Affichage des articles dont le libellé est Ouganda. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Ouganda. Afficher tous les articles

mardi 7 janvier 2014

Faire du Business dans la Corne

La Banque Mondiale vient de publier ses rapports "Doing Business". Elle y classe 189 Etats en fonction de l'environnement des affaires, la création d'entreprise, les permis de construction, l'électricité, la propriété, le crédit, la protection des investisseurs, les impôts, le commerce transfrontalier, la solvabilité et l'emploi.
Le classement moyen des Etats africains est de142/189. 



Pour la Corne de l'Afrique : 
L'Ouganda arrive à la 132ème place (126 en 2013). Rapport ICI
Le Kenya à la 129ème place au lieu de 122ème en 2013. Rapport ICI
Djibouti est 160ème (172ème en 2013). Rapport ICI
Le Soudan se positionne à la 149ème place (au lieu de 143 en 2013). Rapport ICI 
Le Soudan du Sud arrive à la 186ème place (184 en 2013). Rapport ICI
L’Érythrée est 184ème (185ème en 2013). Rapport ICI
L’Éthiopie est 124ème (125ème place en 2013). Rapport ICI
  

 

samedi 27 avril 2013

Regards croisés sur certaines violences africaines (Ouganda)

L'émission Histoire Vivante présentée par Jean Leclerc a consacré sa semaine à l'Ouganda dans la perspective du documentaire "Les enfants du Seigneurs" dimanche 28 avril. 



Dans ce cadre, l'auteure de ce blog a eu l'honneur d'être interviewée par Jean Leclerc (ICI).Vous retrouverez également Sandrine Perrot et Richard Banégas, Thierry Vircoulon, Johan Vignet et la réalisatrice du documentaire. Toutes les interviews : ICI

mercredi 19 octobre 2011

Ouganda, leçon n°1 : se rendre indispensable

Hier, F. de St V, publiait un billet (site d'AGS) sur la mission militaire américaine en Ouganda de conseil pour lutter contre la LRA (ICI et ICI)




Quelques éléments d'analyse :
Pour comprendre la politique américaine à l'égard de l'Ouganda, il semble indispensable d'étudier la politique ougandaise un peu plus à l'Est (dans les Grands Lacs de toute évidence également, nous l'avons déjà évoqué sur ce blog). Aujourd'hui, l'Ouganda "occupe" ses soldats en Somalie, plus de 5000 hommes déployés dans le cadre de l'AMISOM. Néanmoins, 15 octobre 2010 le CPS de l’UA appelait à un renforcement des troupes: 20000 hommes pour la composante militaire, 1680 éléments de police, un blocus naval et une zone d’interdiction aérienne au-dessus de la Somalie. L’UA voulait également financer la mission au moyen des contributions obligatoires, qui seraient mises à disposition de la mission à l’intérieur et à l’extérieur de la Somalie. Mais la résolution 1964 de décembre 2010 a autorisé l’augmentation des troupes mais uniquement un supplément de 4000 troupes (soit 12000 au total) que l'Ouganda va aussi largement fournir, elle était d'ailleurs prête à fournir les 20000 hommes...
Rappelons que l'Ouganda héberge également une mission européenne de formation des troupes somaliennes.

Rappelons aussi, que, déjà l’administration Clinton avait choisi de mettre en avant des nouveaux dirigeants, pas nécessairement démocratiques mais pragmatiques et garants supposés d’une certaine stabilité comme : Yoweri Museveni pour l'Ouganda, Issayas Afworki pour l'Érythrée, Mälläs Zénawi pour l'Éthiopie, Paul Kagamé pour le Rwanda et Joseph Kabila pour la République Démocratique du Congo. Désormais, les États-Unis hésitent à exercer des pressions sur les régimes autoritaires qui seraient du « bon côté ».
La communauté internationale préfère pour le moment privilégier la stabilité surtout dans cette région. Typiquement, l’Ethiopie conserve le soutien américain, malgré la sanglante répression des manifestations du 15 mai 2005, à la suite de la victoire de l’opposition aux élections législatives.


L'Ouganda fournit le gros des efforts en Somalie, les troupes de l'AMISOM paient un lourd tribu dans la guerre contre les Shebab (retrait de Mogadiscio ces dernières semaines), un nouveau front d’instabilité s'est ouvert au Nord avec la naissance du Soudan du Sud où les troupes de la LRA peuvent trouver refuge, et le pays a été victime d'un attentat terroriste revendiqué par les Shabab en juillet 2010...l'annonce américaine n'est bien sur pas un hasard du calendrier.
Bref l'Ouganda est incontournable dans la région et se veut incontournable....

mardi 14 juin 2011

Analyse comparée des phénomènes miliciens

Le CERI-Science Po organise le 22 juin 2011(9h00 - 18h00) et le 23 juin 2011 (9h00 -13h00) un colloque autour de l'"Analyse comparée des phénomènes miliciens. Débats, enjeux et nouvelles approches" qui ne manquera pas d'intéresser les lecteurs de ce blog.
Informations : ICI


Programme :
MERCREDI 22 JUIN 9h00 - 18h00

9h00 - 9h15 : Mot de bienvenue : Sandrine Perrot, Sciences Po-CERI, et Hervé Maupeu, LAM Pau
9h15 - 11h00 Historicité de l’économie de protection

Historicité de l’économie de protection : débats et enjeux
Sandrine Perrot, Sciences Po-CERI
Histoire du vigilantisme et politiques de protection dans les townships sud-africains
Laurent Fourchard, LAM, Bordeaux
Les partisans armés : émergence d'un corps "informel" de police à Madagascar au 19ème siècle
Nicolas Courtin, UVSQ, CESDIP- Centre de recherches sociologiques du droit et des institutions pénales, GEMPA - Groupe d'étude sur les mondes policiers africains

Discutante : Christine Deslaurier, IRD, Paris

11h00 - 13h00 Neo-traditionnalisme et (post)modernité des milices

Ce que le monde fait aux milices. Transnationalisation des pratiques et renforcement des identités
Jérôme Lafargue, IFRA Nairobi, LAM Pau
Néo-traditionalisme et modernité : les milices Maï-Maï congolaises
Luca Jourdan, Université de Bologne

Lire également "Les Maï Maï dans la guerre au Kivu" par Stéphane Mantoux

Discutant : Koen Vlassenroot, Université de Gand

14h00 - 16h00 Milices et Etat

Réformes constitutionnelles, droit et milices
Mutuma Ruteere, consultant, ancien directeur de la recherche à la Kenya Human Rights Commission, Nairobi
Les milices jihadistes au Pakistan: sous-traitance de la guerre et logiques de situation
Amélie Blom, Institut d'études de l'Islam et des Sociétés du Monde Musulman, Paris
Vigilantism, smuggling and state recuperation: the OPEC boys in north-western Uganda
Kristof Titeca, Université d’Anvers

Discutante : Elizabeth Picard, émérite CNRS-IREMAM, Aix-en-Provence

Pause café

16h00 - 18h00 Milices dans le temps électoral


Les milices sud-soudanaises en campagne référendaire
Mareike Schomerus, LSE (à confirmer)
L’affiliation partisane des jeunes au Burundi : une milicialisation souterraine et diffuse
Nicolas Hajayandi, Université de Bujumbura
Who is in control? Political leadership and militias in Kenya
Claire Médard, IRD, UMR 205 URMIS Université Paris Diderot-Université de Nice-IRD; Susan Mwangi, Kenyatta University
Sociologie des Chimères d'Aristide en Haïti
Jean Eddy Saint Paul, Université de Gunajuato, Mexique

Discutant : Richard Banégas, Université Paris I

JEUDI 23 JUIN 9h00 - 13h00

9h00 - 11h00 Transformations sociales, transformations de genre


Les rondas compesinas du Pérou : comment traiter du genre ?
Camille Boutron, CERIUM, Montréal
Les politiques libidinales de l'insurrection: 'amour-mariage-sexe' dans l'Armée de libération populaire du Népal
Laurent Gayer, CNRS-CURAPP, CSH Delhi
De la milice à l’engagement paramilitaire : Parcours de femmes républicaines nord-irlandaises au début des années 1970
Elise Féron, CARC, University of Kent

Discutante : Marielle Debos, Université de Paris-Ouest Nanterre

11h00 - 13h00 Représentations populaires des milices : chansons, littérature

Lire les milices dans le roman africain francophone: Les cas de Johnny Chien Méchant d'Emmanuel Dongala et Port Mélo d'Edem
Eric M. Midepani, Institut de Recherche en Sciences Humaines, Libreville
Mémoires et représentations populaires des milices touaregs
Frédéric Deycard, LAM Bordeaux
Mungiki au son du Benga. Débats idéologiques et recrutement des milices au Kenya
Hervé Maupeu, LAM Pau

Discutant : à confirmer

lundi 16 mai 2011

La répression est rose en Ouganda

"Drôle" de surprise ce matin en découvrant les photos des manifestants ougandais peinturlurés de rose.


Depuis plusieurs semaines ces derniers s'opposent à la vie chère. Le climat post-électorale (le 12 mai Y.Museveni a été réinvesti président) est particulièrement pesant. Les policiers utilisent des canons à eau mélangés à de la peinture. Une "tactique" visant à humilier les manifestants et surtout empêcher que le square de la constitution devienne un nouveau lieu symbolique de l'opposition,une nouvelle place Tahrir. Si cette forme de répression prête à sourire elle doit aussi nous rappeler que le 28 avril les forces de l'ordre ont utilisé des balles qui ont fait au moins deux morts et plus de cent vingt blessés.
Les «Walk to work» sont la nouvelle forme de protestation adoptée par les manifestants. Les lundis et jeudi, ils se rendent à leur travail à pied abandonnant les transports en commun. En Ouganda le droit de manifester est particulièrement restreint.


En Ouganda, la police repeint les manifestants... par rue89

La violente arrestation de Kizza Besigye (vidéo ci-dessous), leader de l'opposition, aspergé de gaz lacrymogène et hospitalisé au Kenya a fait basculé le mouvement dans la violence dans un pays qui n’a pourtant pas de tradition de contestation.



Sur le web : "Uganda: Museveni’s Power"
"Museveni wants imprisonment without trial for rioters"

vendredi 18 février 2011

Ouganda : la gouvernance en question

L’Ouganda est l’un des plus beaux pays du monde et ses richesses agricoles et minérales potentielles sont considérables. Par sa magnificence, par la variété de ses formes et de ses couleurs, par la profusion de sa vie, de sa végétation, de ses oiseaux et de ses animaux sauvages, l’Ouganda est réellement la perle de l’Afrique ». C’est en ces mots que Winston Churchill décrivait l’Ouganda en 1908.

Souvent présenté comme un modèle de développement en Afrique, l'ancienne "perle de l'Afrique" britannique vote dès aujourd'hui pour élire (réélire ?) son président. L'occasion de vous proposer ici une série de billets sur ce pays encore méconnu des francophones.
L’Ouganda, du fait de sa situation privilégiée à l’intersection de la Corne de l’Afrique, des Grands Lacs et de l’Afrique centrale, dans un carrefour où se croisent les liaisons avec les autres régions du continent, est un espace géostratégique important. Le nouveau contexte stratégique qui a émergé après le 11 septembre a souligné les atouts particuliers de cette région qui constitue aussi une base arrière d’observation du Soudan et de la Corne de l’Afrique.

 L’un de facteurs qui pousse à pondérer la réussite du modèle ougandais est sa volatilité politique. Le pays a longtemps été privé de partis politiques et l’opposition était constituée d’individus qui s’exprimaient au Parlement.
Le soutien des bailleurs de fonds n’a pas été qu’économique. Ils ont accepté le système de démocratie « sans parti » de la Constitution de 1995. Museveni considérait les partis comme étant à l’origine de tous les maux qu’a connu ce pays, car conçus par des « politiciens sectaires » qui les ont transformés en vecteurs de leurs intérêts claniques.
IL est vrai que l’Ouganda a longtemps fait les frais d’une « géographie de la guerre » (obsession du territoire). La nature de l’Etat est au cœur des conflits et nous y reviendrons dans un prochain billet.
Face aux irrégularités, les bailleurs de fonds appliquent désormais une politique de conditionnalité plaçant la démilitarisation du régime au centre des discussions préalables. Cependant, le pouvoir a conscience de l’importance de l’Ouganda dans la stratégie des puissances occidentales, notamment des Etats-Unis, et ne fait guère cas de ces pressions, d’autant qu’une rupture de l’aide risquerait de déstabiliser le pays. Le pays apparaît comme un véritable îlot de stabilité dans l’arc de crise qui va de la Somalie au Sahel. Il est donc encore perçu comme le vecteur d’une pax americana dans la région. On peut d’ailleurs interpréter sa participation à l’AMISOM (5200 hommes) ou la formation de soldats somaliens sur son territoire par une mission de l'UE (EUTM Somalia) comme une volonté ougandaise de se rendre indispensable dans la région même si cet interventionnisme participe aussi d’une stratégie interne d’occupation des troupes.

La réputation de bonne gouvernance du gouvernement ougandais est sérieusement remise en cause pour plusieurs raisons  :

•Le niveau de corruption (127ème d’après le classement de Transparency International). Certains relie la corruption au fait que la société et les fonctionnaires ont longtemps dû se passer de l’Etat pour survivre, en créant le magendo qui est l’économie informelle locale. Pour lutter contre cette corruption, l’Etat a créé un corps de contrôle d’Etat, indépendant, dans le cadre de la constitution de 1995, c’est l’Inspector General of Government (IGG) ;

Hausse récurrente des dépenses militaires. L’armée continue à jouer un rôle actif dans les affaires civiles de l’Etat ;

Par ailleurs, le régime politique, longtemps verrouillé par le président Museveni, semble s’ouvrir mais cette ouverture est un trompe l’œil. En effet, le Président Museveni dirige l’Ouganda depuis plus de vingt ans. Un référendum organisé en juillet 2005 à son initiative entérine le multipartisme comme une promesse d’ouverture politique. En fait, le multipartisme avait été troqué par le président contre la possibilité de briguer un nouveau mandat. Lors des dernières élections présidentielles en février 2006, les premières pluripartites depuis l’accession au pouvoir de Museveni, le candidat-président a dû affronter une vraie bataille politique malgré ses manquements à l’esprit du multipartisme. Refusant l’éventualité d’une défaite électorale, Museveni a mis l’appareil d’Etat au service de sa campagne et fait engager un procès contre Kizza Besigye (photo), son rival, pour garantir sa victoire. Il est réélu avec 60 % des voix après une campagne électorale qui désavantage les partis d’opposition. Kizza Besigye, remporte finalement 37% des suffrages. Le Mouvement conserve la majorité des deux-tiers au parlement (202 députés sur 308). Le principal parti d'opposition ougandais, le Forum pour le changement démocratique (Fdc) de M. Besigye a menacé de rejeter les résultats définitifs de ces élections dénonçant de «graves irrégularités», notamment la faible couverture médiatique du processus électoral et l'intimidation des électeurs avant et lors des scrutins. Les pressions des bailleurs de fonds n’ont pas été sans effet sur l’issue du procès Besigye et l’ouverture au multipartisme.
Le président doit désormais composer avec une opposition officielle, qui a des élus locaux et des relais dans la population. Pour ces nouvelles élections, Kizza Besigye s’opposera pour la troisième fois consécutive à Musevini aux côté de 6 autres candidats.

dimanche 21 novembre 2010

La LRA traquée peut-elle renaitre ?

Cette semaine Le Monde Magazine consacre un excellent article à la LRA (ICI), cette rébellion ougandaise qui sévit entre l'Ouganda, la RDC, la RCA et le Soudan (nous en avions déjà parlé ICI



Le reportage est réalisé par Jonathan Littell (le prix Goncourt 2006 pour "Les Bienveillantes". L'auteur s'est rendu dans le nord est de la République Démocratique du Congo comprendre les méfaits de cette rébellion estimée à 400 combattants (dont 250 Acholis puisqu'au départ ce mouvement est un mouvement populaire d’autodéfense des populations Acholi du nord du pays, face à la prise de pouvoir de Museveni, et donc des ethnies du Sud-ouest) sur la population locale.
Il a rencontré des enfants enlevés : "Vu d'Europe ça parait loin, ces histoires d'enlèvements d'enfants, encore un des innombrables malheurs d'une guerre africaine comme il y en a tant. Mais essayer d'imaginer, de manière sérieuse, qu'on vous prenne un beau jour votre enfant. Vous l'avez laissé seul à la maison pour allez faire une course, et à votre retour il n'est plus là; il rentre de l'école, proche de quelques centaines de mètres, avec ses camarades, et n'arrive jamais. Imaginez alors la panique, l'incrédulité, les appels désespérés, les réponses résignées et fatalistes de la police, la longue attente, celle qui dure parfois jusqu'à la fin de vos jours. Imaginez ne jamais savoir si votre enfant est vivant ou mort, si vous le reverrez un jour ou non".
Et de conclure son enquête : "L'image de la LRA qui se dégage de ces informations est celle d'une nuée de groupuscule traqués aux abois : et il semble en effet qu'il suffirait, comme le pensent les Ougandais, de tuer ou de capturer Kony et quelques-uns de ses principaux lieutenants pour que le mouvement s'effondre (...) Mécaniquement on entre dans un jeu d'attrition. Chaque homme tué ou capturé est un homme de moins pour Kony".
Mais surtout Jonathant Littell ne manque de mettre en perspective cette rébellion avec les prochaines échéances électorales au Sud Soudan car Khartoum devrait difficilement accepter l'indépendance de cette riche région : "(...) personne ne sait ce qu'il planifie : une guerre frontale, ouverte ? Ou, comme par le passé, un soutien à des groupes rebelles, pour déstabiliser le Sud ? Dans les 2 cas, la LRA pourrait redevenir une pièce maitresse dans son jeu. Et comme le dit Ledio Cakaj, "Kony s'adapte vite. Il essaye de maintenir l'"acholiété" du mouvement, oui, mais si on lui donnait des armes, du soutien, de l'assistance logistique et médicale, il n'aurait aucune hésitation pour recruter une grande force non-acholi". Et redevenir la menace virulente qu'il était au début des années 2000."

mardi 5 octobre 2010

Scandale sur le génocide hutu

Le rapport "Projet Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la République démocratique du Congo" est disponible ICI Le rapport souligne que les attaques des forces rwandaises contre des réfugiés hutus et des membres de la population civile hutu « pourraient être qualifiées de génocide si ces faits sont prouvés devant un tribunal compétent »

Le Projet Mapping avait 3 objectifs :

* Dresser l’inventaire des violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises sur le territoire de la RDC entre mars 1993 et juin 2003.
* Évaluer les moyens dont dispose le système national de justice pour donner la suite voulue aux violations des droits de l’homme qui seraient ainsi découvertes.
* Élaborer, compte tenu des efforts que continuent de déployer les autorités de la RDC ainsi que du soutien de la communauté internationale, une série de formules envisageables pour aider le Gouvernement de la RDC à identifier les mécanismes appropriés de justice transitionnelle permettant de traiter les suites de ces violations en matière de vérité, de justice, de réparations et de réforme.

Selon le Haute Commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay
: « ce rapport reflète l’engagement des Nations Unies à aider le gouvernement de la RDC dans ses efforts pour éradiquer la culture de l’impunité qui a permis les violences sexuelles et d’autres graves violations des droits de l’homme (...) la divulgation fin août du texte (…) avait conduit à des discussions intenses sur un seul aspect du rapport à savoir l’évocation de la possibilité que les forces armées du Rwanda et leurs alliés locaux auraient pu commettre des actes pouvant constituer des crimes de génocide ».
Pour l’ambassadeur de la RDC auprès des Nations Unies, Ileka Atoki : « le gouvernement congolais, et moi-même également, à titre personnel, sommes consternés. Ce rapport est détaillé, il est crédible. Les victimes congolaises méritent justice. Elles méritent que leurs voix soient entendues. Comme tous les Congolais, je souhaite vivement justice pour tous ces crimes ».
Pour le Burundi, le porte-parole du gouvernement burundais, Philippe Nzobonariba déclare : « le Burundi ne peut pas reconnaître un rapport qui est clairement destiné à déstabiliser la sous-région et qui n’a pas été mené de façon objective. Le Burundi s’est tenu à l’écart du conflit congolais et d’ailleurs, aucun gouvernement burundais n’a jamais reconnu une présence militaire au Congo. On aurait dû consulter et tenir compte de l’avis de tous les pays impliqués à tort »

Pour le Rwanda : « le désir de valider la théorie du double génocide est présent en permanence à travers le rapport de l’ONU en mettant en miroir les acteurs, l’idéologie et les méthodes employées pendant le génocide rwandais de 1994 ».

Le gouvernement ougandais
quant à lui menace comme le Rwanda de revoir sa participation « aux différentes opérations régionales et internationales de paix ».

vendredi 17 septembre 2010

Futur proxy war entre l'Ouganda et le Soudan ?


Suite de mon billet de mercredi . D'après le lettre de l'Océan Indien : le Justice and Equality Movement (JEM) de Khalil Ibrahim disposerait d'un représentant en Ouganda (un commerçant faisant de l'import-export avec le Sud Soudan). De plus le 8 août 2010, 3 dirigeants du JEM ont rencontré le président Museveni à Kampala pour lui demander un appui diplomatique et une assistance militaire ensuite plusieurs dizaines de rebelles du JEM seraient arrivés pour suivre une formation de sous-officier à l'académie Oliver Tambo (du nom du politicien sud africain anti-Apartheid) de Kaweweta. La Libye aurait joué les entremetteur en contactant, entre autres, Musevini, pour accorder le refuge à Khalil Ibrahim (photo) renvoyé du Tchad.

samedi 31 juillet 2010

Pas de bataillon djiboutien en Somalie


Au terme du 15ème Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine qui avait ouvert ses portes dimanche dernier à Kampala, j'ai été très surprise de voir la presse internationale (ICI) se faire l'écho de l'envoi d'un bataillon djiboutien en Somalie.

En effet l’UA a décidé d’envoyer 2000 soldats de la paix supplémentaires (8000 au total) en Somalie mais d'après le processus de Djibouti de 2008 les pays voisins de la Somalie ne peuvent pas envoyer de troupes. Le président Djiboutien l'a rappelé :

" La République de Djibouti est prête à apporter, à travers l'envoi de formateurs, une assistance technique dans les domaines de l'administration, notamment la gestion du personnel, du matériel et des finances des forces de sécurité du TFG".

“ Nous sommes également disposés à apporter une assistance technique au niveau opérationnel de l'Etat major" a t-il ajouté  et de préciser aussi "l'envoi d'une mission technique militaire destinée a mettre en place une unité de génie civile afin d'aider à la réhabilitation des structures et des bâtiments militaires de ce pays".


 Par ailleurs le mandat de l'AMISOM devrait permettre aux troupes d'"imposer" la paix et pas seulement de la maintenir. Mais le passage au chap.VII de la Charte des Nations Unies ne devrait pas être aisé.
Fin février 2007, le Conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM en anglais). Néanmoins l’AMISOM est trop faible et manque de moyens, de connaissances et de buts comme l’UNISOM auparavant. De plus seuls l’Ouganda et le Burundi ont envoyé des troupes soit la moitié des effectifs prévus. La mission était envisagée comme une opération transitoire jusqu’au déploiement d’une force onusienne or aucune des étapes prévues par le mandat de la mission n’a été réalisée : stabiliser la situation à Mogadiscio et consolider la stabilisation d’autres régions du Sud au moment où la force atteindrait sa pleine capacité opérationnelle. Le mandat même de la mission l’exposait dès le départ aux attaques des insurgés puisqu’elle devait protéger les Institutions fédérales de transition, elles-mêmes contestés. La seule solution envisagée est un renforcement des effectifs de l’AMISOM et son remplacement à court terme par une intervention multinationale agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU ou une opération de maintien de la paix onusienne.

lundi 12 juillet 2010

Ouganda : des attentats prévisibles ? (actualisé)


 2 attentats ont fait 74 morts dans la capitale Ougandaise, dans des lieux fréquentés par les étrangers (Ethiopan Bar et le Kyadondo Rugby Club), le groupe islamiste somalien Al Chabaab a revendiqué les deux attentats. Les Ougandais sont engagés dans le conflit somalien. En effet :

- le pays fournit (avec le Burundi) des troupes à l'AMISOM : 2700 militaires
- il accueille à Bihanga (250km de Kampala, photo à droite), un contingent complet de soldats somaliens, formés par les Européens (EUTM Somalia). Retrouvez l'entretien du général Wamala (UPDF) commandant des forces terrestres ougandaises ICI qui à la question : N'est-ce pas dangereux pour l’Ouganda de s’engager dans cette mission ? répondait : "Tout le monde sait que la Somalie est dangereuse. Et il faudrait être aveugle pour ne pas voir que c'est une partie du monde la plus dangereuse. Mais qu’est-ce que nous pouvons faire ? Fermer les yeux. Si nous faisons cela, notre comportement est incompréhensible. C’est comme quand vous vous êtes au soleil. Ce n’est pas en fermant les yeux que vous n’êtes pas exposés. La solution est là : plus nous aidons la Somalie, moins nous aurons à souffrir de l’instabilité. Avoir une Somalie en meilleure santé, c’est notre intérêt. Regardez l’Ouganda, nous sommes un pays enclavé. Nous dépendons de la mer pour nos importations, nos exportations. Si la piraterie continue, la situation va devenir intenable pour le commerce, les assurances vont augmenter, les produits. Croire que le problème de la Somalie va se résoudre tout seul, car c’est trop dangereux, est tout simplement irréaliste. Nous devons prendre le taureau par les cornes ; et dire oui : nous avons besoin d’une Somalie positive et voir ensemble ce que nous pouvons faire pour remplacer les institutions. "
- le 6 juillet l’armée ougandaise a rejetté les menaces du chef shebab qui appelait ses partisans à continuer de combattre les forces gouvernementales et les soldats de l’AMISOM à Mogadiscio. Selon l’armée ougandaise, « les menaces publiées par le cheikh n’ont rien de nouveau et visent à décourager les troupes de leur mission de maintien de la paix dans ce pays volatile ».
- Par ailleurs lors du dernier sommet extraordinaire de l'IGAD à Addis-Abeba l’Ouganda s'est dit prêt à contribuer davantage à l’AMISOM à la condition que le mandat de l’AMISOM soit renforcé. L’IGAD a ainsi promis de fournir 2000 soldats à l’AMISOM. Selon le ministre-adjoint des Affaires étrangères, Okello Oryem, « l’Ouganda est prêt à envoyer plus de troupes sur le terrain seulement si le mandat est changé de telle manière que l’on puisse poursuivre les shebab ».

Retour sur les difficultés de l'AMISOM :
Fin février 2007, le Conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM en anglais). Néanmoins l’AMISOM est trop faible et manque de moyens, de connaissances et de buts comme l’UNISOM auparavant. De plus seuls l’Ouganda et le Burundi ont envoyé des troupes soit la moitié des effectifs prévus. La mission était envisagée comme une opération transitoire jusqu’au déploiement d’une force onusienne or aucune des étapes prévues par le mandat de la mission n’a été réalisée :
1°stabiliser la situation à Mogadiscio et consolider la stabilisation d’autres régions du Sud au moment où la force atteindrait sa pleine capacité opérationnelle.
2°Le mandat même de la mission l’exposait dès le départ aux attaques des insurgés puisqu’elle devait protéger les Institutions fédérales de transition, elles-mêmes contestés.
La seule solution envisagée est un renforcement des effectifs de l’AMISOM et son remplacement à court terme par une intervention multinationale agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU ou une opération de maintien de la paix onusienne.

La piste de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) n'est pas non plus écartée d'autant que les forces ougandaises ont mené ces derniers jours une vaste offensive contre les rebelles notamment en pénétrant en République centrafricaine (précédents billet ICI).

dimanche 16 mai 2010

Partage des eaux du Nil : l'Egypte refuse toute négociation

L’Ethiopie, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie ont le 14 mai à Entebbe (Ouganda) un nouvel accord sur le partage des eaux du Nil, malgré le boycott de l’Egypte et du Soudan, et en l’absence du Burundi et de la République démocratique du Congo (RDC), pays du Bassin du fleuve. Dans une déclaration, le Kenya a affirmé son soutien au nouveau texte, sans le signer pour le moment.

L’Egypte et le Soudan, qui estiment avoir des « droits historiques » sur le Nil, et qui sont les principaux bénéficiaires du dernier traité de partage des eaux datant de 1959, n’étaient pas présents à la cérémonie. Les deux pays avaient clairement exprimé depuis plusieurs mois leur hostilité à ce projet de nouvel accord cadre. « Les accords sur le partage des eaux du Nil sont sacrés et ne peuvent être remis en question car ils relèvent du principe de l’intangibilité des frontières », a déclaré Hossam Zaki. Le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangère a estimé que l’accord signé entre quatre pays aux sources du Nil à Entebbe n’était pas contraignant pour l‘Egypte. La presse cairote de ce samedi révèle que les autorités égyptiennes ont commencé une campagne auprès des bailleurs de fonds internationaux pour empêcher la réalisation de tout projet pouvant réduire son quota. Avec 55 milliards et demi de mètres cube par an, l’Egypte dispose de plus de la moitié du débit du Nil.
Le traité actuel a été conclu en 1929 entre l'Egypte et la Grande-Bretagne coloniale, puis revu en 1959. Il accorde aux Egyptiens un quota de 55,5 milliards de m3 et de 18,5 mds aux Soudanais, soit au total 87% du débit du fleuve calculé à la hauteur d'Assouan, en Haute-Egypte. Le Caire dispose en outre d'un droit de veto sur les travaux en amont susceptibles d'affecter le débit du fleuve, comme des barrages, des stations de pompage ou des installations industrielles pour l'irrigation. Or 85% du Nil provient du territoire éthiopien. Addis-Abeba souhaiterait imposer sa vision de l’aménagement du Nil en empêchant Le Caire de réaliser ses grands projets hydriques et en le forçant à s’asseoir à la table des négociations.
Avec une population de 80 millions d'habitants -la plus importante du monde arabe- en forte croissance, les besoins en eau de l'Egypte dépasseront en 2017 ses ressources hydrauliques, selon des statistiques officielles. L’Egypte est donc confrontée à un stress hydrique, démographique et social. Le pays doit se tourner vers le Nil et réaliser des projets très couteux, qui ne seront pas sans incidence sur les autres nations en amont. Ainsi, le barrage d’Assouan (1971), entre l’Egypte et le Soudan suscite quelques tensions.
Pour Hani Raslan, du Centre al-Ahram d'études stratégiques du Caire, "la seule solution réside dans la coopération" autour notamment de 22 projets en matière d'énergie, d'irrigation ou d'économies d'eau examinés dans le cadre de l'Initiative du Bassin du Nil (IBN), qui regroupe tous les pays concernés. En coulisses, les diplomates égyptiens font observer que les pays africains de l'amont ont peu de chances de trouver les financements internationaux nécessaires pour de grands travaux sur le fleuve s'il n'y a pas consensus entre les pays du bassin. Le ministre égyptien de l'Eau et de l'Irrigation, Mohammed Allam, a quant à lui affirmé devant le Parlement que l'Egypte "se réserve le droit de prendre toutes les mesures pour défendre ses droits".
"Les Égyptiens se comportent avec les Africains comme ils reprochent aux Israéliens de le faire avec les Palestiniens: ils disent vouloir négocier, mais sans rien céder sur les questions épineuses", ironise un diplomate occidental au Caire.

Rappelons quelques éléments géopolitiques.
Avec ses 6671 km, le Nil est le plus long fleuve du monde. Il prend sa source dans la région des Grands Lacs. Son bassin couvre une superficie équivalente à six fois la France (3 030 700 km ²) et ses affluents s’étendent sur dix pays. L’irrigation et la production hydro-électrique constituent les principaux enjeux de ce fleuve.
Plus d’informations sur l’aspect juridique du partage des eaux : ICI

vendredi 14 mai 2010

Perspectives régionales d'une indépendance du Sud Soudan


Au début des années 90 aucun chercheur n'avait travaillé sur les conséquences des bouleversements qui touchaient la Corne de l'Afrique (chute de Siaad Barre en Somalie, chute Menguistu en Éthiopie, naissance d'un nouvel État : l'Érythrée, guerre civile à Djibouti). Peu de recherche aujourd'hui traite des conséquences régionales de la naissance d'un nouvel Ethan en Afrique. L'ICG nous propose un rapport sur le Sud Soudan: Regional Perspectives on the Prospect of Southern Independence.



Résumé :
South Sudan is just eight months away from a self-determination referendum that will likely result in its secession from the North. Much remains to be done to implement the outstanding elements of Sudan’s Comprehensive Peace Agreement (CPA), and time is running out. The agreement’s underlying aim of “making unity attractive” has failed, and most Southerners thus appear determined to choose independence. Neighbouring states are increasingly focused on the fragile circumstances in Sudan and the likelihood of a newly independent state in the region. Support from Sudan’s neighbours for the referendum process and respect for its result will be crucial to ensuring peace and stability in the country and the region.

Kenya, Uganda, Ethiopia, and Egypt are among the immediate regional states that matter most, as well as Eritrea and Libya. If a credible referendum is held in accordance with the CPA and the Interim National Constitution, and Khartoum endorses the process, recognition of a new Southern state should prove relatively uncomplicated for the region and CPA signatories more broadly. If, however, the process does not go according to plan – particularly if Khartoum attempts to manipulate, deny or delay the exercise or its result – regional states and institutions will need to consider how best to respond to ensure respect for the CPA and the right of self-determination and to avoid a new conflict. Not enough planning is being done in this regard.

Each border state has interests at stake and will be directly affected by either peaceful separation or a return to conflict. Despite differing views on unity, all are likely to accept the referendum on self-determination and honour its outcome, provided it goes ahead as planned. While the decision of the South Sudanese is paramount, strategic considerations will undoubtedly play a role in how each state responds if the process is disrupted. Responses will depend largely on circumstances and events, but an assessment of historical relationships, recent engagement and strategic interests sheds light on the positions of the key regional actors.

Having hosted and led the regional Intergovernmental Authority on Development (IGAD) peace process that yielded the CPA, Kenya has a particularly strong interest in seeing it implemented successfully. As the economic powerhouse in the region, it stands to benefit from the development of a considerable market and major infrastructure in the South, including as a conduit for oil. Kenya long managed to be pro-South without being anti-North, but diplomatic relations with Khartoum have shown signs of strain as its Southern leanings have become increasingly clear.

Uganda, the most unambiguous supporter of independence, seeks a stable buffer on its northern border, not least to ensure that the Lord’s Resistance Army (LRA) insurgency does not return to its doorstep. Trade has tripled in recent years with the South, which is now the largest importer of Ugandan goods. While the official policy is respect for the CPA and the will of the Southern people, some officials in Kampala are privately encouraging independence.

Egypt prefers unity and has arguably done more than Khartoum to make it attractive. It opposed including self-determination in the CPA talks, preferring instead to promote its own initiative premised on unity. It has recently redoubled diplomatic efforts to prevent partition, in part because it fears a new state – and an unstable one at that – could pose a threat both to regional stability and its precious supply of Nile water.

While its support to South Sudan is evident, Ethiopia has multiple interests to balance, so it is careful to toe a neutral line on independence. It provided military support to the SPLM in the 1990s, in part to counter Islamist elements in Khartoum whose destabilizing activities posed a threat to Ethiopian and regional security. Regional security remains its primary concern, given the volatile situation in Somalia, continued confrontation with Eritrea and its own domestic fragility. Addis can afford neither renewed war in Sudan nor to antagonise Khartoum, lest it find itself with another hostile neighbour. It supports the right of self-determination and will respect independence but is more likely to seek a common regional position than be out front on any difficult decisions if the process is derailed.

As with other foreign policy issues, Libya’s Sudan policy is driven personally by Muammar Qaddafi, and unsurprisingly, the outspoken Colonel has proven unpredictable on this issue. While he has several times pledged support for Southern independence, he has also cautioned Juba on the dangers of forging a new state. Eritrea’s position on Southern independence is likewise unreliable. During the last civil war, Asmara and its army provided critical backing to the SPLA/M (Sudan People’s Liberation Army/Movement) and other opposition groups in Sudan, supporting regime change in Khartoum. However, Isaias Afwerki’s recent actions indicate that his policy may be driven more by self-preservation than principle. Increasingly isolated in the region and beyond and in need of economic assistance, Asmara’s dwindling list of allies has led it to a rapprochement with Khartoum.

The referendum is to be held six months before the end of the CPA’s six-year Interim Period. If Southerners choose to go their own way, it is during the ensuing half-year window that any disputes over, as well the transition to, independence must be resolved. While pragmatic tones are emerging in Khartoum, attempts to delay or derail the exercise are not out of the question. Neither the SPLM nor its regional supporters want a unilateral declaration of independence (UDI). The SPLM is aware of the risks that would accompany it and is working hard to avoid such a scenario. But if pushed into a corner, the possibility of UDI is very real.

If either side abrogates the CPA, a return to conflict is likely and would undoubtedly affect the region and draw in some of its militaries. This must be avoided. Regional actors will face a delicate task in calibrating their response if the referendum is denied or its result contested, including the possibility of extending recognition to the South. The broader international community will seek to adjust its response in light of African opinion. Policy coherence between IGAD and the African Union (AU) is crucial. IGAD’s members will likely be the first to make any recommendations regarding Southern Sudan’s post-referendum status, but ensuring AU participation in, and ultimate backing of, that policy is crucial if an independent South is to secure maximum legitimacy. The weight of the AU – an instinctively pro-unity institution – and the importance of its recognition cannot be ignored. The AU High-Level Implementation Panel (AUHIP) can play a leading role in lining up the body’s 53 member states in support of realities on the ground.

Regional states must prepare for South Sudan’s possible independence by engaging Khartoum and Juba on practicalities of the referendum and peaceful implementation of its outcome. This includes insistence per the March 2010 IGAD summit communiqué calling for the referendum commissions to be established by May 2010 and reiterating firm support for the referendum timeline. Preparations should include clear modalities for extending official recognition to the South if it votes for independence and developing policy responses to alternative scenarios, including UDI. In the event of disputes over the referendum or its result, regional states should engage the AUHIP and IGAD to ensure the right of self-determination is fully respected and modalities for implementation of its outcome are agreed.

jeudi 29 avril 2010

LRA: A Regional Strategy beyond Killing Kony

Dernières recommandations de l'International Crisis Group sur la LRA de Joseph Kony.

"The Lord’s Resistance Army (LRA) has become a regional problem that requires a regional solution. Operation Lightning Thunder, launched in December 2008, is the Ugandan army’s latest attempt to crush militarily the one-time northern Ugandan rebel group. It has been a failure. After the initial attack, small groups of LRA fighters dispersed in the Democratic Republic of Congo (Congo), South Sudan and the Central African Republic (CAR), where they survive by preying on civilians. National security forces are too weak to protect their own people, while the Ugandan army, with U.S. support, is focused on hunting Joseph Kony, the group’s leader. The Ugandans have eroded the LRA’s numbers and made its communications more difficult. But LRA fighters, though disorganised, remain a terrible danger to civilians in this mostly ungoverned frontier zone. National armies, the UN and civilians themselves need to pool intelligence and coordinate their efforts in new ways if they are to end the LRA once and for all.

As the Juba peace process began to fall apart, President Museveni of Uganda worked hard to convince South Sudan and the Congo to participate in a joint military operation against the LRA. He had to overcome their mistrust of his army, notorious for its past abuse of civilians and illegal resource extraction on its neighbours’ territory. The U.S. lent its diplomatic weight to advance discussions. Even though both South Sudan and the Congo finally agreed, Uganda undermined its chances of success by failing to coordinate with them, giving them little reason to commit to the fight. In the event, bad weather and leaked intelligence caused Operation Lightning Thunder to fail in its primary objective, killing Kony, and a lack of forward planning allowed the LRA to put on a bloody show of force against Congolese civilians.

The LRA has since exploited the inability of the Congo, South Sudan and the CAR to control their border areas. Small, fast-moving groups of fighters attack unprotected villages to resupply with food and clothes and seize new recruits before heading back to the cover of the forest. Killing and mutilating are part of a strategy of terror to dissuade survivors from cooperating with the Ugandan and other armies. Even with the help of U.S. satellite imagery and audio intercepts, the Ugandan army, the only force committed to the chase, has had great difficulty tracking its targets. What was supposed to be a sudden, decisive strike has become a slow and very expensive campaign of attrition across three countries. It has also yielded unacceptably high human costs among local civilians, with virtually no accountability for the failure to protect. The weakness of all three state security forces and the limited means of the UN missions in the Congo and South Sudan have left civilians no choice but to fend for themselves, which in many instances they have done well.

In March 2010, Ugandan intelligence reported that Kony was in the southern Darfur region of Sudan, hoping to receive support from his former benefactor, the Khartoum government. He appears now to have crossed back into the CAR, where the bulk of his forces are, but with the fighters so scattered and mobile, it is difficult to pin down his exact whereabouts or the LRA’s present numerical strength. However, as the Ugandan army slowly kills and captures more of his Acholi officers, Kony’s faithful core is shrinking. This threatens the LRA’s cohesion, which depends on the leadership controlling the rank and file through violence and fear. The audio intercept capability the U.S. has given the army makes communication dangerous by any means other than runner. Despite these organisational stresses, LRA fighters continue to cause appalling suffering even in survival mode and would likely continue to do so even if Kony is caught or killed.

To remove this twenty-year-old cancer, a new strategy is required that prioritises civilian protection; unity of effort among military and civilian actors within and across national boundaries; and national ownership. The LRA’s need for fresh recruits and the ability of civilians to provide the most accurate information on its activities makes protecting them both a moral imperative and a tactical necessity. Only by pooling intelligence and coordinating activities across the entire affected region can the Ugandan army, its national partners, the UN and civilians hope to rid themselves of the LRA. The Ugandan operation and UN missions, however, offer only temporary support to LRA-affected states. The latter need to put structures in place now to ensure they can cope with what is left of the organisation and its fighters when foreign militaries leave.

Moreover, even complete victory over the LRA would not guarantee an end to insecurity in northern Uganda. To do that, the Kampala government must treat the root causes of trouble in that area from which the LRA sprang, namely northern perceptions of economic and political marginalisation, and ensure the social rehabilitation of the north.

RECOMMENDATIONS

Regarding civilian protection

To the Ugandan and U.S. Governments:


1. Adopt a new strategy that prioritises civilian protection. Review the operation every four months to assess civilian casualties and increase civilian protection measures accordingly.

2. Set a clear goal and timeline for the operation, such as the neutralisation of the LRA leadership within one year.

To the Governments and Armies of Uganda, the Congo, the CAR and South Sudan, the UN Mission in Congo (MONUC) and the UN Mission in Sudan (UNMIS):


3. Deploy more soldiers and logistical support to LRA-affected areas to provide safe havens by increasing joint day and night patrols in villages, on frequently used routes and especially in larger settlements.

4. Work with civilians to set up unarmed and voluntary community security committees in the Congo and increase the capacity of self-defence groups in South Sudan and the CAR.

5. Rehabilitate roads in LRA-affected areas.

6. MONUC and UNMIS should deploy permanent joint protection teams to monitor human rights abuses committed in LRA-affected areas, and the Congolese government should urgently enforce discipline within the regiments deployed in Haut- and Bas-Uélé, encourage civilian oversight structures to monitor human rights abuses by its soldiers and punish and withdraw offenders from the field.

Regarding unity of effort among military and civilian actors within and across national boundaries

To the U.S. Government:

7. Deploy a team to the theatre of operations to run an intelligence platform that centralises all operational information from the Ugandan and other armies, as well as the UN and civilian networks, and provides analysis to the Ugandans to better target military operations.

To MONUC and UNMIS:

8. Create a regional team with members in both the Congo and South Sudan dedicated to gathering, analysing and sharing information on LRA activities and advising on how best to protect civilians.

To the UN Security Council:


9. Give the UN mission in the CAR and Chad (MINURCAT) a new mandate to remain in the CAR, deploy to the south east and join the MONUC/UNMIS regional team dedicated to gathering, analysing and sharing information on LRA activities and advising on how best to protect civilians.

10. Ensure that the planned and gradual drawdown of MONUC leaves sufficient forces in the LRA-affected areas in the Congo.

Regarding national ownership

To the Ugandan Army, MONUC, UNMIS and MINURCAT:

11. Work more closely with the Congolese, South Sudan (SPLA) and CAR armies through joint patrols and offensive operations, in full compliance with the UN’s conditionality policy on support to national armies, and by sharing information so they gain a full understanding of the operation and improve their counter-insurgency tactics.

To the Governments of the Congo, South Sudan (GoSS), and the CAR:

12. Instruct local authorities, police and the security forces to work with communities in the support of self-defence groups; local administrators should register all members, agree in writing on their specific tasks, plan and monitor group activities carefully.

Regarding the root causes of the problem in northern Uganda

To the Ugandan Government:

13. Bring closure to the LRA conflict and minimise the risk of a successor insurgency by implementing the provisions of the agreements negotiated but not finally signed in Juba which relate to reconstructing the north, bringing the worst perpetrators to justice and reconciling civilians with former fighters.

To Donors:

14. Finance a disarmament, demobilisation and reintegration (DDR) program for LRA combatants and a regional communication campaign and support humanitarian relief and long-term development programs implemented in an accountable and transparent manner in northern Uganda."

lundi 19 avril 2010

Le plus jeune roi du monde couronné en Ouganda...

Les Afriques vient de publier un article sur Oyo Nyimba Kabamba Iguru Rukidi IV qui a 18 ans vient d'être couronné, roi de Toro, un petit royaume dans l’Ouest de l’Ouganda, à la frontière de la République démocratique du Congo.
La monarchie a été restauré en 1993 par Musevini, l'actuel président ougandais. L’intronisation s’est faite en présence de ce dernier en quête de soutiens pour un quatrième mandat en 2011 et des représentants de l’Afrique du Sud et du Nigeria.
L'article nous apprend qu'"Oyo Rukidi IV succède à son père, décédé d’une crise cardiaque en 1995 alors qu’il n’avait que 3 ans. Bien que son autorité soit symbolique et culturelle, le jeune roi est influent avec, bien avant son intronisation, des amitiés bien établies avec certains chefs d’Etat africains dont le guide libyen qui l’a invité à plusieurs reprises et qui a gracieusement reconstruit le palais royal de Fort-Portal. Parmi les tâches les plus urgentes pour le jeune roi, assurer l’équilibre entre les 94 clans de son petit royaume. Le roi devra toutefois s’absenter dès le mois de septembre prochain pour suivre des études à l’Université. Le Toro fait partie des cinq royaumes restaurés symboliquement par le président Museveni en 1994."

jeudi 8 avril 2010

Après Amin Dada, l’Armée de Résistance du Seigneur sème la terreur


La LRA (Lord Resistance Army), la plus vieille rébellion du continent africain, fait tragiquement reparler d’elle par des attaques répétées depuis février dans les pays voisins de l’Ouganda. Ces attaques auraient fait plus de 200 morts depuis 2008 dans l’Est de la République Centrafricaine (RCA) et près de 300 morts (320 selon un récent rapport de l’organisation Human Rights Watch) fin 2009 dans le Nord Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Le mode opératoire est toujours le même : les combattants évoluent dans la zone frontalière reliant l’Ouganda, le Soudan, la RDC et la Centrafrique, et de villages en villages prennent des otages et des biens de valeurs. Pour le ministre Délégué à la Défense nationale centrafricaine : « C'est une guerre qui nous est imposée ». La RCA, incapable de faire face à cette nouvelle déstabilisation sur son territoire, a donné son feu vert en juin 2009 pour que l'armée ougandaise poursuive la LRA sur son territoire.

Origines de la rébellion
La LRA est active depuis l’arrivée au pouvoir de Museveni en 1988, après une période de guerres civiles et de coups d’Etats opposant les ethnies du nord et celle du sud (Obote, Amin Dada…), elle figure sur la liste américaine des groupes terroristes à combattre. Cette guerre est la plus ancienne de la région et entrave les perspectives d’avenir.
Au départ, ce mouvement est un mouvement populaire d’autodéfense des populations Acholi du nord du pays (carte ci-dessous), face à la prise de pouvoir de Museveni, et donc des ethnies du Sud-ouest. Son objectif est de remplacer le pouvoir de Museveni par un pouvoir basé sur la bible. L’Ouganda a été marqué par le clivage entre protestants et catholiques. L’une des particularités du pays est d’avoir été construit par le colonisateur britannique sur la base de la juxtaposition au sein d’un même territoire de l’aire géographique nilotique et soudanaise face à l’aire Bantou. Bien qu’associées, ces deux parties ont été maintenues dissociées au niveau géographique, politique et administratif jusqu’à l’indépendance du pays. Comme le rappelle Bernard Calas : « L’Ouganda est le produit d’une histoire particulière qui va transformer un blanc cartographique en un territoire limité et soumis à une même tutelle politico-administrative. Son devenir contemporain y trouve ses racines ». Le problème récurrent est donc de maintenir l’unité entre ces deux parties régionales qui luttent pour le pouvoir. Le territoire actuel était au départ composé de plusieurs royaumes et le pays tel qu’il est aujourd’hui a été construit par ajustements successifs.
La LRA s’est formée à partir du mouvement millénariste d’Alice Auma, le Holy Spirit Movement (HSM). La prêtresse se disait possédée « par l’esprit Lakwena (=messager) qui lui ordonne de constituer [des] forces armées [...] pour renverser le gouvernement » ainsi que pour « purger le monde du pêché et construire un monde nouveau où seront réconciliés l’homme et la nature» (Behrend). Pour Brett la répression exercée par la NRA ((National Resistance Army, branche armée du mouvement de Museveni) sur les populations Acholis crée une transition au sein du HSM, d’une dynamique d’expiation de la culpabilité vers une dynamique de rébellion. Le sociologue Behrend explique la multiplication des conflits dans la région et les discours sur la sorcellerie ont produit un phénomène de « moral panic », « dans [un] contexte de terreur générale et de menace intérieure et extérieure à la communauté » et le HSM proposait des solutions morales. La prêtresse prend ensuite le nom d’Alice Lakwena. Le HSM prêche un syncrétisme mêlant christianisme, islam et religions traditionnelles. Les combattants acceptaient de se soumettre à un rituel de purification où ils étaient aspergés d’une eau leur assurant la protection des esprits même contre les balles !
A l’origine l’armée, comptant près de 10 000 combattants (beaucoup d’anciens militaires attirés par le repentir et parce qu’ils craignaient de connaître la marginalisation politique et la discrimination), rencontre de nombreux succès et entame une marche vers la capitale. Elle est défaite à 60km de Kampala en 1987 et Alice Lakwena s’exile au Kenya. Les troupes rejoignent plusieurs mouvements qui succèdent aux HSM dont celui de Joseph Kony (photo). Ce dernier emprunte la plupart des idées, du discours et des méthodes du HSM cependant la LRA est moins messianiste. Dans les mouvements de rébellion le chef possède un rôle très important dans la motivation des troupes. Ce type de conflit repose en effet sur la figure charismatique d’un homme (ou d’une femme) et de sa capacité à accomplir la mission qu’il s’est fixé.
Au départ les Acholi étaient conciliants et offraient des denrées et des hommes aux rebelles pour les soutenir. En effet, l’une des premières phases d’un mouvement de guérilla consiste à gagner l’appui des masses. Cette mobilisation a pour but de déboucher sur la constitution d’une infrastructure politique clandestine et sur la popularisation du projet. Cette stratégie présuppose que l’État est impopulaire ce qui était le cas dans cette région. Les paysans nilotiques du Nord se sentaient exclus d’un développement qu’ils ne voyaient que de loin.
Dans les années 1990, l’armée gouvernementale a forcé les Acholi, (environ 2,5 millions de personnes), à se rassembler dans des camps de déplacés. Cette politique a eu l’effet recherché puisque, coupés de leurs sources de recrutement et de ravitaillement, les rebelles se sont mis à piller les villages et à kidnapper les jeunes enfants engagés de force dans ce combat. En outre, sur le plan militaire, la guérilla cherchait à disperser au maximum les forces armées. Jusqu’en 1992, le mouvement dispose de capacités militaires réduites. Sans soutien extérieur, il se contente d’effectuer des opérations de brigandage à petite échelle et des actions criminelles. Entre 1992 et 1994, la LRA est la cible d’une offensive d’envergure menée par l’armée gouvernementale.
Le plus important, en dehors du soutien de la population, consistait à organiser des bases où la guérilla pouvait connaître une relative sécurité. Ces bases étaient vitales. La LRA a donc trouvé du soutien auprès du régime islamique de Khartoum, alors soucieux de limiter l'aide militaire apportée par l’Ouganda, avec le soutien de la Grande-Bretagne et des États-Unis, à l’Armée de libération populaire du Sud-Soudan (SPLA) du chrétien John Garang. En 1994, les forces soudanaises arrivent près de la frontière. Dès lors la guérilla bénéficie d’un important soutien notamment par la livraison de matériel et la mise à disposition de bases arrière. La LRA dispose alors d’environ 4000 hommes. La NRA n’est pas en mesure de réagir aux pillages des villages. La seule solution adoptée est de soutenir la SPLA dans le Sud du Soudan. Le conflit interne devient régional. La NRA pénètre sur le territoire soudanais pour détruire les bases arrière de la guérilla. C’est une véritable stratégie croisée qui s’organise et s’autoalimente, chaque guérilla (LRA et SPLA) bénéficiant de bases arrière et de soutien dans le pays voisin.
La LRA perd un peu de son soutien populaire en 1999 lorsque les autorités de Kampala développent une nouvelle politique qui favorise le rapprochement entre les autorités locales et les populations. Dès lors on ne peut plus parler de guérilla mais de rébellion.

Un conflit dans l’impasse
Qualifiée de « crise humanitaire la plus négligée du monde » par l’ancien secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des Affaires humanitaires, Jan Egeland, la guerre civile ougandaise a provoqué des dizaines de milliers de morts (100 000) et environ 2 millions de déplacés dans le Nord de l’Ouganda et le sud du Soudan depuis 1986. Les membres de ce mouvement sont accusés de massacres, de viols, d'attaques de la population civile et autres violations des droits de l'homme. Ses effectifs seraient aujourd’hui constitués à plus de 80% d’enfants soldats. Plus de 25.000 enfants ont été enlevés par la LRA depuis 1986 dont 30 % de filles et sont utilisés comme soldats, porteurs et esclaves sexuels. Ils sont souvent mutilés par les rebelles.
Aujourd’hui, le conflit avec la LRA est dans l’impasse. Aussi bien les tentatives politiques de résolution du conflit que la solution militaire ont échoué. La population Acholi, qui vit dans des camps de déplacés, continue à être victime des rebelles et de l’abandon du gouvernement. La survie de la rébellion passe nécessairement par un bon renseignement sur l’adversaire or il arrive souvent par l’infiltration dans l’armée et surtout des sympathisants locaux. Pour Gérard Prunier si cette rébellion perdurent c’est aussi parce qu’elle sert « les appétits d’une classe d’officiers souvent corrompus, auxquels la guerre permet d’entretenir un flou ».
La Cour Pénale Internationale a émis des mandats d’arrêts en septembre 2005 qui visent les 5 hauts responsables de la LRA dont Joseph Kony et son adjoint, Vincent Otti. L’intervention de la CPI suscite une vive controverse dans le pays. Ces inculpations constitueraient un frein au processus de paix entamé en juillet 2006 entre les rebelles et le gouvernement. D’autant que cette cour pourrait aussi s’intéresser aux exactions commises par l’armée ougandaise.

Sources :
BALENCIE (J.M.), de LA GRANGE (A.), «Mondes rebelles : Guérillas, milices, groupes terroristes », Paris, 2001, Michalon
BEHREND (H.), « War in Nothern Uganda-The Holy Spirit Movements of Alice Lakwena, Severino Lukoya and Joseph Kony (1986-97), in CLAPHAM (C.), “African Guerillas”, 1998.
BRETT (E.A.), “Neutralising the Use of force in Uganda: The role of the military in Politics”, in The Journal Modern African Studies, 1995
CALAS (Bernard), PRUNIER (Gérard), « L’Ouganda contemporain », Paris, 1994, Khartala, 303 p.
CHALIAND (Gérard), « Terrorismes et guérillas », Paris, 1988, Complexe, 177 p.
ESSOUNGOU (André-Michel), « Chantage à la paix en Ouganda », in Le Monde diplomatique, avril 2007.
JOES (James), « Modern Guerrilla Insurgency », Preager, 1993.
PRUNIER (Gérard), « Forces et faiblesses du modèle ougandais », in Le Monde diplomatique, 1998
RENO (W.), « Warlord Politics and African States”, 1998.
TABER (Robert), “War of the flea the classic study of guerrilla warfare”, Potomac book, Dulles 2002, p.170
TAWA (Habib), « La Prusse de l’Afrique », in Le Nouvel Afrique Asie, n°6, mai 2006, pp. 42 à 45.

mardi 2 mars 2010

Le monde en guerre en 33 conflits et en photos par Foreign Policy magazine




Le monde en guerre en 33 conflits et en photos par Foreign Policy magazine : ICI par Kayvan Farzaneh, Andrew Swift, et Peter Williams
Pour notre sujet on retiendra les photos :
1 Est du Congo (RDC)
5 Tchad
6 Est du Tchad
10-11 Somalie
16 Nigeria
19 République centrafricaine
24 Darfour (Soudan)
25 Sud Soudan
31 Ouganda
33 Ogaden (Ethiopie)

Photo (PIUS UTOMI EKPEI/AFP/Getty Images) :
Nigeria: The militant movement in Nigeria's Niger Delta sprung up after environmental activist Ken Saro-Wiwa and several of his colleagues were executed by the country's military regime in 1995. Saro-Wiwa had been protesting the poverty and pollution of his home region after oil companies began exploring there a decade earlier. Today's Movement for the Emancipation of the Niger Delta (MEND), founded around 2003, demands a higher percentage of the country's oil wealth and a cleanup of villages polluted by oil. This September 2008 photograph shows MEND members celebrating a recent victory against the Nigerian military. On Jan. 30, 2010, MEND reneged on a unilateral cease-fire it had adopted the previous October, which has led to widespread fear of kidnappings and attacks against oil companies.

mercredi 23 décembre 2009

La République Démocratique du Congo (RDC) : retour sur la géopolitique du cœur de l’Afrique



Depuis 1998, 5,4 millions de personnes seraient mortes et quelque 45 000 personnes décèdent encore chaque mois. le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) estime à 1,4 millions le nombre de déplacés (dont 980 000 au Nord-Kivu). La situation ne semble pas s'améliorer et la missions de la MONUC devrait être prolongée.
Pays d’Afrique centrale, le troisième en superficie du continent (2 345 000km²), et le plus peuplé de la zone (63 millions d’habitants). Elle y occupe une place centrale sur les axes Le Cap-Le Caire et océan Atlantique- océan Indien.
La RDC (Zaïre jusqu’en 1997) constitue un ensemble composite confié par la Conférence de Berlin (1885) à une société capitaliste d’exploitation dirigée par le roi des Belges Léopold qui le lègue à Bruxelles. Son unité (le Bassin du Congo) n’est qu’apparente : elle plonge au sud dans le plateau métallifère du Shaba (ex-Katanga riche en cuivre, colbalt, uranium) et touche à l’est les Grands Lacs. Aussi sa diversité ethnique est elle considérable (5 langues nationales) et la décolonisation (1960) s’est accompagné de nombreux troubles, en particulier les tentatives de sécession du Katanga encouragées par l’Union minière de Belgique.
La dictature de Mobutu (1965-1997) ne permet pas le développement du pays malgré ses richesses. Sa déstabilisation est une retombée indirecte du conflit du Rwanda, de nombreux Tutsi (les banyamulengue) ayant été établis par les Belges dans l’est de la RDC (Kivu). Ils se heurtent en 1996 au million de réfugiés hutu fuyant le FPR, parmi lesquels les milices interahamwe impliquées dans le génocide de 1994). L’intervention des Rwandais tutsi et des Ougandais, leurs alliés, provoque la chute de Kinshasa le 16 mai 1997 et porte au pouvoir une coalition d’opposants dirigée par Laurent-Désiré Kabila. Mais les interventions étrangères ne cessent pas et la RDC devient l’enjeu d’un affrontement entre deux camps, d’un côté l’Ouganda et ses alliés, de l’autre l’Angola et le Zimbabwe qui soutiennent Kabila. Le gel des positions militaires se traduit par une partition de fait du pays. En 2001, L.D. Kabila est assassiné. En 2003, un accord global est signé et un gouvernement d’union nationale nommé. Mais de nombreux mouvements de rébellion persistent, souvent sur une base ethnique, en particulier dans le Nord et l’Est du pays.
Quel avenir pour la RDC ? Un éclatement encouragé par ses voisins qui organisent le pillage des ressources du pays (diamant, or, coltan, cuivre, cobalt). Des troubles aggravés par la forte croissance démographique (3%) ? Ou une stabilisation qui lui permettrait de valoriser sa place centrale dans le continent ?

Relisez ICI le billet de Stéphane Mantoux : « République Démocratique du Congo : chronique d'une guerre sans fin ? » sur Ifriqiya

Ecoutez demain matin l’émission Les Enjeux Internationaux de Thierry Garcin sur France Culture consacrée « La prolongation des impasses en Afrique centrale » avec Claude Wauthier.
Conférence de l’IFRI le 28 janvier (17H30-19H30) : « L'environnement des affaires en République Démocratique du Congo » autour d'Olivier Kamitatu, ministre du Plan de la République Démocratique du Congo et Karim Dahou, manager exécutif de l'Initiative NEPAD-OCDE pour l’investissement en Afrique. Présidence : Cyril Musila, Université catholique de Paris