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vendredi 22 mai 2015

L’armée dans tous ses états. Armées, États, économies et sociétés en Afrique

La revue Afrique contemporaine publie un appel à communication sur les armées en Afrique. Vous trouverez ci-dessous l'annonce :
"L’objet de ce dossier est d’analyser les liens entre armées, États, économies et sociétés en Afrique aujourd’hui. Sur ces différents points, les armées jouent fréquemment un rôle de premier plan dans le parcours historique des pays africains depuis leur indépendance et dans la construction des États. La question alors posée est de savoir pourquoi et comment elles ont acquis une place aussi déterminante. Tel est l’objectif de ce dossier de la revue Afrique contemporaine.
Instruments du pouvoir, centre de/du pouvoir, mais aussi et souvent acteurs économiques et sociaux, les armées en Afrique sont des objets d’analyse incontournables pour comprendre la réalité africaine contemporaine. Il importe évidemment de prendre en compte la très grande hétérogénéité des armées selon les pays.
Dans de nombreux pays, la centralité de l’armée est incontestablement un legs de la période coloniale, elle-même fortement différenciée selon les « modèles » de colonisation, en ce qui concerne la continuité des acteurs, des structures administratives et institutionnelles, des registres d’action, des méthodes de gestion, mais, plus d’un demi-siècle après les indépendances, leur rôle et leur place dans les États, les sociétés et les économies ont évolué. 
 
 

Les armées en Afrique au cœur du politique

Dans le champ du politique et dans bien des pays africains, les forces armées sont souvent présentes sur le devant de la scène : soit pour s’emparer du pouvoir par les armes, et ce aux dépens des urnes (coups d’État, régimes militaires) ; soit pour apporter une réponse à des blocages politiques (Guinée, Mauritanie, Niger, Guinée Bissau) ou à des crises post-électorales ; soit pour jouer un rôle dans la neutralisation des affrontements entre des mouvements populaires et citoyens et les pouvoirs autoritaires en place (cas de la Tunisie ou de l’Égypte lors des « printemps arabes »). Et ce sans compter des régimes militaires ou des régimes politiques dominés, officiellement ou non, par des militaires, d’anciens militaires, des gardes présidentielles.
Il importe donc de contextualiser les différentes places des armées dans les pays africains. Certaines sont « faillies », « fragiles » ou « fragilisées », alors que d’autres dominent les champs social, politique et économique. En outre, elles sont de plus en plus concurrencées dans leurs fonctions régaliennes de détention du monopole de l’usage de la violence par des groupes armés de tous types (milices et groupes d’auto-défense villageoise, mouvements djihadistes, gangs, etc).
Dans les situations post-conflit, la réintégration des « rebelles » dans les forces armées et la construction d’une armée nationale (cas de la Côte d’Ivoire, du Mali) sont des enjeux centraux pour la construction de la stabilité des pays concernés. De plus, les armées nationales ont souvent des moyens limités, si bien que des forces étrangères, africaines ou non, régionales ou multilatérales, sont engagées pour pallier ces défaillances. Les conflits armés ont aujourd’hui changé de nature. Les guerres entre États, opposant des armées nationales, sont très rares et les affrontements armés relèvent actuellement d’enchevêtrement d’acteurs, si bien que les armées tendent à n’être que l’un d’entre eux.

Les armées : nouveaux acteurs économiques?

Beaucoup moins appréhendés par les sciences humaines et sociales, le rôle économique des armées ainsi que leur place souvent importante dans les économies de certains pays, en Afrique mais pas seulement, mérite de faire l’objet d’études scientifiques. Sur le continent africain en effet, les armées sont impliquées dans l’économie de rente ou de prédation, voire dans des activités illégales ou criminelles (la Guinée Bissau et le trafic de la cocaïne originaire d’Amérique Andine, etc.). De telles trajectoires résultent, dans certains cas, du fait que les forces armées sont soumises à de fortes contraintes budgétaires qui impactent notamment le paiement des salaires (RDC, RCA, etc.).
Mais, toujours dans le champ de l’économie, les armées sont aussi un régulateur d’activité et donc indirectement de l’emploi par le biais des entreprises qu’elles contrôlent. Cette implication dans l’économie peut aller jusqu’à la création de complexes militaro-industriels (il en est ainsi des oligarchies pétrolières en Angola ou en Algérie).

Les armées : catalyseur social?

Les armées jouent enfin un rôle social non négligeable comme lieu de formation, de socialisation et d’intégration des jeunes, de brassage de populations d’origines diverses, d’accès des femmes à des postes de responsabilité, voire de constitution d’une citoyenneté. Plusieurs pays ont par ailleurs institué des services civiques ou militaires à des fins de développement (Madagascar, etc.). Il en est plus ou moins de même par leur implication dans des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration des combattants en fin de conflit, comme au Liberia, en Sierra Leone, en RDC ou en Côte d’Ivoire.
Souvent, seules institutions publiques structurées dans les pays au lendemain des indépendances, les armées ont développé des services publics. Elles ont souvent leurs propres dispositifs de protection sociale, conduisent des politiques familiales, gèrent des complexes hospitaliers (Égypte), font de la recherche. Plus largement, l’armée participe à la construction de représentations autour de la masculinité, de l’organisation familiale, de la division du travail et de la répartition des rôles sociaux, mais donne chair au monopole légitime de la violence (cf. les missions régaliennes de l’Etat selon Max Weber) versus la constitution de groupes d’autodéfense et la liberté (de jure ou de facto) de port d’armes.

Argumentaire

Diverses disciplines relevant des sciences humaines ont abordé, chacune avec leur approche et leur méthodologie, la question des armées en Afrique. Mais, elles l’ont généralement fait par le biais de chemins de traverse¬. Les relations internationales et la science politique, tout comme les War & Peace Studies anglo-saxonnes, privilégient traditionnellement dans l’étude des affaires militaires une approche que l’on pourrait qualifier de schizophrène. Dans le même ordre d’idée, le caractère belliqueux et violent des armées ou leur rôle dans les renversements de régimes politiques et les coups d’État sont mis en exergue. Inversement, telles un Janus bifrons, les armées peuvent être des acteurs clés de stabilisation, voire de « pacification » pour reprendre une nomenclature coloniale, du fait de leur implication dans les processus de construction de la paix (programmes de DDR mentionnés ci-dessus). Cette schizophrénie abolit la distinction entre temps de guerre et temps de paix et révèle de nouveau que les armées sont des acteurs incontournables de l’évolution politique des Etats.
L’abondante littérature sur les Réformes du Secteur de la Sécurité (RSS) et de la Défense ne s’est pas ou peu penchée sur ce qu’était véritablement l’armée dans les pays africains. Elle s’est davantage focalisée sur les échecs et les succès de cet outil, sous l’angle des composantes sécuritaires de l’aide au développement, sur les dysfonctionnements des forces armées et les moyens à mettre en œuvre pour les réformer. Ces RSS ont légitimé ainsi la communauté internationale pour intervenir dans un domaine qui relève de la souveraineté des États, ce qui, d’une certaine façon, renvoie aux programmes d’ajustement structurel, fort intrusifs, des années 1980 – 1990. Les approches « Sécurité et Développement » sont quant à elles devenues dans les années 1990 – 2000, tout comme la RSS, le parangon dans les pays du Sud d’une problématisation qui fait un large appel à la thématique de l’insécurité, et ce tant par la communauté internationale que par les agences de développement, qu’elles soient bi ou multilatérales. 
Sans nier l’apport de ces approches à la compréhension du fait militaire en Afrique et à la connaissance des armées, le grand absent est, paradoxalement, l’armée en tant que telle et ceux qui la composent, donc les militaires. 
Dans une optique pluridisciplinaire, à un carrefour entre sciences politiques, économie politique, sociologie, histoire sociale et anthropologie, ce dossier a pour ambition de repenser les armées en Afrique, leurs élites militaires tout comme les hommes de troupe. 
Ce numéro de la revue Afrique contemporaine sera donc centré sur le rôle social, politique et économique des armées en Afrique. Il visera à inscrire dans leurs parcours historiques et leurs contextes la place, dans différents domaines, des forces armées des pays africains et à analyser leur rôle spécifique dans l’histoire et les évolutions de ces pays . Il abordera également la différenciation au sein des armées et les possibles rivalités internes qui en découleraient : entre régiments, armes et corps, entre garde présidentielle et armée de terre, entre troupes d’élite (comme les régiments de parachutistes et l’infanterie). Et ce sans oublier la forte spécificité de la gendarmerie en Afrique. Il visera également à comprendre la place qu’occupent les forces armées nationales à côté des armées régionales ou multilatérales et des forces armées privées (mercenariats, sociétés privées de sécurité et de défense, milices, services de renseignement, etc.).
 Il accordera une attention particulière aux études de terrain (enquêtes, observations participantes, entretiens), mais également aux analyses comparatives et aux archives. Le travail quotidien, les relations de ces acteurs avec leur institution ou d’autres organismes de l’État, ainsi qu’avec les pouvoirs politiques et économiques, seront traités par les articles de ce dossier. Les trajectoires socioprofessionnelles pourront être mises en perspective afin de répondre aux questions : Que fait l’armée ? Qui sont ces hommes et ces femmes qui la composent ? Pourquoi ont-ils choisi d’embrasser les carrières militaires ou policières ? En quoi ont-ils le monopole de la violence légitime ? Comment se situent les gardes prétoriennes ou systèmes de sécurité présidentielle, proches des pouvoirs politiques, par rapport aux armées ? De quelle logistique disposent les forces armées en Afrique ? Quelle sont les sources de financements, les rémunérations et les équipements ? Comment les autorités nationales exercent-elles des arbitrages entre des dépenses militaires assurant la sécurité et les autres dépenses du budget de l’Etat, notamment sociales ?
L’objectif final étant de replacer ces réflexions dans le temps long de ce qu’est aujourd’hui l’armée en Afrique, mais également, par rapport aux ruptures liées à la nature des nouveaux conflits qui dominent en Afrique depuis la fin de la guerre froide (guerres asymétriques, emboîtements d’échelles, diversité des acteurs, etc.).
L’approche comparative s’attachera, ainsi de manière complémentaire, à décrypter les évolutions des armées, de leur organisation et de leur positionnement à la lumière des transformations de la conflictualité et l’émergence exponentielle de nouveaux acteurs, privés et publics, de la sécurité, qu’ils soient nationaux, régionaux ou internationaux et des rapports de pouvoir qui en découlent.
Il importera également d’expliquer pourquoi les armées ne sont plus exclusivement, ni souvent prioritairement, des institutions purement militaires et pourquoi elles investissent les champs social, politique et économique plus que ceux du sécuritaire et de la défense.

Conditions de soumission

Faire acte de candidature en envoyant une courte note d’une page (problématique du texte, exposé du déroulé de l’argumentaire, exposé des données, des sources et terrains mobilisés). 
Les articles devront avoir un format de 35 000 signes espaces compris (notes de bas de page et bibliographie comprises) dans leur version destinée à la publication, ainsi qu’un court résumé de 800 signes (espaces compris), des mots clés et la biographie de l’auteur (150 signes). Les auteurs pourront intégrer à leur article des iconographies (cartes, graphiques, photos, dessins, etc.)
Ils suivront la procédure d’évaluation scientifique auprès de deux référés anonymes et du comité de lecture d’Afrique contemporaine. La soumission des appels à propositions et des articles se fait sur la plateforme Editorial Manager à l’adresse suivante : http://www.editorialmanager.com/afriquecontemporaine/
Vous pouvez nous contacter pour toutes précisions aux adresses suivantes : ncnicolascourtin@gmail.com et fortuiti@afd.fr

Calendrier

Envoi de la proposition d’article : le 1er juillet 2015.
Réponse de la rédaction d’Afrique contemporaine aux auteurs : le 10 juillet 2015 au plus tard.
Envoi d’une première version des articles présélectionnés : le 1er septembre 2015.
Publication du numéro : mars 2016.

BIBLIOGRAPHIE 

Ouvrages:

  • Augé A., Kloursen, P. (dir.), Réformer les armées africaines. En quête d’une nouvelle stratégie, Paris, Karthala, 2010. Bangoura, D., Les armées africaines, 1960-1990, », CHEAM, Paris, 1992.
  • Bazenguira-Gonga, Makki S, (eds), Sociétés en guerre. Ethnographie des mobilisations violentes, Editions Maison des sciences de l’homme, Paris, 2013.
  • Belkaïd, A., Lehmici, H., Égypte, La toute-puissance de l’armée, …
  • Bourrat F (ed) La place et le rôle des armées dans le monde arabe contemporain, « Champ de Mars N°23, IRSEM, La documentation française, 2012.
  • Clapham, C., African Guerillas, Oxford: James Currey, 1998.
  • Courmont B, Ribrikar D, Les guerres asymétriques, IRIS, Paris, 2002.
  • Dawisha, A., Zartman, W., Beyond Coercicion: the Durability of the Arab State, Croom Helm, 1988 – 310 pages.
  • Daguzan, J.-F., Le dernier rempart ? Forces armées et politiques de défense au Maghreb, Publisud, Paris, 1998.
  • Daguzan J-F, « Armées et société dans le monde arabe :entre révoltes et conservatisme », Note N005/13 Fondation pour la recherche stratégique, pp1-14, Fev 2013.
  • Debos, M., Les armées au Tchad, Col (CERI) …
  • Decalo, S., Coups and Army Rune in Africa: Studies in Military Style, New Haven : Yale University Press, 1976.
  • Decalo, S., “The Morphology of Radical Military Rule in Africa”, Journal of Communist Studies, Volume 1, Issue 3-4, 1985.
  • Droz-Vincent, P., « Le militaire et le politique en Égypte », Maghreb-Machrek Monde Arabe, n°162, juillet-septembre 1999.
  • Dupont, H., « La nouvelle armée libanaise : instrument du pouvoir ou acteur politique », in Confluences Méditerranée, n° 29, printemps 1999 (sous le pseudonyme de Hubert Dupont).
  • Eboe Hutchful, Abdoulaye Bathily (dir.), The Military and Militarism in Africa, eds. Dakar : CODESRIA, 1998. – xiii-617 p. (CODESRIA Book Series).
  • Hamon, L. (ed), Le rôle extra militaire de l’armée dans le Tiers Monde, Entretiens de Dijon, PUF, 1966, in Vol 7 N°28 pp 795-798.
  • Hugon Ph, Géopolitique de l’Afrique et contributions dans Vettoglia J-P, Déterminants des conflits et nouvelles formes de prévention, Bruxelles, Bruylant, 2013.
  • Huntington S, The Soldier and the State, Cambridge Mass Press, 1957.
  • Janowitz, M., The Military in the Political Development of New Nations, University Chicago Press, 1964.
  • Marchal, R., « Les frontières de la guerre à la paix », Politix, N°58, 2002.
  • Messinga, E. C., Les forces armées camerounaises face aux enjeux militaires dans le golfe de Guinée: le cas du conflit de Bakassi, Master en science politique, Université de Yaoundé II-SOA, 2007.
  • Metogo, G., « Armées du Golfe de Guinée : Vers l’émergence de deux puissances sous-régionales », Revue africaine de défense, N°2, bureau d’étude et d’information, Yaoundé, 2000.
  • Moghira Mohammed Anouar, Les armées arabes et le pouvoir d’Etat. Militaires du peuple ou du régime? (XIXe-XXIe siècle), Karthala, 2015, 336 pages.
  • Mohamed Abde Elsalam, « The military and the developments in its role in the Arab World », in Carsten Jensen (ed.), Developments in Civil-Milatry Relations in the Middle East, Royal Danish Defence College, 2008.
  • Moncef, O., Militaires, élites et modernisation dans la Libye contemporaine, L’Harmattan, Paris, 2009.
  • Oren, B., The Lebanese Army: A National Institution in a Divided Society, State University of New York Press, 2009, 272 p.
  • Perlmuter, A., The Military and Politics in Modern Times, Yale University Press, 1977.
  • Perlmuter, A., Military and Politics in Israel: Nation Building and Expansion, Yale University Press, 1969.
  • Perlmuter, A., Egypt and the Praetorian State, Yale University Press, 1974.
  • Perlmutter A., Political Roles and Military Rulers, Franck Cass London, 1981.
  • Perouse de Montclos, M.-A., Les humanitaires dans la guerre, La Documentation française, Paris 2012.
  • Picard, E., « Arab Military in Politics : From Revolutionary Plot to Authoritarian State », in Giacomo Luciani (ed), The Arab State, Routledge, London, 1990.
  • Pichon,F « Les armées privées en Afrique », Géopolitique africaine, N° 28 oct-déc 2007 pp 153-184.
  • Rouquié, R., « Le rôle des forces armées en Amérique latine. Etat des travaux », Revue française de sciences politiques, 1969.
  • Rubin, B., Kennedy, T., Armed Forces in the Middle East : Politics and Strategy, Londion Franck Cass, 2002.
  • Seznec, J.-F., « Les forces militaires saoudiennes sous le règne de Fahd Abdelaziz », Maghreb-Machrek, n° 174, octobre-novembre 2001, pp. 38-51.
  • Sarkesian, S., The professional Army in a Changing society, Nelson-Hall Co, 1975. Paul R (ed), No Peace, no war. An Anthropology of Compares Armed Conflicts, Ohio University press 2005.
  • Siddiqa, A., Military Inc.: Inside Pakistan’s Military Economy, Pluto Press, London, 2007, 304 pages.
  • Sorensen, D. S., Civil-military relations in North Africa, Middle east Policy, décembre 2007, http://www.thefreelibrary.com/Civil-military+relations+in+North+Africa, p. 12.
  • Zartmann, W., Elites on the Middle East, 1966.

Dossier de revues :

  • « L’Etat militaire à l’épreuve des transitions », Revue internationale de politique comparée, vol 15, pp. 151-162, 2008.
  • « Military Marxist Regimes in Africa », Journal of Communist Studies, Volume 1, Issue 3-4, 1985.
  • « Militaires et pouvoirs au Moyen-Orient », Vingtième Siècle, Presse de Sciences Po, n° 124, 2014/4, 256 pages.
  • « Amérique latine : l’état militaire à l’épreuve des transitions », Revue internationale de politique comparée, vol. 15, n° 1, 2008, p. 153.

jeudi 19 avril 2012

Mali. Les conséquences régionales de l'échec du coup d'État

André Bourgeot (bio) était, le 13 avril, l'invité de Thierry Garcin dans les Enjeux internationaux. Réécoutez l'émission ICI


Résumé de l’émission : "La régionalisation des dossiers a plusieurs sources, traditionnelles ou récentes.
Le nomadisme des Touareg ; les trafics divers ; les routes des caravanes ; les prises d’otages occidentaux (Niger, 2010...) ou de pays environnants (consul d’Algérie à Gao, le 5 avril) ; les attentats (à Tamanrasset le 3 mars, contre une caserne de gendarmerie) ; les groupes islamistes (AQMI, Ançar Eddine, Mujuao affilié à AQMI) ; les projets d’imposition de la charia ; la lutte anti-terroriste ; la création d’un Centre d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC), réunissant depuis 2010 l’Algérie, le Mali, la Mauritanie, le Niger (logistique américaine et française) ; l’attaque de l’OTAN contre la Libye et la guerre civile de 2011.

Depuis le coup d’État du 22 mars, dont les auteurs (arroseurs arrosés) ont renforcé les Touareg et les islamistes qu’ils croyaient pouvoir combattre, d’autres facteurs régionaux sont apparus : condamnation rapide de la CEDEAO, organisation économique de l’Ouest africain ; efficacité des sanctions (certes, contre un pays enclavé et pauvre) ; médiations ivoirienne et burkinabé ; implication diplomatique de l’Algérie, qui n’acceptera jamais un État touareg ; réfugiés maliens en Algérie ; divisions internes et chez les Touareg et chez les islamistes."

Sur les sanctions, on lira avec intérêt :  Olivier Schmitt "Thinking strategically about sanctions"ICI

De André Bourgeot, pour aller plus loin  :

- analyse du coup d'Etat à Bamako ICI
- Coups d'état au Mali : Azawad, année zéro ?(avec également Thomas Hofnung, grand reporter à Libération, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest, Marc-Antoine Perouse de Montclos, politologue et enseignant à l'IRD, spécialiste des conflits armés en Afrique de l'Ouest et Atmane Tazaghar, journaliste pour l'Associated Press TV, auteur de AQMI : Enquête sur les héritiers de Ben Laden au Maghreb et en Europe, J. Picollec, 2011) ICI
- Désordre, pouvoirs et recompositions territoriales au Sahara (Hérodote) ICI
- Sahara de tous les enjeux ICI
-  Sahara : espace géostratégique et enjeux politiques (Niger) ICI

Ouvrages :
Bourgeot André [1992], « L’enjeu politique de l’histoire : vision idéologique des événements touaregs (1990-1992) », Politique africaine, 48, décembre : 129-135.
Bourgeot André [1994], « Révoltes et rébellions en pays touareg », Afrique contemporaine, 170, 2e trimestre : 3-19.
Bourgeot André [1995], Les Sociétés touarègues : nomadisme, identité., résistances, Paris, Karthala, 542 p.
Bourgeot André (dir.) [1999], Horizons nomades en Afrique sahélienne : sociétés, développement et démocratie, Paris, Karthala, 491 p.

lundi 3 octobre 2011

Quel avenir pour AQMI après la mort de Ben Laden?

Dernier né de l'ANAJ-IHEDN, le Comité "Afrique" a le plaisir de vous inviter à sa première conférence le Mardi 18 octobre 2011, 19h30 à 21h00, École militaire, Amphithéâtre Desvallières.



Dans un message diffusé à l'occasion du 10ème anniversaire des attentats du 11 Septembre, Ayman al-Zawahiri a annoncé soutenir le Printemps arabe, allant jusqu’à le qualifier de « le Printemps de la dignité et de la libération ». Comment expliquer une telle évolution alors que, dans un premier temps, Al-Qaïda semblait prendre ses distances par rapport aux révolutions arabes qui ont entrainé la chute des régimes qu’elle combattait depuis des décennies ?

Le professeur Jean-Pierre FILIU nous expliquera l'évolution d'Al-Qaïda depuis la mort de son leader Oussama Ben Laden, ainsi que le rôle ou non d'AQMI dans les pays arabes du Maghreb.

Télécharger le flyer ICI

Inscription obligatoire à l'adresse : http://tinyurl.com/anaj-afrique

Informations : afrique@anaj-ihedn.org

mercredi 24 novembre 2010

Téhéran à l’assaut de l’uranium africain

Fin octobre le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a effectué une tournée en Afrique de l’Ouest : Burkina Faso, Ghana, Togo et Bénin.
L’objectif non affiché au Bénin était de s’entretenir avec les autorités sur la possibilité de faire transiter, par le port de béninois, de l’uranium nigérien. Selon la Lettre du Continent « Téhéran aurait promis, en contrepartie, de soutenir financièrement et logistiquement, Thomas Boni Yayi pour la présidentielle de mars 2011 ».
Ces discussions ne sont pas du goût des Américains et Susan Tuller la chargée d’affaires de l’ambassade a été reçue le 4 novembre par la présidence pour évoqué « un précédent fâcheux pour les relations entre les deux pays si le Bénin se prêtait au jeu de Téhéran ».
Au Mali c’est le site d’uranium de Taoudenni, au nord-est du pays qui attise les convoitises de Téhéran.
Le gouvernement nigérien compte tirer parti des convoitises mondiales pour l’uranium, liées à la relance de l’énergie nucléaire. Ainsi, l’arrivée sur le marché de nouveaux acteurs, dont les parcs de centrales nucléaires sont appelés à connaître une croissance très rapide, aiguise la concurrence pour ce minerai.


En Guinée Bissau les Iraniens devraient former les soldats bissau-guinéens et installer une station relais de télécommunication dans le pays.
Mi-novembre c'est une cargaison d'armes en provenance d'Iran qui a été saisie dans le port de Lagos. Elle n'était pas destinée au Nigeria mais à un autre "Etat de l'Afrique occidentale", a déclaré ensuite le chef de la diplomatie iranienne.

Plus d'informations sur les activités de l'Iran en Afrique : ICI

mercredi 22 septembre 2010

Elections déstabilisatrices dans le Sahel ?


La fragilité du Sahel fait la une des journaux depuis le regain d'activité d'AQMI et la dernière prise d'otages d'employés Français d'Areva.
L'entrée des États de la zone dans une période d'élections n'est pas rassurante. En effet la redistribution de pouvoir est au combien déstabilisatrice et génératrice de frustrations. On y observe la naissance ou la renaissance de guerres civiles.

Petit aperçu des élections à venir dans la zone :

Burkina Faso : élections présidentielles le 21 novembre 2010 . Par une révision de la Constitution Compaore devrait se représenter pour la 4ème fois.
Niger : référendum constitutionnel le 31 octobre 2010, les élections locales le 08 janvier 2011, les législatives couplées au 1er tour des présidentielles le 31 janvier 2011, le 2ème tour des présidentielles le 12 mars 2011 et le président élu prêtera serment le 6 avril 2011.
Nigéria : janvier 2011
Tchad : les élections générales de 2011 seraient reportées (ICI)
Le Mali et le Sénégal : 2012

lundi 20 septembre 2010

Retour sur la naissance de la rébellion touareg

A la suite de la prise d'otage au Niger la sécurité du site d'Arlit fait polémique.
En effet la sécurité du site était assurée par une entreprise privée, formée par d'anciens rebelles touaregs locaux, et désarmée. Areva a déjà été accusée par le passé d'avoir acheté la paix en aidant des rebelles touaregs. Aujourd'hui, AQMI engloberait des groupes rebelles touaregs mais le rôle des touaregs dans l'enlèvement des employés d'Areva n'est pas défini la prise d'otage n'ayant pas été revendiquée.
Je me permets donc de reprendre un billet que j'avais rédigé sur ce blog le 8 octobre 2009 .
IL y a un an donc la faction historique de la rébellion touarègue au Niger, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), avait annoncé sa décision de déposer les armes. Depuis le pays a encore connu l'instabilité : le 18 février 2010, le président Tandja a été renversé par un coup d’Etat militaire (ICI). Mahamadou DANDA dirige un gouvernement de transition. Les membres du CSRD et du gouvernement se sont officiellement engagés à ne pas se présenter aux futures élections présidentielles. Les élections présidentielles sont prévues pour le 31 janvier 2011.

L’attaque, en février 2007, de la garnison d’Iferouane a marqué l’apparition du MNJ dans le Nord du Niger. La rébellion se constitue de déserteurs, d’anciens rebelles et de jeunes Agadeziens, tous frustrés par leur situation sociale, matérielle et politique. La décentralisation est le thème principal des revendications du MNJ. Elle était apparue lors des accords de paix de 1995 mais la lenteur de la réforme a remis en cause les conditions de la paix. Le traitement de la crise alimentaire de 2005 a mis en évidence les lacunes des infrastructures étatiques vis-à-vis des populations du Nord qui ne bénéficièrent pas des messages d’alerte précoces. Par ailleurs, les conditions de vie des populations pastorales (plus de 410 000 personnes) se sont aggravées du fait de diminution des zones pastorales sous la pression foncière des agriculteurs du Sud. La paupérisation de ces populations pousse les Touaregs a transformer leur mode de vie et à s’installer en périphérie des villes. Donc la mise en œuvre effective de la décentralisation, le développement économique, le respect de la diversité culturelle, la plus grande représentation des populations du Nord dans les instances étatiques, l’administration et l’armée sont au cœur des revendications touaregs. Cependant afin d’éviter une trop grande coloration ethnique de ses demandes le mouvement reprend des thématiques comme celles de la rente uranifère, et des subventions accrues pour les régions du Nord dans lesquelles l’ensemble des populations de ces régions se retrouve.
C’est par l’intermédiaire de la question environnementale que le MNJ a intégré la question uranifère à ses revendications. Il a repris le rapport de l’association Sherpa2 et du CRIIRAD3 sur les pollutions radioactives et les conditions sanitaires des travailleurs à Arlit. Le MNJ demande explicitement un versement de 50 % des revenus des sociétés d’exploitation au profit des collectivités locales. Le MNJ s’appuie sur un contexte international favorable, avec l’adoption le 14 septembre 2007 par l’Assemblée Générale de l’ONU de la déclaration des peuples autochtones qui stipule que ces peuples ne peuvent pas être expulsés de leur territoire sans leur consentement libre et informé.



Notes géopolitiques : Le Niger se trouve happé dans les rivalités géopolitiques qui opposent les capitales arabes (Libye et Algérie) pour le contrôle du Sahel. Ces pays, prennent une importance grandissante eu égard à la lutte antiterroriste, et sont en train de devenir un pôle majeur. La Libye aimerait faire du Niger (et du Tchad) des zones d’intérêt stratégique, mais ses moyens ne le lui permettent plus. Elle a, dans cette région, une volonté de regroupement hégémonique, qu’elle a tenté d’accomplir par des moyens militaires, mais qui désormais passe par les moyens économiques. Dans cette zone, la Libye tente de sauvegarder ou d’accroître. En outre, certains rebelles seraient revenus d’exil en Algérie et en Libye et le MNJ bénéficierait de soutiens financiers et matériels des Touaregs algériens et libyens. Il semble que les rebelles n’ont pas de problème pour se procurer des armes dans cette région poreuse (il est difficile de surveiller la frontière nigéro-algérienne longue de 900km). Un marché parallèle existerait avec des armes venant de Côte d’Ivoire. Sur le terrain, l’État nigérien a privilégié une logique de répression contre les soutiens supposés du MNJ avec l’envoi de renforts militaires.

jeudi 16 septembre 2010

Le Sahel de tous les dangers

L'actualité fait tristement échos à mon billet de mardi.
7 expatriés travaillant dans le nord du Niger ont été enlevés. Selon des témoignages un groupe d’hommes armés aurait encerclé une cité pour expatriés, près de la ville d’Arlit vers trois heures du matin. Ils parleraient arabe et tamachek (la langue des touaregs) et auraient trié leurs prisonniers pour ne garder que 5 Français (3 employés de Satom, une filiale de Vinci et 1 d’Areva avec sa femme), 1 Togolais et 1 Malgache (les 2 derniers auraient été libérés dans la journée. 


La France compte actuellement 3 autres otages dans le monde (1 en Somalie, 2 en Afghanistan) Début janvier 2010 ils étaient 8 mais certains d’entre eux ont été libéré en début d’année : Pierre Camatte (le 23 février au Mali), Olivier Denis et Olivier Frappé (le 14 mars au Darfour) Gauthier Lefèvre (le 18 mars au Darfour). D’après les le ministère des Affaires étrangères, le nombre de Français pris en otage à l’étranger a été multiplié par 3 entre 2007 et 2008.
Une zone d’ombre persiste les otages employés dans les grandes entreprises françaises. D’après un article du Ouest France (Ici) ces « entreprises contractent des assurances auprès de compagnies chargées de régler les rançons aux ravisseurs. « Des opérations confidentielles sur lesquelles on ne communique pas », explique Nicolas Fontvieille, responsable du département « risques de guerre et terrorisme » de la compagnie Global Risks. »
Et les humanitaires sont particulièrement touchés : En 1998, le Centre sur la coopération internationale recensait 27 attaques contre des humanitaires alors qu’en 2008 il y en eu plus de 155. Le risque d’enlèvement a augmenté de 350% en 3 ans.
Les otages dans le monde en janvier 2010 : ICI
Sur les otages exécutés dans le monde : ICI
Précédent billet sur la rébellion touareg ici
Sources : Otages du monde

mardi 14 septembre 2010

L'islamisation de l'Afrique nous réserve de mauvaises surprises

Bernard Squarcini, directeur de la DCRI, dans une interview à Politique Internationale (n°127) : "En 15 ans, malgré les efforts des différents service et malgré la coopération internationale, l'islamisme militant a gagné de nouveaux pays : le Nord du Mali (où se sont installées les katibates sahéliennes d'AQMI qui ont dû fuir Alger sous la pression militaire et policière), le Niger, la Mauritanie, et, depuis peu, le Sénégal. Dans 15 ans, le danger sera peut être descendu encore plus au Sud (...). L'islamisation progressive de l'Afrique Noire nous réserve de mauvaises surprises (...) Dans les pays de la zone sahelo-saharienne, et en général dans les zones de djihad, l'enlèvement de ressortissants français - journalistes, membres d'ONG, expatriés...- est une réalité préoccupante."

vendredi 23 juillet 2010

Le Sahel et les insécurités récurrentes de l’ensemble de la région


Le 22 juillet, Eric Laurent, interviewait dans les Enjeux Internationaux Antoine Glaser, directeur de la Lettre du Continent, sur le Sommet au Tchad de la Communauté des États sahélo-sahariens et les insécurités récurrentes de l’ensemble de la région. Ecoutez l'émission ICI

Présentation : "L'insécurité croissante dans les pays de la zone sahélienne découle d'un ensemble de facteurs.
D'abord l'implantation croissante d'un mouvement armé qui se joue des frontières et qui est désormais proche d'Al-Qaeda, alors que les régimes de la zone de cette région sont beaucoup trop faibles pour engager une épreuve de force sécuritaire.
Pourtant, les Etats-Unis qui s'inquiètent du développement croissant du terrorisme en Somalie contemporainement à celui de la zone sahélienne y renforcent leur présence, mais sans pour autant coopérer avec les Français contrairement à ce qu' on pourrait croire .
L'autre élément de fragilisation de ces pays découle de problèmes touaregs, dont les revendications et tensions ne cessent de prendre de l'ampleur.
C'est un défi auquel aucun responsable de la région n'est en mesure de trouver une solution."

mercredi 5 mai 2010

Edition : dernières sorties

Mahamadou Issoufou Tiado Le Niger, une société en démolition
Pays ouest-africain enclavé occupé au nord par le désert du Sahara, indépendant depuis 1960, le Niger a connu une première période de stabilité politique de trente ans ponctuée par deux changements de chef d'Etat. Les turbulences politiques liées à l'avènement de la démocratie en 1990 conduiront à quatre changements de chef d'Etat en seize ans.
Le présent ouvrage aborde le récit de l'histoire contemporaine de la gouvernance politique de ce pays. Sous l'influence des facteurs externes, des facteurs internes et de la nature des dirigeants politiques, la société nigérienne s'est métamorphosée au point que ce processus, purement synonyme de démolition de l'identité de cette société, conduit à repenser des modèles d'inversion de cette démolition, sur la base des réalités sociopolitiques internes.
Mahamadou Issoufou Tiado, ingénieur informaticien de formation (1995), aborde une carrière internationale d'enseignant et de chef du Centre de Calcul jusqu'en 2002. Il obtient en 2006 le grade de docteur en Réseaux et Télécommunications de l'INP de Toulouse et s'inscrit en thèse de sciences politiques après le master de l'IEP de Toulouse, spécialité sociologie politique des processus de gouvernement. Il est aujourd'hui enseignant-chercheur à l'Université AM de Niamey et apporte son concours à d'autres établissements dont l'Université canadienne du Niger.
Paris, L'Harmattan, 2010. 275 pages, 13,5 x 21 cm, broché. 26,65 €


Diplomatie n°44 Population mondiale. La bombe humaine
SOMMAIRE :
NEWS Du nouveau pour l'espace? / Crise et migrants / Quelle révolution pour Al-Qaïda?
ZOOM SUR... Le peuple aborigène
FOCUS Elections générales au Soudan
FOCUS Un printemps placé sous le signe du nucléaire
FOCUS Le suivi de la crise humanitaire au Yémen depuis l'espace
FOCUS MEDITERRANÉE Diplomatie méditerranéenne: Sur quoi portent les blocages?
FOCUS MEDITERRANÉE La Turquie, Pivot incontournable au Moyen-Orient
FOCUS Mouvements de la Terre et vie des hommes: une difficile conciliation
POINTS CHAUDS
ENTRETIEN L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime
TABLEAU DE BORD Trafic de drogues, itinéraires et saisies
PORTFOLIO
SOCIÉTÉ
ANALYSE Le rôle des médias en cas de conflit
PORTFOLIO
DOSSIER : Population mondiale: la bombe humaine
ANALYSE Démographie, migration et politique
ENTRETIEN Les dix lois de la géopolitique de la démographie
TABLEAU DE BORD Palmarès démographique
REPÈRES Quelques implications stratégiques à l'usage des nouvelles et anciennes puissances
ATLAS géostratégique de la population mondiale
Paris, AREION Group, 2010. 90 pages, 23 x 30 cm, broché. 6,70 €

Patricia Rajeriarison & Sylvain Urfer Madagascar
Histoire et géographie
— « Madagascar est un pays africain. »
— « Madagascar est le pays des lémuriens. »
— « Ranavalona Ire fut une reine cruelle. »
— « Madagascar est une ancienne colonie française. »
— « 29 mars 1947 : événement ou insurrection?»
Économie et politique
— « Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde. »
— « Madagascar est le pays de la vanille. »
— « Madagascar est un pays de potentiel. »
— « Madagascar est un pays ingouvernable. »
— « À Madagascar, les Églises font de la politique. »
Culture
— « L’identité malgache est incertaine. »
— « Madagascar vit au rythme du moramora. »
— « La culture malgache est essentiellement orale. »
— « Le fihavanana est le fondement de la culture malgache. »
— « À Madagascar, on retourne les morts. »
Société
— « Il n’y a pas d’unité nationale à Madagascar. »
— « À Madagascar, on brûle les forêts. »
— « Les Malgaches sont francophones. »
— « Madagascar est une grande destination pour l’écotourisme. »
— « Les Malgaches sont un peuple non-violent. »
Collection Idées reçues
Paris, Le Cavalier Bleu, 2010. 128 pages, 10,5 x 18 cm broché. 9,31 €

vendredi 30 avril 2010

Sortie de Regard Critique. Spécial Décolonisation

A lire dans le numéro d'avril de Regard Critique (Le Journal des Hautes Etudes Internationales) A télécharger ICI :

- « Les brûlures de la décolonisation » dans les anciennes métropoles françaises et britanniques par SONIA ARAUJO

- Une interview de Jean -Pierre DERRIENNIC

- "Bandung, moment décisif de la décolonisation" par PIERRE-LUC PELLAND-MARCOTTE

- "Le cas CFA : la décolonisation qui n’a pas eu lieu" par Thierry Onga

- " Les indépendances africaines : 50 années après…" par Jean -Marc Fiende

- " Un bilan politique chaotique" par Coffi Dieudonné ASSOUVI

- "Les enfants de Félix peuvent-ils espérer un retour à la normalité ?" par Hervé Bastart

- "La junte militaire pourra-t-elle ramener la démocratie au Niger ?" par Catherine Dandonneau

- "L’OTAN en Afrique" par DAMIAN KOTZEV et Arber Fetiu

mercredi 7 avril 2010

Le Trans Saharan Gas Pipeline : Mirage ou réelle opportunité ?


Le Trans Saharan Gas Pipeline : Mirage ou réelle opportunité ? par Benjamin Augé, doctorant à l’Institut français de géopolitique (Paris 8) sur le site de l'IFRI (téléchargez ICI).

"Le continent africain possède 8 % des réserves gazières du monde. Sa relative faiblesse économique et l’absence presque totale de réseaux gaziers entraînent une consommation intérieure très réduite (quasi nulle en dehors de l’Algérie et de l’Égypte) qui permet une importante capacité exportatrice de son gaz. Relier l’Afrique subsaharienne à l’Union européenne (UE) par un gazoduc est donc un projet économique assez logique. Les deux blocs intéressés en discutent avec de plus en plus d’intensité depuis le début des années 2000. La stratégie paraît à priori évidente. La zone européenne compte trois importants producteurs de gaz : Norvège (non-membre de l’UE mais associée étroitement à sa politique énergétique), Grande-Bretagne et Pays-Bas, avec respectivement une production de 99,2, 69,5 et 67,5 milliards de mètres cubes en 2008. Toutefois, la production de la Norvège et des Pays- Bas va commencer à décroître dans quelques années ; celle de la Grande-Bretagne diminue déjà de façon significative depuis 2000 et les Britanniques importent actuellement un tiers de leur gaz pour leur consommation domestique (93,9 milliards de mètres cubes en 2008). Les importations de l’UE vont donc mathématiquement croître progressivement. Or, la crainte d’une dépendance au gaz russe (aujourd’hui de 25 % en moyenne parmi les 27) dans un futur proche conduit l’Union à vouloir diversifier ses sources d’approvisionnement. Si aucune diversification n’est mise en place, la Russie pourrait approvisionner quelque 70 % du marché européen (27 pays) d’ici à 2050. La solution de multiplier les usines de regazéifications pour importer du gaz naturel liquéfié (Liquefied Natural Gas, LNG) est actuellement clairement privilégiée par plusieurs pays de l’Union : France, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Pologne. Les pays du golfe Persique, l’Égypte, l’Algérie et les États-Unis approvisionneront ces nouvelles usines. Le Trans Saharan Gas Pipeline (TSGP) qui relierait le Nigeria au Niger et à l’Algérie, elle-même connectée à l’Espagne et à l’Italie par des gazoducs existants ou en construction, pourrait s’avérer un choix supplémentaire d’approvisionnement de long terme. Cependant, si ce gazoduc de 4 128 km considéré par le NEPAD comme prioritaire n’est pas un rêve, ni même un défi du point de vue technique, plusieurs éléments financiers, sécuritaires et géopolitiques vont devoir trouver une solution avant une hypothétique prise de décision formelle de développement dans les prochaines années."

mercredi 31 mars 2010

Drama in the Niger Delta: Predators Circle


Un article de Daniel Balint-Kurti (Chatham House) dans The World Today.

Résumé : "The story goes that Nigerian rebels have kidnapped three western expatriate workers and killed them in cold blood. It is the first time they have murdered hostages and the political and economic fall-out in one of the world's top oil-producing nations could be huge. Oil companies are under attack from the media for putting their workers at risk. The Nigerian government is threatening an all-out offensive, which could trigger full-scale civil war."

Téléchargez ICI

jeudi 25 mars 2010

Les guerres de l'eau

Mardi Thierry Garcin recevait, Gabriel Wackermann (Professeur émérite à la Sorbonne, géographe) dans son émission les Enjeux Internationaux. Écoutez ICI

"À l’occasion de la journée mondiale de l’eau (22 mars), les potentialités de conflits dans le monde pour l’accès à l’eau. L' « hydro-politique » est une expression des années 80, destinée à montrer l'importance des aspects géopolitiques de l'accès à l'eau douce et, bien sûr, de son utilisation. On sait combien sont décisives la possession et la maîtrise de l'eau, à la fois pour la vie des hommes, pour l'agriculture et l'élevage, pour la vie des animaux et --ce qu'on oublie souvent-- pour les activités industrielles. Peut-on dès lors imaginer des crises voire des conflits armés, de dimension interétatique ? De fait, certaines régions revêtent une dimension stratégique : l'Anatolie turque à l'égard de la Mésopotamie ; le Tibet chinois à l'égard de l'Asie du Sud ; les deux Nils en Afrique orientale à l'égard de l'Égypte. De plus, le Mékong, de grands fleuves africains, le Rio Grande, sans parler du Jourdain, sont autant de cas particuliers. Et, en cas de conflit, quel pourrait être le rôle des organisations régionales et internationales? "
Quelques notions sur la question :

Critères du fleuve international:
- 1er critère est de nature politique : Deux types de fleuves internationaux doivent être distingués : les fleuves-frontières ou contigus et les fleuves successifs.
°Le cas du cours d’eau successif, qui traverse plusieurs Etats. Se pose alors la question des ressources en eaux –débit –qui restent aux Etats situés en aval de l’Etat amont qui a prélevé ; la rivalité entre Etats se fait autour d’une question de débit prélevé (opposition à la construction de barrages en amont par exemple)
° Le cas du cours d’eau contigu, faisant office de séparation entre 2 Etats. La rivalité se fait sur la question de la frontière : celle –ci n’est pas forcément définie par le talweg mais un Etat peut posséder tout le fleuve et ne pas en laisser l’accès à son voisin.
-2ème critère de nature économique, s’y est superposé : celui de la navigabilité ; retenu par le Congrès de Vienne, il a été repris par la Convention de Barcelone de 1921, qui a accentué cette conception en substituant à la dénomination traditionnelle de « fleuve international » celle de « voie d’eau internationale » qui permet d’englober les affluents navigables » (DIP)
Bassin fluvial : zone qui comprend le fleuve international, ses affluents, sous-affluents et eaux souterraines.
Plusieurs conceptions juridiques sur la question des eaux transfrontalières :
- doctrine Harmon de la souveraineté territoriale absolue : un Etat use comme bon lui semble d’un cours d’eau traversant son territoire sans tenir compte des baisses de débit qu’il pourrait provoquer en aval chez un autre Etat.
Ex : Turquie
- doctrine de l’intégrité territoriale absolue : chacun conserve le débit naturel que le fleuve lui donne (conception inverse à la précédente et favorable à l’Etat-aval)
- doctrine dominante en droit et en arbitrage aujourd’hui : celle liée à la notion de bassin intégré et de gestion commune des eaux (aménagement possible en amont mais de façon raisonnable pour ne pas nuire à l’Etat-aval et de lui permettre de mettre en place ses propres systèmes de drainage)
En Afrique les conflits liés à l'eau sont nombreux.
Des conflits internes : au Darfour, au Kenya et au Niger notamment.
Des tensions régionales : bassin du Chobe (Botswana, Namibie), bassin du Nil (défaillance de coopération, voire billet précédent ICI), les bassins du Cunene, de l'Incomati, du Limpopo et du Zambèze entre les Etats de la SADC, le bassin de l'Okavango, le bassin de l'Orange (Afrique du Sud et Namibie), le bassin du Sénégal (Mauritanie et Sénégal), le bassin du Lac Tchad, le fleuve Volta (Ghana, Burkina Faso), les nappes fossiles du Sahara (Tchad, Egypte, Niger, Soudan, Libye).

vendredi 5 mars 2010

Les lectures du week end !



- "Britain and South Africa: The Old Guard Moves On" par Tom Cargill du Chatham House
- "Pourquoi l’Afrique est-elle sujette aux coups d’état ?" par Philippe HUGON
- "Zimbabwe: Political and Security Challenges to the Transition" Africa Briefing (International Crisis Group)
Selon l'International Crisis Group (pour le mois de février): 4 conflits ou situations conflictuelles se sont détériorées en février et 2 situations se sont améliorée.

En Côte d'Ivoire : "Preparations for Côte d’Ivoire’s long-delayed elections ground to a halt as the country’s president, Laurent Gbagbo, dissolved both the electoral commission and government on 12 February following accusations of electoral fraud and rising popular tensions. The move triggered strong condemnation from the opposition and was quickly followed by several days of violent protests in which at least 7 people were killed. Tensions eased following the formation of a new government and electoral commission in which opposition figures were afforded a continuing role. However, the crisis has underscored the still burning issue of identity and nationality in Côte d’Ivoire and the fragility of the country’s post-war transition."

Niger : "soldiers staged a successful military coup on 18 February, detaining President Tandja and announcing that all governing institutions were dissolved. The move followed a ten-month constitutional crisis grounded in Tandja’s efforts to extend his term in office. Thousands rallied in the capital Niamey in support of the takeover, and the coup leaders have pledged to restore constitutional order and hold elections in which no junta leaders will stand. The takeover comes in the context of a series of unconstitutional changes in government across the region, and has been widely criticised by the international community."

Au Kenya : "the coalition government was plunged into a new crisis when a dispute over two major corruption scandals escalated into a tense standoff between power-sharing partners President Kibaki and Prime Minister Odinga. Political tensions in Nigeria also increased over February. The appointment of Vice President Jonathan Goodluck as acting president, in the context of President Yar’Adua’s extended hospitalisation abroad, has created sharp divides within the country’s political elite. Uncertainty increased considerably on 24 February when Yar’Adua suddenly returned to Abuja amid high security and secrecy."

Au Yémen : "hopes were raised for an end to seven months of heavy fighting in the north when the government and Houthi rebels reached a ceasefire agreement on 12 February, after the rebels accepted several conditions including withdrawing from their positions, releasing government prisoners, and returning captured weapons. The ceasefire appeared to be holding despite a small number of rebel attacks later in the month. However, unrest continued in the country’s southern provinces, where clashes and sweeping arrests accompanied protests calling for the secession of former South Yemen."

En Guinée "prospects for a lasting transition to civilian rule continued to improve. On 21 February, Prime Minister Doré appointed a new interim government comprising opposition figures, trade unionists and former junta members. And in a move widely welcomed by the international community, the electoral commission announced plans for presidential elections to be held later this year."

lundi 22 février 2010

Les enjeux internationaux demain : le Niger

Les suites de la prise du pouvoir par une junte militaire sur France Culture demain matin 7h15: ICI

jeudi 18 février 2010

Coup d'Etat au Niger (Actualisé)


Ce matin des tirs de mitrailleuses et d'armes lourdes ont été entendus dans le quartier du palais présidentiel.
Il s'agissait d'une tentative de coup d'Etat. C’est Dijibrilla Hima Hamidou dit «Pelé », 45 ans, commandant de la compagnie d’appui des blindés de Niamey, qui est à la tête du putsch. Ce haut gradé, originaire de l’ethnie Djerma , est à la tête d’un comité de 12 officiers. Formé à l’académie royale de Meknès, Djibrilla Hima Hamidou n’avait pas approuvé les changements portés à la Constitution. La décision de renverser le président Mamadou Tandja n’a été prise qu’aujourd’hui même à 12 heures alors que commençait un conseil de ministres exceptionnel. Dès les premières minutes de l’opération, le chef d’Etat major des armées, Moumini Bouraima, a été arrêté chez lui. Il n’aurait opposé aucune résistance. Les putschistes ont aussi arrêté plusieurs personnalités dont le porte-parole du palais présidentiel. Quant au président de la république, Mamadou Tandia, il a été conduit en « lieu sûr ». Le président aurait été emmené à la garnison de Zinder, deuxième ville du pays, à 700 km de Niamey. Dès 17 heures, la télévision et la radio ont commencé à diffuser de la musique militaire. Le colonel Pelé devrait, lui, prononcer un discours très attendu à 20 heures GMT.

Le 4 août 2009 une nouvelle Constitution qui renforce les pouvoirs de Tanja et lui accorde au moins trois ans de plus à la tête du pays a été voté par référendum.
La convocation des législatifs fait parti des dispositions de cette nouvelle Constitution. Ce référendum controversé, boycotté par l’opposition et décrié par la Communauté internationale, s’est tenu après que le Président Tandja a dissout tour à tour le parlement puis la Cour constitutionnelle et modifié la loi électorale.
Elections anticipées se sont tenues pour tous les sièges de l'Assemblée nationale suite à l'adoption d'une nouvelle Constitution en août 2009. 51,27% de participation.
Victoire du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) (75 sièges sur 112).
La tension politique au Niger a provoqué sa suspension en octobre dernier des instances de la CEDEAO, ainsi que l’interdiction de toute réunion de l’organisation régionale sur le sol nigérien.

En décembre dernier, les Etats Unis ont suspendu leur aide financière au profit de Niamey, imposant une interdiction de séjour aux USA aux hautes personnalités du pays.
L’Union Européenne, seul partenaire budgétaire du Niger, a, de son côté, coupé son aide non humanitaire d’environ 450 millions d’euros.
Source : Le Monde / Jeune Afrique / APA / Les Afriques

jeudi 7 janvier 2010

Niger : le poids de l’environnement régional



Demain dans les Enjeux Internationaux sur France Culture : le Niger. Eric Laurent recevra Antoine Glaser, le rédacteur en chef de la Lettre du Continent.
"La situation géopolitique du Niger a évolué depuis 2005. Jusqu'alors chasse gardée du groupe Areva pour ses approvisionnements en uranium, le pays a bénéficié de la véritable guerre des matières premières qui se livre à travers le monde.

Désormais la Chine est solidement implantée dans le pays, et ce nouveau jeu d'alliance a fragilisé la position française. Sur le plan sécuritaire, le régime du président Tanja ne contrôle qu'une part infime du territoire où sont implantés des groupes dissidents touaregs et des groupuscules appartenant à la mouvance d'Al Qaida au maghreb islamique. Une réalité préoccupante que les américains prennent au sérieux en fournissant une assistance militaire, non seulement au Niger mais également aux autres pays de cette région sub-sahelienne."

Vous pouvez écouter ou réécouter l'émission ICI
Photo : mine d'uranium

samedi 21 novembre 2009

2010 : Des élections à gogo (2)


Mise à jour du billet précédent consacré aux élections.

BOTSWANA -Elections générales (présidentielles, législatives, municipales), le 16 octobre 2009. Ce modèle de démocratie et de développement économique équilibré en Afrique, sera-t-il un exemple de transition ?
Les élections de 2009 ont été les premières à se dérouler depuis l'arrivée au pouvoir du Président Seretse Khama Ian Khama, qui a succédé au Président Festus Mogae en avril 2008. Le Président Khama, ancien officier, jouirait d'un large soutien auprès du public en raison de la popularité de son père, Seretse Khama, premier Président du Botswana après l'indépendance. Le Président est élu par l'Assemblée nationale. Les élections de 2009 se sont déroulées sur fond de crise économique mondiale, crise qui a durement touché l'économie du Botswana, premier producteur mondial de diamants. En tout, 76,71 % des 723 000 électeurs inscrits de ce pays de 1,9 million d'habitants se sont rendus aux urnes. La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a estimé que les élections avaient été " crédibles, pacifiques, libres et régulières ". Le 20 octobre, le Président Khama a prêté serment pour un deuxième mandat.

BURKINA FASO – Elections présidentielles en 2010. L’opposition réussira t-elle à se réunir ?
BURUNDI – Elections générales au premier semestre 2010. Le pays tente depuis 2006 de sortir de 13 ans d'une guerre civile ayant fait au moins 300.000 morts. Le processus électoral n’est pas encore vraiment lancé.
CAP VERT : Législatives en janvier 2010.
CENTRAFRIQUE – Elections législatives et présidentielles en 2010. Le MAE rappelle que l’on doit rester: « sensible aux risques qu’une dérive incontrôlée de ce pays ferait courir à la région tout entière, déjà en proie à une forte instabilité ».
COMORES – Elections présidentielles en 2010
COTE D’IVOIRE – Elections présidentielles le 29 novembre 2009. Malgré les retards pris par la commission électorale dans l’organisation du scrutin et après de nombreux reports cette date sera-t-elle respectée ? Et bien non ! L’élection a été une nouvelle fois reportée à une date ultérieure non connue. Quatorze des 20 dossiers de candidature à l'élection ont été validés. Aucune nouvelle date n'a été annoncée pour l'heure. L'affichage de la liste électorale provisoire (prévu cette semaine) n'est toujours pas effectif.
ETHIOPIE - Les élections fédérales et régionales en mai et juin 2010. Les élections se dérouleront elles dans un climat aussi sanglant qu’en 2005 ou l’opposition est-elle bâillonnée ?
Fin octobre la principale coalition de l'opposition parlementaire en Ethiopie a accepté un "code de conduite" proposé par le gouvernement pour encadrer les élections générales de 2010. Les dirigeants politiques sont également tombés d'accord sur un projet de calendrier électoral fixant au 23 mai 2010 le prochain scrutin.
GUINEE – Élections présidentielles le 31 janvier 2010 et législatives en mars 2010. La junte du de Moussa Dadis Camara se maintiendra t-elle au pouvoir ? En tout cas il s'est dit prêt à organiser des élections auxquelles il pourrait ne pas participer en raison de l'opposition de la communauté internationale :"Je ne peux pas participer à une élection car la communauté internationale est contre ... Je suis prêt à tout moment pour cette élection s'ils (les acteurs politiques) le sont", a-t-il déclaré au quotidien privé Saturday Sun.



Guinée Equatoriale : Teordoro Obiang, à la tête du pays depuis trente ans a pris de court l’opposition en fixant les élections présidentielle au 29 novembre.
MADAGASCAR – Législatives en mars 2010 et présidentielles en octobre 2010. …peut être ! L’île retrouvera t-elle un climat de sérénité depuis la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina en décembre 2008 ? L’accord d'Addis-Abeba, signé le 7 novembre avec les trois ex-chefs d'Etat Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, a réduit sa marge de manoeuvre. Il est désormais flanqué de deux "coprésidents" censés contresigner ses décisions.
MAURICE –Elections législatives en 2010
MOZAMBIQUE – Elections législatives et présidentielles le 28 octobre 2009 quatrièmes depuis la fin de la guerre civile, en 1992. Le président sortant, Armando Guebuza (du Frelimo)était largement pressenti pour l’emporter ce qui a été le cas. En tout, 40,8 % des 9,8 millions d'électeurs inscrits ont voté, ce qui représente une amélioration par rapport à 2004, où ils n'avaient été que 36 % à voter.
Le Commonwealth et l'Union européenne (UE) ont observé les élections. Ils ont félicité le pays pour la bonne organisation du scrutin qui s'est déroulé dans le calme. Les observateurs de l'UE ont ajouté que la liberté d'expression avait été respectée durant la campagne. Ils ont néanmoins critiqué la complexité du cadre juridique régissant les élections, à l'origine du rejet de certaines listes présentées par les partis. Les observateurs du Commonwealth ont quant à eux reproché à la Commission nationale des élections son manque de transparence. Les résultats définitifs sont les suivants : 191 sièges pour le FRELIMO, contre 160 en 2004, 51 pour la RENAMO, soit 39 de moins qu'en 2004, et huit pour le MDM.
NAMIBIE – Elections législatives et présidentielles les 27 et 28 novembre 2009. Les observateurs prédisent la victoire du parti au pouvoir, la Swapo. Quelque 100 observateurs de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dirigés par le ministre des Affaires diplomatiques auprès de la présidence du Mozambique, Francisco Madeira, sont arrivés mercredi pour superviser les élections.



NIGER - Le 4 août 2009 une nouvelle Constitution qui renforce les pouvoirs de Tanja et lui accorde au moins trois ans de plus à la tête du pays a été voté par référendum. La convocation des législatifs fait parti des dispositions de cette nouvelle Constitution. Ce référendum controversé, boycotté par l’opposition et décrié par la Communauté internationale, s’est tenu après que le Président Tandja a dissout tour à tour le parlement puis la Cour constitutionnelle et modifié la loi électorale.
Elections anticipées se sont tenues pour tous les sièges de l'Assemblée nationale suite à l'adoption d'une nouvelle Constitution en août 2009. 51,27% de participation.
Victoire du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) (75 sièges sur 112)

RWANDA – Elections présidentielles le 9 août 2010. Deuxième scrutin présidentiel depuis le génocide de 1994 largement remportée par Kagame, président du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie qui a mis fin au génocide en juillet 1994.
SAO TOME PRINCIPE – Elections législatives en mars 2010
SOMALILAND – Elections présidentielles prévue le 27 septembre mais reporté à une date inconnue pour la deuxième fois. Elections législatives en 2010. Le président Riyale, élu à la tête du Somaliland en mai 2002, est candidat à sa réélection.
SOUDAN- Elections présidentielle et législatives en février 2010.
TANZANIE – Elections présidentielles et législatives en décembre 2010
TCHAD – Elections législatives 2010
TOGO – Elections présidentielles le 28 février 2010

jeudi 8 octobre 2009

La rébellion Touaregue prête à déposer les armes ?


La faction historique de la rébellion touarègue au Niger, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), a annoncé sa décision de déposer les armes mardi après-midi, en marge d’une cérémonie dans la ville libyenne de Sebha, en présence de Mouammar Kadhafi.
L’attaque, en février 2007, de la garnison d’Iferouane a marqué l’apparition du MNJ dans le Nord du Niger. La rébellion se constitue de déserteurs, d’anciens rebelles et de jeunes Agadeziens, tous frustrés par leur situation sociale, matérielle et politique. La décentralisation est le thème principal des revendications du MNJ. Elle était apparue lors des accords de paix de 1995 mais la lenteur de la réforme a remis en cause les conditions de la paix. Le traitement de la crise alimentaire de 2005 a mis en évidence les lacunes des infrastructures étatiques vis-à-vis des populations du Nord qui ne bénéficièrent pas des messages d’alerte précoces. Par ailleurs, les conditions de vie des populations pastorales (plus de 410 000 personnes) se sont aggravées du fait de diminution des zones pastorales sous la pression foncière des agriculteurs du Sud. La paupérisation de ces populations pousse les Touaregs a transformer leur mode de vie et à s’installer en périphérie des villes. Donc la mise en œuvre effective de la décentralisation, le développement économique, le respect de la diversité culturelle, la plus grande représentation des populations du Nord dans les instances étatiques, l’administration et l’armée sont au cœur des revendications touaregs. Cependant afin d’éviter une trop grande coloration ethnique de ses demandes le mouvement reprend des thématiques comme celles de la rente uranifère, et des subventions accrues pour les régions du Nord dans lesquelles l’ensemble des populations de ces régions se retrouve.
C’est par l’intermédiaire de la question environnementale que le MNJ a intégré la question uranifère à ses revendications. Il a repris le rapport de l’association Sherpa2 et du CRIIRAD3 sur les pollutions radioactives et les conditions sanitaires des travailleurs à Arlit. Le MNJ demande explicitement un versement de 50 % des revenus des sociétés d’exploitation au profit des collectivités locales. Le MNJ s’appuie sur un contexte international favorable, avec l’adoption le 14 septembre 2007 par l’Assemblée Générale de l’ONU de la déclaration des peuples autochtones qui stipule que ces peuples ne peuvent pas être expulsés de leur territoire sans leur consentement libre et informé.
Notes géopolitiques : Le Niger se trouve happé dans les rivalités géopolitiques qui opposent les capitales arabes (Libye et Algérie) pour le contrôle du Sahel. Ces pays, prennent une importance grandissante eu égard à la lutte antiterroriste, et sont en train de devenir un pôle majeur. La Libye aimerait faire du Niger (et du Tchad) des zones d’intérêt stratégique, mais ses moyens ne le lui permettent plus. Elle a, dans cette région, une volonté de regroupement hégémonique, qu’elle a tenté d’accomplir par des moyens militaires, mais qui désormais passe par les moyens économiques. Dans cette zone, la Libye tente de sauvegarder ou d’accroître. En outre, certains rebelles seraient revenus d’exil en Algérie et en Libye et le MNJ bénéficierait de soutiens financiers et matériels des Touaregs algériens et libyens. Il semble que les rebelles n’ont pas de problème pour se procurer des armes dans cette région poreuse (il est difficile de surveiller la frontière nigéro-algérienne longue de 900km). Un marché parallèle existerait avec des armes venant de Côte d’Ivoire. Sur le terrain, l’État nigérien a privilégié une logique de répression contre les soutiens supposés du MNJ avec l’envoi de renforts militaires. Cette attitude répond à un agenda politique particulier, le Niger se trouvant en effet dans une année préélectorale (voir ce billet).
Donc les accusations répétées de collusion avec les rebelles, portées par le gouvernement contre le groupe Areva dans le passé, sont un moyen pour l’Etat nigérien de redistribuer les cartes en discréditant le groupe Areva. Pour autant la France et le groupe conserve une place de premier plan dans le pays car le Niger est très dépendant de l’extérieur pour son approvisionnement en produits alimentaire de base, en énergie et en produits industriels. La compagnie Areva se doit de diversifier ses sources d’approvisionnement. Elle a déjà racheté des gisements en Namibie, en Afrique du Sud et en Centrafrique et entend développer son activité au Canada et au Kazakhstan.