Voici le premier billet d’une trilogie consacrée à l’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement à l’espace saharo-sahélien, publié en parallèle sur AGS
. Nous essaierons de comprendre en quoi cet espace est un terreau favorable à l’expansion des groupes criminels et terroristes (la frontière entre les deux est souvent floue) puis qui sont ces acteurs ? Pourquoi AQMI est descendu de l’Algérie au Sahel ? Comment s’organise la lutte contre cet avatar d’Al Qaïda ?
Un ensemble de facteurs s’imbriquent et expliquent la situation actuelle :
Un espace instable et incontrôlé : Tout d’abord la porosité des frontières est un facteur géopolitique majeur dans la région. L’instabilité dans un pays se propage comme une tache d’huile chez les voisins. Et la région est soumise à de nombreux soubresauts politiques: coups d’Etat en Mauritanie (août 2008) et au Niger (février 2010) ou hyperstabilité (Campaoré au pouvoir depuis octobre 1987, Déby depuis février 1991). D’ailleurs l'entrée des États de la zone dans une période d'élections n'est pas rassurante. En effet la redistribution de pouvoir est au combien déstabilisatrice et génératrice de frustrations. On y observe la naissance ou la renaissance de guerres civiles. Petit aperçu des élections à venir dans la zone : Burkina Faso : Elections présidentielles le 21 novembre 2010. Par une révision de la Constitution Compaore devrait se représenter pour la 4ème fois, Niger : référendum constitutionnel le 31 octobre 2010, les élections locales le 08 janvier 2011, les législatives couplées au 1er tour des présidentielles le 31 janvier 2011, le 2ème tour des présidentielles le 12 mars 2011 et le président élu prêtera serment le 6 avril 2011, Nigéria: janvier 2011, Tchad : les élections générales de 2011 seraient reportées, Mali et Sénégal : 2012
Une situation économique alarmante :
Les pays de la zone sont particulièrement pauvres : le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée Bissau, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad et le Soudan font parti des PMA (Pays les Moins Avancés) une catégorie créé par l’ONU en 1971 et regroupant les pays les moins développés socio-économiquement. Et pour cause se sont principalement des économies orientées vers l’exportation de produits de base bruts (agricoles et miniers).
La hausse du prix des matières premières n’a pas permis la réduction de la pauvreté car la croissance économique est phagocytée par une forte croissance démographique forte. La population du Sahel devrait doubler et devrait compter 150 millions d’habitant d’ici 2040.
Et même les pays ayant connu une croissance supérieure à 5% ont réduit de façon substantielle le taux de pauvreté. Pourquoi ? Entre autres parce que la région connait une forte corruption qui ne permet pas la redistribution des richesses : l'ONG internationale Transparency International a publié, 26 octobre, son rapport 2010 de la perception de la corruption dans 178 pays. Certains pays, comme le Niger, marquent un déclin, la Mauritanie (143ème), le Tchad (171ème) le Soudan (172ème) sont les plus mauvais élèves. Le Burkina Faso, le Sénégal, le Bénin et le Mali occupent respectivement les 98ème, 105ème, 110ème et 116ème rang.
Et quid de l’emploie des jeunes dans une région où le taux de chômage environne les 18% : 60 % des Africains de l’Ouest ont moins de 25 ans et 70 % moins de trente ans. Cette population est frustrée par la situation politique, économique et sociale est un vivier de recrutement idéal pour des groupes criminels et/ou terroristes en manque de main d’œuvre.
Un espace vide :
La densité du Sahel est plus de 3 fois inférieure à la densité moyenne de l’Afrique subsaharienne et les populations habitent principalement dans les capitales (Nouakchott, Bamako, Niamey, N’Djamena). De fait de vastes espaces restent vides (Nord Mali, Nord Niger, Nord et Ouest Mauritanie…). Ces Etats sont faibles et n’ont pas les moyens de contrôler tout leur territoire en le peuplant ou en ni disposant des forces représentants le pouvoir central. La souveraineté interne des Etats est défaillante. Comme le dit l’adage : « la nature a horreur du vide », certains groupes criminels et terroristes se sont chargés de le remplir.
Des populations vulnérables et marginalisées :
Le Sahel est un espace vulnérable aux famines or les famines sont circonscrites dans le temps et l’espace et l’on sait aujourd’hui que ce phénomène n’est pas seulement le résultat de calamités naturelles mais qu’il est instrumentalisé, les famines sont cachés pour affaiblir certaines populations, ou créée pour attirer des aides. Mais la malnutrition chronique et quotidienne est aussi une donnée géopolitique, elle affaiblit les populations et cette vulnérabilité devrait croitre avec l’explosion démographique : la production vivrière augmente moins vite que la population.
Ajoutez à cette marginalisation géographique et politique le facteur historique. Certaines populations sont historiquement marginalisées : en Mauritanie on observe des rivalités entre Maures, les arabo-berbères et les Négro-africains. Les Harratines, descendants d’esclaves qui vivent au service de leurs maîtres, et les Beïdanes, Maures blancs pour la plupart. Le jeune qui avait fait un attentat kamikaze contre l’ambassade de France en Mauritanie était un Harratine il semble qu’il ait trouvé dans les revendications égalitaire d’AQMI une manière de lutter contre un Islam qui légitime les hiérarchies traditionnelles. Au Niger le pouvoir militaire appartient principalement aux Djerma-Shongaï le pouvoir économique aux Haoussas, et les Touaregs, peuplent le Nord du pays revendiquent une part du gâteau d’autant que les richesses minières sont dans leur espace de peuplement. Ils réclament : la mise en œuvre effective de la décentralisation, le développement économique, le respect de la diversité culturelle, la plus grande représentation des populations du Nord dans les instances étatiques, l’administration et l’armée ... demande explicitement un versement de 50 % des revenus des sociétés d’exploitation au profit des collectivités locales... Dès lors la question ethnique est un autre facteur géopolitique puisque de nombreuses ethnies vivent entre plusieurs pays qui deviennent des lieux de replis lors de conflits civils (ex : Soudan/Tchad, l’Algérie sahélienne pour les Touaregs en conflit avec le pouvoir central du Niger ou du Mali).
Par ailleurs les traites islamo arabe puis européennes avec la complicité parfois de certaines populations noires ont laissées des traces dans les mémoires collectives. Pour Medhi Taj : « cette fracture raciale Nord-Sud, ancrée dans l’histoire, est à la base d’une profonde conscience ethnico-tribale structurant les sociétés du sahel africain et brouillant la pertinence du concept occidental d’Etat Nation. »
Une série de facteurs qui laissait entrevoir la situation actuelle …
vendredi 12 novembre 2010
Le Sahel un terreau propice au développement de la criminalité (1/3)
Libellés :
AQMI,
Burkina Faso,
criminalité,
Delta du Niger,
Mauritanie,
Sahara,
Sahel,
Tchad,
Terrorisme
mardi 9 novembre 2010
Gbagbo et le PS : chabadabada...
En 2000 la France est en période de cohabitation et la Côte d'Ivoire organise un scrutin présidentiel. Ce scrutin est boycotté mais Gbagbo est élu avec 12% des voix. Légal mais non légitime c'est la France qui légitimera ensuite cette élection. La suite on la connait Gbagbo radicalisera le concept d'ivoirité (développé par Bédié après la mort d'Houphouet BOigny (1993) afin d'écarter des élections Ouattara et de fait les populations du Nord).
Ajourd'hui l'histoire se répèterait presque. Le 17 octobre Jack Lang a assisté à un meeting électoral du président/candidat ivoirien : "Merci, merci Laurent pour ton courage, pour ton action, pour ta fidélité à la gauche, pour ton engagement pour la démocratie (...)Merci cher Laurent pour le combat exemplaire que tu mènes, nous sommes fiers de toi (..)". La veille 2 émissaires de Dominique Strauss-Kahn suivaient Gbagbo à Daloa.
Rappelons que "le démocrate Gbagbo" a bénéficié d'un "mandat cadeau" de 5 ans à la tête de la Côte d'Ivoire après 5 reports de l'élection" ICI
L’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, arrivé troisième lors du premier tour de l’élection présidentielle du 31 octobre, a appelé avant hier ses partisans à appuyer l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara durant le second tour du scrutin, prévu le 21 novembre.
Source : La lettre du continent
lundi 8 novembre 2010
La lutte contre AQMI s'organise
Deux membres d'AQMI auraient été capturé le 12 octobre et emprisonné à N'Djamena (Tchad). L'arrestation a été effectué par des membres de l'ex-rebellion touboue du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDTJ créé en 1998). Il s'agirait de 2 Algériens qui rendaient au Soudan pour «une mission» dont ils auraient été chargés par Abou Zeid, leur chef (ABou Zeid est accusé d'être le commanditaire de l'assassinat de Michel Germaneau, il a détenu Pierre Camatte et détiendrait les 5 Français d'Areva et VInci). Preuve d'une certaine coopération entre cet ex-rebellion et le pouvoir central depuis la signature de l'accord de paix du 2 avril 2010 sous la médiation de Kadhafi.
En 2004, le groupe avait déjà arrêté des membres du GSPC pour les remettre aux autorités algeriennes via la libye.
Les Etats de la région organisent la lutte contre AQMI
Pendant ce temps de nombreuses unités de l’armée mauritanienne, dont des GSI (groupements spéciaux de lutte antiterroristes) se seraient déployées dans le désert du nord malien. En outre, l’armée de l’air mauritanienne a repositionné, à Tombouctou, l’un de ces appareils.
La Mauritanie et le Mali font partie d’un commandement mixte antiterroriste, qui regroupe aussi l’Algérie et le Niger.
Du GIA, au FIS, au GSPC....à AQMI :
Dans C dans l'air les intervenants rappellent le lien originel entre AQMI et l'Algérie.
En 2004, le groupe avait déjà arrêté des membres du GSPC pour les remettre aux autorités algeriennes via la libye.
Les Etats de la région organisent la lutte contre AQMI
Pendant ce temps de nombreuses unités de l’armée mauritanienne, dont des GSI (groupements spéciaux de lutte antiterroristes) se seraient déployées dans le désert du nord malien. En outre, l’armée de l’air mauritanienne a repositionné, à Tombouctou, l’un de ces appareils.
La Mauritanie et le Mali font partie d’un commandement mixte antiterroriste, qui regroupe aussi l’Algérie et le Niger.
Du GIA, au FIS, au GSPC....à AQMI :
Dans C dans l'air les intervenants rappellent le lien originel entre AQMI et l'Algérie.
Libellés :
AQMI,
Mali,
Mauritanie,
otages,
Tchad,
Territoires Palestiniens
dimanche 7 novembre 2010
Officiers britanniques au Somaliland
On apprend dans la dernière lettre de l'Océan Indien que 2 navires de guerre britanniques viennent, pour la première fois depuis l'auto-proclamation de l'indépendance du Somaliland, de mouiller (le 26 octobre) au large de Berbera.Quelques officiers se sont entretenu avec des représentants locaux : le maire, Abdalla Mohamed, et le commandant des gardes-côtes, l'amiral Ahmed Aw Osman. Les britanniques seraient venus demander la collaboration des gardes-côtes du Somaliland à leur lutte contre la piraterie maritime et auraient offert en contrepartie des armes et des moyens de détection radars. Ils se seraient également déclarés intéressés pour disposer d'une base navale près de Berbera.
Sources : LOI
Sources : LOI
Libellés :
Berbera,
Grande Bretagne,
Piraterie,
Somaliland
vendredi 5 novembre 2010
La problématique de l’alternance par les élections en Afrique: le cas du Cameroun
Demain de 9h à 13h : Séminaire sur les élections. La problématique de l’alternance par les élections en Afrique: le cas du Cameroun. Ce séminaire connaîtra la participation de représentants associatifs de plusieurs pays africains (Gabon, Congo, Togo, Côte d’ivoire, Mali, etc.) et Français et sera l’occasion d’échanger les expériences sur les processus électoraux de quelques pays africains afin d’en tirer tous les enseignements pour l’élection présidentielle de 2011 au Cameroun.
Lieu : Bourse du travail , 2 rue du Château d’eau, Paris 10ème, M° République - Lieu : Place du Trocadéro, M° Trocadéro - Contact et information: EMEH Elong 0663786227; tenesop@googlemail.com
Libellés :
alternance,
Cameroun,
colloque,
Conférences,
Démocratie
jeudi 4 novembre 2010
Somalie : Les Etats-Unis demandent l'aide des pays arabes
Le 20 octobre dernier l'ambassadeur Johnnie Carson, secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires africaines, est revenu sur la politique des Etats-Unis en Somalie lors d'une conférence au Center for Strategic & International Studies.
Morceaux choisis :
-“Refugee flows, pirate attacks and terrorist threats will continue to increase unless we work with Somalia to deal with these issues.”
Pendant longtemps la réponse de la communauté international à la crise interne en Somalie a été : “too feeble, too slow and too uncoordinated to have the desired impact,” et finalement “the world is paying the consequences today as the humanitarian and security threats continue to emerge” et devrait payer un prix élevé “in terms of regional destabilization, piracy and terrorism” si rien ne change.
- La communauté international devra faire plus. Concernant les contributions à l’AMISOM : “Thus far, only Uganda and Burundi have provided troops for this African-led mission. More African countries and perhaps some moderate Arab and Islamic countries should consider troop contributions, (…) AMISOM forces are putting themselves on the line and playing a part in the solution not just to a national, a regional, but a global crisis. And therefore, countries around the world, from Europe to Asia, need to provide increased military equipment and financial assistance” pour soutenir l’AMISOM et le Gouvernement Fédéral de Transition (GFT). Les équipements militaires et les surplus “would go a long way in assisting current and future AMISOM deployments.”
- Les Etats-Unis devraient collaborer de façon plus importante avec les gouvernements régionaux du Somaliland et du Puntland. UN pas de plus vers la reconnaissance de l’indépendance du Somaliland ?...
- Carson a invité la Ligue Arabe à honorer son engagement de donner 10 millions $ par mois au GFT. Et rappeler que depuis 2007, les Etats-Unis ont investi 229 millions $ en assistance financière à l’AMISOM et 35 millions $ pour aider le GFT à mettre en place une force de sécurité national et a donné plus de 180 millions $ en aide humanitaire et 60 millions $ pour le développement économique du pays depuis 2009.
Morceaux choisis :
-“Refugee flows, pirate attacks and terrorist threats will continue to increase unless we work with Somalia to deal with these issues.”
Pendant longtemps la réponse de la communauté international à la crise interne en Somalie a été : “too feeble, too slow and too uncoordinated to have the desired impact,” et finalement “the world is paying the consequences today as the humanitarian and security threats continue to emerge” et devrait payer un prix élevé “in terms of regional destabilization, piracy and terrorism” si rien ne change.
- La communauté international devra faire plus. Concernant les contributions à l’AMISOM : “Thus far, only Uganda and Burundi have provided troops for this African-led mission. More African countries and perhaps some moderate Arab and Islamic countries should consider troop contributions, (…) AMISOM forces are putting themselves on the line and playing a part in the solution not just to a national, a regional, but a global crisis. And therefore, countries around the world, from Europe to Asia, need to provide increased military equipment and financial assistance” pour soutenir l’AMISOM et le Gouvernement Fédéral de Transition (GFT). Les équipements militaires et les surplus “would go a long way in assisting current and future AMISOM deployments.”
- Les Etats-Unis devraient collaborer de façon plus importante avec les gouvernements régionaux du Somaliland et du Puntland. UN pas de plus vers la reconnaissance de l’indépendance du Somaliland ?...
- Carson a invité la Ligue Arabe à honorer son engagement de donner 10 millions $ par mois au GFT. Et rappeler que depuis 2007, les Etats-Unis ont investi 229 millions $ en assistance financière à l’AMISOM et 35 millions $ pour aider le GFT à mettre en place une force de sécurité national et a donné plus de 180 millions $ en aide humanitaire et 60 millions $ pour le développement économique du pays depuis 2009.
Libellés :
AMISOM,
carson,
Développement,
Etats-Unis,
Ligue Arabe,
puntland,
Somalie,
Somaliland
mercredi 3 novembre 2010
Botswana : une success story africaine
Indépendant depuis 1966 (protectorat britannique), le Botswana était à l'époque l'un des pays les plus pauvres du continent. Mais grâce à une gestion prudente des diamants par l'État (1er producteur mondial), à la lutte contre la corruption (33ème dans le dernier classement de Transparency INternational, rappelons que la France est 25ème), et à une négociation serrée avec De Beers, le revenu par habitant est aujourd'hui le plus élevé d’Afrique se rapprochant de celui des Malaisiens et des Argentins.
Il investit les profits du diamant dans le développement du pays et détient le records mondial des dépenses d'éducation.
Mais le Botswana se situe aussi dans une région particulièrement touchée par le Sida. Il détient un records plus macabre celui du 2ème pays le plus touché par le VIH : 1 adulte sur 4 est atteint. Et ce fléau risque d'amputer ses efforts de développement.
Vidéo d'une success story africaine :
Sources : Populations du monde
mardi 2 novembre 2010
Thème du mois d'AGS : l'arc de crises
Le thème du mois de novembre d'AGS, l'arc de crises, inclut une grande partie de l'Afrique.
Mais pour commencer pourquoi "crises" au pluriel ? Que signifie cette expression pourtant utilisée à foison dans les journaux et autres publications ? Existe t-il plusieurs crises ou une crise unique ? Quels espaces intègrent cet arc ? Nous vous proposons de comprendre un peu mieux ce concept ICI
ps : L'Alliance accueille toutes les contributions extérieures : contact@alliancegeostrategique.org
Mais pour commencer pourquoi "crises" au pluriel ? Que signifie cette expression pourtant utilisée à foison dans les journaux et autres publications ? Existe t-il plusieurs crises ou une crise unique ? Quels espaces intègrent cet arc ? Nous vous proposons de comprendre un peu mieux ce concept ICI
ps : L'Alliance accueille toutes les contributions extérieures : contact@alliancegeostrategique.org
lundi 1 novembre 2010
Afrique, l'ambition chinoise
Mercredi sur Arte rediffusion du film Afrique, l'ambition chinoise ( ICI)
"Pékin, 2006, sommet Chine-Afrique. Les deux parties renouvellent leur amitié et leurs accords de coopération : en quelques années, les gouvernements africains ont reçu des milliards de dollars de crédits et d’investissements de la part des Chinois, qui trouvent matières premières et nouveaux marchés sur le continent. Affiché comme « gagnant-gagnant », puisque apportant à l’Afrique emplois et ressources, cet accord suscite pourtant nombre d’interrogations : s’agit-il d’une nouvelle colonisation du continent ? Quelle en sera la contrepartie pour les Africains ? Pour mieux saisir la réalité des enjeux, les réalisateurs ont passé un an en Zambie pour observer en parallèle le quotidien de deux entrepreneurs chinois et, en contrepoint, les allers et venues d’un ministre zambien entre la Chine et sa patrie.
VRAIMENT « GAGNANT-GAGNANT » ?
Sans commentaires, les réalisateurs nous plongent dans la réalité de la coopération sino-zambienne à travers leurs trois personnages :
• Liu Changming, ancien employé de bureau devenu propriétaire de fermes ;
• Li Jianguo, ingénieur en charge de la construction d’une route pour une grande entreprise chinoise ;
• Felix Murati, ministre zambien du Commerce et de l’Industrie, qui sillonne la Chine en quête de nouveaux investisseurs.
Derrière l’amitié affichée se dessine toute l’ambiguïté de la relation qui s’installe – à l’image des problèmes récurrents de communication, que la traduction automatique dispensée par l’Iphone n’améliore pas vraiment. Certes, une immense fonderie est créée dans la province du Copperbelt. Mais d’autres projets s’arrêtent faute d’apporter des profits immédiats en l’absence de moyens africains. Surtout, les ouvriers zambiens sont clairement exploités : payés selon le bon vouloir de leurs employeurs, mal nourris, ils en sont réduits à quémander ou à grappiller quelques décilitres de pétrole répandus par accident. Des scènes parfois brutales qui ne sont pas sans rappeler les méthodes du travail forcé instauré jadis par la colonisation. L’histoire risque-t-elle de se répéter ?"
Extraits :
"Pékin, 2006, sommet Chine-Afrique. Les deux parties renouvellent leur amitié et leurs accords de coopération : en quelques années, les gouvernements africains ont reçu des milliards de dollars de crédits et d’investissements de la part des Chinois, qui trouvent matières premières et nouveaux marchés sur le continent. Affiché comme « gagnant-gagnant », puisque apportant à l’Afrique emplois et ressources, cet accord suscite pourtant nombre d’interrogations : s’agit-il d’une nouvelle colonisation du continent ? Quelle en sera la contrepartie pour les Africains ? Pour mieux saisir la réalité des enjeux, les réalisateurs ont passé un an en Zambie pour observer en parallèle le quotidien de deux entrepreneurs chinois et, en contrepoint, les allers et venues d’un ministre zambien entre la Chine et sa patrie.
VRAIMENT « GAGNANT-GAGNANT » ?
Sans commentaires, les réalisateurs nous plongent dans la réalité de la coopération sino-zambienne à travers leurs trois personnages :
• Liu Changming, ancien employé de bureau devenu propriétaire de fermes ;
• Li Jianguo, ingénieur en charge de la construction d’une route pour une grande entreprise chinoise ;
• Felix Murati, ministre zambien du Commerce et de l’Industrie, qui sillonne la Chine en quête de nouveaux investisseurs.
Derrière l’amitié affichée se dessine toute l’ambiguïté de la relation qui s’installe – à l’image des problèmes récurrents de communication, que la traduction automatique dispensée par l’Iphone n’améliore pas vraiment. Certes, une immense fonderie est créée dans la province du Copperbelt. Mais d’autres projets s’arrêtent faute d’apporter des profits immédiats en l’absence de moyens africains. Surtout, les ouvriers zambiens sont clairement exploités : payés selon le bon vouloir de leurs employeurs, mal nourris, ils en sont réduits à quémander ou à grappiller quelques décilitres de pétrole répandus par accident. Des scènes parfois brutales qui ne sont pas sans rappeler les méthodes du travail forcé instauré jadis par la colonisation. L’histoire risque-t-elle de se répéter ?"
Extraits :
dimanche 31 octobre 2010
Publication : Base militaire à Djibouti le paradoxe de la puissance japonaise
Le numéro de novembre de la revue Défense nationale propose un dossier sur l’Afrique. Plusieurs regards croisés permettent de réfléchir aux perspectives régionales actuelles dont :
Base militaire à Djibouti : le paradoxe de la puissance japonaise de SONIA LE GOURIELLEC : Le Japon semble sortir d’une réserve stratégique qui limitait son engagement international. Sa nouvelle politique africaine passe par l’Afrique de l’Est et la base de Djibouti.
Pour les Etats-Unis, Djibouti est le centre de gravité de la lutte antiterroriste dans la Corne de l’Afrique et dans la péninsule arabique. La France s’en sert comme base de projection pour ses forces et comme terrain d’aguerrissement. L’Union européenne y a posé ses valises pour lutter contre la piraterie. C’est au tour des militaires Japonais d’affluer dans ce petit carrefour stratégique à l’entrée de la Mer Rouge. En effet, pour la première fois depuis 1945 l’armée japonaise va installer une base à l’étranger. Cette base n’est pas permanente mais temporaire « le temps que durera la piraterie» entend-on sur place …. Actuellement les Japonais sont accueillis par les Américains au Camp Lemonnier (accord d’assistance mutuelle) mais dès 2011, l’armée japonaise aura en permanence 150 personnes sur le territoire djiboutien, à l’instar des Français ou des Américains et elle paiera un loyer pour les 12 hectares alloués près de l’aéroport. La construction de cette base a débuté à l’été 2010 pour un montant de 40 millions de dollars. Elle abritera des logements, des bureaux, et un hangar.
Comment interpréter ce bouleversement dans la posture stratégique japonaise ? En effet la Constitution de 1946 interdit l’usage et le déploiement de forces à l’étranger. Est-ce la volonté d’occuper une place plus conséquente sur la scène internationale et le désir de rééquilibrer ses relations avec son partenaire américain ? Est-ce une porte d’entrée vers l’Afrique alors que la Chine et les autres concurrents asiatiques s’y implantent ? Finalement le Japon qui jusqu’à présent menait ce qu’on a appelé une « diplomatie du chéquier » peut-il passer de l’influence à la puissance ? C’est à ces interrogations que cet article tente de répondre....
mais aussi :
Un long chemin pour se faire une place de FRANCIS GUTMANN :
L’histoire moderne du continent africain est celle d’une lente émergence d’un pôle continental à la recherche de son identité géostratégique et de sa viabilité géoéconomique.
Les facteurs de conflictualité en Afrique de l’Ouest de MASSAËR DIALLO : Évaluer la conflictualité latente de l’Afrique de l’Ouest, c’est prendre la mesure des vulnérabilités structurelles de cette région et des interférences extérieures qui la fragilisent.
L’Afrique de l’Est, un territoire tourné vers l’Asie ? de MATHIEU CHERRIÈRE : L’important potentiel de l’Afrique de l’Est ne pourra être mis en valeur que si la stabilité peut y être consolidée. Porte ouverte de l’Afrique sur l’Asie, cette sous-région peu connue est aujourd’hui prometteuse.
L’Afrique du Sud est-elle une grande puissance ? de MAXENCE GILLE de L’Afrique du Sud s’affirme comme une de ces nations à fort potentiel qui émerge au premier plan des puissances du XXIe siècle. L’auteur fait un inventaire soigné des facteurs de force de ce pays austral.
Piraterie maritime de VIVIANE DU CASTEL : En décomposant les phénomènes qui se combinent dans la nouvelle piraterie maritime, on peut mesurer en quoi elle affecte les États, elle nourrit une nouvelle forme de criminalité, et comment on peut la combattre.
Base militaire à Djibouti : le paradoxe de la puissance japonaise de SONIA LE GOURIELLEC : Le Japon semble sortir d’une réserve stratégique qui limitait son engagement international. Sa nouvelle politique africaine passe par l’Afrique de l’Est et la base de Djibouti.
Pour les Etats-Unis, Djibouti est le centre de gravité de la lutte antiterroriste dans la Corne de l’Afrique et dans la péninsule arabique. La France s’en sert comme base de projection pour ses forces et comme terrain d’aguerrissement. L’Union européenne y a posé ses valises pour lutter contre la piraterie. C’est au tour des militaires Japonais d’affluer dans ce petit carrefour stratégique à l’entrée de la Mer Rouge. En effet, pour la première fois depuis 1945 l’armée japonaise va installer une base à l’étranger. Cette base n’est pas permanente mais temporaire « le temps que durera la piraterie» entend-on sur place …. Actuellement les Japonais sont accueillis par les Américains au Camp Lemonnier (accord d’assistance mutuelle) mais dès 2011, l’armée japonaise aura en permanence 150 personnes sur le territoire djiboutien, à l’instar des Français ou des Américains et elle paiera un loyer pour les 12 hectares alloués près de l’aéroport. La construction de cette base a débuté à l’été 2010 pour un montant de 40 millions de dollars. Elle abritera des logements, des bureaux, et un hangar.
Comment interpréter ce bouleversement dans la posture stratégique japonaise ? En effet la Constitution de 1946 interdit l’usage et le déploiement de forces à l’étranger. Est-ce la volonté d’occuper une place plus conséquente sur la scène internationale et le désir de rééquilibrer ses relations avec son partenaire américain ? Est-ce une porte d’entrée vers l’Afrique alors que la Chine et les autres concurrents asiatiques s’y implantent ? Finalement le Japon qui jusqu’à présent menait ce qu’on a appelé une « diplomatie du chéquier » peut-il passer de l’influence à la puissance ? C’est à ces interrogations que cet article tente de répondre....
mais aussi :
Un long chemin pour se faire une place de FRANCIS GUTMANN :
L’histoire moderne du continent africain est celle d’une lente émergence d’un pôle continental à la recherche de son identité géostratégique et de sa viabilité géoéconomique.
Les facteurs de conflictualité en Afrique de l’Ouest de MASSAËR DIALLO : Évaluer la conflictualité latente de l’Afrique de l’Ouest, c’est prendre la mesure des vulnérabilités structurelles de cette région et des interférences extérieures qui la fragilisent.
L’Afrique de l’Est, un territoire tourné vers l’Asie ? de MATHIEU CHERRIÈRE : L’important potentiel de l’Afrique de l’Est ne pourra être mis en valeur que si la stabilité peut y être consolidée. Porte ouverte de l’Afrique sur l’Asie, cette sous-région peu connue est aujourd’hui prometteuse.
L’Afrique du Sud est-elle une grande puissance ? de MAXENCE GILLE de L’Afrique du Sud s’affirme comme une de ces nations à fort potentiel qui émerge au premier plan des puissances du XXIe siècle. L’auteur fait un inventaire soigné des facteurs de force de ce pays austral.
Piraterie maritime de VIVIANE DU CASTEL : En décomposant les phénomènes qui se combinent dans la nouvelle piraterie maritime, on peut mesurer en quoi elle affecte les États, elle nourrit une nouvelle forme de criminalité, et comment on peut la combattre.
Inscription à :
Articles (Atom)