Affichage des articles dont le libellé est ONU. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est ONU. Afficher tous les articles

mardi 2 juin 2015

Recension : « Peacekeeping in Africa. The evolving security architecture »



Les articles et ouvrages sur le maintien de la paix ne sont pas légion. Depuis le début des années 1990, le nombre d’articles ou d’ouvrages académiques sur le sujet se multiplie, rejoints ces dernières années par des travaux sur l’architecture de paix et de sécurité en Afrique (APSA). L’ouvrage de Thierry Tardy et Marco Wyss s’inscrit dans cette ligne. 
Les dernières interventions militaires en Afrique, suivies d’opérations de maintien de la paix, ont démontré à quel point le sujet était en constante évolution. Selon Megan Gleason-Roberts et Alischa Kugel, nous traversons « a pivotal time ». Le continent africain apparaît comme un laboratoire pour tester les différentes dimensions du maintien de la paix. Il serait l’ « epicentre of peacekeeping », selon les auteurs de l’ouvrage. D’une part, parce qu’il accueille le plus grand nombre d’opérations et de personnels civils et militaires de l’Organisation des Nations Unies (ONU), d’autre part, du fait que le nombre d’acteurs non onusien est en constante progression (UA, EU, CER, non gouvernementaux, États). Les expériences du Mali et de la République centrafricaine montrent qu’une réponse hybride se dessine. En effet, différents acteurs interviennent, et pas nécessairement successivement, mais plutôt conjointement. Ces évolutions sont autant de défis pour les acteurs africains du maintien de la paix qui sont devenus, selon les auteurs : « real stakeholder ». Elles ont des conséquences normatives et pratiques indéniables.
Au début des années 2000, un nouveau principe a émergé : « Try Africa first , « les solutions africaines avant tout ». La nécessité de solutions endogènes aux crises et conflits africains est collectivement assumée. Le rôle dévolu à la régulation par la région est essentiel et devient une pièce maîtresse du système. En effet, l’architecture de sécurité continentale prend appui sur les sous-régions afin de gérer la conflictualité. L’ONU a également favorisé ce régionalisme en donnant la possibilité aux organismes régionaux d’assurer le maintien de la paix, encadré par le chapitre VIII de la Charte des Nations unies, une « nouvelle division international du travail [1]», en quelque sorte.
Cette construction d’une architecture de paix et de sécurité est donc un projet qui s’inscrit dans le temps long des grands projets historiques. Le sujet intéresse particulièrement  les universitaires, au-delà des aspects techniques du processus. C’est l’ambition de l’ouvrage présenté ici. Ce travail réunit dix-sept chercheurs et offre une analyse riche des évolutions et des défis du maintien de la paix en Afrique, dans le contexte de la construction d’une architecture de paix et de sécurité.
L’ouvrage est divisé en trois parties, qui présentent  les évolutions institutionnelles, l’implication de nouveaux acteurs et quelques cas d’étude. Dans un premier temps, les auteurs analysent l’évolution des opérations de maintien de la paix sur le continent africain, puis celle des opérations menées par des Africains, au Burundi, au Soudan et en Somalie. Le panorama dressé par les premiers chapitres met en parallèle l’évolution des conflits sur le continent, des opérations de maintien de la paix de l’ONU et l’africanisation des opérations. Leurs conclusions sont connues. La cohérence et la coordination doivent être renforcées dans une période de contraintes budgétaires et où les initiatives ad hoc se multiplient. Sont également traitées dans cette partie : l’approche européenne du maintien de la paix et la question centrale du financement des opérations. Ce dernier point pose le problème de l’appropriation des opérations après l’africanisation, et donc celui de l’autonomie. Le schéma actuellement retenu – financement des opérations par les bailleurs extérieurs - n’est pas tenable sur la durée. La recherche de solutions alternatives est essentielle et régulièrement à l’ordre du jour des sommets et forums internationaux. Dans le chapitre consacré à cette problématique, David Ambrosetti et Romain Esmenjaud étudient quatre modes de financement et s’interrogent sur la volonté des Africains à être autonomes dans le domaine de la gestion des conflits. Ils ouvrent un agenda de la recherche, pour des travaux en économie politique des opérations de paix, et ce que cela nous révèle des politiques des États africains.
Dans la deuxième partie de l’ouvrage, consacrée aux politiques de la Chine, de l’Inde et de la France, l’implication de la Chine dans le maintien de la paix est étudiée comme une tentative d’influer un système onusien dont elle se sent exclue. Une position en partie partagée par l’Inde, qui ne veut pas que les opérations de l’ONU soient un « cheval de Troie » des puissances occidentales. En revanche, la France a une approche parfois ambigüe, comme la crise ivoirienne l’a montrée. Son intervention a été rendue nécessaire par le manque de moyens des instances continentales et de l’impasse politique.
 La dernière partie rassemble un ensemble de cas d’étude. Elle aborde à la fois le rôle des voisins régionaux dans la persistance d’une crise, et dans le même temps, leur engagement dans la résolution de celle-ci, notamment en RDC et en Somalie. Dans le cas du Mali, on comprend le caractère hybride de la réponse qui se dessine, avec les difficultés des interactions entre une organisation régionale comme la CEDEAO, l’UA et l’ONU... L’importance de la compréhension des acteurs et du contexte local nous est rappelée par l’exemple congolais. Le chapitre suivant analyse les difficultés à établir un cadre normatif, notamment avec la Responsabilité de protéger, au Darfour.
L’ensemble de l’ouvrage apporte une réflexion stimulante sur la pratique des interventions de paix en Afrique. L’originalité de cette étude est de ne pas se focaliser uniquement sur l’ONU et de proposer une analyse globale incluant aussi bien les acteurs africains que les nouveaux acteurs étatiques parmi les plus traditionnels. La conclusion est classique. L’enjeu de moyens est politique, tant pour les Africains que pour les acteurs exogènes ; qu’ils soient étatiques ou institutionnels. La légitimité de chaque acteur est questionnée, directement ou implicitement, dans toutes les contributions. Il est question d’une part d’interroger ce que cette extraversion du maintien de la paix en Afrique nous révèle des acteurs extérieurs au continent, ainsi que de leurs intérêts, et d’autre part, ce qu’elle nous révèle des États africains et des élites au pouvoir.


[1] Mélanie CATHELIN, Le rôle international d’un État: construction, institutionnalisation et changement. Le cas de la politique canadienne de maintien de la paix en Afrique, thèse de doctorat (sous la direction de Daniel COMPAGNON), Université Montesquieu Bordeaux IV - IEP Bordeaux, Décembre 2008.

mardi 14 avril 2015

Faut-il intervenir militairement en Afrique ?

A noter, la conférence annuelle PSIA/IRSEM se tiendra demain de 17h15 à 19h à Science Po.
Avec :
Sonia Le Gouriellec, Chargée d’études à l’IRSEM
Colonel Philippe Susnjara, Chef du bureau Afrique de l’Etat‐major des armées et enseignant à PSIA
Richard Banégas, Professeur à Sciences Po (sous réserve)
Introduction par :
Ghassan Salamé, Doyen de PSIA
Discussion par :
Frédéric Charillon, Directeur de l’IRSEM
Général Vincent Desportes, Enseignant à PSIA
Mercredi 15 Avril 2015 - 17h15 – 19h00
Amphithéâtre Leroy‐Beaulieu‐Sorel, 27 rue Saint Guillaume
Inscription:
- Pour les étudiants, merci de vous inscrire en ligne
- Pour les enseignants, merci vous inscrire par email à : psia.events@sciencespo.fr

Sonia Le Gouriellec est docteur en science politique, spécialisé sur les questions de régionalisation et de construction de l’Etat dans la Corne de l’Afrique et chargée d’étude à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire (IRSEM). 
Colonel Philippe Susnjara sert, depuis le 1er juillet 2014, à l’Etat‐major des armées comme Chef du bureau Afrique. Il enseigne à PSIA le cours « Gestion des crises sécuritaires en Afrique ». 
Richard Banégas est Professeur de science politique à Sciences Po et spécialiste de l’Afrique de l’Ouest et des Grands Lacs. Il enseigne à PSIA le cours « Citoyenneté, violence et changement politique en Afrique ». (sous réserve)
Depuis 2013, dans le cadre d’un partenariat spécial, l’IRSEM soutient les travaux de l’Ecole des Affaires internationales de Sciences Po dans les champs de la Défense et de la Sécurité. A l’occasion de cette conférence, le prix IRSEM‐PSIA du meilleur devoir sur le thème de la sécurité, sera remis aux deux lauréats pour l’édition 2014. 
Plus d'information sur le partenariat IRSEM-PSIA
Plus d'information sur l'IRSEM

mercredi 8 octobre 2014

Nouveau : Note de veille Afrique

L'IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire) lance une nouvelle note de veille. Après les notes de veilles sur les États-Unis de Maya Kandel, cette nouvelle note concerne le continent africain. Les notes de veille « Afrique » de l’IRSEM proposent une sélection des analyses de chercheurs sur l’actualité africaine du mois écoulé en matière de sécurité et de défense.

La première note est en téléchargement libre : ICI


vendredi 27 janvier 2012

L’ONU en Somalie : le refus de l’engagement ? (publication)

Le ROP vient de publier sur son site Internet un dossier portant sur le projet de mission de paix onusienne en Somalie que l'auteur de ce blog a rédigé. Ce dossier s’intitule « L’ONU en Somalie : le refus de l’engagement ? ». Après un bref historique des interventions internationales en Somalie au cours des dernières années, nous présentons l’AMISOM en insistant sur son caractère transitoire et sur la fragilité de la situation politique et sécuritaire en Somalie, avant d’expliquer les circonstances ayant empêché à ce jour le déploiement d’une mission de l’ONU.


La chute de l’Etat somalien en 1991 ouvre une ère de guerre civile et de vaines tentatives de restauration de la paix. Ainsi, après le départ de Siyad Barre, le pillage de l'aide alimentaire s’organise au profit des milices armées. L’ONU crée une première mission (ONUSOM I), mais se retire du sud le 10 septembre 1991 et la guerre entraine la famine. À la demande de l’ONU, les Etats-Unis décident le 9 décembre 1992 d’une intervention (UNITAF). Ils quittent le pays quelques mois plus tard, avant le retrait total des forces d’intervention de l’ONU. L’échec de cette action est complet. Avec une deuxième mission, l’ONUSOM II (26 mars 1993 - 2 mars 1995), deux logiques s’affrontent : celle de l’Organisation des Nations unies qui souhaite rétablir un gouvernement et aider à la reconstruction du pays et celle des seigneurs de guerre qui défendent leurs propres intérêts et s’opposent ainsi à toute action extérieure qui pourrait favoriser le clan ou la milice opposée (1). L’ONU concentre rapidement ses efforts sur le processus de paix afin de mettre un terme aux violences des milices armées. L’accord d’Addis Abeba en 1993, représente ainsi le premier d’une série d'efforts visant à instaurer la paix entre les différentes parties, à amorcer un processus de réconciliation et à reconstructuire l’Etat. Toutefois, ces efforts pour pacifier le pays sont restés vains. En février 2007, l’Union africaine (UA) devant le manque de volonté d’intervention des acteurs internationaux décide de la création d’une mission en Somalie (African Union Mission in Somalia, AMISOM). Le Conseil de sécurité, agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte, autorise également l’UA à établir une «mission de protection et de formation en Somalie» par la résolution 1744, adoptée le 20 février 2007 (9). L'AMISOM est ainsi créée dans l’idée que la mission n’excéderait pas une période de six mois et que l'ONU allait rapidement en prendre le relais. Or, l’AMISOM est toujours déployée et le relais onusien se fait toujours attendre. L’objet de cette contribution vise à expliquer ces hésitations de l’ONU à intervenir en Somalie.

De l’IGASOM à l’AMISOM : quelle intervention en Somalie ?

L’AMISOM est mise sur pied dans un contexte qui préfigure ses difficultés initiales. Elle comble le vide laissé par d’autres acteurs. En effet, après leur débâcle en 1993 et pendant pratiquement une décennie, les politiciens américains se désintéressent de la Somalie. Les attentats contre les ambassades américaines de Nairobi et de Dar es Salam en 1998 font craindre à la communauté internationale l’installation en Somalie d’une base arrière d’Al Qaïda. Les Etats-Unis aident alors financièrement la création d’une alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme réunissant les seigneurs de guerre (ARPCT). Mais cette approche échoue avec la prise de pouvoir à Mogadiscio en juin 2006 de l’Union des Tribunaux Islamiques (UTI). Cette absence d’intervention extérieure pousse l’Ethiopie à intervenir en décembre 2006 et précipite ainsi la création de l’AMISOM.

Ken Menkhaus a parfaitement décrit la tragédie somalienne comme une inévitable conséquence d’une série de facteurs (2) "

La suite ICI

mercredi 16 novembre 2011

Quelles perspectives pour les opérations de maintien de la paix de l'ONU ?

Le Comité "Afrique" de l'ANAJ-IHEDN a le plaisir de vous inviter à sa conférence sur le thème :
QUELLES PERSPECTIVES POUR LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L'ONU ?

Autour d’Alain LE ROY,
Ancien Secrétaire général adjoint de l'ONU
chargé des opérations de maintien de la paix

Mardi 29 novembre 2011
19h15 à 21h00

École militaire
Amphithéâtre Desvallières


L’Organisation des Nations Unies reste toujours très présente sur le continent africain et partage aujourd’hui ses missions de paix et de sécurité avec de nouveaux acteurs (Union Africaine, Union Européenne…). Engagée dans des missions souvent longues, cet interventionnisme règle-t-il les problèmes ? Ne sont-elles pas des missions sans fin ?

Alain Leroy reviendra sur son expérience à l’ONU et nous apportera ses éclairages sur les missions qui l’ont mobilisées ces trois dernières années (côte d’Ivoire, Soudan).

INSCRIPTION OBLIGATOIRE AVANT LE 26 novembre

Inscription obligatoire avant le 26 novembre à l'adresse : http://tinyurl.com/anaj-

Informations : afrique@anaj-ihedn.org

dimanche 25 septembre 2011

Le rôle des Nations-Unies dans la gestion de la transition en Côte d'Ivoire

L'IFRI organise le 27 septembre de 17:00 à 19:00 une conférence autour de Choi Young-Jin, ancien représentant spécial et chef de l'Opération des Nations-Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), sur le rôle des Nations-Unies dans la gestion de la transition en Côte d'Ivoire


Résumé : "Autrefois pays modèle en Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire a connu ces dernières années une crise politico-militaire sans précédent qui a occasionné d'innombrables bouleversements. L'ONUCI, dont le déploiement en Côte d'Ivoire a débuté le 4 avril 2004, s'est vue confier par le Conseil de sécurité la mission de contribuer à la pacification du pays. L'organisation des élections devait être l'aboutissement de ce processus mais n'a pu empêcher une résurgence de la crise avant l'arrestation de Laurent Gbagbo et l'investiture de Alassane Ouattara le 21 mai 2011."
Inscription : ICI

jeudi 16 juin 2011

Colloque « L’évolution des conflictualités et des politiques de sécurité et de défense en Afrique »

Le Club participation et progrès et le Centre Maurice Hauriou de l'Université Paris Descartes, organisent un colloque sur le thème : "L'évolution des conflictualités et des politiques de sécurité et de défense en Afrique". Il se déroulera le lundi 20 juin 2011, dans la salle des Actes de la Faculté de Droit de l’Université Paris-Descartes (10, avenue Pierre Larousse, 92240 Malakoff).
Vous voudrez bien trouver ci-joint le programme du colloque qui détaille les créneaux des différentes interventions.
Pour toute information complémentaire, vous pouvez nous contacter à l’adresse mail suivante : participation.progres@gmail.com ou consulter Facebook
Pour s'inscrire : http://www.doodle.com/2z5hgfdxznwe567x. Il reste encore quelques places...
Pourquoi venir ?
  • La sécurité et la défense seront à l'honneur, ce qui devrait vous intéresser à l’heure où près de 2500 militaires français (hors Libye) sont déployés sur un théâtre d’opération africain,
  • Des régions moins connues en France seront présentées... comme la Corne de l'Afrique
  • Des idées reçues seront attaquées, notamment sur la Chine en Afrique
  • Un Ivoirien, et non un Français, nous parlera de la Côte d'Ivoire
  • Le discours des islamistes dans le Sahel sera décrypté
  • ....
  • Du café sera à votre disposition dans la journée, avant un cocktail de clôture
Sonia Le Gouriellec (Good morning Afrika) et S.D. (Lignes stratégiques)

Par ailleurs, hier Pierre Pascallon, Président du Club Participation et Progrès, était l'invité de Thierry Garcin sur France Culture. Vous pouvez écouter l'émission ICI
Réumé : "L’évolution des conflits armés, à l’occasion d’un colloque du Club Participation et progrès

La variété, la violence et la durée des conflits en Afrique ne laissent d’étonner. Qu’on songe à la partition de fait de la Somalie, au génocide du Rwanda, aux longues guerres civiles du Liberia, de Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire, aux meurtriers affrontements cycliques qui ont endeuillé la République démocratique du Congo (qui n’est même pas maître de l’entièreté de son territoire), aux troubles civils multiples souvent aggravés par des répressions d’une rare cruauté (ne citons que le Darfour soudanais, le Zimbabwe, le Kenya…).

De plus, de grands acteurs extérieurs exercent une tutelle ou mainmise sur les ressources naturelles et autres du continent (Japon, Chine, Inde, États-Unis…).

Dans ce contexte durable, que peut la France, et que peuvent les États africains eux-mêmes ?"

dimanche 20 février 2011

L'échec de l'AMISOM

L’AMISOM était initialement envisagée comme une opération transitoire jusqu’au déploiement d’une force onusienne or aucune des étapes prévues par le mandat de la mission n’a été réalisée. Initialement planifié pour un déploiement de six mois, le mandat de l’AMISOM a été prorogé de six mois à plusieurs reprises. La résolution 1964 du 22 décembre 2010 le prorogeant jusqu’au 30 septembre 2011.
Les résolutions 1744, et 1772 du Conseil de sécurité de l’ONU précisent les objectifs de la mission :

- « Favoriser le dialogue et la réconciliation en Somalie en concourant à assurer la liberté de mouvement, les déplacements en toute sécurité et la protection de tous ceux qui prennent part au dialogue;
- Assurer, le cas échéant, la protection des institutions fédérales de transition afin qu’elles soient en mesure d’assumer leurs fonctions et veiller à la sécurité des infrastructures clefs ;
- Aider, selon ses moyens et en coordination avec d’autres parties, à la mise en œuvre du Plan national de sécurité et de stabilisation et en particulier au rétablissement effectif et à la formation des forces de sécurité somaliennes sans exclusive ;
- Contribuer, à la demande et selon ses moyens, à la création des conditions de sécurité nécessaires à l’acheminement de l’aide humanitaire ;
- Protéger son personnel, ainsi que ses locaux, installations et matériel, et assurer la sécurité et la liberté de mouvement de son personnel.»

Roland Marchal propose, de façon cinglante, d’appeler la mission AMIMOG au lieu d’AMISOM car il est surtout question de la capitale somalienne. Ce mandat est particulièrement ambitieux dans un tel environnement d’insécurité et ridiculement faible en troupe. A titre indicatif si on voulait atteindre le même ratio troupe/population qu'en Afghanistan il faudrait déployer 40 700 soldats… Or les Shebaab multiplient les attaques contre les troupes de l’AMISOM et découragent les autres pays de contribuer au renfort. De fait le quota de troupes autorisé (8100) n’a été atteint qu’en décembre 2010. Pourtant le Nigeria, le Malawi et le Ghana s’étaient engagés à envoyer des troupes.
Cantonnée au rôle de protectrice des Institutions fédérales de transition, elles-mêmes contestées, la mission s’exposait dès le départ aux attaques des insurgés. Peut-on même parler de maintien de la paix alors que le conflit est en cours ? En Somalie il n'y a pas de paix à maintenir puisqu'il n'y a même pas d'accord de paix. La mission n’a pas, par nature, vocation à résoudre le conflit. Initialement elle devait consolider la victoire militaire éthiopienne de décembre 2006 puis la normalisation issue du processus de Djibouti (2008). Cependant lors des accords de Djibouti, les islamistes se sont divisés entre d’un côté Cheikh Sharif Cheikh Ahmed (clan Hawiye Abgal), de l’aile modérée de l’Alliance pour la Relibération de la Somalie (ARS) devenue de fait ARS-Djibouti et élu président du Gouvernement d’Union National (GUN) par le Parlement en janvier 2009. Et de l’autre côté Hassan Daher Aways (clan Hawiye Haber Gedir Ayr) dirigeant d’Hizbul Islam (le parti de l’Islam (8)) fondé en février 2009 en réaction à l’élection de Cheikh Sharif Cheikh Ahmed (photo). Ce groupe est une coalition de quatre groupes islamistes opposés au président somalien jugé trop modéré : l’Alliance pour la Re-libération de la Somalie-Asmara issue de la scission de l’ARS au moment de la conférence de Djibouti, Muaskar Ras Kamboni, Jabhatul Islamiya, Muaskar Anole.
Par ailleurs en protégeant le GFT contre les insurgés islamistes, l’AMISOM manque à son rôle fondamental de neutralité et d’impartialité. D’autant plus que le GFT a lui-même échoué à mettre en place un processus de réconciliation. Les dissensions entre ce gouvernement et la communauté internationale sont significatives à cet égard. Le mandat du Parlement qui devait expirer en août 2010, tout comme celui du GFT a été prolongé, début 2011, de trois ans sans que cette « non-transition » soit débattu avec les partenaires du gouvernement comme l’ONU. Or le GFT a perdu toute légitimité auprès de la population incapable d’instaurer un minimum de sécurité. La survie du GFT dépend plus du soutien de la communauté internationale que des Somaliens. L’AMISOM pâtit aussi de ce manque de légitimité. Les Shebaab profitent des bavures de la mission pour activer leur propagande anti-GFT et anti-AMISOM. Force est de constater que les islamistes ont réussi à se faire passer auprès de la population pour un mouvement de résistance opposé à ce qui est dorénavant perçu comme coalition Ethiopie/GFT grâce à une propagande bien mené et facilité par l’échec de la stratégie de communication du gouvernement de Cheikh Sharif Cheikh Ahmed.

Face à la pression exercée par les insurgés sur les forces de l’AMISOM, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a demandé un mandat plus offensif. Le 15 octobre 2010 le CPS de l’UA appelait à un renforcement des troupes : 20 000 hommes pour la composante militaire, 1680 éléments de police, un blocus naval et une zone d’interdiction aérienne au-dessus de la Somalie. L’UA voulait également financer la mission au moyen des contributions obligatoires, qui seraient mises à disposition de la mission à l’intérieur et à l’extérieur de la Somalie.
Cependant la résolution 1964 de décembre 2010 a autorisé l’augmentation des troupes mais uniquement un supplément de 4000 troupes (soit 12000 au total). La mission dépend toujours directement des donateurs. Cette insuffisance et l’imprévisibilité du financement est aussi un facteur dissuasif pour les potentiels contributeurs de troupes. L’ONU dans la résolution 1964 le rappelle elle « engage les donateurs à coopérer étroitement avec l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine afin que les fonds et le matériel voulus deviennent disponibles rapidement, notamment en ce qui concerne la solde à verser aux membres des contingents de l’AMISOM, le soutien logistique autonome et les dépenses afférentes au matériel appartenant aux contingents, en particulier le matériel meurtrier ». En effet, l’AMISOM n’est ni équipée, ni organisée, ni employée pour mener une lutte armée. La logistique ne le permet pas : pas de capacité maritime ou aérienne, difficultés d’approvisionnement en munitions, en matériel militaire et en pièce de rechange.

vendredi 24 septembre 2010

Aide : des paroles, des paroles, des paroles....

Le président N. Sarkozy a annoncé lors de la session d'ouverture du 10ème anniversaire des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) que la France octroierait dans les 3 prochaines années 180 millions d'euros supplémentaires au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose.
Cette annonce m'a rappelé un précédent billet (ICI). En effet, lors du dernier sommet Afrique -France, la France promettait 300 millions aux pays africains pour renforcer leurs capacités sécuritaires. Or cette somme n'était pas débloquée et ajoutée à la politique d'appropriation et d'européanisation que mène déjà la France, c'était la somme déjà consacrée pour ce type d'opération.
Même effet d'annonce semble-t-il cette fois dénoncé par l'ONG Oxfam : "La France nous a appris à nous méfier des annonces généreuses (...ce que le président Sarkozy ne précise pas, c'est que la moitié de cette somme promise au Fonds mondial peut être comptabilisée dans l'initiative du G8 en faveur de la santé maternelle et infantile annoncée en juin. En augmentant sa contribution au Fonds mondial, la France, avec les mêmes fonds, règle une partie de sa note du G8 et recycle sans le dire ses annonces".....ça c'est dit !
La vidéo du discours ICI

vendredi 27 août 2010

Les Grands lacs face à un nouveau génocide ?

A peine réélu et dans un contexte plutôt tendu (voir nos précédents billets ICI) Kagamé doit faire face à une nouvelle affaire.
Hier Le Monde révélait un rapport de l'ONU établissant que des faits de génocide ont pu être commis contre des HUtus en RDC entre 1996 et 1998 par des militaires rwandais soutenus par le Rwanda : « les attaques systématiques et généralisées contre les Hutus réfugiés en RDC révèlent plusieurs éléments accablants qui, s’ils sont prouvés devant un tribunal compétent, pourraient être qualifiés de crimes de génocide ».
Le rapport décrit "la nature systématique, méthodologique et préméditée des attaques contre les Hutu [qui] se sont déroulées dans chaque localité où des réfugiés ont été dépistés par l'AFDL/APR sur une très vaste étendue du territoire". "La poursuite a duré des mois et, à l'occasion, l'aide humanitaire qui leur était destinée a été sciemment bloquée, notamment en province orientale, les privant ainsi d'éléments indispensables à leur survie"."L'ampleur des crimes et le nombre important de victimes, probablement plusieurs dizaines de milliers, sont démontrés par les nombreux incidents répertoriés dans le rapport. L'usage extensif d'armes blanches (principalement des marteaux) et les massacres systématiques de survivants après la prise des camps démontrent que les nombreux décès ne sont pas imputables aux aléas de la guerre. Parmi les victimes, il y avait une majorité d'enfants, de femmes, de personnes âgées et de malades", dénoncent les auteurs.

D'après Le Monde « le président rwandais, Paul Kagamé, a tenté d’empêcher la publication par l’ONU de ce rapport et que Kigali a menacé de retirer ses troupes de opérations de l’ONU en cas de fuites dans la presse ». Au total 3652 Rwandais participent aux missions de maintien de la paix de l'ONU (3326 au Darfour, 298 au Sud Soudan, 21 en Haiti, 4 au LIban, 3 en Centrafrique)

Selon le HCDH, « nous avons dit au Monde que la version finale, officielle serait publiée très rapidement. Nous sommes extrêmement déçus qu’ils aient continué à publier cette version alors qu’ils savaient que ce n’était pas le rapport définitif ».

Le soutien, jusque-là inconditionnel, de la communauté internationale, tend à s’atténuer de plus en plus...
Rappel chronologique :
- novembre 1996 : attaques, par l’armée rwandaise, des camps de réfugiés hutus en RDC. Sans doute plus de 300 000 morts.
- fin 1996 : création de l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo) par Laurent-Désiré Kabila.
- mai 1997 : entrée de l’AFDL et des troupes rwandaises à Kinshasa.
- juillet 1998 : Laurent Désiré Kabila expulse les Rwandais.
- 2 août 1998 : opération aéroportée rwandaise sur la base militaire de Kitona (Bas Congo) pour prendre Kinshasa. L’Angola intervient pour sauver LD Kabila.
- 1998 : création, par le Rwanda, du RCD/Goma. Début de la deuxième guerre du Congo.
- 30 juillet 2002 : accords de Prétoria entre le Rwanda et la RDC
- 13 septembre 2002 : annonce du retrait de l'armée rwandaise par le président Kagame mais malgré le retrait annoncé, le Rwanda poursuit une politique d’ingérence dans l’Est de la RDC.

Selon l'ONG International Rescue Committee (IRC), 3,8 millions de personnes auraient péri, entre août 1998 et avril 2004, sur le sol de la RDC, victimes directes ou indirectes des guerres.

mardi 9 mars 2010

Sortie ciné : Fleur du Désert



Demain, sortie du film de Sherry Hormann avec Liya Kebede, Fleur du Désert.
Le film retrace la vie de l’ex-top model d'origine somalienne Waris Dirie, devenue ambassadrice des Nations Unies contre l'excision.Un film adapté du roman de Cathleen Miller qui a été publié en 1998 sous le titre original : Désert Flower ouFleur du désert. Tourné à Djibouti à Ali-Sabieh, région située au sud de la capitale. Une coproduction regroupant plusieurs pays européens (France, Allemagne, Angleterre et Autriche) ainsi que les Etats-Unis.

Synopsis : "Issue d’une famille de nomades somaliens, Waris connaît une enfance rude mais heureuse car entourée des siens. Mais quand son père décide de la marier à l’âge de 13 ans, Waris prend la fuite. Traversant le désert au péril de sa vie, elle atteint la ville de Mogadiscio et retrouve sa grand-mère.
Cette dernière lui fait quitter le pays en lui trouvant un poste de « bonne à tout faire » à l’ambassade de Somalie à Londres. Waris y travaille pendant 6 ans, telle une esclave, totalement recluse et coupée du monde extérieur.
Quand la guerre civile éclate en Somalie, l’ambassade ferme. Waris se retrouve livrée à elle-même dans les rues de Londres, ne sachant pas un mot d’anglais. C’est alors qu’elle rencontre Marilyn avec qui elle se lie d’amitié. Cette jeune femme, délurée et originale, l’héberge et l’aide à trouver un emploi.
Travaillant dans un fast food, Waris est remarquée par un célèbre photographe de mode. Grâce à lui, elle rejoint une agence de mannequins. Malgré de nombreuses péripéties, elle devient rapidement l’un des plus grands top modelinternational. Sa célébrité est au plus haut et pourtant, derrière les paillettes et le glamour, se cache une blessure dont Waris ne se remettra jamais. Lors d’une interview Waris révèle l’excision dont elle fût victime à l’âge de 3 ans. Reprise par la presse internationale, sa confession bouleverse le monde entier.
Waris a depuis décidé de dédier sa vie à combattre l’excision dont sont victimes des milliers de petites filles chaque jour."

Photo : Liya Kebede (actrice du film) et Waris Dirie
Critiques :
- " L'actrice incarne de façon bluffante la métamorphose de la petite émigrée en princesse des défilés. "
François-Guillaume Lorrain (Le Point)
-" Beauté, émotion, on pleure forcément. Et on n'a même pas honte."
Héléna Villovitch ( Elle )
- " Une modestie qui permet d'éviter toute dérive larmoyante. Mi-figue, mi-raisin "
T.C (Studio CinéLive)
- " Mais, retracer le parcours de Waris Dirie, c'est aussi évoquer son engagement contre l'excision pratiquée en Afrique et ailleurs - selon l'ONU, près 6000 petites filles en sont victimes chaque jour à travers le monde. "
F.C. ( Première n°397)

jeudi 4 mars 2010

Le Registre des Nations unies sur les armes conventionnelles : Limites d’un instrument de transparence



Une note d'analyse de Jihan Seniora (chercheure Stagiaire) au GRIP (encore !) du 23 février 2010. Très bien référencée.
Résumé :
Source unique d’informations sur les transferts annuels d’armes conventionnelles à travers le monde, le Registre des Nations unies sur les armes conventionnelles est un important instrument international au service de la transparence. Depuis la fin des années 1990, des voix se sont faites de plus en plus entendre afin d’introduire au Registre les armes légères et de petit calibre comme une catégorie à part entière. Néanmoins, le groupe d’experts gouvernementaux chargé de revoir le Registre et les modifications à y apporter, réuni pour la sixième fois au cours de l’année 2009, n’a trouvé d’accord sur aucune modification substantielle. Face à cet échec, c’est la pertinence du Registre qui est remise en cause pour son inhabilité à s’adapter aux nouvelles réalités de sécurité régionale et internationale. Dans le contexte des négociations sur un futur Traité sur le Commerce des Armes (TCA), il sera important d’éviter de répéter les imperfections du Registre qui déteignent actuellement sur sa portée comme mécanisme de transparence.

Téléchargez le document ICI
Autres références sur le sujet :
"Reporting transfers of small arms and light weapons to the united nations register of conventional arms" de Paul Holton.
Paul Holtom « Transparency in Transfers of Small Arms and Light Weapons: Reports to the United Nations Register of Conventional Arms, 2003-2006 », SIPRI Policy Papers, n° 22, juillet 2008.
Wezeman, T. Siemon, «The Future of the United Nations Register of Conventional Arms », SIPRI Policy Papers, n° 4, août 2003
Haug, Maria, Langvandslien, Martin, Lumpe, Lora et Marsh, Nicholas, « Shining a light on Small Arms Export: The Record of State Transparency », Small Arms Survey, Occasional Paper n° 4, janvier 2002
Abramson, Jeff, « UN Conventional Arms Register Falters », Arms Control Today, septembre 2009

lundi 22 février 2010

Est de la République Démocratique du Congo : état des lieux d'une crise oubliée

Je vous propose la retranscription de l'article de John Campbell, Ralph Bunche Senior Fellow for Africa Policy Studies, du Council on Foreign Relations.

"Deaths from violence, hunger, and disease in the eastern Democratic Republic of Congo (DRC) over the past dozen years now likely exceed six million, with no end in sight. Violence against civilians in the region has persisted since 1998, with the outbreak of fighting in the Congo involving numerous states and agendas. Because of its magnitude and horror, this conflict is often called Africa's first "world war." The 1999 Lusaka Cease Fire Agreement--signed by Angola, Congo, Rwanda, Namibia, Uganda, Zambia, and Zimbabwe--ended fighting among nations, but not violence perpetrated by residual elements. As a result, millions of non-combatants continue to be displaced and killed; most of the formal economy and infrastructure has been destroyed; and hunger and disease are rampant.

While Western governments have not ignored the eastern Congo tragedy (Secretary of State Hillary Clinton visited Goma as recently as December), media attention has been more focused recently on Sudan, Somalia, and Guinea. Hence, Nicholas Kristof's recent series in the New York Times profiling ongoing violence in eastern Congo against civilians, especially women, is an important wake-up call about this continuing humanitarian disaster.

The current round of violence dates from January 2009, following a rapprochement between the DRC and Rwanda. With logistical support from the United Nations Organization Mission in the Democratic Republic of Congo (MONUC), the two governments joined forces to purge the eastern Congo of a Hutu rebel group, the Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR), which seeks to overthrow the Rwandan government.
Despite two campaigns, efforts to rein in the FDLR have largely failed, and Rwandan troops have returned home. The current fighting is among a shifting kaleidoscope of Rwandan Hutu opponents of Rwandan President Paul Kagame's government, elements of the Congolese army, and local militias ostensibly defending their turf against all-comers. In a huge territory largely outside the control of the Kinshasa government, there is also widespread criminal and warlord behavior. Underpinning the violence often is a struggle to loot the region of its abundant natural resources.

Since 1999, the MONUC has been the principal international presence in eastern Congo. Its mandate includes protection of civilians and the disarmament and demobilization of combatants. MONUC is now the UN's largest peacekeeping mission, with a budget of almost $1.35 billion and over 20,509 uniformed personnel and support staff. It has assisted with the demobilization and repatriation of thousands of ex-combatants back to Rwanda, and with the demobilization and reintegration of thousands more into the Congolese army.

However, MONUC's civil protection mandate is hampered by a lack of resources. Its numbers are drawn from a variety of countries including a significant African contingent. In addition, by the end of 2009, it had deployed only 2,050 of its 3,085 newly authorized personnel.

Equipment is similarly sparse. At the close of 2009, there was one Belgian C-130 aircraft and two helicopters from Uruguay. Both countries have also recently pledged an additional helicopter each. There have been no pledges toward MONUC's request for an additional C-130 transport and fourteen utility helicopters, as of the end of 2009. Shortages of helicopters and transport aircraft have limited MONUC's flexibility and rapid-reaction capability. The vastness of the eastern Congo results in MONUC's personnel being so thinly stretched that it is unable to effectively carry out its protection mandate.
Furthermore, with little formal government authority in place, and with the DRC only slowly emerging from failed-state status, there is a culture of impunity with respect to violence against civilians. The Armed Forces of the DRC (FARDC) are ostensibly charged with maintaining security. But soldiers are often untrained, undisciplined and unpaid. Some are also former rebels who have been integrated into the official armed forces as part of an earlier peace agreement, but maintain loyalty to outside groups or warlords.

Like rebel groups and other irregulars, members of the FARDC also appear to use rape to terrorize and control the local populations, a reason why violence against women is so ubiquitous. Some non-governmental organizations have charged that MONUC's supporting role in various FARDC operations made it complicit in some of those crimes. When the UN Security Council renewed MONUC's mandate in December 2009, it reiterated that civilian protection and humanitarian assistance takes precedence over its other activities. At the same time, DRC President Joseph Kabila issued a "zero tolerance" policy toward human rights abuse committed by FARDC personnel.

MONUC should evaluate its personnel and equipment needs in light of its civilian protection mandate. It should seek increased personnel, including from other African countries. Better-trained and French-speaking officers are especially needed. For its part, the Obama administration should urge committed donor countries to fulfill pledges already made to MONUC in a timely manner and seriously consider increasing its own. It should then take the lead in approaching the donor community to provide the additional resources required.

Given the weakness of the DRC's central government as well as Rwanda's inability to defeat the FDLR, it is unlikely that either government can do much more on the ground. This reality complicates Western and African diplomatic pressure on the two states to hold accountable their nationals involved in violence against civilians. Nevertheless, notorious perpetrators of crimes against civilians do fall into official hands from time to time, and MONUC and FARDC efforts to bring them to a speedy trial should be supported. The international community must continue to insist to Congo and Rwanda that a culture of impunity with respect to violence against civilians is intolerable, and that the guilty are held accountable."

Mon billet précédent : "La République Démocratique du Congo (RDC) : retour sur la géopolitique du cœur de l’Afrique"
Le billet de Stéphane Mantoux : « République Démocratique du Congo : chronique d'une guerre sans fin ? » sur Ifriqiya

lundi 16 novembre 2009

Infos en vrac



Nigeria / Brésil : Le Nigeria et le Brésil ont exprimé leur volonté de collaborer étroitement au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies pour accélérer le règlement des conflits et le développement en Afrique. Le Nigeria et le Brésil ont été élus membres non permanents du Conseil de sécurité le 15 octobre dernier lors de la 64e session de l'Assemblée générale des Nations unies, qui se termine en décembre. Selon un communiqué signé lundi à Abuja par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Nigeria, Ayo Olukanni, l'accord a été conclu vendredi en marge de la visite au Nigéria du Représentant permanent du Brésil à l'ONU, Maria Viotti. Elle a déclaré que les deux pays s’étaient engagés à travailler en étroite collaboration puisqu’ils se préparent à siéger en tant que membres du Conseil de sécurité des Nations Unies en janvier 2010. «Les enjeux de la paix, de la sécurité et de la résolution des conflits sur le continent africain continuera à recevoir beaucoup d'attention en raison des situations dans des pays comme le Soudan, la Somalie, la Guinée et la République du Niger, entre autres », indique le communiqué.

Corée du Sud / Afrique : La Corée du Sud abritera du 23 au 25 novembre le deuxième Forum Afrique-Corée dont l’objectif est de renforcer le partenariat dans divers domaines entre les deux parties. Selon la Commission de l’UA, le forum se tiendra sous le thème: « Vers un partenariat fort Corée-Afrique ». Le premier Forum Afrique-Corée a eu lieu du 7 au 9 novembre 2006 à Séoul. «Le forum offre une opportunité unique aux deux parties pour échanger des idées sur les questions d’intérêt commun et d’explorer davantage le renforcement de la coopération économique et le partage d’expérience dans plusieurs secteurs d’intérêt commun. Par conséquent on espère que ce deuxième forum consolidera les réalisations enregistrées jusqu’ici dans le cadre du partenariat”, a expliqué l’UA. Durant les dernières années, l’UA a tenu des programmes similaires avec la Chine, l’Amérique du Sud, la Turquie et d’autres régions.

UE / Somalie : Le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah, a approuvé le plan proposé par le Conseil des ministres de l'Union européenne de former jusqu'à 2.000 policiers Somaliens et le personnel militaire.

Le plan comprend la formation, l'équipement et le paiement des salaires pendant au moins un an. La déclaration de l'UE est intervenue au moment où le président Somalien, Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, prenait part, le week-end dernier, au Forum Arabie Saoudite-Afrique de l’est dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, pour discuter de la coopération économique régionale. «La communauté internationale doit accélérer et concentrer ses efforts à tous les niveaux pour soutenir le gouvernement afin de permettre aux Somaliens d’avoir une fondation solide sur laquelle construire avant la fin du mandat de ce gouvernement en août 2011 si nous voulons voir une Somalie transformée », a déclaré le Représentant spécial. Le Représentant spécial de l’Onu en Somalie a déclaré que le Conseil de sécurité s'attendait à voir des mesures concrètes prises avant sa prochaine réunion sur la piraterie prévue le 19 novembre. L'Union africaine et l'autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ont, de leur côté, formulé un certain nombre de déclarations et de propositions sur la sécurité et la piraterie au large des côtes somaliennes.
Source : APA