congo (RDC) : afin d’aborder la situation intérieure, les aspects régionaux et l'avenir de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc) qui vient d’être reconduite pour 5 mois ;
-Congo-Brazzaville : les discussions porteront sur la sécurité régionale et le changement climatique notamment la protection de la forêt d'Afrique centrale.
-Burkina Faso : pour évoquer les médiations du président Blaise Compaoré en Guinée, en Côte d'Ivoire et au Togo ;
-Côte d'Ivoire : cette visite « permettra notamment de rappeler l'attachement de la France à ce que la Côte d'Ivoire retrouve la voie de la stabilité et du développement », indique le communiqué de presse.
Le ministre des Affaires étrangère chinois, Yang Jiechi, a débuté lui aussi une tournée africaine au Kenya, au Nigeria, en Sierra Leone, en Algérie et au Maroc.


Officiellement pour entretenir l'amitié traditionnelle sino-africaine, et renforcer le partenariat gagnant/gagnant. Sur les perceptions africaines de la Chine, voir billet ICI

mercredi 6 janvier 2010

Que devient l’agent français otage en Somalie ?



Rappelez-vous en juillet dernier, deux "conseillers français en mission officielle d’assistance auprès du gouvernement somalien" étaient arrivés à Mogadiscio où ils étaient chargés d'un audit de sécurité afin de préparer la formation d'un bataillon militaire somalien par la France. Les deux hommes étaient logés à l'hotel Sahafi au centre de Mogadiscio, à proximité de la présidence de la République. Ils ont été enlevés le 14 juillet par des miliciens proches du ministre de l'Intérieur, avant d'être repris par d'autres groupes.
Celui qui répond au nom de Marc Aubrière s’est officiellement échappé tout seul (son témoignage ICI). Il aurait très probablement été libéré par l’entremise du Transitional Federal Government (TFG) qui aurait soudoyé ses geôliers ou négocié avec le chef du groupe Hezb-el-Islam. Les autorités françaises ont sûrement du mettre la main à la poche pour faire sortir cet agent. Bien que le porte-parole du Quai d'Orsay, Eric Chevallier affirmait que "la France n'a pas payé de rançon". A Mogadiscio, un responsable du Hezb-el-Islam prétendait au contraire que "l'otage a été libéré après que certains de ses gardes aient été corrompus. Ces hommes ont demandé initialement 5 millions de dollars".
En revanche l’autre agent aux mains du mouvement islamo-nationaliste d’Al Shabaab (le nom complet est Haraka al-shebab el-moudjahidin soit "le mouvement des jeunes moudjahidin en arabe) sera plus difficile à sortir d’affaire car ni le TFG ni les renseignements français n’auraient de facilités pour communiquer avec ce groupe qui contrôle le sud du pays et qui a l’intention de juger le français selon la loi coranique pour espionnage.
En outre, les négociations risquent de porter uniquement sur le côté politique. Une rançon discréditerait le groupe d’ailleurs il a déjà réclamé de la France "la cessation immédiate de tout soutien politique ou militaire au gouvernement apostat de Somalie et le retrait de tous ses conseillers en sécurité de la Somalie" ainsi que « le retrait de toutes ses compagnies de sécurité présentes en Somalie", et "le retrait de sa force navale des côtes somaliennes". Ils demandent aussi "le retrait de toutes les forces croisées de l'Amisom ».
Vidéo ICI : « Otages en Somalie : la force ou la négociation ? » sur France 24
La France compte sept otages dans le monde. Au moins cinq sont détenus sur le continent africain (Somalie, Tchad, Centrafrique, Mali). Souhaitons à leurs familles d’heureux dénouements pour cette nouvelle année.

Photo : le premier agent après sa rocambolesque libération.

Voir : le site de l'association Otages du monde : ICI

mercredi 9 décembre 2009

Deux Bretons dans la tourmente : le Togo expulse un diplomate français



Les autorités togolaises ont décidé d'expulser le diplomate français Eric Bosc, premier secrétaire de l'ambassade de France à Lomé, qui était chargé du suivi de la politique intérieure du pays. La décision signée du ministre togolais des Affaires étrangères, Kofi Esaw, a été transmise le 4 décembre dernier à l’ambassadeur de France au Togo. Le diplomate français est accusé, selon la presse togolaise, d’entretenir des relations particulières avec le franco togolais Kofi Yamgnane, candidat à l’élection présidentielle de février 2010 au Togo.

Le Breton Eric Bosc serait donc trop proche de Kofi Yamgnane. Rapprochement induit déjà de part leurs origines. Le politicien togolais est un breton d’adoption. Il a passé une partie de son enfance et de sa carrière politique dans cette région. Ancien maire Saint-Coulitz (Finistère, proche de Chateaulin), il a été désigné Breton de l’année par Armor Magazine en 1990. Il avait fait sourire la France en se présentant comme un "Breton d'après la marée noire".Il était Secrétaire d'État chargé de l'intégration auprès du ministre des affaires sociales et de l'intégration de 1991 à 1993 et député socialiste du Finistère lors de la XIe législature de 1997 à 2002. Il est retourné vivre au Togo il y a un an. Il y est connu pour ses critiques virulentes du régime de Faure Gnassingbé (ci-dessous), au pouvoir depuis la mort de son père en 2005. En septembre, il s'est déclaré candidat à l'élection présidentielle dont les conditions sont déjà contestées (son site de campagne ICI). En effet, plusieurs partis d'opposition ont manifesté le 28 novembre pour réclamer la tenue d'un scrutin à deux tours.
Selon une source diplomatique à Lomé la France qui soutient son diplomate « dont le professionnalisme est reconnu », a pris une mesure réciproque et a demandé le départ d'un diplomate de l'ambassade du Togo à Paris. Les autorités françaises ont, par ailleurs, déploré cette décision du Togo « compte tenu des relations anciennes et étroites entre les deux pays », indique-t-on.
Source : APA / Le Figaro / SLG

mercredi 2 décembre 2009

Le Gabon en photos : transition politique, enjeux, économie...



Aujourd’hui Zahara Youssouf, diplômée en droit international, nous propose de revenir en photos sur son expérience au Gabon pendant la transition politique en août 2009. Nous la remercions pour cette présentation du pays, ses atouts, ses richesses, ses faiblesses, tous les enjeux que doit relever le nouveau président.

Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche du Président Omar Bongo à la suite de son décès


Photo (Z.Y. juin 2009) : Défilé militaire du 16 juin 2009 en l’honneur du Président Omar Bongo

Après plus de 40 ans à la tête du Gabon, Omar Bongo succombe en juin 2009 à Barcelone des suites d’une longue maladie. OBO comme aimait à l’appeler la population laisse une nation orpheline qui salut l’héritage essentiel laissé par ce président, la paix et la stabilité du pays.
Le Gabon est un pays faiblement peuplé mais disposant d’importantes ressources, ce qui lui permet d’être considéré comme un pays à revenu intermédiaire. Les indicateurs sociaux sont cependant en grand décalage avec les possibilités du pays. Le PNUD classe ainsi le pays à la 103ème place en ce qui concerne son IDH.
Omar Bongo laisse donc à son successeur un pays où les défis à relever sont multiples : lutte contre le VIH/sida, amélioration des infrastructures, diversification de l’économie face aux ressources pétrolières qui se raréfient…
Au lendemain de sa mort l’avenir du pays est incertain et l’on craint une tentative de prise du pouvoir par la force.

Rose Francine Rogombé présidente par intérim assoit son autorité et le pays reprend ses activités. Les règles constitutionnelles sont scrupuleusement respectées et une élection est organisée le 30 août 2009, à peine plus de deux mois après la mort d’OBO. Celle-ci a vu s’affronter une opposition divisée face au candidat du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais et fils du défunt président, Ali Bongo. Les 813 164 électeurs recensés étaient invités à choisir parmi plus de 23 candidats leur futur président. Plusieurs événements ont marqué les deux mois qui ont suivi la mort d’OBO et la désignation d’un nouveau président : le choix du candidat du PDG et la rupture entre Ali Bongo et André Mba Obame, ami de longue date et héritier politique d’OBO, la publication des listes électorales, l’annonce des résultats après des heures d’antenne où le décompte était fait province par province, l’examen des requêtes en annulation par la Cour après des heures de débats…
La campagne aura marqué les esprits, tant les moyens déployés étaient inédits : affiches géantes placardées aux quatre coins de la capital, multiplication des meetings dans les différentes provinces…Une certaine lassitude se fait sentir dans la population, qui n’a qu’une hâte, que le vainqueur, peut importe son nom soit au plus vite désigné afin qu’il puisse s’atteler aux différents défis qui attendent le pays.

Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche d’Ali Bongo, candidat du PDG à l’élection présidentielle du 30 août 2009


Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche d’André Mba Obame, ancien Ministre de l’intérieur et candidat à l’élection présidentielle du 30 août 2009


Photo (Z.Y. juin 2009) : Affiche d’Ali Bongo après la proclamation officielle des résultats à l’élection du 30 août par la Cour Constitutionnelle

Le Gabon est fortement touché par l’épidémie du sida. Plus de 49 000 personnes seraient infectées et 3000 nouveaux cas décelés par an. Les jeunes sont particulièrement vulnérables, ainsi que les femmes. Selon le dernier rapport ONUSIDA, plus de 2500 femmes enceintes seraient séropositives. Les comportements à risque chez les plus jeunes, les croyances populaires retardant l’initiation ou provoquant l’arrêt du traitement peuvent expliquer la progression de la pandémie. Le pays est fortement impliqué dans la lutte contre le VIH/sida et multiplie depuis la découverte du premier cas dans le pays les initiatives favorisant un meilleur accès aux soins pour les plus démunis.

Photo (Z.Y. juin 2009) : Campagne de sensibilisation sur le VIH près du centre hospitalier de Libreville
Le Transgabonais, reliant Owendo, port minéralier situé dans la banlieue de Libreville, à Franceville, assure le transport de grumes et de minerai de manganèse.
Les infrastructures sont peu développées au Gabon, ce qui ne facilite pas les échanges et freine les investisseurs étrangers.
Le réseau routier reliant l’ensemble du pays est vétuste et souvent peu goudronné. La population peut cependant compter sur les taxis bus pour atteindre différents points ou sur les clandos pour les endroits les plus isolés et difficiles d’accès.


Photo (Z.Y. juin 2009) : Transgabonais, reliant Owendo à Franceville


Photo (Z.Y. juin 2009) : Evacuation des billes par flottage, port à bois d’Owendo

Le port à bois d’Owendo est en service depuis 1980. Il dispose de plusieurs quais pour accueillir le bois, mais également d’un ensemble de voies ferrées pour le déchargement des bois acheminés par le Transgabonais.

Photo (Z.Y. juin 2009) : Port à bois d’Owendo
Le Gabon est un pays à revenu intermédiaire, et qui a pu compter sur un sous sol riche (pétrole, manganèse…). La forêt équatoriale couvre 85% du territoire et recèle de différentes essences (ébène, okoumé…). L’exploitation forestière a occupé une grande partie des emplois salariés avant l’essor de l’industrie pétrolière dans les années 70, et reste derrière l’industrie pétrolière un élément essentiel de l’économie gabonaise.
L’exportation du bois en grumes devrait être limitée en 2010, afin de permettre une transformation locale des essences forestières, et ainsi d’alimenter un nouveau secteur d’activités.

Photo (Z.Y. juin 2009) : Fleuve de l’Ogooué, parc national de la Lopé

Le parc de la Lopé est situé au centre du Gabon, et est bordé par le fleuve Ogooué. Une forêt dense couvre la majeure partie du parc, ainsi que des zones savane-forêt. Le parc compte une importante réserve d’espèces protégées. Le pays tente de diversifier ses sources de revenus et mise désormais sur l’écotourisme.

Photo (Z.Y. juin 2009) : Parc national de la Lopé