samedi 7 novembre 2009

Premier ministre somalien : « Eradication de la piraterie d’ici 2011, défaite des insurgés en 2012 »



Le 28 octobre la Chatham House a reçu le premier ministre du TFG (Transitional Federal Government) de Somalie Omar Abdirashid Ali Sharmarke. Fils d’Abdirashid Shermarke, président du pays du 10 juin 1967 au 21 octobre 1960, le premier ministre a grandi aux États-Unis et au Canada, il a obtenu la nationalité Canadienne, a travaillé aux Nations Unis au Darfour. Pur produit de la diaspora somalienne sa nomination à ce poste est un signe fort adressé à la diaspora quant au rôle qu’elle doit jouer dans la reconstruction de leur pays (sur la diaspora et son rôle économique : article de M.-A. Pérouse de Montclos).

Il nous annonce que ce discours, intitulé Building Stability and Peace, vise à passer un seul message : « le gouvernement somalien est fort, déterminé et unis ; nous avons un plan somalien pour le peuple somalien et nous essayons de l’imposer »
Un discours plein d’espoir et d’optimisme (et finalement peut être un peu décevant car trop irréaliste ?), extrait
:
-« The level of violence in Mogadishu is stable – we are being attacked once a day. This is what we mean as stable in Mogadishu. (…)
- People often say that Al Shabab control more regions than the TFG. But their interpretation of ‘control’ is confused and inaccurate. People use a different yardstick to measure this control. (…)
- Our current President, Sheik Sharif, and his Government are bringing renewed unity to the country. As I have recently written to your Prime Minister, Mr Brown, the TFG has drafted a stabilisation plan that will begin the process of restoring peace to Somalia including Puntland and Somaliland, given support from the international community.( …)
-By 2011 the TFG will eradicate Somali piracy through a civil affairs and information campaign backed up by the rule of law and resurrected military and law enforcement capabilities. This demonstration of government potential in the north will help shape the conditions for the military defeat of insurgents in the south by 2012. Piracy will be eradicated by offering a sustainable business proposition to the pirates and the communities they support, while demonstrating the will and capability to protect Somali waters from foreign exploitation. This ‘carrot’ will be supported by the ‘stick’ of new laws, credible law enforcement and the prospect of incarceration in a Somali prison. (…)
- We cannot be certain of the precise size of their presence in our country, but Al Qaeda are here, they are training and planning in our land. Somalia is serving as an ideal place for them to re-group and redeploy.
- (…)Al Shabab, is growing in influence, just like the Taliban. It is growing in a climate of economic poverty and lack of governance.
-(…)The conflict in Somalia risks engulfing the region. Al Shabab is now starting to threaten regional stability. (…)
- We do not want years of charity. We do not seek donations. We seek investors. »

Retrouvez l’intégral de son discours : ICI
Et la vidéo : ICI
Le RIIA (Royal Institute of International Affairs), ou Chatham House, est un think tank axé sur les questions de défense. Basé à Londres, son objectif revendiqué est de stimuler le débat et la recherche dans les domaines politique, économique, sécuritaire et de défense.

dimanche 1 novembre 2009

Les enjeux internationaux. Vendredi: l'Egypte


Vendredi dans les Enjeux Internationaux : « L’Egypte » avec Sophie Pommier (chargée de cours à l’IEP de Paris).
« La situation politique égyptienne dans la perspective de la succession du président Moubarak, à l'occasion du Congrès du Parti national démocratique. Le régime égyptien donne l'impression d'être tenu d'une poigne de fer par le président Moubarak et, en même temps, il règne à travers le pays une atmosphère de fin de règne. Son fils Gamal apparaît comme son probable successeur, tandis que la vie politique et l'existence des partis sont réduits à leur plus simple expression... interdits ou marginalisés. Par ailleurs, la diplomatie égyptienne autrefois très active sur le dossier israélo-palestinien paraît désormais en panne. Des conflits de plus grande ampleur, comme celui opposant l'Iran à la communauté internationale, ont récemment relégué au second plan le problème strictement régional. »
Réécoutez l’émission ICI
A venir : jeudi 5 novembre émission sur le Zimbabwe

samedi 31 octobre 2009

A lire !

- Excellent article de Stéphane Mantoux sur la République Démocratique du Congo (ICI). Il nous promet une « d'une trilogie consacrée aux conflits en République Démocratique du Congo (RDC) ». Vivement la suite !

- « Quand agriculture rime avec géopolitique » un dossier dirigé par Barah Mikaïl, chercheur à l’IRIS : ICI

- « De Thabo Mbeki à Jacob Zuma : Quelle sera la nouvelle vision de l’Afrique du Sud ? » de Thierry Vircoulon (Ifri) : ICI

- « Radical Islam in East Africa » (Rand Corporation) : ICI

mardi 27 octobre 2009

A vos agendas !

30/11/2009 : « Définir une civilisation : un enjeu géopolitique ». Les cafés géopolitiques au "Snax Kfé" ; 182 rue St Martin, 75003 Paris ; M° Châtelet-les Halles / Rambuteau.
05/11/2009 16:00-19:00, Ifri – « Quelles évolutions pour le système gabonais ? ». Séminaire autour de Guy Rossatanga-Rignault, professeur, université de Libreville, Roland Pourtier, professeur, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Douglas Yates, professeur, université américaine de Paris. Présidence : François Gaulme
23/11/2009 à 18h30 , Les Lundis de l'IHedn avec Madame Catherine WIHTOL DE WENDEN (Directrice de recherche au CNRS) : « La globalisation humaine : migrations ou mobilités ? »

lundi 26 octobre 2009

La justice internationale en Afrique



Le procès de Karadzic s’ouvre aujourd’hui mais l’ex-chef des Serbes de Bosnie refuse de comparaître à l’ouverture de son procès. L’occasion pour nous de faire un bilan des personnalités devant rendre des comptes à la justice international. Un constat s’impose l’Afrique est dans la ligne de mire. Car à l’exception du procès de Kank Kev Eav (directeur du centre de torture S-21 sous la dictature khmère) et d’Oussama Ben Laden, Ratko Mladic (général yougoslave de l’armée des Serbes de Bosnie) et Izzat Ibrahim al-Douri (n°2 du régime de Saddam Hussein) toujours recherchés, les personnalités accusés sont originaires du continent noir.
Omar EL-Béchir (Réclamé) : Objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale depuis le 4 mars 2009. Le président du Soudan est recherché pour crime de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour (qui aurait fait 300 000 morts et 3 millions de déplacés depuis 2003). En outre, la Cour pénale internationale a ouvert lundi 19 octobre ses audiences contre le chef rebelle du Darfour, Bahar Idriss Abou Garda, poursuivi pour crimes de guerre accusé de l’assassinat de 12 soldats de la paix lors de l’attaque de la base militaire d’Haskanita, au nord Darfour, en septembre 2007.

Charles Taylor (En jugement) : L’ancien président du Libéria est poursuivi pour avoir armé et financé les rebelles de la Sierra Leone, afin de faire main basse sur les diamants. Il comparait depuis 2007 pour crimes contre l’humanité devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone à La Haye (vidéo ICI). Le tribunal spécial établi en 2002 en Sierra Leone pour juger les plus importants responsables des crimes commis durant la guerre civile (1991-2001) rend, aujourd’hui, son ultime verdict, dans le procès en appel de trois anciens chefs rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF). Seul le procès de Charles Taylor se poursuit encore aux Pays-Bas, pour des raisons de sécurité.
Jean-Pierre Bemba (Arrêté) : L’ancien vice-président de la RDC est poursuivi pour crimes contre l’humanité commis par sa milice de 2002 à 2003 (pillages, viols et actes de cannibalisme chez les pygmées selon l’ONU). Il a été arrêté à Bruxelles en mai 2008. En janvier 2009 il rejetait les accusations de la Cour (vidéo ICI).
Idelphonse Nizeyimana (Arrêté) : Le « Boucher de Butare », officier du renseignement de l’Akazu serait responsable du massacre de 800 000 Tutsis et Hutus modérés en 1994. Arrêté le 6 octobre en Ouganda et traduit devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda et inculpé de génocide. Nizeyimana est accusé par le Tribunal d'Arusha d'avoir notamment planifié le massacre d'étudiants et d'enseignants tutsis de l'université. C'est lui qui dressait les listes de personnes à assassiner. C'est lui encore qui ordonne l'assassinat de la reine douairière Rosalie Gicanda, veuve du Roi Mutara III, et figure symbolique pour les Tutsis. Le 14 octobre il a plaidé non coupable de vant la Cour (vidéo ICI). Le Tribunal avait déjà, en août dernier, mis la main sur un autre génocidaire présumé, Grégoire Ndahimana arrêté en RDC.
Le 2 juillet, lors du treizième sommet de l'Union africaine (UA), une quinzaine de chefs d'Etat (à l’exception du Botswana) ont décidé à Syrte de ne pas « coopérer avec la CPI dans le dossier Omar El Béchir ». Pourtant « ce sont surtout les pays africains qui ont demandé avec insistance cette cour », affirmait Louis-Moreno Ocampo, procureur de ladite cour, dès le lendemain. Rappelons que trente Etats africains ont signé le Statut de Rome, instrument fondateur de la Cour. Ils constituent le groupe régional le plus large parmi un total de 108 Etats. Or ce traité les oblige à en respecter les clauses, dont l'une a trait, justement, à la coopération en matière de poursuite de criminels de guerre. Selon un communiqué de la CPI seuls trois Etats africains, parties au Statut de Rome, à savoir, l'Ouganda, la République démocratique du Congo et la République centrafricaine, ont renvoyé à la Cour des situations survenant sur leur territoire.
La CPI révèle aussi que le Conseil de sécurité des nations unies lui a déféré la situation au Darfour, au Soudan, un Etat qui n'est pas partie au Statut.
La volonté affichée « d’africaniser » la justice pénale internationale a été mis plusieurs fois en exergue malgré l’absence de compétence des juridictions panafricaines en matière pénale. En effet, ni la Cour de justice de l’UA, ni la CADHP ne sont compétentes pour traiter des crimes massifs commis par les individus.

mardi 20 octobre 2009

Etats-Unis/Soudan : “Notre stratégie vise trois grands objectifs"


A la suite de mon billet de lundi (ICI) annonçant l’assouplissement des relations entre les Etats-Unis et le Soudan revenons sur la déclaration de la Secrétaire d’Etat américaine, Mme Hilary Rodham Clinton. Au cours d’une conférence de presse au Département d’Etat à Washington DC, elle a dévoilé cette nouvelle stratégie.
“Ramener la paix et la stabilité au Soudan ne sera pas une tâche aisée et aucun succès n’est garanti. Mais une chose est certaine : Il ne saurait être question d’ignorer ou de laisser les problèmes du Soudan au petit bonheur la chance. Il n’est pas non plus question de se mettre à l’écart. C’est à nous et à nos partenaires de la communauté internationale de faire des efforts concertés et soutenus pour aider à l’instauration d’une paix et d’une stabilité durables au Soudan”, a déclaré Mme Clinton.
“Même si la signature en 2005 de l’Accord de paix global entre le nord et le sud était une percée historique, le Soudan traverse actuellement une situation critique pouvant déboucher sur de grandes améliorations pour son peuple ou faire sombrer le pays dans des conflits et des actes de violence”, a-t-elle ajouté.
Notre stratégie vise trois grands objectifs" : "D’abord mettre fin au conflit, aux graves violations des droits humains, aux crimes de guerre et au génocide dans le Darfour et ensuite appliquer les termes de l’Accord global de paix devant déboucher sur un Soudan uni et paisible après 2011, ou sur la création de deux Etats séparés vivant en paix côte à côte. Il s'agit enfin de faire en sorte que le Soudan ne soit pas un havre de paix pour des terroristes", a encore dit la Secrétaire d’Etat.
Ghazi Salaheddine, l’un des conseillers du président Omar el-Béchir, juge « malencontreuse » l’utilisation par les Américains du terme de génocide pour le Darfour.
Pour le reste, Khartoum voit dans cette nouvelle politique américaine des points positifs comparés à la politique précédente de l’administration Bush. Il s’agit d’une stratégie d’engagement et non pas d’une stratégie d’isolement, a tenu à préciser Ghazi Salaheddine.
Rappelons qu’Omar el-Béchir fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité depuis le 4 mars 2009 et que ni le Soudan, ni les Etats-Unis ne reconnaissent cette juridiction.
Analyse de la politique américaine au Soudan par le Council on Foreign Relations: ICI
Source : APA / RFI
Photo : L’ambassadrice des Nations unies Susan Rice (à g.) et la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton durant une conférence de presse à Washington, le 19 octobre 2009(Photo : Jim Watson / AFP)

lundi 19 octobre 2009

Le blog Ifriqiya dont nous vous annoncions ICI l’interruption a repris son activité. Souhaitons à Stéphane Mantoux, son rédacteur, une bonne rentrée.

Obama veut assouplir ses relations avec le Soudan


Selon divers medias américains, l’administration américaine du Président Barack Obama devrait annoncer ce lundi, de nouvelles mesures pour assouplir sa position à l’égard du régime soudanais du Président Omar Al Bashir pour amener le régime du Président soudanais à s’engager davantage dans la voie de la paix. Cependant, ces mesures ne devraient faire aucune concession sur la nécessité d’arrêter les violations des droits de l’homme au Darfour.

On souligne aussi que cette conférence de presse devrait également mettre de l’ordre dans les dissonances au niveau de l’administration Obama sur la question du Darfour. L’ambassadrice américaine Susan Rice et le représentant américain Gration ont à plusieurs reprises émis des vues discordantes. Gration prône une approche conciliante avec le leader soudanais qu’il considère comme incontournable dans le conflit au Darfour, tandis que Susan Rice serait en faveur d’une approche stricte vis-à-vis d’Al Bashir.

Rappels sur le Darfour : Province de l’ouest du Soudan, aussi vaste que la France, mais peuplée de 6 millions d’habitants seulement.
Dans les années 1980 la région a été frappée par une grave sécheresse. Les éleveurs firent descendre leurs troupeaux plus au sud et plus tôt dans l’année. Depuis, les tensions montent entre les pasteurs arabes et les agriculteurs non arabes (en particulier les Fours), même si tous sont musulmans, noirs et de nationalité soudanaise.
Cette crise remet en cause la grille d’analyse traditionnelle qui permettait d’expliquer la situation au Soudan par le clivage Nord (musulman) /Sud (chrétien). Confronté aux rébellions du Darfour, le gouvernement soudanais arme des milices supplétives (essentiellement arabes), les Janjawides, qui commettent de graves exactions contre les populations civiles. Ces violences ont fait fuir de chez eux le tiers de la population du Darfour et fait deux millions de déplacés. 300.000 personnes auraient trouvé la mort depuis le début de la crise. En juin 2007, un pont aérien a été mis en place par la France dans l’est du Tchad afin d’acheminer de l'aide humanitaire dans l'est du Tchad, à destination des réfugiés du Darfour et des déplacés tchadiens. Le corridor humanitaire entre le Tchad et le Darfour, avait été abandonné car jugé inapproprié par les responsables humanitaires ou politiques.
Le conflit au Darfour fait tâche d’huile chez les voisins tchadien et centrafricain. Pourtant, riche de son pétrole, soutenu par la Chine et la Russie, le régime de Khartoum brave les critiques d’une communauté internationale divisée.
Source : APA / SLG

samedi 10 octobre 2009

Lutte contre la piraterie en Somalie : Comment ? Qui ?...


La saison favorisant une recrudescence de la piraterie maritime au large de la Somalie, nous en profitons pour interroger le responsable d’Aquarius Strategies. Julien Duval a été responsable du département Sécurité maritime de Secopex. Retrouvez son intervention lors de l’émission C dans l’air « Pirates : la plaie des mers » le 15 septembre 2008 : ICI
SLG : La lutte contre les pirates n’est-elle possible qu’en mer ?
JD : En terme de lutte contre la piraterie, il est primordial d’être capable de mener à bien des actions à terre comme en mer, d’autant plus que la structure et la hiérarchie des groupes pirates sont intrinsèquement liées à la dynamique clanique des populations côtières du Puntland, du Galguduug, du grand Mogadiscio ou encore du Jubbada Hoose et de la ville de Kismayo (bien que sur cette dernière, la présence de groupes islamistes et radicaux forcent les populations à se concentrer sur la protection de leurs intérêts vitaux avant de pouvoir se tourner vers les mers en quête d’un avenir meilleur). Dans l’exemple précis de la piraterie issu des principaux clans du Puntland, la lutte à terre est indispensable car les pirates profitent de relais logistiques et d’approvisionnement terrestres en vivre, armement, munition et fuel que leur offre leurs villages d’origine ou de nouveaux hubs de la piraterie tel le port d’Eyl. C’est pour cela que le nouveau gouvernement du Président Sheikh Sharif Ahmed tente de réagir de son propre chef en s’appuyant sur les services de formation de différents Etats occidentaux dans la région pour former certaines unités opérationnelles d’infiltration dont l’objectif est de réussir à pénétrer les rangs des groupes et clans pirates du Puntland. A notre grande satisfaction, ceci est la démonstration que le nouveau gouvernement en place comprend la situation et fait l’effort de poser les premiers jalons du succès. Mais ne nous leurrons pas, le principale outil de la lutte contre la piraterie est la pacification du sol somalien. L'objectif : permettre le retour des investissements étrangers (minier, reconstruction et BTP, halieutiques…). Des investissements créateurs d’emploi pour la population locale. C’est en ça que la lutte contre la piraterie a également une très grande dynamique terrestre. Maintenant, je pense que c’est à la France et son gouvernement que de réussir à trouver les bonnes opportunités pour s’intégrer à l’équation et continuer à être le pays qu’elle est. C’est un principe d’action qui a justement été fortement suggérer par le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon lors de son intervention durant la conférence international au profit des institutions sécuritaires somaliennes de Bruxelles d’avril 2009.
SLG Quelles prestations une SMP (Société Militaire Privée) propose de plus qu’un État ?
JD : Pour un État comme la Somalie, ce qu’une SMP ou une structure privée de la sorte a principalement à offrir de plus qu’un Etat est sa flexibilité. Une SMP répond à un besoin précis en terme de formation, de consulting ou de gestion des activités logistiques et de coordination sur une période déterminée sans risque d’ingérence au niveau politique interne ou de besoin de partage du secret avec une puissance étrangère. Par ailleurs, les SMP permettent aussi aux Etats de pouvoir déployer certains moyens de consulting auprès de pays comme la Somalie, encore une fois sur une période précise, sans avoir a déployer des moyens étatiques plus lourds, plus coûteux et plus contraignants. Dans l’exemple français, cette seconde vision de l’utilisation des SMP est bien plus difficile à atteindre. C’est une vision bien plus anglo-saxonne que d’accepter d’externaliser certains besoins et services liés aux activités de défense et de sécurité à l’international comme cela est déjà le cas pour les forces de l’AMISOM qui sous-traitent toute la coordination logistique de leur opération à une structure sud africaine présente en Ouganda.
SLG : Que pensez-vous du débat sur la présence d’hommes armés à bord des bateaux de commerce? (la loi française interdit la présence d’hommes armés sur les bateaux de pêche).
JD : La présence d’équipe de sécurité embarquée est aujourd’hui la solution la plus flexible et la moins coûteuse en termes d’effectif ainsi que pour l’armateur souhaitant sécuriser son navire, son cargo et surtout son équipage. Juridiquement, cela est possible mais requiert l’aval de l’Etat du pavillon du navire (le droit du pavillon étant le droit applicable en haute mer). Certains État sont plus ouverts que d’autre en la matière. Il n’existe pas encore d’Etat ayant autorisé l’embarquement d’hommes armés mais certains, dont des États Européens, ont précisé qu’ « ils ne recommandaient pas l’utilisation d’homme armée à bords mais qu’ils ne pouvaient pas l’empêcher si l’armateur l’estime nécessaire pour la sécurité de son équipage ». Comme toujours dans le cas du droit international, chaque cas est donc unique. Mais quelques Etats réagissent. Prenez l’exemple de la France qui depuis quelques mois a déployer un détachement de Fusiller Marin pour escorter les thoniers navigant sous pavillons français sur les eaux occidentales de l’Ocean Indien au large des Seychelles et sur le détroit du Mozambique.
SLG : N’y a-t-il pas un danger à avoir recours à des structures qui ne sont pas habilitées par l’Etat ?
JD : Il n’existe pas de risque zéro mais au moins, c’est une solution. L’utilisation des SMP dans ce cas précis ne doit être vue que comme une solution temporaire permettant l’apport de moyens de consulting et opérationnel de façon immédiate en attendant que les États de la région puissent structurer leur réponse à la menace. Le rôle des SMP est de sécuriser le navire escorté et non d’interpeller les pirates car seul les États ont cette compétence. Le but n’est pas de supplanter l’Etat mais d’apporter les moyens opérationnels nécessaires pour renforcer la sécurité en haute mer en attendant que les Etats puissent fournir une réponse adaptée et censée et qui ne mobilise pas des moyens étatiques trop lourds, surtout que les armées modernes sont en restructuration et dans une phase de modernisation et de réduction de ses effectifs et les Etats n’ont pas la possibilité de déployer des moyens suffisants pour policer de façon permanente les océans et mers du globe. Il parait donc évident qu’il faille mieux cadrer juridiquement les SMP mais cela dépend uniquement de la volonté réelle des Etats, dont la France, que de décider s’ils franchiront le pas. Je pense sincèrement aujourd’hui qu’une puissance se doit d’intégrer dans sa maîtrise des facteurs de puissance l’utilisation des SMP et de la flexibilité opérationnelle qu’une SMP peut apporter au renforcement du facteur militaire d’un Etat souhaitant rester ou se positionner comme une Puissance Mondiale dans l’environnement géopolitique actuel.
SLG : Pourquoi cette méfiance à l’égard des SMP en France?
JD : Je pense que c’est un obstacle purement culturel. La France est son gouvernement ont encore du mal à accepter la possibilité d’externalisation des questions de défense et de sécurité international (obstacle de la gestion et de la protection du Secret Défense) alors que de par leur présence sur le terrain, les SMP peuvent permettre une grande remonté de renseignement par exemple mais je crois surtout que la présence de Bob Denard et des dérives possibles sont trop présente encore dans les esprits. Par conséquent, reconnaître les SMP et accepter leur utilisation en France peut être apparenté à un trop grand « risque politique » face à la réaction possible de l’opinion publique sur le sujet ainsi qu’un possible amalgame de l’acceptation et de légitimation par la France d’une vision opérationnelle trop « étasunienne » et négative puisque l’image des SMP modernes est surtout apparenté à leur rôle sur les théâtres irakiens et afghans et leur utilisation par l’administration Bush.
SLG : Chez Secopex vous aviez été mandaté par le gouvernement somalien pour l’aider à lutter contre la piraterie dans ses eaux, pensez vous que la Somalie pourra un jour lutter contre la piraterie ?
JD : Ce sera possible mais ça prendra du temps. Lors d’un déplacement sur Mogadiscio courant juin 2009 dans le contexte d’une autre mission, il nous a été possible de rencontrer le Président Sheikh Sharif Ahmed et certains membres de sont gouvernement et d’écouter leurs besoins et leur envie de réussir à organiser par eux-mêmes une réponse et lutter contre la piraterie. Le nouveau gouvernement se mobilise du mieux qu’il peut et avec les moyens dont il dispose (qui sont quasi nuls). La Somalie a entamé en toute autonomie la formation d’une première unité de Garde Côte encore en cours de formation mais ils ne disposent pas d’un équipement personnel et de moyens de projection rapide adaptés ni efficaces. Il m’est impossible de garantir si cela aura un résultat positif mais au moins cela démontre leur motivation et leur envie de recréer une Somalie capable d’agir sans dépendre à 100 % de l’aide extérieur occidentale mais à l’heure actuelle, la Somalie dépend encore des bailleurs de fonds internationaux et de sa Diaspora pour tenter de mener à bien ses projets pour recréer la Somalie des années 1970 comme ils le souhaitent eux-mêmes.
Mais, l’obstacle majeur provient aujourd’hui de la menace des groupes islamistes et radicaux qui luttent aujourd’hui contre le gouvernement en place. Le Gouvernement du Président Sheikh Sharif Ahmed se retrouve donc forcé de concentrer ses efforts sur la lutte contre l’insurrection et les groupes islamistes et radicaux au détriment de la lutte contre la piraterie.
SLG : Quelle solution selon vous à la piraterie maritime au large de la Somalie ?
JD : (…) Mais concrètement et dans un premier temps, il est primordial de sécuriser le gouvernement en place et cela passe par le renforcement des capacités opérationnelles et logistiques des forces de l’AMISOM dont c’est le rôle ainsi que par la formation d’unités somaliennes capables de prendre une part active dans la pacification de Mogadiscio. Néanmoins, l’obstacle majeur qui vient à l’esprit est de savoir si, bien qu’ils soient tous de la même ethnie, les Somaliens arriveront-ils à dépasser leurs clivages claniques et réussiront-ils à fonctionner ensemble au sein d’unités de police et militaires traditionnelles ? Ce n’est que si le gouvernement réussi à trouver la solution à cette question qu’il sera possible d’espérer et de tenter de structurer une réponse viable et durable.

Le 2 octobre le Center for Strategic & International Studies recevait le président Somalien, le Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, visualiser son intervention ou lisez sa transcription ICI

vendredi 9 octobre 2009

Info en vrac : dernière minute


Crainte de catastrophe écologique au Cameroun après l'incendie d'un pétrolier ghanéen
L’incendie d’un pétrolier ghanéen survenu mercredi dans l'Océan Atlantique dans le Sud-ouest du Cameroun, transportant quatorze mille tonnes de carburant, pourrait entraîner une catastrophe écologique dans les eaux territoriales camerounaises, craignent des ONG de défense de l'environnement.
Deux jours après l’incident intervenu au lieu dit Debunsha (Sud-ouest), localité située à une soixantaine de kilomètres du port de Douala, on craint sérieusement des conséquences écologiques.
« Nous sommes inquiets des conséquences que pourrait causer cet incendie avec le déversement de quatorze mille tonnes de carburant dans l’eau », a indiqué l’Organisation pour la protection de l’environnement (OPE).
« Lorsqu’on voit les conséquences que ce type d’incident a provoqué ailleurs, y compris dans les pays développés qui disposent des moyens appropriés, on peut nourrir quelques inquiétudes ».
Les risques écologiques concernent aussi bien la flore que la faune dans cette partie de l’Océan Atlantique prisées par les pêcheurs située non loin de la zone de Bakassi riche en ressources halieutiques.
D’après cette association, jusqu’à ce vendredi, l’incendie n’était toujours pas éteint et tout porte à croire que le bateau finira par se consumer totalement avant de sombrer dans la mer.
Le brigade de gendarmerie de Idenau (Sud-ouest) qui conduit les enquêtes a révélé que le pétrolier ghanéen provenait du Nigeria.
Source : APA

jeudi 8 octobre 2009

Les enjeux internationaux. Ce matin : la Guinée


En complément de notre billet de lundi (ICI) réécouter l'émission de Thierry Garcin Les enjeux internationaux qui invitait ce matin Mohamed Tété Madi Bangoura (Chercheur à l’observateur politique et stratégique sur l’Afrique Sorbonne Paris I. Le thème du jour : "Guinée Conakry : Massacres urbains et perspective de la présidentielle. Le pire est-il à craindre ?" Comme toujours l'émission propose sur sa page web une bibliographie pertinente sur la question. Réécouter ICI

La rébellion Touaregue prête à déposer les armes ?


La faction historique de la rébellion touarègue au Niger, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), a annoncé sa décision de déposer les armes mardi après-midi, en marge d’une cérémonie dans la ville libyenne de Sebha, en présence de Mouammar Kadhafi.
L’attaque, en février 2007, de la garnison d’Iferouane a marqué l’apparition du MNJ dans le Nord du Niger. La rébellion se constitue de déserteurs, d’anciens rebelles et de jeunes Agadeziens, tous frustrés par leur situation sociale, matérielle et politique. La décentralisation est le thème principal des revendications du MNJ. Elle était apparue lors des accords de paix de 1995 mais la lenteur de la réforme a remis en cause les conditions de la paix. Le traitement de la crise alimentaire de 2005 a mis en évidence les lacunes des infrastructures étatiques vis-à-vis des populations du Nord qui ne bénéficièrent pas des messages d’alerte précoces. Par ailleurs, les conditions de vie des populations pastorales (plus de 410 000 personnes) se sont aggravées du fait de diminution des zones pastorales sous la pression foncière des agriculteurs du Sud. La paupérisation de ces populations pousse les Touaregs a transformer leur mode de vie et à s’installer en périphérie des villes. Donc la mise en œuvre effective de la décentralisation, le développement économique, le respect de la diversité culturelle, la plus grande représentation des populations du Nord dans les instances étatiques, l’administration et l’armée sont au cœur des revendications touaregs. Cependant afin d’éviter une trop grande coloration ethnique de ses demandes le mouvement reprend des thématiques comme celles de la rente uranifère, et des subventions accrues pour les régions du Nord dans lesquelles l’ensemble des populations de ces régions se retrouve.
C’est par l’intermédiaire de la question environnementale que le MNJ a intégré la question uranifère à ses revendications. Il a repris le rapport de l’association Sherpa2 et du CRIIRAD3 sur les pollutions radioactives et les conditions sanitaires des travailleurs à Arlit. Le MNJ demande explicitement un versement de 50 % des revenus des sociétés d’exploitation au profit des collectivités locales. Le MNJ s’appuie sur un contexte international favorable, avec l’adoption le 14 septembre 2007 par l’Assemblée Générale de l’ONU de la déclaration des peuples autochtones qui stipule que ces peuples ne peuvent pas être expulsés de leur territoire sans leur consentement libre et informé.
Notes géopolitiques : Le Niger se trouve happé dans les rivalités géopolitiques qui opposent les capitales arabes (Libye et Algérie) pour le contrôle du Sahel. Ces pays, prennent une importance grandissante eu égard à la lutte antiterroriste, et sont en train de devenir un pôle majeur. La Libye aimerait faire du Niger (et du Tchad) des zones d’intérêt stratégique, mais ses moyens ne le lui permettent plus. Elle a, dans cette région, une volonté de regroupement hégémonique, qu’elle a tenté d’accomplir par des moyens militaires, mais qui désormais passe par les moyens économiques. Dans cette zone, la Libye tente de sauvegarder ou d’accroître. En outre, certains rebelles seraient revenus d’exil en Algérie et en Libye et le MNJ bénéficierait de soutiens financiers et matériels des Touaregs algériens et libyens. Il semble que les rebelles n’ont pas de problème pour se procurer des armes dans cette région poreuse (il est difficile de surveiller la frontière nigéro-algérienne longue de 900km). Un marché parallèle existerait avec des armes venant de Côte d’Ivoire. Sur le terrain, l’État nigérien a privilégié une logique de répression contre les soutiens supposés du MNJ avec l’envoi de renforts militaires. Cette attitude répond à un agenda politique particulier, le Niger se trouvant en effet dans une année préélectorale (voir ce billet).
Donc les accusations répétées de collusion avec les rebelles, portées par le gouvernement contre le groupe Areva dans le passé, sont un moyen pour l’Etat nigérien de redistribuer les cartes en discréditant le groupe Areva. Pour autant la France et le groupe conserve une place de premier plan dans le pays car le Niger est très dépendant de l’extérieur pour son approvisionnement en produits alimentaire de base, en énergie et en produits industriels. La compagnie Areva se doit de diversifier ses sources d’approvisionnement. Elle a déjà racheté des gisements en Namibie, en Afrique du Sud et en Centrafrique et entend développer son activité au Canada et au Kazakhstan.

lundi 5 octobre 2009

Casamance (Sénégal) : autopsie d'une rébellion


Les faits : Vendredi une attaque contre un véhicule militaire a fait 6 morts et trois blessés en Casamance. Il s'agit des plus lourdes pertes subies par l’armée sénégalaise depuis trois ans. Les autorités mettent en cause les indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Une recrudescence des violences est observable depuis le mois d’août.

Explication géopolitique : Au sud au Sénégal, isolée du reste du pays par l’enclave de la Gambie et par ses religions (animiste ou chrétienne), la Casamance (800 000 habitants s’étendant sur 29 000 km²) est la région la plus riche du pays.
Une rébellion y éclate en 1982 à la suite de la répression sanglante d’une manifestation. Les phases les plus sanglantes du combat ont eu lieu au début des années 1990, faisant plusieurs centaines de morts. Les indépendantistes dénoncent la marginalisation de leur région écartée des bénéfices de l’agriculture et du tourisme au profit des musulmans du Nord. Mais pour l’Etat sénégalais, l’indépendance n’est pas négociable.
Aujourd’hui, l'opinion sénégalaise se lasse de cette rébellion qui s'est criminalisée au fil des années. L'environnement sous-régional du conflit s'est modifié au profit du Sénégal : le changement de gouvernement en Guinée–Bissau a privé la rébellion de son principal soutien. De plus, la forte présence de troupes de l’ONU dans les pays voisins rend plus difficile la circulation des armes et des combattants.

dimanche 4 octobre 2009

Infos en vrac

APA-Mogadiscio (Somalie) Les six cent marins somaliens nouvellement recrutés vont bientôt démarrer leurs opérations de patrouille dans les eaux territoriales de ce pays a révélé dimanche, à Mogadiscio, le vice-premier ministre et par ailleurs ministre de la pêche et des ressources marines, le professeur Abdurahman Aden Ibbi Hajji.

APA - Moscou (Russie) Une Conférence internationale spéciale sur le Darfour, va s’ouvrir à Moscou du 6 au 7 octobre, a appris APA.

COTE D’IVOIRE : Guillaume Soro va consulter les acteurs pour un nouveau report de l’élection présidentielle ivoirienne
Abidjan (Côte d’Ivoire) Le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, va entamer à partir de mercredi, une consultation avec différents acteurs politiques de la Côte d’ivoire en vue du report de la date du premier tour de l’élection présidentielle ivoirienne officiellement fixée au 29 novembre prochain, a déclaré vendredi à APA, une source diplomatique africaine. Source : APA

Port Louis (Maurice) Le gouvernement de l’Ile Maurice doit se servir du Traité de dénucléarisation de l’Afrique (TDA), également appelé Traité de Pelindaba, pour exiger du gouvernement britannique qu’il lui restitue l’archipel de Chagos, a déclaré dimanche à Port-Louis, Fernand Mandarin, président du Groupe social de Chagos. Source : APA Rappelons que l'archipel des îles Chagos est constitué de 65 îles, dont la plus grande, Diego Garcia, a 44 km2 (la seule a rester habitée sur sa partie occidentale), faisant partie du Territoire britannique de l'océan Indien (BIOT).

Maputo (Mozambique) Le Mozambique va célébrer dimanche le 17e anniversaire de la signature à Rome (Italie) de l’Accord de paix global (GPA) , qui a mis fin en 1992 à 16 années d’une guerre civile ‘’sanglante et dévastatrice’’ Source : APA

samedi 3 octobre 2009

Qu'arrive t-il à la Guinée ?


Les faits : lundi 28 septembre, les militaires de la junte au pouvoir depuis le 23 décembre 2008, ont tiré sur les manifestants faisant au moins 157 personnes. Ils voulaient marquer leur mécontentement à la candidature probable du capitaine putschiste Moussa Dadis Camara à la présidentielle de janvier.
Les dates essentielles :
3 avril 1984 : coup d’Etat portant le colonel Lansana Conté au pouvoir
Janvier-février 2007 : mouvement de grève réprimée dans le sang (au moins 123 morts et des milliers de blessés), nomination de Lansana Kouyaté à la primature
2-15 mai 2007 : révolte des militaires
Décembre 2008 : décès du président Lansana Conté et arrivée au pouvoir par coup d’Etat de Dadis Camara
Contexte : Dadis Camara prend le pouvoir dans un pays marqué par les coups d’Etat et la place dominante des militaires dans la vie politique (tentative de coup d’Etat, arrestation de militaire sous l’accusation de complot en 2003, mise à la retraite d’office en 2005, généraux dégradés…)… Le pays était dans l’impasse avec une assemblée nationale dont le mandat avait expiré en 2006, un président malade, une forte corruption (la Guinée est classée 174ème pays sur 180 dans le dernier classement de Transparency International, voir billet précédent). Il affirme vouloir remettre d l’ordre en Guinée, relancer l’économie, renégocier les contrats miniers ….et promet une transition démocratique rapide.
Aujourd’hui il semble que le capitaine Dadis Camara aura des difficultés à rendre le pouvoir aux civils en 2010 (présidentielles le 31 janvier 2010 et législatives en mars).
Position de la France : Lors d’une visite les 3 et 4 janvier 2009 Alain Joyandet, secrétaire d’État français à la Coopération, indiquait que la France était prête à apporter son aide à la Guinée en vue de l’organisation de ces élections. A l’annonce des derniers évènements la France a annoncé la suspension de sa coopération militaire et le réexamen de son aide bilatérale.
Rappelons que le pays d’Ahmed Sékou Touré est le premier de la sous-région a proclamé son indépendance le 25 août 1958 et refuse par référendum de faire partie de la Communauté Française pour les Colonies.
La Guinée est l’un des plus pauvres pays d’Afrique noire bien qu’il possède les plus importantes réserves mondiales de bauxite, un minerai utilisé pour la production de l’aluminium.
En vidéo (ICI) : les vidéos des colères de Moussa Dadis Camara remportent un franc succès sur le web. Ici avec l’ambassadeur d’Allemagne en Guinée rappelé à l’ordre pour avoir exprimé les inquiétudes de l’Union européenne sur une candidature du putschiste à la présidentielle. Les « Daddis Show » sont retransmis par la télévision guinéenne.

Ajout (Agende de Presse Africaine) : "Le président burkinabé, Blaise Compaoré a été choisi par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) comme facilitateur dans la crise politique en Guinée, a annoncé vendredi soir à Ouagadougou le président de la Commission de la CEDEAO, le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas."

mercredi 30 septembre 2009

Le rapport 2009 de Transparency International est arrivé

Comme chaque année l’organisation Transparency International nous propose son rapport sur la corruption dans le monde. Cette année le secteur privé est « à l’honneur » si on peut dire. On y apprend que les pots-de-vin versés à des politiciens corrompus et à des fonctionnaires d’État ont atteint jusqu’à 40 milliards de dollars par an. La corruption augmenterait les coûts des projets d’au moins 10 %.
Un chapitre est consacré à « la corruption et le secteur informel en Afrique subsaharienne » (p.308). En 2005, l’économie souterraine dépasse 40 pour cent des PIB officiels (50 % au Nigeria et en Tanzanie). Gavin Hayman, directeur de campagnes chez Global Witness, analyse la situation comme suit : « En 2006, les exportations de pétrole et de minéraux de l’Afrique ont atteint environ 249 milliards de dollars, soit près de huit fois la valeur des produits agricoles exportés (32 milliards de dollars) et près de six fois la valeur de l’aide internationale (43 milliards de dollars) [….] S’il était employé à bon escient, cet argent pourrait fournir l’une des meilleures occasions en une génération de sortir de leur pauvreté bon nombre des citoyens les plus démunis et les plus déshérités de la planète. L’histoire prouve, toutefois, étrangement, que les pays qui dépendent des revenus de l’exploitation pétrolière et minière tendent, à de rares exceptions près, à être pauvres, mal gérés et enclins à une instabilité violente : la « malédiction des ressources » est désormais un phénomène amplement étudié. »
Le document propose également des rapports par pays. Les cas du Burundi, du Cameroun, de l’Éthiopie, du Ghana, du Kenya, du Nigeria, du Rwanda et du Zimbabwe sont abordés. Ci-dessous le classement des 5 premiers pays, celui de la France et celui des pays d’Afrique sub-saharienne.

Indice de perception de la corruption 2008 (tel que le ressentent les milieux d’affaires et les analystes nationaux) :
1 Danemark
2 Nouvelle-Zélande
3 Suède
4 Singapour
5 Finlande
24 France
36 Botswana
41 Maurice
47 Cap-Vert
54 Afrique du Sud
56 Seychelles
61 Namibie
69 Ghana
78 Swaziland
81 Burkina Faso (1er pays francophone)
87 Madagascar
90 Sénégal
94 Lesotho
96 Bénin
97 Gabon
101 Mali
103 Djibouti
107 Rwanda
108 Tanzanie
116 Malawi
118 Mauritanie
119 Niger
120 Zambie
122 Nigeria
123 São Tomé-et-Principe
124 Togo
126 Érythrée
127 Éthiopie
132 Mozambique
135 Ouganda
134 Comores
138 Libéria
141 Cameroun
148 Kenya
152 République centrafricaine
153 Côte d’Ivoire
158 Angola
160 Burundi
161 Congo, République du
162 Gambie
163 Guinée-Bissau
164 Sierra Leone
170 Zimbabwe
171 Congo, République démocratique du
172 Guinée équatoriale
173 Tchad
174 Guinée
175 Soudan
180/180 Somalie
Et le rapport de préciser : « La pauvreté ne doit toutefois pas nécessairement enfermer un pays dans une spirale descendante de mauvaise gouvernance et de privation économique. […] le Botswana, le Cap-Vert, […] continuent d’afficher des niveaux relativement faibles de corruption perçue malgré leurs revenus relativement bas. Certains de ces pays peuvent donc être source d’inspiration en faveur de réformes. Dans le même temps, plusieurs pays riches en ressources naturelles obtiennent des résultats particulièrement médiocres. Ceci illustre le phénomène bien connu de la malédiction des ressources. »

A vos agendas et....librairies !

22/10/2009, 17:30-19:00, IFRI : « Les perspectives pour une gouvernance démocratique en Guinée Conakry », Conférence autour de : Sidya Touré, ex-Premier ministre de Guinée, président de l'Union des Forces Républicaines (UFR) Guinée, Alain Antil, responsable du programme Afrique subsaharienne à l'Ifri
13/10/2009, 11h00 - 19h00, CERI, « Religions et conflits », nous nous intéresserons plus particulièrement à la table ronde de 14h : « Les conflits religieux existent-ils ? », Jean-Pierre Filiu de Sciences Po sur l’Islamisme et Murray Last, de l’University College, Londres sur le Nigéria

7/10/2009, 19h30 : Collège des Bernardins (Petit Auditorium), 18 - 24 rue de Poissy, Paris, avec Henri Hude, « Les problèmes éthiques posés par les nouveaux conflits »

Et toujours,
Les lundis de l'IHEDN : "La puissance et l'influence de la France de demain. Quelle stratégie extérieure ?" le 12 octobre avec Monsieur Nicolas TENZER Haut fonctionnaire, directeur de la revue Le Banquet, auteur de nombreux rapports officiels Président d'Initiative pour le développement de l'expertise française à l'international et en Europe (IDEFIE) Auteur de Quand la France disparaît du monde (Grasset, 2008)

Frédéric Lasserre: "Les guerres de l’eau. L’eau au cœur des conflits du XXIe siècle"
Changements climatiques, pollution, surpopulation, la rareté de l’eau et sa mauvaise répartition sur la terre est une source croissante de tensions. Aujourd’hui 1,7 milliards de personnes manquent d’eau douce et sont au dessous du seuil de rareté établi par l’ONU. En 2025, elles seront 2,4 milliards. Que se passera-t-il lorsque l’eau s’épuisera à certains points du globe ? Déjà des conflits éclatent pour le contrôle de l’eau. En Israël, la volonté de s’approprier les eaux du Jourdain a été l’une des causes de la guerre des 6 jours. A qui appartient le Nil ? Le Tigre et l’Euphrate, sont source de tensions entre la Turquie, la Syrie et l’Irak. L’Hindus est l’objet d’un bras de fer entre les frères ennemis pakistanais et indiens. Les Etats-Unis doivent face à une pénurie d’eau croissante à l’ouest et lorgnent sur l’eau du Canada… L’eau sera-t-elle au coeur des conflits du XXIème siècle ? Une chose est certaine : il importe d’agir pour gérer une rareté croissante. Il ne reste que peu de temps avant que la pénurie d’eau ne devienne le catalyseur de tensions bien plus vives que celles que nous connaissons depuis le XXème siècle.
Paris, Delavilla, 2009. 250 pages, 14 x 22 cm, broché. 17 €

Bertrand Badie & Dominique Vidal (dir.): "Le grand tournant ? L’état du monde 2010"
Rarement le monde a changé aussi rapidement autour de nous. En quelques mois, le président Barack Obama a marqué, au moins verbalement, la rupture avec son prédécesseur. Le krach financier s'est transformé en crise économique et sociale mondiale, montrant à quel point le temps de la souveraineté avait cédé la place à celui de l'interdépendance - même si la fragmentation et le " chacun pour soi " restaient la tentation suprême. La poussée de l'Inde et de la Chine, le retour de la Russie, les ambitions du Brésil et de l'Afrique du Sud éprouvent la volonté occidentale de renforcer son hégémonie. S'agit-il pour autant d'un " grand tournant " ? A travers 50 analyses, rédigées par les meilleurs spécialistes du champ international, L'état du monde 2010 éclaire cette question décisive pour l'avenir.
Paris, La Découverte, 2009. 335 pages, 16 x 24 cm, broché.20,90 €

mardi 29 septembre 2009

Exportations d'armement de la France : une hausse significative de l'Afrique


Hier matin le ministère de la Défense a rendu public le rapport annuel, transmis au Parlement, sur les exportations d'armement de la France en 2008 (à lire ICI). On y apprend que les livraisons ont dégringolé de 7,69 milliards d'euros en 2004 à 3,17 milliards en 2008. Les prises de commande, elles, ont reculé de 8,15 milliards d'euros en 2000 à 6,58 milliards en 2008. La France, qui avait perdu sa place de troisième exportateur mondial en 2006 au profit de la Russie, se maintient au quatrième rang, avec 7,7% de parts de marché.
Le porte-parole du ministère de la Défense évoque une "montée importante des Amériques" et une croissance significative de l'Afrique. Au regard des chiffres il s’agit principalement de l’Afrique du Nord puisqu’en 2008 le Maroc faisait parti des trois premiers clients (avec le Brésil et l’Arabie Saoudite) pour l’achat de frégates. Dans les 10 premiers pays africains classés en fonction du montant des autorisations d’exportation de matériels de guerre délivrées en 2008. On retrouve non sans étonnement l’Afrique du Sud (83234933€), le Tchad (12 979 250€)…et les pays francophones (Bénin, Cameroun, Djibouti, Maurice, Mauritanie) mais aussi des pays qui ne font pas parti du pré carré français : Zambie (10 446 000€), Botswana (2 008 100€) et l’Ethiopie (663 827€). On retrouve également le Kenya à qui la France a livré pour 25.8 millions d’euros de matériel entre 2004 et 2008.
Les deux cartes ci dessous du site Géo-phile.net complètent ces observations.

dimanche 27 septembre 2009

2010 : des élections à gogo


Parce que les transitions démocratiques sont un enjeu pour beaucoup de pays africains, je vous propose un calendrier des élections qui se dérouleront dans les mois à venir. Et l’année qui arrive s’annonce chargée. Pas moins de 21 pays éliront présidents, députés...La plupart de ces Etats sont qualifiés de fragiles par les institutions internationales : Burundi, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Guinée, Madagascar, Niger, Rwanda, Somaliland, Tchad.
Aujourd’hui presque tous les pays africains organisent des élections. L’alternance a été une réussite au Mali, au Ghana, au Bénin et en Afrique du Sud, elle s’est grippée au Kenya, en Mauritanie et à Madagascar et la transmission du pouvoir s’est faite par héritage familial au Gabon et au Togo.
ANGOLA – Elections présidentielles en 2010
BOTSWANA -Elections générales (présidentielles, législatives, municipales), le 16 octobre 2009. Ce modèle de démocratie et de développement économique équilibré en Afrique, sera-t-il un exemple de transition ?
BURKINA FASO – Elections présidentielles en 2010. L’opposition réussira t-elle à se réunir ?
BURUNDI – Elections générales au premier semestre 2010. Le pays tente depuis 2006 de sortir de 13 ans d'une guerre civile ayant fait au moins 300.000 morts. Le processus électoral n’est pas encore vraiment lancé.
CENTRAFRIQUE – Elections législatives et présidentielles en 2010. Le MAE rappelle que l’on soit rester: « sensible aux risques qu’une dérive incontrôlée de ce pays ferait courir à la région tout entière, déjà en proie à une forte instabilité ».
COMORES – Elections présidentielles en 2010
COTE D’IVOIRE – Elections présidentielles le 29 novembre 2009. Malgré les retards pris par la commission électorale dans l’organisation du scrutin et après de nombreux reports cette date sera-t-elle respectée ?
ETHIOPIE - Les élections fédérales et régionales en mai et juin 2010. Les élections se dérouleront t-elles dans un climat aussi sanglant qu’en 2005 ou l’opposition est-elle bâillonnée ?
GUINEE – Élections présidentielles le 31 janvier 2010 et législatives en mars 2010. La junte du de Moussa Dadis Camara se maintiendra t-elle au pouvoir ?
MADAGASCAR – Législatives en mars 2010 et présidentielles en octobre 2010. …peut être ! L’île retrouvera t-elle un climat de sérénité depuis la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina en décembre 2008 ?
MAURICE –Elections législatives en 2010
MOZAMBIQUE – Elections législatives et présidentielles le 28 octobre 2009. Le président sortant, Armando Guebuza (du Frelimo), qui a dirigé le pays depuis l’indépendance en 1975, est largement pressenti pour l’emporter.
NAMIBIE – Elections législatives et présidentielles les 27 et 28 novembre 2009. Les observateurs prédisent la victoire du parti au pouvoir, la Swapo.
NIGER - Elections législatives le 20 octobre 2009. Elections présidentielles en décembre 2009. Le 4 août 2009 une nouvelle Constitution qui renforce les pouvoirs de Tanja et lui accorde au moins trois ans de plus à la tête du pays a été voté par référendum. La convocation des législatifs fait parti des dispositions de cette nouvelle Constitution. Ce référendum controversé, boycotté par l’opposition et décrié par la Communauté internationale, s’est tenu après que le Président Tandja a dissout tour à tour le parlement puis la Cour constitutionnelle et modifié la loi électorale.
RWANDA – Elections présidentielles le 9 août 2010. Deuxième scrutin présidentiel depuis le génocide de 1994 largement remportée par Kagame, président du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie qui a mis fin au génocide en juillet 1994.
SAO TOME PRINCIPE – Elections législatives en mars 2010
SOMALILAND – Elections présidentielles prévue le 27 septembre mais reporté à une date inconnue pour la deuxième fois. Elections législatives en 2010
SOUDAN- Elections présidentielle et législatives en février 2010. Voir billet précédent.
TANZANIE – Elections présidentielles et législatives en décembre 2010
TCHAD – Elections législatives 2010
TOGO – Elections présidentielles le 28 février 2010
Quelques réflexions sur les transitions démocratiques en Afrique proposées par l’Organisation Internationale de la Francophonie : ICI
Voir calendrier provisoire des élections par l'Union Africaine : ICI

vendredi 25 septembre 2009

Le bassin du Nil : prochain conflit en Afrique ?


Un évènement intéressant s’est déroulé fin juillet, malheureusement en pleine période estivale nous n’y avons pas prêté une grande attention, je vais même apprendre l’information pour ceux qui ont préféré la plage aux journaux !
Le 28 juillet les 9 ministres de l'Eau des pays du bassin du Nil (l'Érythrée assistait en tant qu'observateur) ont reporté de six mois la signature d'un accord de partage des eaux du fleuve, en raison de l'opposition de l'Egypte et du Soudan. Ces derniers affirment que l'Accord cadre de coopération (CFA), élaboré en juin en République démocratique du Congo, ignore leurs revendications historiques. En effet, en 1929 un accord entre l'Egypte et la Grande-Bretagne accordait au Caire un droit de veto sur les projets construits en amont.
Les problèmes liés au partage des eaux du Nil ont bien souvent failli tourner aux conflits.
Rappelons quelques éléments géopolitiques.
Avec ses 6671 km, le Nil est le plus long fleuve du monde. Il prend sa source dans la région des Grands Lacs. Son bassin couvre une superficie équivalente à six fois la France (3 030 700 km ²) et ses affluents s’étendent sur dix pays.
L’irrigation et la production hydro-électrique constituent les principaux enjeux de ce fleuve et la question du partage des eaux du Nil est majeure en Afrique de l’Est depuis des décennies. L’Egypte est dans la position inconfortable du pays qui est en aval sur le cours du fleuve et pour qui celui-ci constitue quasiment la seule ressource en eau. Son sort est donc lié aux décisions prises par les pays en amont.
L’Egypte considère comme une menace stratégique toute diminution de son quota tel que prévu par le traité de 1959, signé avec le Soudan et excluant les autres pays du Nil notamment l’Ethiopie qui lésée n’a jamais accepté cet accord. Or 85% du Nil provient du territoire éthiopien. Addis-Abeba souhaiterait imposer sa vision de l’aménagement du Nil en empêchant Le Caire de réaliser ses grands projets hydriques et en le forçant à s’asseoir à la table des négociations. A plusieurs reprises, les tensions entre l’Egypte et l’Ethiopie ont failli dégénérer. Mais plutôt que de se combattre directement, ces deux pays s’affrontent par ennemis interposés.
L’augmentation de la population et le désir de développement économique amènent aussi les pays plus en amont à envisager d’exploiter à une grande échelle leurs ressources en eau. L’Egypte est donc confrontée à un stress hydrique, démographique et social. Le pays doit se tourner vers le Nil et réaliser des projets très couteux, qui ne seront pas sans incidence sur les autres nations en amont. Ainsi, le barrage d’Assouan (1971), entre l’Egypte et le Soudan suscite quelques tensions.
Le risque de conflit autour des eaux du Nil est important. Il faut éviter que le Nil ne devienne « la cause de la prochaine guerre dans la région » comme le craignait Boutros Boutros-Ghali en 1985.

mercredi 23 septembre 2009

Les dessous de Khartoum


Salah Gosh, à la tête des services secrets soudanais depuis la fin des années 90, a été nommé conseiller spécial pour la sécurité auprès de la présidence en août. "Le président de la république... Omar el-Béchir, a émis un décret dans lequel il nomme Salah Abdallah conseiller présidentiel. Le président a émis un autre décret dans lequel il nomme le général Mohammed Atta al-Moula directeur général de la sécurité nationale et du renseignement", écrit l'agence de presse officielle dans un communiqué sans préciser les raisons de ce changement.
Pourquoi lui consacrer ce post ? Parce que ce départ pose une question : Gosh est il toujours en odeur de sainteté auprès du président Al-Bachir ?
En effet, l’ancien chef du National Security and Intelligence Service (NSIS), présent auprès du président depuis la prise de pouvoir en 1989, est l’un des leaders les plus influents au Soudan. Lorsque la CPI a émis un mandat d’arrêt contre le président l’hiver dernier beaucoup voyait Salah Gosh à sa succession. Ses détracteurs lui reprochent d’avoir été un interlocuteur privilégié de la CIA dans la lutte contre Al Qaïda en Irak et en Somalie et d’avoir échoué à mobiliser les rebelles tchadiens dans le but de renverser le président Deby. L’armée lui en voulait aussi de ne pas avoir alerté le pouvoir de la planification de l’attaque des rebelles darfourien du JEM (Mouvement pour la justice et l'égalité) sur Khartoum en mai 2008, bien que pour sa défense il affirmait que l’armée avait été infiltrée par les rebelles.
Cette nomination pourrait bien viser à affaiblir l’influence de cet homme clé à la veille des élections législatives et présidentielles de 2010.

mardi 22 septembre 2009

Conférences, colloques...

A vos agendas :
L'IRIS propose, en partenariat avec la Maison de l'Europe,un colloque "CRISES ET CONFLITS : LES CAUSES ET LES SCENARIOS" le mardi 13 octobre 2009 à Paris (Maison de l'Europe) autour de Pascal Boniface, Directeur de l'IRIS et Hubert Védrine, Associé gérant d'Hubert Védrine Conseil et ancien ministre des Affaires étrangères.
De son côté, l'IFRI propose un "séminaires-sandwichs" sur la lutte contre la piraterie le 24 septembre (12:30 / 14:00) autour du Capitaine de Vaisseau Christophe Pipolo, Conseiller pour les Affaires militaires et de Sécurité, Direction de la Prospective, Ministère des affaires étrangères.
Dans le même institut : "Le processus électoral ivoirien", le25/09/2009 (14:30-17:00)
Les lundis de l'IHEDN : "La puissance et l'influence de la France de demain. Quelle stratégie extérieure ?" le 12 octobre avec Monsieur Nicolas TENZER Haut fonctionnaire, directeur de la revue Le Banquet, auteur de nombreux rapports officiels Président d'Initiative pour le développement de l'expertise française à l'international et en Europe (IDEFIE) Auteur de Quand la France disparaît du monde (Grasset, 2008)

Introduction : Et l'Afrique alors ?

Nombreux sont les blogs géopolitiques mais peu traitent du continent africain. Egea avait annoncé en mai 2009 l’ouverture d'Ifriqiya par Stéphane Mantoux mais celui-ci a annoncé l’interruption de son blog fin août. Je propose donc ici d’apporter modestement ma pierre à l’édifice en tentant de palier à cette carence. Pardonnez-moi d’avance de mon tropisme pour la Corne de l’Afrique que je connais plus particulièrement mais j’essaierai régulièrement d’apporter un éclairage sur les événements politiques qui bousculent ce continent à la fois proche géographiquement et historiquement mais si méconnu.