jeudi 28 octobre 2010

Développement et coopération : quelles perspectives d’avenir ?

Afrique : 50 ans d’indépendance
Développement et coopération : quelles perspectives d’avenir ?

Cinquante ans après la décolonisation et l’accession à l’indépendance d’une majorité de pays au sud du Sahara, l’Afrique occupe une place à part dans le paysage mondial. Courtisée pour ses matières premières, elle fait l’objet des sollicitudes de la communauté internationale dans la lutte contre la pauvreté. Après diverses célébrations du cinquantenaire des indépendances, ce colloque n’est pas une répétition des analyses et des discussions qui ont émaillé l’année sur ces dernières décennies d’histoire africaine, mais plutôt un abord sur les décolonisations sous l’angle du développement. Que doit la situation actuelle de l’Afrique à son histoire coloniale ? Quelles évolutions a connues l’Afrique ? En parallèle, comment la communauté des bailleurs de fonds a-t-elle répondu à ces changements, dans les anciennes puissances coloniales comme dans les pays sans passé colonial, du côté des États comme de celui de la coopération décentralisée ?
Annonce
Colloque à la Mairie de Paris - le 29 octobre 2010
Organisé par l’Agence Française de Développement (AFD),
avec la revue Afrique contemporaine et la Revue internationale de politique de développement.

Programme

8h30-9h30 Accueil des participants (café)
9h30-10h30 Introduction

mardi 26 octobre 2010

Nigeria : report des élections ?

Demain matin dans les Enjeux Interntioanaux, Eric Laurent sur France Culture débattra du report prévisible de la présidentielle et se demandera s'il peut contribuer à assainir la vie politique intérieure ? L'invité sera Philippe Sébille-Lopez consultant au cabinet-conseil Géopolia.

lundi 25 octobre 2010

Savoir naviguer dans le cyberspace....et sur l'Océan

Ce titre pourrait être l’un des préceptes du pirate contemporain, ici du pirate Somalien. Ces pirates vivent dans un pays en marge du système international mais, paradoxalement, ils sont très bien intégrés à ce système. En effet, les progrès technologiques multiplient les performances de ces agresseurs et facilitent une nouvelle forme de criminalité transnationale.


Pour l’historien Philippe Gosse elle « est un crime de nature vraiment particulière et qui demande à ses adeptes autre chose que de l’audace, de l’astuce ou de l’habileté dans le maniement des armes ». Et force est de constater que la piraterie contemporaine use de tous les moyens modernes mis à sa disposition. Ainsi elle emprunte le véhicule d’internet et les réseaux satellitaires pour communiquer et s’informer de la position des navires ou se procurer argent et équipements.
En l’absence de gouvernement central, de banque ou d’opérateur national de télécommunication, comment s’organise le lien entre les pirates et le reste du monde ?

Le poids et l’influence d’une diaspora mondiale
Selon un récent dicton les Somaliens sont: « une nation d’immigrants qui dépend des autres immigrants ». Les pirates bénéficieraient d’un réseau d’informateurs répartis un peu partout dans le monde et principalement en Amérique du Nord où la diaspora est nombreuse : plus de 200 000 Somaliens vivraient au Canada et entre un et trois millions hors de la Somalie. Elle leur apporterait des fonds, de l’équipement et des informations, en échange d’une part du butin des rançons. Ce système d’aide en réseau n’est pas nouveau les Hawala (Xawaala en Somali) sont des structures de transfert d’argent de la diaspora basée sur la confiance.



L’argent qui circule par ce biais serait estimé à environ 300 millions de dollars US par an. Bien sûr et heureusement il ne sert pas qu’à financer la piraterie. D’autant que si les interventions étrangères dans la lutte contre la piraterie, comme l’opération Atalante, sont mal perçues de la population (elles protégeraient les bateaux accusés de piller les richesses halieutiques de Somalie illégalement) les pirates ne sont pas plus populaires, ils s’opposent à la tradition somalienne et aux croyances religieuses locales.


Des soupçons pèsent aussi sur des transferts d’argent vers des banques de Dubaï ou d’autres pays du Golfe et même vers le sous continent indien. Dès lors la surveillance des transactions financières des « syndicats de piraterie » est une piste à creuser dans la lutte anti-piraterie.

Un gouvernement bienveillant
La Somalie n’a pas de pouvoir central mais les pirates se trouvent au Puntland, la région autonome au centre du pays et quatre réseaux de pirates se partagent les 1300 km de côte Puntlandaise. Dans cette région il existe un gouvernement et l’ancien président le Général Mohamed Muse Hersi, en poste de janvier 2005 à janvier 2009 (en plein essor de la piraterie dans la région…) serait l’un des « parrains » du réseau canadien de soutien des pirates. Le nouveau président vient également de l’étranger. Directeur de Banque, sous le régime de Siad Barre, M. Faroole est revenu d’Australie où il a vécu pendant treize ans. Sa réputation fait l’unanimité contre lui, il aurait acheté son élection et aurait pour principal intérêt de vouloir faire fructifier son capital et enrichir son entourage. De fait le gouvernement Puntlandais est impuissant face aux pirates et aux trafics à la fois par incapacité matérielle, manque de volonté et corruption.

Un secteur des télécommunications en plein essor
Les télécoms sont le seul secteur à s’être considérablement développé pendant la guerre civile des années 1990 et cela malgré l’absence d’Etat (UNPD, 1998). Au départ la croissance des télécom et notamment des téléphones satellitaires facilitait le transfert des rémittences de l’étranger. Le principal maitre d’œuvre de cette expansion : Al Barakat Global Telecomunication, considéré après 2001 comme terroriste par le Département du Trésor américain mais qui offrait un service internet, fax, et téléphone sous contrat de joint-venture à la firme américaine AT&T et British Telecom. On a pu même parler jusqu’en 2001, année de fermeture d’Al Barakat, de « révolution des télécoms » dans un pays pourtant définit comme un « Etat failli » depuis
Et c’est bien par les TIC que la Somalie entre dans le système international (voir cartes). Le nombre de téléphones cellulaires y est plus élevé que chez ses voisins djiboutiens, érythréens et éthiopiens. Les utilisateurs d’internet y sont plus nombreux quand Ethiopie et aussi nombreux qu’à Djibouti (pour 1000 habitants). Le taux de pénétration du téléphone fixe y est le plus élevé des pays côtiers d’Afrique de l’Est (à l’exception de la Tanzanie)… De fait les pirates ne sont pas nouveaux seuls leurs tactiques et leurs équipements le sont.


Jusqu’alors cette piraterie relevait principalement de la criminalité puisque les pirates recherchent essentiellement le profit. Or le rapprochement observé dernièrement avec les islamistes du Sud somalien fait entrer cette criminalité, somme toute classique et ancienne, dans un champ géopolitique très moderne. En effet, les experts des services de renseignement s'intéressent particulièrement à cette évolution, convaincus que l'élargissement du recrutement des pirates à des franges plus politisées, ainsi que l'accroissement de leurs moyens, a pu faire évoluer les motivations. « Actuellement, la DGSE et d'autres services de renseignement pensent que les choses ont changé. Au tout début, les Chebabs ont lutté contre la piraterie. On se rend compte qu'il existe aujourd'hui des clans et des sous-clans qui très vraisemblablement s'entendent avec les pirates. Une partie des rançons serait affectée à ces ententes. On n'a pas encore de preuves, mais si cela était avéré, ce pourrait être très grave... » rapporte Christian Ménard. Finalement pirates et terroristes utilisent tous deux le cyberplanning pour s’organiser, lever des fonds et coordonner des attaques.
La piraterie est bien un des visages de la mondialisation, le cyberspace et l’océan sont deux espaces de navigation maitrisée par les pirates somaliens.

dimanche 24 octobre 2010

Cotonou à l'ère du développement durable

Demain première diffusion de l'émission "Cotonou à l'ère du développement durable" (1 émission - 60 min) ICI

Résumé : "Un tour d'horizon de la situation environnementale à Cotonou, la plus grande ville du Bénin. Ce pays de l'Afrique a officiellement adhéré à la norme de développement durable. Trois enjeux cruciaux seront abordés : la contamination des eaux, la gestion des déchets et la pollution atmosphérique."

Extrait :



Diffusions

Le lundi 25 octobre 2010 à 16:00
Le mercredi 27 octobre 2010 à 05:00
Le vendredi 29 octobre 2010 à 08:00
Le lundi 22 novembre 2010 à 16:00

samedi 23 octobre 2010

BBC : débat sur les élections en Côte d'Ivoire

Aujourd'hui la BBC propose un débat sur l'élection en Côte d'Ivoire du 31 octobre 2010

Quels sont les enjeux de ce scrutin ? Cette élection sera-t-elle libre et transparente ? Préfigure-t-elle un retour définitif de la paix en Côte d'Ivoire?

Participez à l'émission l'Afrique en direct en envoyant un SMS au : 00 44 77 86 20 50
Vous pouvez aussi les contacter par e-mail à l'adresse suivante : bbcafrique@bbc.co.uk

vendredi 22 octobre 2010

Egypte/Ethiopie : soyez proche de vos ennemis

Les investissement égyptiens en Ethiopie auraient atteint en 2010 le milliard et devraient doubler en 2011. Du moins, Mohamed Nasreddin Allam (photo), le ministre égyptien des ressources en eau et de l'irrigation l'espère ... A Port Said il a souligné les efforts de l'Egypte afin de renforcer la coopération avec les pays du Bassin du Nil.

Rappelons qu'avec une population de 80 millions d'habitants -la plus importante du monde arabe- en forte croissance, les besoins en eau de l'Egypte dépasseront en 2017 ses ressources hydrauliques, selon des statistiques officielles. L’Egypte est donc confrontée à un stress hydrique, démographique et social.

Elle refuse toute remise en cause du traité de partage des eaux datant de 1959 dont elle est le principal bénéficiaire avec le Soudan (voir précédents billets ICI)

jeudi 21 octobre 2010

Djibouti : l'heure des règlements de compte

A écouter ICI l'interview de FARAH RACHAD (à droite), ambassadeur de Djibouti en France sur Africa 24 qui intervient (le 19/10) sur la chaîne quelques jours après celle de l'opposant Boreh (le 13/10).

L'ambassadeur de Djibouti présente tout d'abord un bilan plutôt positif de son pays : Djibouti aurait attiré ces 5 dernières années 1 milliard de $ d'IDE et devrait en attirer 750 millions les 5 prochaines années.

Puis l'interviewer, Babylas BOTON, rapporte les critiques de l'opposition qui pour sa part dresse un bilan plus sévère : corruption, baisse du pouvoir d'achat, augmentation taux du chômage, justice aux ordres du pouvoir.... L'interviewer revient également sur la révision de la Constitution d'avril 2010 (voir billet ICI) et se demande si Djibouti est un État de droit ?

Pour l'ambassadeur ses critiques sont celles de Boreh (à gauche), un homme d'affaires et ressortissant franco-djiboutien ( ICI )qui serait poursuivi pour acte de terrorisme (attentats de mars 2009 contre le Supermarché Nougaprix au centre-ville, puis le 8 mars 2009 contre la Brigade de Gendarmerie de Cheikh Moussa à Balbala ICI), renvoyé des Émirats Arabes Unis où il avait trouvé refuge après avoir été condamné par contumace à Djibouti. Il a quitté Dubaï cet été et multiplie depuis les rencontres avec des opposants djiboutiens à Paris souhaitant voir les opposants élaborer une stratégie commune contre la réélection d'Ismail Omar Guelleh à un troisième mandat en 2011.

L'interview de l'ambassadeur FARAH RACHAD :

TALK - FARAH RACHAD - Djibouti
envoyé par AFRICA24. - L'actualité du moment en vidéo.

L'interview de l'opposant Boreh :

TALK Abdourahman-Charles BOREH
envoyé par AFRICA24. - L'actualité du moment en vidéo.

mercredi 20 octobre 2010

La vraie taille de l'Afrique



Petit billet conseillé par Bénédicte Tratnjek du Blog Géographie de la ville en guerre.

L'artiste Kai Krause propose un collage de l'Afrique afin de montrer à quel point ce continent est vaste. Il existe bien des Afriques : le Pérou, l'Inde, la France, l'Allemagne, le Japon, la Suède, la Papouasie Nouvelle Guinée, l'Espagne, l'Italie, la Norvège, la Chine, les Etats-Unis, le Mexique, la Grèce, le Bangladesh, le Népal, le Royaume Uni ne suffisent pas à recouvrir toute la superficie du continent.

Consultez la carte ICI

mardi 19 octobre 2010

Publication : Vers un nouveau modèle d'insurrection de déni de pouvoir central en Somalie

Pour votre information vous pourrez lire dans le dernier numéro de la revue Sécurité globale publiée par Choiseul Editions (ICI) un article co-écrit avec Jean-Jacques Patry : "Vers un nouveau modèle d'insurrection de déni de pouvoir central dans les sociétés segmentaires: le cas somalien"

Bonne lecture !

lundi 18 octobre 2010

Angola : se donner les moyens de la puissance



L'armée angolaise n'a pas a rougir de ses effectifs par rapport à ses voisins (107,000 hommes), son expérience dans le conflit avec l'Afrique du Sud puis en interne (la guerre a pris fin en avril 2002) et dans la région (RDC et Congo) est reconnue, pourtant le pays s'est peu investi dans le maintien de la paix sur le continent (seuls 2 hommes engagés dans la MICOPAX). Son rôle dans les conflits du continent est resté mineur :
- lors de la guerre civile au Libéria, ses efforts de médiation ont été largement éclipsés par le Nigéria ;
- en RDC, la diplomatie angolaise s’est surtout employée à soutenir le Président Kabila sans initiative d’envergure, contrairement à son autre rival l’Afrique du Sud ;
- sur le dossier du Zimbabwe, le Président Dos Santos a longtemps défendu sans nuance la légitimité du pouvoir du Président Mugabe.

Malgré tout l'Angola semble vouloir enfin s'engager, ainsi le gouvernement a répondu favorablement aux demandes du gouvernement somalien (sous la bannière ONU) et de la Guinée-Bissau (à la place des forces de la CEDEAO) de former leurs armées. Elle vient même de promettre 30 millions de dollars à la Guinée Bissau pour mettre en oeuvre la réforme de son secteur de sécurité et de défense.
C'est par ces initiatives que l'Angola peut espérer devenir, à échéance de quelques années, un acteur diplomatique de premier plan en Afrique.