Affichage des articles dont le libellé est élections. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est élections. Afficher tous les articles

mercredi 29 février 2012

Sénégal : les premiers enseignements de la présidentielle

Thierry Garcin recevait hier Michel Raimbeaud (ambassadeur de France) dans les enjeux internationaux



Résumé de l'émission



"Le Sénégal était un havre de paix, il a versé dans la violence de rues et les affrontements stériles depuis des mois. De fait, forte contestation de la candidature de l’actuel président Abdoulaye Wade, qui cherche par un biais constitutionnel très contesté à obtenir un troisième mandat, après avoir songé à son fils comme possible successeur.

Comment se présente le paysage politique, quelles sont les forces en présence, pourquoi une telle dérive de l’exécutif, quel regard porter sur l’opposition, quel rôle de la jeunesse (éduquée et mobilisée), quel poids accorder au Mouvement du 23-juin ? Et, bien sûr, quelles premières leçons au lendemain du premier tour, dans un contexte africain perturbé ?"

Réécoutez ICI

samedi 10 décembre 2011

Les lectures du week end

- KINSHASA, LA MÉGALOPOLE SANS CESSE RÉINVENTÉE  par Pierre Jacquemot, chercheur associé à l’IRIS / Novembre 2011
Résumé : "Beaucoup d’analyses sur la condition urbaine en Afrique soulignent la faillite de l’Etat aménageur d’espaces et pourvoyeur de services publics. A Kinshasa règne le non-planifié, le temporaire qui dure, le recyclé et la débrouille. Mais, malgré les vicissitudes de son histoire (ou à cause d’elles), la capitale de la RD Congo reste l’une des villes les plus inventives du monde."
- Laurent Gbagbo devant la CPI. Deux poids deux mesures ? par Pierre Jacquemot, chercheur associé à l’IRIS
- L’« exception marocaine » dans le contexte des soulèvements arabes par Khadija Mohsen-Finan, chercheure associée à l’IRIS
- Opérations de maintien de la paix : quels nouveaux enjeux ? Patrice Sartre, Général de l’Armée de Terre française, auteur de "Making UN Peacekeeping More Robust 
- L'Afrique en questions 9 : Elections législatives et présidentielles en RDC : quels enjeux ? John SMITH (pseudonyme d'un expert de la RDC)
Bonnes lectures !



mercredi 7 décembre 2011

RDC : Premiers enseignements des élections générales

Le 29 novembre, Thierry Garcin recevait Dominique Bangoura (présidente de l’Observatoire politique et stratégique de l’Afrique, de Paris I) dans les Enjeux internationaux sur les élections en République démocratique du Congo. Réécoutez ICI



Résumé : "La République démocratique du Congo (ex-Zaïre), pays clé de l’Afrique centrale, a des caractéristiques bien connues. 2,3 millions km² (environ quatre France), 71 millions d’habitants (une espérance de vie limitée à 50 ans), des voies de communications fluviales discontinues (malgré le considérable bassin du fleuve Congo) et terrestres pauvres (seulement 2 800 km de routes goudronnées !), des chemins de fer en déshérence.

Une partie de la population urbaine est concentrée dans l’agglomération de Kinshasa, l’extrême-Est ayant toujours été le flanc faible, avec le sud historiquement sécessionniste.
Enfin, le sous-sol du pays regorge de richesses (on a parlé d’un « scandale géologique »), telles le diamant, l’or, le charbon, le pétrole, l’uranium et bien d’autres minerais (à commencer par le coltan, 70 % des réserves mondiales).
Or, c’est un État faible et divisé qui, aujourd’hui, n’est même pas maître de l’entièreté de son territoire."

On lira également
- La RDC en chiffres (BBC) ICI
- RD Congo : un risque de guerre civile post-élections ? (Affaires stratégiques) ICI
- "La contre-insurrection en République démocratique du Congo" par Ilinca Mathieu ICI et ICI
- "Congo: l’enlisement du projet démocratique" par l'International Crisis Group ICI

Quelques rappels sur la RDC publiés précédemment ICI :
Pays d’Afrique centrale, le troisième en superficie du continent (2 345 000km²), et le plus peuplé de la zone (63 millions d’habitants). Elle y occupe une place centrale sur les axes Le Cap-Le Caire et océan Atlantique- océan Indien.
La RDC (Zaïre jusqu’en 1997) constitue un ensemble composite confié par la Conférence de Berlin (1885) à une société capitaliste d’exploitation dirigée par le roi des Belges Léopold qui le lègue à Bruxelles. Son unité (le Bassin du Congo) n’est qu’apparente : elle plonge au sud dans le plateau métallifère du Shaba (ex-Katanga riche en cuivre, colbalt, uranium) et touche à l’est les Grands Lacs. Aussi sa diversité ethnique est elle considérable (5 langues nationales) et la décolonisation (1960) s’est accompagné de nombreux troubles, en particulier les tentatives de sécession du Katanga encouragées par l’Union minière de Belgique.
La dictature de Mobutu (1965-1997) ne permet pas le développement du pays malgré ses richesses. Sa déstabilisation est une retombée indirecte du conflit du Rwanda, de nombreux Tutsi (les banyamulengue) ayant été établis par les Belges dans l’est de la RDC (Kivu). Ils se heurtent en 1996 au million de réfugiés hutu fuyant le FPR, parmi lesquels les milices interahamwe impliquées dans le génocide de 1994). L’intervention des Rwandais tutsi et des Ougandais, leurs alliés, provoque la chute de Kinshasa le 16 mai 1997 et porte au pouvoir une coalition d’opposants dirigée par Laurent-Désiré Kabila. Mais les interventions étrangères ne cessent pas et la RDC devient l’enjeu d’un affrontement entre deux camps, d’un côté l’Ouganda et ses alliés, de l’autre l’Angola et le Zimbabwe qui soutiennent Kabila. Le gel des positions militaires se traduit par une partition de fait du pays. En 2001, L.D. Kabila est assassiné. En 2003, un accord global est signé et un gouvernement d’union nationale nommé. Mais de nombreux mouvements de rébellion persistent, souvent sur une base ethnique, en particulier dans le Nord et l’Est du pays.

vendredi 18 février 2011

Ouganda : la gouvernance en question

L’Ouganda est l’un des plus beaux pays du monde et ses richesses agricoles et minérales potentielles sont considérables. Par sa magnificence, par la variété de ses formes et de ses couleurs, par la profusion de sa vie, de sa végétation, de ses oiseaux et de ses animaux sauvages, l’Ouganda est réellement la perle de l’Afrique ». C’est en ces mots que Winston Churchill décrivait l’Ouganda en 1908.

Souvent présenté comme un modèle de développement en Afrique, l'ancienne "perle de l'Afrique" britannique vote dès aujourd'hui pour élire (réélire ?) son président. L'occasion de vous proposer ici une série de billets sur ce pays encore méconnu des francophones.
L’Ouganda, du fait de sa situation privilégiée à l’intersection de la Corne de l’Afrique, des Grands Lacs et de l’Afrique centrale, dans un carrefour où se croisent les liaisons avec les autres régions du continent, est un espace géostratégique important. Le nouveau contexte stratégique qui a émergé après le 11 septembre a souligné les atouts particuliers de cette région qui constitue aussi une base arrière d’observation du Soudan et de la Corne de l’Afrique.

 L’un de facteurs qui pousse à pondérer la réussite du modèle ougandais est sa volatilité politique. Le pays a longtemps été privé de partis politiques et l’opposition était constituée d’individus qui s’exprimaient au Parlement.
Le soutien des bailleurs de fonds n’a pas été qu’économique. Ils ont accepté le système de démocratie « sans parti » de la Constitution de 1995. Museveni considérait les partis comme étant à l’origine de tous les maux qu’a connu ce pays, car conçus par des « politiciens sectaires » qui les ont transformés en vecteurs de leurs intérêts claniques.
IL est vrai que l’Ouganda a longtemps fait les frais d’une « géographie de la guerre » (obsession du territoire). La nature de l’Etat est au cœur des conflits et nous y reviendrons dans un prochain billet.
Face aux irrégularités, les bailleurs de fonds appliquent désormais une politique de conditionnalité plaçant la démilitarisation du régime au centre des discussions préalables. Cependant, le pouvoir a conscience de l’importance de l’Ouganda dans la stratégie des puissances occidentales, notamment des Etats-Unis, et ne fait guère cas de ces pressions, d’autant qu’une rupture de l’aide risquerait de déstabiliser le pays. Le pays apparaît comme un véritable îlot de stabilité dans l’arc de crise qui va de la Somalie au Sahel. Il est donc encore perçu comme le vecteur d’une pax americana dans la région. On peut d’ailleurs interpréter sa participation à l’AMISOM (5200 hommes) ou la formation de soldats somaliens sur son territoire par une mission de l'UE (EUTM Somalia) comme une volonté ougandaise de se rendre indispensable dans la région même si cet interventionnisme participe aussi d’une stratégie interne d’occupation des troupes.

La réputation de bonne gouvernance du gouvernement ougandais est sérieusement remise en cause pour plusieurs raisons  :

•Le niveau de corruption (127ème d’après le classement de Transparency International). Certains relie la corruption au fait que la société et les fonctionnaires ont longtemps dû se passer de l’Etat pour survivre, en créant le magendo qui est l’économie informelle locale. Pour lutter contre cette corruption, l’Etat a créé un corps de contrôle d’Etat, indépendant, dans le cadre de la constitution de 1995, c’est l’Inspector General of Government (IGG) ;

Hausse récurrente des dépenses militaires. L’armée continue à jouer un rôle actif dans les affaires civiles de l’Etat ;

Par ailleurs, le régime politique, longtemps verrouillé par le président Museveni, semble s’ouvrir mais cette ouverture est un trompe l’œil. En effet, le Président Museveni dirige l’Ouganda depuis plus de vingt ans. Un référendum organisé en juillet 2005 à son initiative entérine le multipartisme comme une promesse d’ouverture politique. En fait, le multipartisme avait été troqué par le président contre la possibilité de briguer un nouveau mandat. Lors des dernières élections présidentielles en février 2006, les premières pluripartites depuis l’accession au pouvoir de Museveni, le candidat-président a dû affronter une vraie bataille politique malgré ses manquements à l’esprit du multipartisme. Refusant l’éventualité d’une défaite électorale, Museveni a mis l’appareil d’Etat au service de sa campagne et fait engager un procès contre Kizza Besigye (photo), son rival, pour garantir sa victoire. Il est réélu avec 60 % des voix après une campagne électorale qui désavantage les partis d’opposition. Kizza Besigye, remporte finalement 37% des suffrages. Le Mouvement conserve la majorité des deux-tiers au parlement (202 députés sur 308). Le principal parti d'opposition ougandais, le Forum pour le changement démocratique (Fdc) de M. Besigye a menacé de rejeter les résultats définitifs de ces élections dénonçant de «graves irrégularités», notamment la faible couverture médiatique du processus électoral et l'intimidation des électeurs avant et lors des scrutins. Les pressions des bailleurs de fonds n’ont pas été sans effet sur l’issue du procès Besigye et l’ouverture au multipartisme.
Le président doit désormais composer avec une opposition officielle, qui a des élus locaux et des relais dans la population. Pour ces nouvelles élections, Kizza Besigye s’opposera pour la troisième fois consécutive à Musevini aux côté de 6 autres candidats.

jeudi 17 février 2011

Les régimes autoritaires d'Afrique, du Maghreb et d'ailleurs...

Lors d'un chat sur le Monde.fr, le mardi 22 septembre 2009, Bertrand Badie, professeur à Sciences Po analysait l'autoritrisme. Selon lui il faut nuancer l'opposition démocratie-autoritarisme, qu'il juge "trop simple et en partie fausse". "D'autant qu'aucun régime, même en Europe, n'est épargné par une poussée autoritaire." Des propos qui conserventtoute leur actualité.

Régime autoritaire vs dictatorial :(…) « On a pris l'habitude de définir un régime autoritaire comme caractérisé par un pluralisme limité : la compétition pour le pouvoir est restreinte à certains candidats, la liberté d'expression est elle-même limitée, la protection juridique est imparfaite et même partielle, voire partiale. On est donc confronté à une logique en degrés : on dira d'un système qu'il est plus ou moins autoritaire, mais on ne saura pas toujours comment le borner.
En aucun cas ce concept ne saurait aboutir à une dualité opposant des régimes démocratiques à leur contraire C'est même dans la zone grise qui sépare ces deux pôles que se situent le plus grand nombre d'Etats.
La Russie est-elle un régime autoritaire ou une démocratie, quand on sait que la liberté y est restreinte et que les choix politiques ne sont pas totalement libres ?
Le Venezuela est-il un régime autoritaire alors que le président Chavez a été élu et qu'il a même accepté sa défaite devant un référendum où le "non" était majoritaire ? Israël apparaît comme une démocratie parfaite si l'on tient compte de la libre compétition pour le pouvoir, mais les Arabes israéliens sont des citoyens de seconde zone qui entachent ainsi gravement la qualité de démocratie de ce régime.
En bref, la notion nous invite à réfléchir à un certain nombre de critères mais elle ne nous conduit certainement pas à distinguer de façon tranchée entre catégories claires d'Etat.
La dictature est une notion plus restreinte. Elle implique le plein exercice du pouvoir par un homme seul, sans contrôle, sans limitation de ses compétences, sans limitation de la durée de son mandat. Un dictateur peut arriver au pouvoir par la force ou il peut être élu mais se maintenir contre le droit et par l'oppression.
Mais là encore, confronté à la réalité, le concept est moins clair qu'on pourrait le croire : la prolifération d'élections-simulacres rend difficile de distinguer entre un dictateur et un président autoritaire réélu dans des conditions de légalité et de transparence suspectes. De même, la suspension des libertés et des droits peut correspondre à des mécanismes institutionnels et aboutir à la mise en place de formes de dictature légales qui, à leur tour, viendraient brouiller les pistes. Pour nous résumer, je dirai que l'autoritarisme est davantage une question qu'une réponse, un instrument de diagnostic qu'un outil de classement, une problématique plus qu'une affirmation. »
(…)l'opposition démocratie-autoritarisme est trop simple et en partie fausse. La démocratie étant une technique de gouvernement et l'autoritarisme une posture plus ou moins affirmée, les deux concepts peuvent se combiner dans la pratique."

L’autoritarisme comme facteur de stabilité
« (…) Dans une tradition wilsonienne, on a pu établir, notamment depuis 1945, que la démocratie était facteur de paix là où les régimes les plus autoritaires conduisaient naturellement à la guerre. Cette thèse a même reçu un nom, celui de la "paix positive". Elle a en sa faveur des arguments forts : l'hostilité des opinions publiques à la guerre et à la violence internationale ; la corrélation entre les valeurs démocratiques et les valeurs de paix et de tolérance ; le jeu des contre-pouvoirs qui limitent les prétentions belliqueuses d'un dirigeant. Mais en même temps, cette thèse a été démentie par les faits.
Même si les démocraties ont tendance à faire davantage la guerre aux régimes autoritaires qu'à leurs semblables, elles sont loin de s'imposer comme des forces de paix. L'exemple du conflit israélo-palestinien est également là pour le rappeler. La seule bombe atomique qui ait été utilisée était également l'instrument militaire de la plus grande démocratie du monde d'alors.
Certains, dans ce sillage, ont fait valoir que la versatilité des opinions publiques pouvait conduire à la guerre plus qu'à la paix, tandis qu'effectivement, un régime autoritaire, ayant moins de comptes à rendre, peut prendre davantage de risques pour construire et imposer une diplomatie de paix.
En fait, les exemples abondent dans les deux sens : c'est bien pour se relégitimer que la dictature argentine s'est lancée dans la guerre des Malouines ; c'est aussi pour renforcer sa propre équation que le régime militaire grec s'est lancé dans une aventure militaire à Chypre. Et on pourrait continuer cette longue énumération, qui nous ramènerait au constat élémentaire que le point idéal serait la dictature platonicienne du sage qui imposerait la vertu à ses sujets et à ses voisins.
En réalité, une analyse internationale du sujet nous conduit à regarder ailleurs : à prendre en compte d'abord les conjonctures internationales, certaines favorisant les régimes dictatoriaux, d'autres promouvant de façon active la démocratie. Il faut regarder également les usages diplomatiques et stratégiques qui sont faits des régimes politiques en fonction des intérêts des uns et des autres.
On remarquera par exemple que les Etats-Unis ont favorisé l'essor des dictatures dans l'Amérique latine des années 1960 et 1970, pour au contraire favoriser le retour à la démocratie à la fin des années 1980 et jusque dans la période néoconservatrice récemment éprouvée. »

Sur l’interventionnisme : (…) « Nous sommes sortis de la période d'euphorie qui auréolait l'intervention extérieure. Celle-ci se faisait d'abord par conviction : la démocratie se parait des vertus du prosélytisme et du messianisme. Elle se faisait aussi par opportunité : la chute de l'URSS laissait aux "démocraties occidentales" le champ libre pour devenir le gendarme vertueux du monde et envoyer partout ce que François Mitterrand appelait les "soldats du droit". On a en fait trop vite confondu vertu et efficacité, solidarité et intervention, et on a tout simplement oublié qu'une démocratie ne pouvait dériver que d'un contrat social construit par les acteurs locaux eux-mêmes. Le pitoyable destin de l'élection récente en Afghanistan l'a rappelé d'une façon désormais indélébile.
En réalité, c'est tout le contraire de ce qui avait été souhaité qui est en train de se produire : une intervention mal maîtrisée est en train de ranimer partout dans le monde des fibres nationalistes, identitaristes et particularistes qui recomposent une violence internationale sans cesse plus forte.
On peut certes cyniquement jouer avec le régime de l'autre, mais on ne peut pas le transformer. C'est cette opposition mal comprise qui redevient aujourd'hui le facteur essentiel de l'échec des diplomaties occidentales. La démocratie ou la dictature peuvent être un paramètre de l'action diplomatique, mais certainement pas une finalité de celle-ci. »

samedi 12 février 2011

Législatives au Tchad

Su r les conséquences prévisibles des élections législatives de dimanche : retrouvez l'émission de Thierry Garcin, les enjeux internationaux ICI

samedi 5 février 2011

Colloques cette semaine

lundi 7 février (9h30) Conférence de presse de présentation du nouveau trimestriel : AFRICA24 Magazine autour d’un petit déjeuner - AFRICA24 Magazine est un trimestriel de 200 pages, haut de gamme, basé sur l’analyse et la vision d’experts et de leaders entièrement dédié à l’économie Africaine, aux enjeux géopolitique et aux défis du continent.
Lieu : Restaurant LADURÉE, 75 av des Champs Elysées, Paris 8è - Rens. Et inscription avant le 3 février 01 47 03 31 95 direction@etnium.com africa24mag@etnium.com

mercredi 9 février de 11h à 13h
: Conférence dans le cadre du séminaire Afrique australe : Etat, Sociétés et Problèmes sociaux. Le séminaire organisé sous la responsabilité de Jean Copans et Ingolf Diener, propose d’analyser la dynamique des relations sociales et politiques dans les pays d’Afrique australe et dans la région en tant que telle. L’accent sera mis sur les dynamiques des sociétés post-coloniales et post-apartheid. - Lieu : Centre d’Etudes Africaines, salle de réunion (Ceaf) , 2e étage, 96 bd. Raspail, Paris 6è - Rens. : diener.ingolf@neuf.fr www.ipt.univ-paris8.fr/cerasa/

mercredi 9 février de 17h45 à 19h45 rencontre-débat sur : « Diaspora et Panafricanisme »
Aujourd’hui, le panafricanisme anime les rêves et les réflexions d’une diaspora africaine dispersée dans le monde qui se vit comme porteur d’une vision et d’un humanisme dont on sent bien l’importance de sa contribution à la marche de notre planète. Avec Patrice Yengo, anthropologue, professeur à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales EHESS ; Lazare Ki-Zerbo, Burkinabé, philosophe de formation (doctorat à Poitiers en 1994), co-auteur du Recueil de textes sur le Mouvement panafricaniste au vingtième siècle (OIF, Paris), et Etudes africaines de géographie par le bas (CODESRIA). Chargé de projets droits de l’Homme à la rancophonie. http://fondationki-zerbo.org - dans le cadre du cycle I, 2010-2011, consacré au thème : « Que peuvent les productions littéraires africaines ? » - Lieu : Ecole Nationale d’Administration (ENA), amphithéâtre Parodi, 2 av de l'Observatoire, Paris 6ème, RER B : Luxembourg, Bus : 38 et 82 ) - Rens 01 43 48 14 67 cade@afrique-demain.org http://www.afrique-demain.org

vendredi 11 février de 9h30 à 12h30 Conférence-Débat :Les processus électoraux en Afrique, vecteur de démocratisation ou d'instabili
té ? Études de cas : Côte d'Ivoire, Guinée, Kenya autour de : Nicholas Cheeseman, Chercheur au Centre d'Études Africaines d'Oxford ; Mathieu Merino, Chercheur CREPAO-CEAN, Chargé de missions d'observation électorale; Gilles Yabi, Directeur du Bureau de Dakar de l'International Crisis Group; Alain Antil, Responsable du programme Afrique subsaharienne de l'Ifri; Vincent Darracq, Chercheur invité à l'Ifri (Programme TAPIR) - Lieu : Ifri, salle de conférence, 27 rue de la Procession, Paris 15è, M° Volontaires (12) ou Pasteur (6) - rens. Victor Magnani 01 40 61 60 88 , 01 40 61 60 00 magnani@ifri.org ifri@ifri.org

vendredi 28 janvier 2011

Badie sur la démocratie et les élections

Le jeudi 20 janvier dans un chat sur le MOnde.fr Bertrand Badie a donné son analyse des évènements en Côte d'Ivoire et en Tunisie, extraits :

" (...) Une élection n'a de sens que si elle est approuvée comme mode de régulation politique par tous ceux qui y participent. Autrement dit : pas d'élection sans démocratie instituée, pas de démocratie possible sans Etat installé, et pas d'Etat concevable sans nation construite autour d'un contrat social. On voit bien, par exemple dans le cas ivoirien, que le vrai défi d'une élection est de faire en sorte que la minorité battue tienne son échec pour légitime. (...)


En bref, l'organisation matérielle d'élections dans des pays qui ne sont pas arrivés à bout de leur guerre civile et où la puissance publique n'est pas parfaitement structurée et légalisée a peu de chances d'aboutir à des résultats probants. Maintenant, si les élections sont contestées et si, comme en Côte d'Ivoire, le candidat réputé défait refuse d'admettre son échec, la "communauté internationale" peut-elle le faire changer d'avis ? Et comment ? Un candidat qui obtient 47 % des suffrages ne peut pas être tenu pour un dictateur isolé. Il a une base sociale. Dans le cas ivoirien, il incarne presque la moitié du pays. Une opération de commando à la Noriega ne serait donc pas suffisante. La vraie question qui se pose est de savoir si une armée étrangère peut reconstituer par la force un contrat social déchiré.(...)

La principale erreur des Nations unies est d'avoir pensé un processus électoral dans un contexte de démilitarisation et de démobilisation inachevées : l'Onuci n'a pas su faire ce qu'avait réussi la Minul au Liberia ou la Minusil en Sierra Leone. Le principal rôle de l'acteur onusien est de créer les conditions d'une vraie compétition électorale. En Côte d'Ivoire, l'élection n'apparaissait que comme le prolongement de la guerre intestine amorcée en 2002 en mobilisant d'autres moyens.
On ne s'étonnera pas que les résultats électoraux soient eux aussi le prolongement de la guerre civile par d'autres moyens. (....)

On est en fait confronté, à travers cette expérience, au danger de vouloir mêler, voire confondre, le rôle du juge et celui du médiateur. Etre médiateur suppose d'occuper une position intermédiaire et équidistante entre deux protagonistes ; être juge consiste à donner raison à l'un contre l'autre. Il s'agit bien, donc, de deux rôles distincts. Les Nations unies ont, dans l'affaire ivoirienne, jugé. Nous n'avons pas les moyens d'établir ici si elles ont accompli cette tâche de manière correcte. Mais s'y étant installées, elles s'interdisent désormais de jouer le rôle de médiateur. D'où l'apparition de toute une série d'acteurs nouveaux qui s'efforcent de tenir ce rôle ainsi laissé vacant : des chefs d'Etat de la Cédéao, le premier ministre kényan, ou, tout au début, l'ancien président sud-africain.(...)"

Sur la Tunisie : " (...) D'abord, la dictature a fait oublier la culture démocratique, a rasé la vie politique, a cassé les forces d'opposition et a aboli le débat public. Une élection n'est pas possible ni légitime sans que tous ces éléments se trouvent préalablement restaurés. D'autre part, cette révolution a une particularité remarquable : c'est peut-être la vraie première révolution post-léniniste que nous connaissons. C'est-à-dire sans leader, sans organisation, sans interlocuteur, donc, qui puisse parler au nom du mouvement social ou le confisquer. Or, l'élection est fondamentalement une institution élitiste, qui suppose un personnel politique, des partis, bref, une oligarchie qui sera portée par les urnes. Un temps de latence devient indispensable pour que se constitue cet autre préalable nécessaire.(...)

Prenons-la [la démocratie] comme un idéal, c'est-à-dire faisons-en une valeur partagée par tous, c'est-à-dire reconstruite par ceux-là même auxquels elle est censée s'adresser. Sa faiblesse se trouve dans sa dérive procédurale, dans son universalisme naïf, dans son formalisme, dans la volonté de plaquer et d'imposer de l'extérieur des modèles tout faits auxquels on ne cherche même pas à faire adhérer ceux auxquels on veut l'adresser. Peut-être que le fond du problème est là ; nous avons oublié chez nous que la démocratie était un idéal, nous n'en retenons plus que l'aspect facile de technique de gouvernement : on l'exporte telle quelle et on veut en faire en plus une technique d'action diplomatique ; on a alors tout faux.

mercredi 26 janvier 2011

2011 : Des élections à gogo

18 élections présidentielles et un référendum d’autodétermination. Les élections seront des périodes incertaines dans des pays dits fragiles comme la RD Congo, le Zimbabwe, la Centrafrique, Madagascar et le Nigeria. Peu de suspense en revanche au Cameroun, en Ouganda, au Tchad, en Égypte, à Djibouti et en Gambie.

Dates et pays à suivre cette année :
Bénin : Présidentielles et législatives en mars 2011
Cameroun : Paul Biya est au pouvoir depuis 28 ans et a modifié la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat, le RDPC reste dominant.
Cap vert : Législatives le 6 février
Djibouti : Sans surprise et après la révision constitutionnelle lui permettant de se présenter une nouvelle fois (ICI) Ismaïl Omar Guelleh devrait remporter les présidentielles organisées le 8 avril.
Gambie : Elections présidentielles en septembre. Yahya Jammeh a déclaré se retirer mais il pourrait vouloir briguer une nouvelle fois la place suprême.
Niger : référendum constitutionnel le 31 octobre 2010, les élections locales le 08 janvier 2011, les législatives couplées au 1er tour des présidentielles le 31 janvier 2011 (10 candidats dont une femme), le 2ème tour des présidentielles le 12 mars 2011 et le président élu prêtera serment le 6 avril 2011.
Gabon : législatives. Premières consultations générales depuis l’accession d’Ali Bongo à la présidence en 2009.
Liberia : présidentielles en octobre 2011. Ellen Johnson Sirleaf, première femme présidente d`Afrique, élue en 2005, est candidate à un second mandat.
Madagascar : Législatives en mars et présidentielles le 4 mai mais la date sera-t-elle maintenue ? En l’absence d’opposition Rajoelina pourrait remporter des élections qui ne seraient pas reconnues par la communauté internationale.
Nigeria: Elections générale en avril 2011. Le président Goodluck Jonathan a été désigné comme candidat du Parti démocratique des peuples (PDP, au pouvoir). Les nordistes du parti estiment que c'est leur tour d'occuper le fauteuil de la présidence, après les deux mandats de l'ancien président Olusegun Obasanjo, un Chrétien du Sud, achevés en 2007. Bien que le successeur de M. Obasanjo, Umaru Yar'Adua, soit un musulman du Nord, il n'a toutefois pas terminé son premier mandat. Ce dernier est décédé le 5 mai 2010, ouvrant ainsi la voie à son vice-président de l'époque, M. Jonathan.
Ouganda : Après 25 ans au pouvoir Yoweri Museveni devrait remporter les prochaines présidentielles (le 18 février).


République Démocratique du Congo : Législatives en juillet 2011, présidentielles le 27 novembre. Alors que le pays doit organiser ses 2ème élections démocratiques, une révision constitutionnelle vient de supprimer un tour de scrutin au grand damne de l’opposition. Raisons invoquées : contraintes financières et préservation des acquis de la paix entre autres.
São Tomé e Príncipe : Présidentielles en juillet. Au pouvoir depuis 2001, Fradique de Menezes au pouvoir depuis 2001 ne peut pas se représenter.
Seychelles : présidentielles en juillet
Tchad : les élections générales de 2011 seraient reportées au 8 mai (premier tour des présidentielles le 3 avril?). Les élections devraient se dérouler avec plus de consensus qu’à l’accoutumé du fait de l’« Accord politique en vue du renforcement du processus démocratique au Tchad », signé en 2007 qui a permis à toutes les parties de collaboré à la mise en place d’une Commission électorale nationale indépendante paritaire. Pour Jeune Afrique « l’enjeu principal des élections sera la redistribution des cartes. L’opposition espère gagner plusieurs sièges à l’Assemblée nationale et s’imposer au niveau local ».
Zambie : Présidentielle et parlementaires en octobre. Le président Rupiah Banda affrontera l`opposant historique Michael Sata.
Zimbabwe : Présidentielles en février 2011 après les massacres de 2008. A 86 ans et après 30 ans au pouvoir Robert Mugabe voudra gouverner sans la contrainte d’un gouvernement d’union nationale.

mardi 9 novembre 2010

Gbagbo et le PS : chabadabada...


En 2000 la France est en période de cohabitation et la Côte d'Ivoire organise un scrutin présidentiel. Ce scrutin est boycotté mais Gbagbo est élu avec 12% des voix. Légal mais non légitime c'est la France qui légitimera ensuite cette élection. La suite on la connait Gbagbo radicalisera le concept d'ivoirité (développé par Bédié après la mort d'Houphouet BOigny (1993) afin d'écarter des élections Ouattara et de fait les populations du Nord).
Ajourd'hui l'histoire se répèterait presque. Le 17 octobre Jack Lang a assisté à un meeting électoral du président/candidat ivoirien : "Merci, merci Laurent pour ton courage, pour ton action, pour ta fidélité à la gauche, pour ton engagement pour la démocratie (...)Merci cher Laurent pour le combat exemplaire que tu mènes, nous sommes fiers de toi (..)". La veille 2 émissaires de Dominique Strauss-Kahn suivaient Gbagbo à Daloa.
Rappelons que "le démocrate Gbagbo" a bénéficié d'un "mandat cadeau" de 5 ans à la tête de la Côte d'Ivoire après 5 reports de l'élection" ICI
L’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, arrivé troisième lors du premier tour de l’élection présidentielle du 31 octobre, a appelé avant hier ses partisans à appuyer l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara durant le second tour du scrutin, prévu le 21 novembre.

Source : La lettre du continent

samedi 30 octobre 2010

La Côte d'Ivoire sous le feu des projecteurs

Les élections présidentielles auront (enfin...) lieu demain en Côte d'Ivoire. Sans grande surprise l'actuelle président, Laurent Gbgabo devrait être réélu. Ou plutôt devrait-on dire élu puisqu'il a bénéficié d'un "mandat cadeau" de 5 ans après 5 reports des élections. Les cartes d'électeurs et d'identité sont encore en cours de distribution (processus d'identification) or c'est ce problème qui est à l'origine de la crise qui divise le pays depuis 2002.
Selon Jeune Afrique, « le président a décrété la journée de vendredi fériée pour permettre la distribution effective aux retardataires des cartes électorales ».

J'avais déjà consacré un billet à cette question, j'en reprends ici l'essence : "Dès lors, depuis que le processus de paix est engagé, les Forces Nouvelles (ex-Rébellion) ont toujours exigé l'identification avant tout désarmement pour ainsi ouvrir la voie à des élections justes et ouvertes à tous les Ivoiriens alors que le président GBAGBO et ses partisans ont au contraire toujours soutenu que le désarmement et la réunification du pays devaient précéder l'identification" rappelle Webthemic. Dans son billet il modélise le processus électoral ainsi :

1. 2003-2004 : Montée en puissance de la visibilité médiatique de la thématique du "désarmement/réunification".
2. 2005-2006 : La visibilité médiatique de la thématique du "désarmement/réunification" atteint un sommet.
3. 2007-2009 : La thématique de l' "identification" est cette fois-ci nettement plus visible que la thématique du "désarmement/réunification", médiatiquement parlant.

Le président Gbgabo a déclaré aujourd’hui devant des milliers de ses partisans rassemblés dans un stade d’Abidjan « nous allons réhabiliter la politique et après, plus jamais aucun Ivoirien ne prendra les armes ». Le président du conseil d’administration de l’Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire, Souleymane Coty Diakité, a affirmé que la diffusion de SMS sera suspendue de dimanche jusqu’à mardi.

Sources : Opérations de paix

mardi 26 octobre 2010

Nigeria : report des élections ?

Demain matin dans les Enjeux Interntioanaux, Eric Laurent sur France Culture débattra du report prévisible de la présidentielle et se demandera s'il peut contribuer à assainir la vie politique intérieure ? L'invité sera Philippe Sébille-Lopez consultant au cabinet-conseil Géopolia.

jeudi 21 octobre 2010

Djibouti : l'heure des règlements de compte

A écouter ICI l'interview de FARAH RACHAD (à droite), ambassadeur de Djibouti en France sur Africa 24 qui intervient (le 19/10) sur la chaîne quelques jours après celle de l'opposant Boreh (le 13/10).

L'ambassadeur de Djibouti présente tout d'abord un bilan plutôt positif de son pays : Djibouti aurait attiré ces 5 dernières années 1 milliard de $ d'IDE et devrait en attirer 750 millions les 5 prochaines années.

Puis l'interviewer, Babylas BOTON, rapporte les critiques de l'opposition qui pour sa part dresse un bilan plus sévère : corruption, baisse du pouvoir d'achat, augmentation taux du chômage, justice aux ordres du pouvoir.... L'interviewer revient également sur la révision de la Constitution d'avril 2010 (voir billet ICI) et se demande si Djibouti est un État de droit ?

Pour l'ambassadeur ses critiques sont celles de Boreh (à gauche), un homme d'affaires et ressortissant franco-djiboutien ( ICI )qui serait poursuivi pour acte de terrorisme (attentats de mars 2009 contre le Supermarché Nougaprix au centre-ville, puis le 8 mars 2009 contre la Brigade de Gendarmerie de Cheikh Moussa à Balbala ICI), renvoyé des Émirats Arabes Unis où il avait trouvé refuge après avoir été condamné par contumace à Djibouti. Il a quitté Dubaï cet été et multiplie depuis les rencontres avec des opposants djiboutiens à Paris souhaitant voir les opposants élaborer une stratégie commune contre la réélection d'Ismail Omar Guelleh à un troisième mandat en 2011.

L'interview de l'ambassadeur FARAH RACHAD :

TALK - FARAH RACHAD - Djibouti
envoyé par AFRICA24. - L'actualité du moment en vidéo.

L'interview de l'opposant Boreh :

TALK Abdourahman-Charles BOREH
envoyé par AFRICA24. - L'actualité du moment en vidéo.

mercredi 22 septembre 2010

Elections déstabilisatrices dans le Sahel ?


La fragilité du Sahel fait la une des journaux depuis le regain d'activité d'AQMI et la dernière prise d'otages d'employés Français d'Areva.
L'entrée des États de la zone dans une période d'élections n'est pas rassurante. En effet la redistribution de pouvoir est au combien déstabilisatrice et génératrice de frustrations. On y observe la naissance ou la renaissance de guerres civiles.

Petit aperçu des élections à venir dans la zone :

Burkina Faso : élections présidentielles le 21 novembre 2010 . Par une révision de la Constitution Compaore devrait se représenter pour la 4ème fois.
Niger : référendum constitutionnel le 31 octobre 2010, les élections locales le 08 janvier 2011, les législatives couplées au 1er tour des présidentielles le 31 janvier 2011, le 2ème tour des présidentielles le 12 mars 2011 et le président élu prêtera serment le 6 avril 2011.
Nigéria : janvier 2011
Tchad : les élections générales de 2011 seraient reportées (ICI)
Le Mali et le Sénégal : 2012

jeudi 26 août 2010

Afrique de l'Ouest : Elections périlleuses

La semaine dernière l'hebdomadaire Jeune Afrique revenait sur les élections à haut risque qui se tiendront sur le continent en 2010-2011. Voir aussi mon précédent billet "2010 : des élections à gogo" ICI
Revenons sur les élections qui auront (peut-être) lieu en cette fin d'année.
Guinée-Conakry : le 19 septembre 2010 se tiendra le deuxième tour de la présidentielle. Ces élections laissent craindre des affrontements ethniques, chaque camp se voyant l'emporter. De plus la Force spéciale de sécurisation du processus électoral (Fossepel) ne dispose pas de suffisamment de moyens.

Côte d'Ivoire : le 31 octobre 2010, après 5 reports depuis 2005, les élections présidentielles devraient avoir lieu. 3 prétendants à la législature suprême : Laurent Gbagbo qui vient de bénéficier d'un "mandat cadeau", et les héritiers du "Vieux" (Houphouët Boigny décédé en 93) : Henri Konan-Bédié et Alassane Ouattara. Mais le processus de DDR doit s'achever avant les élections, les cartes d'électeurs et d'identité doivent être distribuées (processus d'identification) or c'est ce dernier problème qui est à l'origine de la crise qui divise le pays depuis 2002. "Dès lors, depuis que le processus de paix est engagé, les Forces Nouvelles (ex-Rébellion) ont toujours exigé l'identification avant tout désarmement pour ainsi ouvrir la voie à des élections justes et ouvertes à tous les Ivoiriens alors que le président GBAGBO et ses partisans ont au contraire toujours soutenu que le désarmement et la réunification du pays devaient précéder l'identification" rappelle Webthemic. Dans son billet il modélise le processus électoral ainsi :

1. 2003-2004 : Montée en puissance de la visibilité médiatique de la thématique du "désarmement/réunification".
2. 2005-2006 : La visibilité médiatique de la thématique du "désarmement/réunification" atteint un sommet.
3. 2007-2009 : La thématique de l' "identification" est cette fois-ci nettement plus visible que la thématique du "désarmement/réunification", médiatiquement parlant.

mercredi 25 août 2010

Burkina Faso : Compaore réréréréélu ?


Au pouvoir depuis 1987 à la mort de Thomas Sankara, Blaise Compaoré va se présenter à la présidentielle pour la quatrième fois le 21 novembre prochain. Il a été élu pour la première fois en 1991 et réélu pour un septennat en 1998, puis pour un quinquennat en 2005.

« J’accepte de relever le défi que vous m’avez chargé de relever, c’est pourquoi j’accepte de solliciter les suffrages du peuple burkinabè », a-t-il déclaré au COngrès de son parti réunis au Palais omnisport de Ouagadougou samedi dernier.

La Constitution devra être révisée (arti.37)afin de supprimer la limitation des mandats présidentiels.

mercredi 4 août 2010

Pourquoi vous devriez vous intéresser au referendum Kenyan

Aujourd’hui une nouvelle Constitution est soumise au referendum. La réforme constitutionnelle est prévue par l’accord de partage du pouvoir signé en 2008 après les violences post-électorales qui avaient fait environ 1.500 morts.

Rappel des faits :

Le Kenya a longtemps été réputé pour sa stabilité politique :
- 1992 : instauration du multipartisme
- 2002 : le président Moi au pouvoir depuis 1978 accepte la victoire de l’opposition représenté par Mwai Kibaki qui profitera de son mandat de 5 ans pour solidifier le bilan macro-économique de croissance et la liberté d’expression.

Pourquoi une telle violence en 2007 lorsque Kibaki se représente aux élections ?
Malgré des réformes réelles Kibaki ne serait pas allé assez loin :
-la lutte contre la corruption a été trop timide
-insuffisance des programmes sociaux, de fait les fruits de la croissance n’ont pas été perçu par la population (58% de la population vit avec moins d’un dollar par jour)
- rancœurs face à l’influence prépondérante de l’ethnie kikuyu sur la politique et l’économie
- problèmes fonciers, dans l’Ouest du pays et sur la Côte
- les bavures policières dans la lutte contre la secte fondamentaliste et mafieuse Mungiki, très populaire auprès des populations pauvres (la police aurait procédé à des « assassinats extrajudiciaires » sans doute 500 en 6 mois.
27 décembre 2007 : les élections ont donné à tord la victoire de Mwai Kibaki. Les violences qui ont suivi auraient provoquées la mort de 1 500 Kenyans et 500 000 déplacés.


Au Kenya, le spectre de la guerre civile
envoyé par lemondefr. - L'actualité du moment en vidéo.

Le 28 février 2008, la médiation de Kofi Annan aboutit à un partage du pouvoir et à la mise en place d’un gouvernement de grande coalition (parité des membres de la majorité présidentielle (PNU) et de l’opposition (ODM)). Un poste de Premier Ministre est créé pour Raila Odinga et deux postes de vice-premiers ministres sont confiés respectivement à l’ODM et au PNU.

La médiation Annan, prévoit la mise en place d’une série de commissions d’enquête et le traitement des causes profondes de la crise. Cette médiation publie, une liste détaillée des thèmes de fond qui ont été à l’origine de la crise kenyane et nécessitent une réforme notamment une nouvelle constitution et de nouvelles institutions. Si toutes les réformes avancent rapidement seule la question foncière et la décentralisation semblent encore bloquées.

Or le texte soumit aujourd’hui au referendum amorce une forme de décentralisation et tente de régler les difficultés foncières en limitant la surface des grandes propriétés pour réparer les injustices du passé (les terres étaient distribuer selon les alliances politiques). Autres enjeux la nouvelle Constitution limite les pouvoirs du président, crée un sénat, donne plus de pouvoir au Parlement et des dispositions pour garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Des expropriations bientôt au Kenya  ? 
De fait les oppositions à cette nouvelle constitution viennent de la région de la Vallée du Rift (en rouge sur le carte) et plus particulièrement l’ancien président Daniel arap Moi, et le ministre de l’éducation supérieur William Ruto. Les Chrétiens s’y opposent aussi car elle comporte aussi des lois controversées sur l'avortement thérapeutique et le maintien des tribunaux islamiques familiaux.
Un système électronique qui transmettra les résultats par SMS et par ordinateur, parallèlement aux procès verbaux a été mis en place afin d’éviter les fraudes observées en 2007.
Pour beaucoup d’électeurs voter « oui » est un moyen d’éviter les violences de 2008 car si les réformes ne sont pas mises en place, elles pourraient renaitre lors des prochaines élections en 2012. 

Sources : MAE/RFI

vendredi 2 juillet 2010

Somaliland : and the winer is .... (actualisé)


Les résultats sont tombés et Muj.Ahmed M. Mahamoud 'Silanyo est le nouveau président du Somaliland (49.59%). Une victoire reconnue et acceptée par ses adversaires :

Interview du nouveau président ICI

mercredi 2 juin 2010

La situation en Côte d'Ivoire agace les Etats-Unis

Le 10 mai dernier Barack obama a nommé un nouvel ambassadeur en Côte d’Ivoire : Philippe Carter III , précédemment employé à Washington au bureau des affaires africaines, en remplacement de Mme Wanda Nesbitt. Il aura pour mission de pousser le président Gbagbo a entamer le processus électoral. Il a déjà travaillé à Madagascar, au Gabon et en Guinée
La lettre du continent rappelle que les Etats-Unis s’implantent largement au Burkina Faso voisin puisque 600 GI étaient mobilisé du 3 au 23 mai à Ouagadougou pour l’opération Flintlock 2010 contre Al Qaïda. Leur but serait de surveiller à partir de la Côte d’Ivoire tout le Golfe de Guinée.
Le report constant des élections semble agacer le président américain, dans un communiqué de presse en date du 20 février l’ambassade indiquait que: « les États-Unis suivent avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation en Côte d'Ivoire depuis la dissolution le 12 février du Gouvernement et de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Nous sommes profondément troublés par la flambée de violence du vendredi 19 février 2010 et demandons aux leaders de tous bords politiques de donner le bon exemple et de renoncer publiquement à tous les niveaux à l’usage de la violence comme outil politique. Les leaders politiques de la Côte d’Ivoire ont la responsabilité vis-à-vis du peuple ivoirien à faire des progrès concrets en vue des élections et de la résolution pacifique de la crise politique.

Nous espérons que les consultations entreprises par le Premier Ministre aboutiront à une résolution universelle et acceptable des problèmes. Les progrès obtenus depuis 2007 ont été réalisés grâce aux efforts concertés de toutes les parties permettant de surmonter les défis et les échecs. Nous exhortons les partis politiques et les organisations impliqués dans le processus électoral à renouveler leur engagement sur la base du consensus et à travers une approche non-violente tout en prenant de véritables mesures pour l’organisation rapide des élections justes.
Les Etats-Unis saisissent également cette opportunité pour réaffirmer leur soutien aux efforts de médiation du Facilitateur dont les recommandations offrent une base solide de discussions entre les partis politiques devant déboucher sur des résultats concrets.
Le peuple de Côte d’Ivoire attend depuis plusieurs années l’opportunité de s’exprimer par la voie des urnes et nous espérons que tous les leaders Ivoiriens travailleront afin que cela soit réalisé le plus tôt possible. »

mardi 11 mai 2010

Révision de la Constitution djiboutienne

A Djibouti, la Constitution du 15 septembre 1992 a été révisée pour la troisième fois le 19 avril.

Après son adoption par la seule Assemblée Nationale, par un vote unanime de 59 des 65 députés, la LOI CONSTITUTIONNELLE N°92/AN/10/6ème L a été promulguée, le 21 avril 2010, par Ismaïl Omar Guelleh.

Cette troisième révision n’est pas anodine. Elle inscrit quelques progrès – par exemple, l’abolition de la peine de mort et l’institution d’un médiateur -, mais elle lève également le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels, pour permettre au Chef de l’Etat en exercice de briguer un troisième mandat en 2011.
La révision constitutionnelle fixe également un âge limite de 75 ans pour les candidats à la présidence et réduit le mandat présidentiel de six à cinq ans.

En outre, l'article 1er de la Constitution stipule désormais que "l'Islam est la religion de l'Etat" -une disposition qui figurait auparavant dans le préambule de la Constitution- un Sénat est institué, et le cumul de la fonction de député avec un poste ministériel interdit.

L'opposition, qui avait boycotté le dernier scrutin législatif en 2008 et n'est pas représentée à l'Assemblée, a condamné cette réforme.

Ancienne colonie française, Djibouti est majoritairement peuplé d'Afar et d'Issas. Les pouvoirs sont répartis entre ces groupes par la Constitution.  Lors de l'élection présidentielle d'avril 2005, Ismael Omar Guelleh était seul candidat à la succession et avait été réélu, l'opposition ayant appelé au boycott.